
tels que le Crapaud, font attirés, aftirre-t-on, par
les effluves de l‘Anthémis cocu la, du Stachys paluf-
tris , de YAclaa fpica ta.
. Scarpa donne aufli, comme un fait confiant, la
faculté qu’ont les Reptiles batraciens de fentir,
•dans Peau, l’odeur de certains corps. De ranis
fiquidem notijjima res efi y fi puis manum, quâ ranas
aut bufones f Aminas contreclavit , in aquâ mergat,
mares ranas 5? bufones ad eam fefiinantur & è Ion-
ginquo enatare y ejufdcmque digitos arctijfimé àm-
plefti (i).
Néanmoins l’otdorat des Reptiles efl loin d’être
lin & délicat. L’appareil qui eft le fiége de cette
fenfation eft, chez Çes animaux, trop imparfait.
. 868. Le Ne% 6’ fies Cartilages. Chez aucun Reptile
le nez ne fait un trait élevé & avancé au-delà
des autres parties de la face ; il ne faut pas même
en excepter la Vipère ammodyte, car on ne fau-
roit donner le nom de ne\ à la pointe cornue,
molle, écailleufe, qui furmonte conftamment le
bout du mufeau chez cet Ophidien (2).
L’organe lui-même manquant, il eft tout Ample
qu’on ne trouve point les cartilages deftinés à le
ioutenir.
870. Ses Mufcles ($). Dans les Lézards, on ob-
ferve autour des narines quelques minces couches
de fibres charnues.
Chez les Batraciens,- on remarque autour de
ees ouvertures des mufcles fort peu diftin&s ,
quoique les mouvemens en foient alfez prononcés
& appareils, furtout dans les Grenouilles (4).
872. Les fojfes nafales. ( Voy. ci-delfus, n°. II.)
875. La Membrane pituitaire. Son réfeau vafcu-
laire efl d’un noir intenfe (5).
S e c t i o n d i x i è m e .
87 f. La Gufiation en général. Cette fenfation eft
bien foible dans les Reptiles , dont la langue efl:
habituellement petite & furtout tres-mince (<$).
S e c t i o n o n z i è m e .
876, La Taciion en général. Elle n’eft pas moins
obtufe que la fenfation du goût chez les animaux
dont il s’agit. Prefque tous, en effet, font ou recouverts
d’écaillès dures, ou enveloppés dans une
couverture offeufe, ou cachés fous des boucliers
folides, comme les Lézards, les Iguanes, les
Scellions, lés Cordyles, comme les Tortues , les
Emydes, les Chélonées, comme les Crocodiles,
(0 Uhifuprà, pat;,, jgg
9 Faune des Méd-.:cins., tome I , pj
» t''oyef ci-rldfus , f1°. rX r
m Scarpa , /. c. , Pai5*Gy.
(5) Scaup a, ibid. , pa.-. JW
(S f'oyef ci-après ii°*. U59 & fui'
les Caïmans , les Gavials , &c. Beaucoup ont
les doigts réunis de manière à ne pouvoir être appliqués
qu’avec peiné à la furface des corps ; quel-
ques-iins même ont le deflous de ces doigts recôu-
vert d ecailles plus ou moins épaifles, & l’on en-
| voit qui, comme les O ph id ie n s , font abfoluménc
privés de membres.
877. L'Epiderme. Dans lêS C héLôniens , 1 épiderme
n’eft bien diftinéi que fur la peau du cfôu
& des membres ; là , il. eft analogue à Celui dont
nous allons parler dans les Sauriens & les Ophidiens.
Sur les écailles de la carapace & du piaf*
tron, il eft exceflivement mince & s’enlève par
; plaques pellucides de la même figure que les IameS-
i cornées qu’elles recouvrent.
| Cet épiderme reflemble beaucoup à ùn parche'-
: min lifte & tranfparent dans la Tefiudocenirata,
i découverte par M. le profefteur Bofc dans les
: Etats-Unis d’Amérique.
; . Dans les Sauriens & les Ophidiens l’épiderme
recouvre & enveloppe entièrement les écaillés,
étant, chez les derniers & à une certaine époque
de l’année, fufçeptible de fe détacher en une
feule pièce & fous la figure d’un fourreau , dans
§ lequel il eft facile de reconnoître jufqu’à la lame
1 plus ou moins hémifphérique qui recouvroit le
i globe de l’oeil.
Conftamment, la dépouille dont nous parlons'
& que les ferpens ont quittée , eft tournée à- l’en-
! vers d’un bout à l’autre, & offre en dehors le côté
. qui étoit l’intérieur lorfqu’elle fai (oit partie de
U’animâl. Le reptile doit donc, comme le dit de
JJ Lacépèdé, commencer de s’en déb aria fier par la
tête, n’y ayant pas d’autre ouverture que la gueulé
I par où il ait pu s’échapper de cette îôrte cfétui.
j Les Salamandres , lés Grenouilles, les Cra-
j pauds, les Rainettes , lès Prqtéés , les Tritons &
j les Sirènes, ainfî que les Pipas, ont tout lè corps
recouvert d’un épithélium muqueifx & fôuyent
( humide, lequel tombe par lambeaux à plüfieurs
époques de l'année.
| 878 . Le Corps réticulaire y le Corps muqueux & fa
Couleur. C ’eft à la préfence de ce tiftu que font
* dues les couleurs variées dont brillent les Rep-
| tiles pour la plupart.
Non-feulement il colore diverfement la peau
qui revêt le cou & les pattes dés Tortues, mais
encore il produit les taches fymétriques qu’on
remarque fur les plaques écailieufes de leur carapace
te de leur plaftron. A l'aide de fon fcalpel,
I î’anatomifte exercé peut toujours fe convaincre
de la vérité de ce point d’orgâfti/ation.
Effectivement, la peau qui revêt le refté du
corps, s’amincit beaucoup en approchant du plaftron
& de là carapace / & palfe par-defTôus- lés
.écailles qui les re^ouyrejt^.quj font eUes mêmes
recouvertes par-l’épiderme. Le tiffu muqueux,
dont les teintes font très-variées., eonftitue évidemment
les taches qu’on aperçoit au travers de
leüf tranfparencë, & qui font différemment difpo-
fées dans chaque efpèce.
Dans la Chélonée franche ( Chelonia Mydas) ,
encore dans l’eau, elles fe détachent en jaune
clair fur un fond brun, comme l’a remarqué de
Lacépèdé d’après Fougeroux de Bondaroy, tandis
que dans la Caouané ( Chelonia caouana ) elles
font noires fur un fond jaune| te que dans 1 E-
mydé ronde elles paroiflenc roulfes te fort petites
fur un fond clair.
La Tortue jaune de l’Amérique, décrite par dé
Lacépèdé» eft agréablement peinte d’un vert
d’herbe un peu foncé te d’un jaune doré. Ces
couleurs régnent non-feulement fur fa carapace,
mais encore fur fa tête, fes pattes te fa queue. La
dernière eft diftribuée par taches erès-nombreufes
& très-petites', très-rapprochées les unes des autres,
fe touchant en quelques endroits, imitant
ailleurs des rayons te formant partout un mélange
fort agréable à.la vue.
La Tortue moile d’Amérique (Trionyx ferox)
offre une teinte générale d’un brun foncé avec une
nuance verdâtre. Son plaftron fe difiingue feulement
par fa couleur d’un beau blanc.
Dans la Tortue- grecque ( Tefiudo graca}, efpèce
terreftre,.les écailles de la carapace font tachetées
de jaune te de noir par grandes marbrures. |
La Tortue géométrique ( Teftudo geometrica) a
chacune des écailles de fa carapace noire, régulièrement
ornée de lignes jaunes en rayons partant
d’un difque de même couleur.
Celles de l'Emyde raboteufe (Emys feabra)
font blanchâtres te traverfées en divers fens par
de très-petites bandes noirâtres, qui la font paraître
marbrée.
Dans la Tonne vermillon ( Tefiudo pufilla de
Lhmæus), elles font agréablement variées de
noir* de blanc, de pourpre, de verdâtre & de
jaune, tandis que fur la tête s’élève une protubérance
d’une couleur de vermillon mélangé de
jaune.
Dans la Tortue d’eau douce d’Europe (Emys
europAa)y la carapace,, noirâtre> eft toute iemée
de points jaunâtres difpofés en rayons, & d,ans
l’Emyde peinte, chacune de fés écailles, b-rune,
eft entourée d’un ruban jaune fort large au bord
antérieur.
Dans les Salamandres & les Grenouilles, Je tiftu
muqueux ofire encore une plus grande variété de
teintes & fe trouve coloré tantôt en noir, en
blanc, en gtîs, en brun,,tantôt en vert,, en jaune,
en aurore,, en carmin, &ç. On retrouve en lui
pvefque toutes les nuances connues; la naGre,
l’or, l’argent, l’azur, fe marient agréablement
dans fon tifiu aux reflets de l’acier poli, à l’éclat
de l’émétaude & du faphir, au fcintillement des
téléftes.
C’ elt ainfi que h couleur de la Salamandre ter-
reftrç, d'up brun nph foncé iur le dos, devient
bleuâtre fous le venc.e , &: efl- coupée par des uches
jaunes aftez grandes > irrégulières, quelquefois
parfemées de petits points noirs ; que le Triton
crêté mâle porte fous la queue une membrane
tænioïde d’une blancheur éclatante; que le Triton
palmipède a le deflus de la tête vermiculé de brun
, & de noirâtre; que l’Axolotl du lac de Mexico
: eft gris tacheté de noir ; que le Protée des eaux
fouterraines de la Carniole eft blanchâtre &comme
étiolé ; que le Sarroubé de Madagafcar eft jaune
tigré de vert ; que la Sirène des rizières de la Caroline
eft d’un noirâtre uniforme (1).
C’eft encore ainfi que lorfque nous vifitons les
rives folitaires des ruiffeaux qui arrofentnos campagnes,
nous les trouvons embellies par l’afforti-
ment élégant des vives couleurs qui brillent fur
la robe de ces grenouilles innocentes dont la rapide
& légère natation anime leurs eaux, & dont
le dos , d’ un vert plus ou moins pur, eft marqué
de trois raies jaunes, tandis que le ventre eft blanc
& tacheté de noir.
Dans la Grenouille mugiffante des fources de
la Virginie, tout le deftiis du corps eft d’un brun
foncé, tachèté d’un brun plns^ obfcur, avec des
teintes d’un vert jaunâtre, particulièrement fur le
devant de la tête : les taches des flancs font rondes
& font paroître la peau oeillée. Le ventre eft
d’un blanc fale nuancé de jaune & légèrement
tacheté.
Le Crapaud perlé du Bréfil a le corps parfemé
de petits grains d’un rouge clair & femblables à
des perles, qui fe détacheroient fur un fond richement
chloré par la Nature, en rouge brun fur le
dos, en blanchâtre avec des granulations d’un
bltu d’azur fous le*ventre & fur les flancs, qui
font mouchetés de jaune./
Une Rainette d'Amérique, YHyla latfea y de
; Laurenti, eft d’un blanc de neige éclatant.^
Une autre efpèce du même genre & qui vit à
Surinam, YHyla aurantiaca de Laurenti, e ft, au-
contraire , d’une couleur orangée très-intenfé.
Nous pourrions encore citer ici une foule de
• Batraciens & de C héloniens remarquables par
; l’éclat de leurs couleurs, & dont on trouvera la
defeription dans les-livres des Erpétologiftes.
Mais le peuple élégant des Sa u r ie n s , les légions
brillantes des O ph id ie n s , réclament notre
; attention. Leurs teintes fi belles, fi agréables, fi
vives, fl admirablement contraflées, diftribuées-
avec tant de lymétrie, furpafient tout ce que.
l'imagination peut enfanter de riche en ce genre,
& en. font des êtres vraiment privilégiés parmi les
animaux vertébrés. Peu-d’entre ceux-ci, en effet,
ont reçu une pamre & plus élégante, & plus variée
& plus fomptueufe. Que peut-on comparer,
par exemple, à l’admirable fpeélacle^ que donnent,
en ce genre, les Lézards-, les Vipères, les
Tortrix,, les Iguanes, les Anolis, les Dragons ,
( 0 Barton , Some Account on Siren lacenina, Sic.