
S40. La Cavité du Tympan manque.
841, 842, 843 j 844, 845. Les Offelets de cette
Cavité } le Marteau, VEnclume, l* Ojfelet lenticulaire
& l'Etrier. Ils manquent complètement ,
de même que dans tous les animaux que nous
avons encore à étudier.
. 846. Les Mufcles de ces OJfelets. Ils manquent
aufli, à plus forte raifon.
847. Les Cellules mafioidiennes. Elles font dans
le même cas , ainfi que :
■ 848. La Trompe d'Eufiachi ;
849. La Fenêtre ronde.
La Fenêtre ovale. Elle exifte à la bafe des
antennes. C ’eft elle qui établirait la communication
entre le veftibule & l ’extérieur fans la mem-
brarïe fignalée(i).
851. Le Promontoire. Il manque, de même que :
853. La Pyramide, &
851. Le Bèd de Cuiller.
854. Le Veflïbule. Nous avons déjà indiqué (2)
la difpofition générale de cette feule partie du
labyrinthe qui exifte dans les Cruftacés, encore
n’eft-ce que dans la claffe des Décapodes & des
Ifopodes.
Il eft repréfenté par un petit fac ovale, à
parois membraneufes, minces, blanches.
On ne l’aperçoit pas d’une manière bien dif-
tifxSte dans les Brachyures.
856. Les Conduits demi-circulaires. Ils n’exiftent
point.
860. Le Limaçon. Il eft dans le même cas.
862. L'Aqueduc du Vé/libule. Il manque aufli, de
même que :
863. L'Aqueduc du Limaçon.
864. La Sérojité du Labyrinthe. Elle eft très-
fluide & prefque aqueufe dans les Cruftacés,
où l’on a reconnu l’exiftence d‘un fac vefti-
bulaire.
' 86y. La Pulpe du Nerf acoufiique. Elle eft très-,
molle & fort ténue. Auifi la voit-on fe fondre
d’une manière inienfible dans l’humeur fubgélati-
neufe qui remplit le fac du veftibule.
. ;86é. Le Conduit auditif interne. Il eft impoflibie
de voir fon analogue ailleurs que dans l’ouverture
intérieure du fac du veftioule à la bafe de
l’antenne latérale.
( 1 ) Voyey n®. 83x).
(2) ffoyeç ci-deflus, n°. 83a.
S e c t i o n k e u v i È m è .
867. L'Odorat en général. Ce fens eft un de
ceux dont on n’a pu déterminer le fiége d’une
manière fpéciale dans les Cruftacés. Cependant,
la plupart d’entre eux au moins doivent jouir
de la faculté d’odorer, puifqu’on voit les Décapodes
fe rendre en foule vers un cadavre éloigné
qui doit fournir à leur nourriture (1), & prefque
tous les Entomoftracés fe diriger vers les lieux où
fe trouvent les corps propres à favorifer le développement
de leurs oeufs.
On a prétendu que ce fens dévoie avoir fes organes
dans les antennes, & cela en jugeant par
l’analogie de pofition de l’analogie dè fonction.
La queflion eft néanmoins encore tout-à-fait
irréfolue, quoique M. de Blainville (2) paroifle
croire que les antennes intérieures, intermédiaires
ou moyennes, fout fpécialement confacrées
à l’exercice de l’ olfaêtion.-
868. Le Ne^ ’Il n’exifte chez-aucun Cruftacé,
de même que :
869. Ses Ligamens;
870. Ses Mufcles j
871. La Cloifon des Narines ,*
872. Les Fojfs nafales ;
873. La Membrane pituitaire, &
874. Le Ganglion olfactif.
S e c t i o n d i x i è m e .
875". La Guflation en général* Cette fenfution
exifte évidemment chez les Cruftacés, & , chez
eux, doit avoir fon liège à 1 entrée des voies
digeftives, ou fur les appendices des pieds-
mâchoires.
Ses organes font toutefois inconnus.
S e C T I O N O N Z I E M E ,
876. Le Toucher en général ; la Taction en particulier.
Le toucher général, celui dont le fiége eft
à la furface de tout le corps, doit toujours être
obtus chez les Cruftacés, fi remarquables par
la folidité de leurs tégumens, qui d’ailleurs ne
- . (-1) L a pêche des Ecrevifles eft-, au moins--’qiianéjau
procédé le plus avantageux , fondée fur la connoilLmce de
ce, fair. Perfonne n’ ignore qu’on actire ces animaux dans
le piège, à l’ aide d’un appât fufcepcible de.répaudrc au loin
des émanations odorantes, comme un morceau 'de charogne
, ou une pâte Compofée dans’ laquelle entre' Iç vieux
fromage:.
$ ) l . c , / : reçoivent
T l
reçoivent en propre que fort peu de nerfs, &
dont lepai fleur eft fi peu confidérable.
Il eft permis néanmoins de juger que les
extrémités des pattes, molles, flexibles, pourvues
d’un réfeau nerveux manifefte, propres à
palper les corps, font, comme les bouts des
doigts chez l’Homme, des organes de taéfion,
d’exploration {‘pécules & aétives.
Il faut pourtant en convenir, quelques nuances
exiftent fous ce rapport entre les diverfes ef-
pèces de Cruftacés. Le toucher doit être peu
délicat dans la plupart des BiachyurcS & des
Macroures, dont l’enveloppe tégumentaire eft
fi généralement épaiffe, foiide & calcaire..
Il doit être plus perfectionné dans les Palé-
rnons & les Pénées, dont le tell eft comme
membraneux.
Les Stomapodes font dans le même cas.
La queue, dans les Paguriens, eft un véritable
organe de taêtion. Elle eft, en effet, chèz;
ces Cruftacés, .molle, membraneufe m très-
flexible.
Quant aux Apus, les plus mous des Entomoftracés,
leur peau eft fi fine & fi délicate, qu’elle
peut être partout également propre à i’exerciee
de la taétion. -
Les appendices antennaires préhenfiles des
Branchipes mâles pourraient bien aufli conftituer
un appareil de tadtion.
877. L'Epiderme. Dans les Limules ou Crabes
des Moluques, l’épiderme.eft repréfenté par une
membrane cornée , mince, colorée en brun, fans
-aucune apparence de fibres, fouple & flexible.
Dans les Cloportes, il paraît ne point être
diftindt du derme ( Qi & n’ offre aucune^nua-xe
de coloration.
Chez les Décapodes, au contraire, la matière
colorante des tégumens fe trouve dépofée dans
le tiffu de l’épiderme. Ordinairement d’un vert
plus ou moins fombre, elle devient d’un rouge
y if fous l’influence du calorique. Tous les jours,
fur nos tables, nous avons occafion de remarquer
ce phénomène dans les Ecrevifles, les
Etrilles, les Tourteaux, les Homards, les Palé-
naons, &'c.
L’épiderme, des Cruftacés varie, du réfte,
beaucoup en épaiffeur & en confiftance, fuiyant
les parties du corps qu’il eft appelé à recouvrir.
Sur la tête, fur le corfelet, fur le dos, il
eft généralement plus épais que fous l’abdomen
& dans les intervalles des articulations des pièces
crétacées.
C ’ett ainfi que dans le Bernard - l’Hermite &
dans les Paguriens en général, l’épiderme du
poft-abdomen ou de la queue eft fi mince , que
l’animal eft contraint de cacher cette partie dans
un corps protèdfeur étranger à fa propre orga-
nifation.
Dans les Ecrevifles, il eft corné, très-minee ,
non fibreux, plus denfe que le derme.
Dans la Langoufte, que M. de Blainville a
diftequée, l’épiderme eft fort mince St recouvre
une couche de matière colorante (1).
Sur tous les piquans ou les tubercules dont
la peau des Décapodes eft fi fouvent hériffée,
l’épiderme eft plus épais & plus dur qu’a,illeurs.
Il eft furtout très-mince & membraneux à la
bafe des antennes.
878. Le Corps réticulaire, U Corps muqueux, fa
Couleur. Dans les Limules, au lieu de voir, comme
dans les Animaux vertébrés, cette couche tégu-
mentaire collée à la face int rne de l'épiderme,
on ne la trouve plus qu’au deflous du'derme.
Là, elle fe pré fente fous l’apparence d’une
matière pulpeufe à demi liquide St d’un beau
noir.
Dans les Cloportes aufli, la fubftance colorante
du teft eft logée à la face interne du derme.
Mais chez les Décapodes, elle a fon fiége dans
la couche la plus extérieure des tégumens, immédiatement
fous l’épiderme avec lequel elle
femble confondue & dont elle pénètre le tifiu.
Ici, elle n’exifte point au niveau des articulations.
_
Les couleurs des Décapodes, quoiqu’aflez variées
, 8t furtout celles des Entomoftracés, le font
beaucoup moins que celles des Inleètes.
Le plus communément, leur teinte eft uniforme.
879. Le Derme. Au niveau des articulations,
dans les Cruftacés décapodes, il eft parfaitement
diftindt 8t. fe pré lente fous l’apparence d’une
membrane tranflucide , vivante , formée de fibres
très-folides, tranfverfales & obliquement entre-
c roi fée s.
Mais, fur les pièces folides du teft „ cette memdqn
la fuper^ieile^^cartilagineufe, opaline, épaifle.
* ) V o y c \ 879.
Syft. Anat. Tome IV.
. . sp H ................... ......
brane offre pluueur,s couches fuperpofees, dont
fuperfiçielle,.canilagineufe,épaifle-,
reçoit à fa furface extérieure les molécules calcaires
qui encroûtent le corps , & fe .trouve ainfi
tellement liée avec répiderme, qu’il devient fou-
vént impoflibie de l’ifoler de celui:ci.
La forte de croûte calcaire qui donne la fo'i-
dité.au teft eft tout-à-fait indépendante du refte
des tégumens j elle adhère à la vérité au derme,
mais elle eft fufceptible de fe renouveler à certaines
époques,’ 8t elle entraîne dans fa chute
l’épiderme 8t le corps muqueux, pour être.remplacée
par une nouvelle couche de derme perfif-
tant &.tendre, qui s’encroûte de même 8t tombe
à fon tour.
( 1) L . c . , pag. x^S.
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