
dans les Reptiles de l ’ordre des C h é lo n ien s,
quoique M. Ulrich ait cru voir leur union avec les
os du nez dans les frontaux antérieurs.
Chez le Crocodile y les os lacrymaux occupent
fur la joue un efpace oblong entre le nafal, le
maxillaire & le jugal de chaque côté. Ils rentrent
dans les orbites par un plan continu à ces deux
derniers, & dans lequel eft percé le canal lacrymal
(i).
Dans les Caïmans, ils defcendent beaucoup
moins fur le mufeau que dans les Crocodiles proprement
dits.
Dans les Gavials, ils fe prolongent le long des
os du nez en une pointe aiguë qui fe porte beaucoup
au-delà du frontal antérieur.
Dans TOuaran des Arabes, parmi les Sauriens,
le lacrymal eft en partie fur la joue, en partie dans
l’orbite. Il a une pointe Taillante au bord de celle-
ci, 8c un trou lacrymal en dedans. Il laifîe un autre
trou affez grand entre lui & le frontal antérieur.
Chez les Sauve-gardes d'Amérique, il eft fort
étroit & non percé. La pointe du bord de l’orbite,
au lieu de lui appartenir, dépend du frontal
antérieur. Le trou lacrymal eft pratiqué entre les
deux os.
Dans les Grenouilles, parmi les Batraciens , il
n'y a point d’os lacrymal & une membrane fem-
ble occuper fa place naturelle. Le trou lacrymal
n'exifte pareillement point.
Chez les Salamandres terreftres, de la famille
des Urodèles, on rencontre un très-petit lacrymal
à l'angle externe du frontal antérieur.
17. Les Os propres du Ne^. Un des cara&ères
diftirsétifs des C h élo n ien s, en général, eft de
manquer de ces os.
Dans le Crocodile, parmi les Sauriens , leur
pointe vient fe loger entre les intermaxillaires.
(PI. X L ,fig. 1 1.)
Dans les Gavials (PI. X L , fig. 8 ) , les os du nez
font bien éloignés d'aboutir à l ’ouverture des narines.
Ils fe terminent en pointe vers le quart de
la longueur du mufeau.
Dans les Monitors de l’Ancien Monde, dans
l'Ouaran en particulier, il n’exifte qu’un feul os
du nez. impair & fur la ligne médiane'(PI. XLI,
fig. 2 ), quoiqu'il y ait deux frontaux, auxquels il
fe joint vers le haut en fe bifurquant.
Dans les Sauve-gardes de l'Amérique, les os
propres du nez, au nombre de deux, font grands
& recouvrent la plus grande partie de la cavité
nafalè, ce qui rétrécit d'autant les orifices extérieurs
des narines & les repouffe vers le bout du
mufeau ( PI. XLI, fig. 6). Le frontal principal eft
ic i, au contraire, unique.
Il en eft de même dans les Lézards ordinaires.
(1) Nous avons déjà dit que le fécond lacrymal admis
autrefois par M. Cuvier, da:’.s le Sauriêndoric il s’agit ic i,
ji’cfî autre que lê frontal antérieur.
Dans l ’Iguane cornu, ces mêmes os font renfles
& bombés. • , ,
Dans les Geckos, ils font plus ou moins alonges
8c aplatis fuivant les efpèces.
Dans le Caméléon, leur petitefie eft extrême,
& ils font entourés de toutes parts par le frontal
principal, les frontaux antérieurs 8c lesmaxilla’res.
Dans les Scinques, leur forme eft à peu près
celle que préfentent ceux des Iguanes ; feulement
ils font moins larges.
Dans les O ph id ien s , ondiftîngue aflfez bien les
os du nez.
Dans la Grenouille commune, parmi les Batraciens,
8c en général dans tous les Reptiles de là
famille des Anoures, il n’exiftequ’un veftige d.’os
nafal. C'eft une très-petite pièce olfeufe dentelée ,
fufpendue, en dehors du trou de la narine extérieure
8c près de la pointe des apophyfes montantes
des os intermaxillaires, dans la membrane
qui repréfente les quatre ailes du fphénoiuë.
M. Cuvier a très-exaàement décrit cette difpofi-
tion ; mais M. Bojanus, faute de l'avoir connue, a
transporté le nom d'oj nafal au véritable frontal'
antérieur.
Dans le Pipa de Surinam, les os nafaùx,fem-
blables à un filet aplati, font courbés en manière
d'S. #
Les os du nez, chez la Salamandre terreftre,
forment une voûte au-deffous de chacune des
foffes nafales, foit écartées l’une de l’autre. D.m$
le Triton Gefneri} ils laiffent entr’eux, fur le dëj
vant du mufeau, un fort petit trou.
Dans la Sirène ,, ils femblent repréféntés par
deux os grêles, prolongés poftérieurement en
une pointe logée dans une rainure des frontaux,
principaux. Ils marchent à côté l'un de l’autre jusqu'au
bout du mufeau.
Dans le Protée anguillard, ils font réduits pr'ef-
qu’à rien.
18. Les Cornets inférieurs des Fojfes nafales. Les
C h é lo n ien s, fès Ba traciens, les O ph id ie n s,
font privés de ces os.
Il paroît en être de même dans les Crocodiles,
parmi les S au rien s .
Mais dans l’Ouaran 8c dansles Monitors, qui appartiennent
à la même famille, ou plutôt au même
ordre, ils ont une figure cochléavifdrme,,8c, concaves
en arrière 8c convexes en avant, ils occupent
toute la partie antérieure 8c inferieure de
chaque folfe nafale.
Oh les retrouve également à l’érat offeux dans
les Sauve-gardes, où ils font pourtant moins ap-
parens 8c où les os du nez les recouvrent.
I y.- Le Vomer ou les Vomers. Chez l’homme &
dans la plupart des antres animaux vertébrés , on
ne trouve qu'un feul vomer. Il eft des Reptiles,
chez lefqûels cet os manque totalementj il en eff
auffi où il eft double.
Dans la Grande Tortue indienne, il s'articule
fupérieurement avec le frontal antérieur, 8c concourt
à la formation de la cavité offeufe du nez &
de l'ouverture pofterieure des folles nafales.
11 n'exifte aucunement â l'état offeux, dans
palatins. ■ , . . ,
Chez les Caïmans, on l'aperçoit en partie dans
le palais, entre les intermaxillaires & les maxillaires.
H H K ,
Dans les Monitors de l’Ancien Continent, les
vomers, au nombre de deux , forment le milieu du
deffons du palais. Creufés chacun antérieurement
en un canal * ils s’étendent de l’intermaxillaire
aux os du palais.
Dans les Sauve-gardes, ces vomers font plus
courts, plus larges 8c non creufés.
Dans le Bafilic, ils font larges & concaves.
Dans le Caméléon, ils paroiftent étroits &
courts.
Dans la Grenouille, ils font plats 8c occupent
l'efpace triangulaire fitué entre ies deux palatins
& le bord antérieur des mâchoires du côté du palais.
Du côté externe fis offrent trois pointes &
deux échancrures > 8c c'eit dans leur échancrure
poftérieure & en avant du palatin qu'eft percée la
narine interne. Du bord par lequel ils fe touchent,
jnaît fur chacun, une lame verticale, fouvent car-
tilagineufe, adoffée à fon anaogue 8c formant,
avec elle, la cloifon des narines.
Près de leur articulation avec le palatin, ils
portent chacun une rangée tranfverfale de petites
dents pointues, qui manquent dans les Crapauds,
en général, excepté dans le Crapaud fonneur,
dont, pour cette raifon, on devroit faire une véritable
Grenouille.
Dans le Pipa, on ne trouvé pas plus de vomer
que de palatins 8c de jugaux.
Dans les Salamandres, les vomers, larges 8c
triangulaires, forment le plancher des foftes nafales
8c donnent chacun une apophyfe grêle. Ces
deux apophyfes marchent parallèlement en arrière
8c portent, comme les vomers eux-mêmes,
des dents palatines, malgré l'affertion contraire
de M. Rufconi, dans fes Amows des Salamandres.
Dans la Salamandre gigantefque des Monts Al-
léganis, les deux vomers portent leurs dents, non
pas longitudinalement, mais bien en travers, à
leur bord antérieur 8c parallèlement aux dents des
intermaxillaires 8c des maxillaires.
la Sirène. Chacune de ces plaques a vingt-quatre
dents dans fa rangée, & fe continue en arriéré
avec une branche qui porte aufli quelques dents,
& qui va s’attacher au bord interne du tympanique.
20. L'Os maxillaire inférieur ou plutôt U Ma-
choire inférieure. De même que dans la plupart des
autres animaux vertébrés ,1a mâchoire inférieure
dans les Reptiles a généralement la forme d'un
arc > dont le contour- fupérieur eft communément
femblable, dans fa plus grande étendue, au contour
Chez les Larves des Salamandres aquatiques,
les vomers font moins fixés à la bafe des narines
que dans les individus adultes, 8c, au lieu d'une
feule férié de dents, iis en ont leur furface toute
garnie. (Rfcouy Cuvier.)
Dans la sirène, l’exiftence de ces os n’eft point
encore clairement démontrée.
Chez le Protée, ils femblent repréfentés par des
plaques qui garmfTent en deffoui la partie anté^
rieure du mufeau, 8c dont il ne fe rencontre que
des veftiges plus ou moins reconnoiffables dans
inférieur de la mâchoire oppofée. Habituellement
auffi, relativement à celle-ci, fa longueur
eft plus confidérable, parce qu’elle s articule
très en arrière 8c fe prolonge même au-dela de
fon articulation.
Elle s’alonge, d’ailleurs, ou fe raccourcit avec
le mufeau, 8c fon épaiffeur dépend beaucoup du
nombre, de la figure 8c du volume des dents
qu’elle fupporte , ou de l’abfence de celles-ci. <j
Nulle part, en outre, fa compofition ne paroît
aufli compliquée que dans les Reptiles. Dans les
Mammifères, même à l’état de foetus, auflitôt que
la mâchoire inférieure a pris quelque confiftance,
elle n’offre plus qu’un os de chaque coté > ce
n’eft que dans de très-petits embryons que 1 on
peut encore en féparer les groupes^ de fibres.
Dans les Reptiles, on voit, au contraire, ceux-ci
former des os diftinêts 8c unis par des futures.
La mâchoire inférieure , dans les C héloniens,
varie pour la forme générale. Pointue dans les
Trionyx 8c le Caret, obtufe 8c parabolique dans
la Tortue franche 8c les Tortues de terre, elle
devient demi-circulaire en avant des apophyfes
coronoïdes dans la Matamata.
Elle eft creufée d’un fiilon étroit, profond,
également large, dans les Tortues de terre > s e-
largiffant 8c s'approfondiffant vers la fymphyfe >
dans la Chélonée Mydas.
Ce fiilon manque entièrement dans les Trionyx
8c le Caret. . r, .
Quoi qu’il en foit, la mâchoire inferieure des
Reptiles de cet ordre eft formée d’un moins grand
nombre de pièces que dans les Crocodiles 8c les
Sauriens en général. Son corps, dépourvu de
toute apparence de fymphyfe, même dans le jeune
âge, n’ offre qu’un feul os en arc 8c analogue aux
deux dentaires du Crocodile, au moins dans les
Chélonées, les Trionyx, les Emydes, les Tortues
de terre, car dans la Matamata, à toutes les
époques de la v ie, on obferve la trace d une di-
vilion à la partie antérieure de cet os.
De chaque côté des branches de cet arc, font
furajoutées cinq pièces offeufes, plus ou moins
diltinCtes félon les efpèces, 8c de nature à lier
les Chéloniens, d’une part auxOifeaux, de l’autre
aux Sauriens.
L ’une des pièces dont il s’ agit eft Yoperculaire.
Placé, comme chez le Crocodile, à la face interne
de la mâchoire, mais reporté plus en arrière,
il atteint jufqu’à lextrémite poftérieure.
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