
36a Mollufques.
La Phafianelle eft munie de quatre tentacules ;
les deux plus petits font cylindriques 8c paroifient
porter les yeux. Les deux autres font plus longs,
coniques 8c placés à la bafe des premiers.
L’animal de la Vivipare a fur la tête-"deux tentacules
coniques, extenfibles , non rétra&iles &
qui portent les yeux en dehors de leur bafe.
Chez le mâle, le tentacule droit eft plus gros
que le gauche & fe trouve percé, vers fon extrémité,
d’un trou vers lequel fort la verge.
Dans le Vignot, Turbo littortus, Linn., les
deux tentacules font fimples 8c portent les yeux
en dehors de leur bafe fur une petite proéminence.
11 en eft de même dans la Fiflurelle 8c l’Emar-
ginule.
Le grand Buccin de nos côtes n’a que deux
longs tentacules coniques, à la bafe defquels font
les y^eux , qui en font tout-à-fait indépendans. Il
paroit en être de même des Vis.
Dans le Sigaret, la tête, déprimée, porte à
chaque angle un tentacule aplati, en dedans de
la bafe duquel eft l’oeil.
L’Haliotide n’a aufli que deux tentacules comme
tous les Gaftéropodes aquatiques} ils font longs ,
verts & placés en avant de deux petites productions
cylindriques qui portent les yeux.
Les deux tentacules de la Patelle font pointus
& portent en dedans de leur bafe un tubercule
peu faillant fur lequel eft l’oeil.
Les Pourpres, les Cafques, les Cérithes , les
Porcelaines, les Olives y les Marginelles, les Co-
lombelles, les Rochers , ont deux tentacules
pointus, médiocres, contra&iles & portant les
yeux vers leur quart inférieur.
Ceux des Cônes ont une pointe très-fine, qui
ne dépafle que de peu les yeux.
Dans les Monodontes, ils font ciliés.
Dans le Clioboréal, il exifte de chaque côté
de la tête trois petits tentacules coniques , qui fe
retirent dans un ombilic creufé à droite & à
gauche de cette partie.
Dans l’HyaJe, chacun des côtés de la bouche
eft entouré d’une nageoire aflez femblable à une
aile de^papillon, jaunâtre, avec une tache d’un
beau violet à la bafe, 8c fupportée fur un cou
charnu , aflez épais, logé entre les deux lobes du
manteau, il réfulte de là que ces nageoires représentent
à elles deux la tête, puifque la bouche
ifolée eft fîtuée entr’elles.
Du dos de la Scyllée partent deux patres d’ailes
membraneufes, ovales, ondulées , flexibles, 8c
fur fa queue s’ élève une crête fouvent double en
avant.
Au-deflous de la bouche du Pneumoderme eft
un appendice pointu & charnu, qui offre quelque
reflemblance avec un menton, & chacun des côtés
de fon cou eft occupé par une petite nageoire
ovale, véritable prolongement des tégumens
communs«
Les tégumens du Tritonia Hombergii forment
quatre arêtes, qui partagent le corps de cet animal
en quatre faces diftinétes. Celles de ces arêtes
qui féparent le dos des flancs décrivent quatre ou
cinq feftons, dont la convexité eft tournée en
bas ; celles qui ifolent le pied des flancs forment
un bourrelet à feftons beaucoup plus nombreux.
Le bord antérieur de la tête de l’Onchidie fe
dilate en deux larges ailes membraneufes.
Des deux côtés du cotps , dans la Phafianelle,
on remarque une membrane frangée , qui déborde
de toutes parts le pied 8c la coquille quand
l’animal rampe. En arrière, cette forte de voile
porte, de chaque côté, trois tentacules, qu’on
retrouve encore dans quelques Trochus.
La Vivipare préfente aufli deux petites membranes
latérales, mais fimples 8c fans franges , ni
dentelures , ni tentacules.
Dans le Turbo pica, que les marchands de co quilles
nomment la Veuve, ces membranes latérales
font aflez compliquées.
Celles du Turbo chryfoflomus font fimples 8c fans
filets.
Elles manquent dans le grand Buccin de nos
côtes.
Dans l’Haliotide commune, une double rangée
de feftons découpés en feuilles d’acanthe de la
manière la plus délicate 8c difpofés avec une fy-
métrique élégance , entoure la bafe du pied d’une
riche garniture, où le vert-de-pré & le blanc fe
marient agréablement, où des filamens déliés
d’un vert foncé alternent avec les feftons , où
des tubercules verdâtres couvrent l’efpace aflez
large qui fépare les deux franges (i).
L'Haliotis iris 8c quelques autres éfpèces n’ont
qu’une feule rangée de feftons & de filamens fans
tubercules.
Dans toutes les efpèces du genre, au-réfte,
fous la tête, il n’y a qu’une membrane feftonnée
fimple & divifée en deux lobes par une échancrure
: ce font ces lobes qui portent les tentacules.
F O N C T IO N Q U A T R IÈM E .
La Refpiration.
888. La Respiration en général. La pofition , la
ftruéture & la nature même des organes confacrés
à l’exercice de cette fon&ion chez les Mollufques,
varient autant que poflible dans les diverfes familles
de cette grande clafle du règne animal, où, le plus
habituellement, la chimie comparative, l’analyfe,
des liquides organiques, laiflentl’obfervateur dans
( ï ) D ’Argenville & Adanfon n’ont repréfenté cet appareil
que d’une manière incomplète. Pour s’en faire un«
juitc idée, il faut voir le defÏÏn qu’en a fa it , d'après nature,
M. C u v ier , pendant fon rëiour à Marfcille. ( Mémoire fur
l'Haliotide , pl. I , fig. g .)
l’embarras, & où l’on fe trouve forcé de ne mettre
en parallèle que des machines organifées, actuellement
vivantes, où toute comparaifon entre la
Nature morte 8c la Nature animée peut mener à
des réfultats erronés.
Quel défaut d’ uniformité , en effet, dans l’ac-
compliflement de la fonction chez les animaux
qui nous occupent ! Quelles variétés frappantes
dans la férié d’organes qui lui font confacrés !
Quelle différence dans l'agent extérieur qui eft
appelé à modifier plus ou moins profondément le
liquide nourricier! Les uns ne réfpirent-ils pas
l ’air éîaftique, & les autres l’eau douce ou falée ?
889. Le Larynx en général. 11 n’exifte chez aucun
Moilufque.
890. Le Cartilage thyroïde. } Toutes ces
8vuUCarùUgccricoïde. ( M g Sans
892. Les Cartilages aryténoïdes. ( les Molluf-
tfques, 363
893. VEpiglotte. } T ies*
896. Le Corps thyroïde. Rien ne le repréfente
chez les Mollufques.
898 8c 899. La Glotte & (es Ventricules. Les
Mollufques n’ ont rien qui puifîe leur être comparé.
906. La Trachée-artere. Elle n’exifte dans aucun
animal de la clafle dont nous écrivons l’hif-
toire.
912 8c 913. Les Bronches. Leur abfence eft né-
ceflïtée par celle de la trachée-artère.
91 y. Les Ganglions lymphatiques bronchiques. Us
font dans le même cas.
916,917, 918, 919, 920, 921, 922,923,924 ,
925 & 926. Les Poumons & les Branchies, leur
Etendue , leur Couleur , leur Figure , leurs Divifionsi
leurs Vaijfeaux , leurs Nerfs , leur Structure. Nous
trouverons dans les Mollufques, tout à la fois,
des exemples de poumons véritables , de branr
chies renfermées dans une cavité, 8c de branchies
expofées au-dehors.
Le Colimaçon, la Limace , la Parmacelle, la
Teliacelle, le Bnlime des étangs , l’Onchidie ,
le Planorbe , ont un poumon.
Les Seiches, les Poulpes, les Calmars , les
Huîtres, lesPelerines , les Vénus, les Anodontes
& tous les Acéphales en général , les Buccins , les
Sabots, les Paludines j les Toupies, les Phafia-
nelles, les Nérites , les Porcelaines , 8c généralement
tous les Peélinibranches 8c lés Scuti-
branches parmi lès Gaftéropodes , pofiedenc des
branchies renfermées dans une cavité.
Les Doris , les Polycères, les Tfitonies, les
Théthys, les Scyllées, les Glaucus, les Eolides,
les Phyllidies, les Diphyllides, &'c., ont des
branchies extérieures.
Les Aplyfies & quelques autres genres de Gaftéropodes
femblent participer à ces deux dernières
difpofitions tout à la fois , car leurs branchies,
quoiqu’extérieures, font cachées fous un rebord
du manteau.
Nous allons entrer à ce fujet dans quelques
fpécialités, en débutant par l ’examen des organes
refpiratoires chez les Mollufques pulmonés.
On fait généralement que le corps du Colimaçon
8c de la Limace eft divifé en ceux cavités.
L’une de ces cavités eft ouverte au-dehors 8c
reçoit l’air extérieur par un orifice arrondi, large,
s’ouvrant 8c fe fermant au gré de l’animal, 8c
percé dans le collier j vers le côté droit.
- C ’eft la cavité pulmonaire , c’eft-à-dire celle où
s’épanouit le réfeau vafculaire deftiné à mettre le
liquide nourricier en contaét avec le fluide atmo-
fphérique.
Outre ce réfeau vafculaire, les parois de cette
cavité donnent attache au péricarde 8c à l’ organe
fécréteur de la vifeofîté.
Dans la Limace, elle eft renfermée fous le manteau
, à la partie , antérieure de l’animal.
Dans le Colimaçon, elle occupe le devant du
dernier tour de la fpire.
Chez l’un 8c chez l’autre, elle eft fermée de
toutes parts, excepté à fon orifice , lequel eft:
relevé en bourrelet chez le dernier.
Elle eft féparée de la cavité des vifeères par
une cloifon mince 8c charnue > que l’ on pourroit
aflîmiler au diaphragme.
Dans la Limace, elle: eft à peu près ronde &
beaucoup plus petite que dans le Colimaçon.
Toute fa périphérie, le plancher, comme le plafond
, eft couverte par le réfeau vafculaire, dont
les mailles font prefque femblables entr’elles, ôc
ne fe réunifient point en un tronc commun, mais
vont fe rendre dans l’oreillette du coeur par plu-
fieurs branches diüinôles.
Celle du Colimaçon eft beaucoup plus grande
& prefque triangulaire, Son plancher n’offre aucune
trace d’un réfeau vafculaire 8c eft fimple-
ment tapilfé par une fine membrane qui revêt la
face pulmonaire de la forte de diaphragme dont
il a été queftion ci-defius.
Les vaiffeaux qui fe diftribuent dans l’intérieur
de cette cavité , & qui adhèrent tous à fon plafond,
viennent de deux fources diftinétesj les
uns émanent du canal veineux- qui borde le pourtour
du collier î les autres s’échappent de toute
la longueur de la veine parallèle au reétum , en
paflant fous celui-ci & fous le canal excréteur de
la vifeofité. Tous ces vaifleaux font d’une grande
ténuité, 8c quelques-uns même Font aflez petits
pour être à peine vifibles à la loupes mais ils fe
réunifient fucceflivement les uns aux autres, de
manière à former, en dernière analyfe, deux
grofles racines qui fe confondent en un feul tronc,
lequel va aboutir à l’oreillette du coeur 8c eft
manifeftement la veine pulmonaire.
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