
dam ( i) , de MM. Tiléfius (2), Cuvier (3), de
Blainville (4), te les nôtres propres, nous ont
appris de plus pofitif fur la conformation & la
ftruêlure de ce corps Angulier, te que l’on retrouve
encore, à quelques différences près, dans
les autres efpèces du même genre.
Dans la Seiche tuberculée, Sépia, tuberculata (5),
par exemple, épais & dilaté en fpatule en avant,
il eft rétréci en pointe en arrière. Une\ tunique
demi-coriacée, mince, prefque membraneufe, le
déborde poftérieurement fur les côtés.
II manque dans le genre des Poulpes, egalement
aufli pourtant de l'ordre des Céphalopodes.
Dans les Calmars, il eft remplacé par une lame
prote&rice, flexible, cornée & élaftique, fans
aucune apparence calcaire & de forme variable
luivant les efpèces.
Cette lame eft extrêmement grêle, par exemple,
dans la Sepiole, Loligo ftpiola de Y Encyclopédie méthodique.
Elle ne repréfente qu'une forte de petit
ftylet.
Elle eft étroite te en forme d’épée à trois arêr^s
dans le Calmar de Banks, Loligo Bankfii (6).
Dans le Calmar flèche , Loligo fagitia (7), elle
eft plate te plus large en avant qu’en arrière , où
elle fe termine par une petite pointe excavée. Ses
bords font renforcés d’une côteépaifte j fon extrémité
fupérieure eft élargie en difque.
Dans le Calmar commun , Eoligo vulgaris, cette
pièce dorfale, plus étroite en ayant, eft élargie
en arrière en forme de plume, & creufée d'un
Allon le long de fon milieu.
Elle a la même forme, mais elle eft beaucoup
plus dilatée dans les Sépioteuthys de Blainville.
Elle eft imparfaitement connue dans les Loligo-
pfis de de Lamarck te les Leachia d’Alex. Lefueur.
Du refte, tant dans le Calmar commun que
dans le Calmar fagitté, cette lame eft enchâuée
dans la chair même du dos & non pas Amplement
logée entre des membranes, comme l’os de la
Seiche.
Quelquefois, avec l’âge, elle fe multiplie, te
il n’eft point rare de voir de vieux Calmars offrir
plufieurs de ces feuilles cornées accolées les unes
derrière les autres (8).
(1) Voye% , à la fin du Biblia Natura, fa Lettre à Rcdi
-fur l'anatomie de la Seiche.
(2) Conduirez les Mémoires que, dans fes dernières années
il a fait inférer fyr l’organifation des Céphalopodes
dans le Magasin anatomique d'Ifenflamm.
(3) Leçons citées, tome I , pag. 120. — Mémoire ]ur
F anatomie des Céphalopodes, in-4°. , pag. 46 & fuiv.
(4) DiÜionnqire de? Sciences naturelles, tom eX LV III,
* pag. 260 & fuiv.
(5) De L a m a r c k , Mém. de la Soc. d’hifl. nat., IV ,
pag. 9, pi. X , fig. 1. (6) Journ. de Phyf-,, m ai, 1818 , fig, 5.
(7) Encycl. méthod. , pi. 7. fig. 1 , 3 .
(8) C bvier , ubi fuprà, pag. 5i.
Cette lame n’exifte point dans l’Argonaute, où
elle femble remplacée par la coquille , qui n’ eft
d’ailleurs que fon analogue plus développé, te
dont nous nous occuperons plus tard.
L’animal de la Spirule, aflez femblable à la
Seiche, n’a point, comme l’Argonaute, une coquille
extérieure j il poffède, ainfi que celle-là ,
un corps folide intérieur, mais qui fe montre à
travers ta peau , te qui n’eft qu’une véritable coquille
bien iymétrique, longitudinalement enroulée
dans toute fa longueur, à tube fpiral co-
nique, à coupe circulaire, à tours de fpires complètement
disjoints, cachée en arrière par deux
des lobes du corps de l’animal, te à cavité conique
partagée en un grand nombre de loges,
dont la dernière eft beaucoup plus profonde que
les autres, par des cloifons concaves creufées
d’un feul Aphon.
O r , les chambres qui divifent cette coquille
intérieure te le fiphon qui la travërfe offrent une
reffembbnce inconteftable avec les lames te les
colonnes creufes du fépioftaire.
Il faut convenir auffi que, de même que toutes
les autres coquilles intérieures, celle-ci eft mince,
fragile te fans couleur, te feulement nacrée en
dedans (1).
Les coquilles fofliles connues fous la dénomination
générique de Milioles te qui ont une forme
plus ou moins globuleufe, un axe entouré de
loges tranfverfales qui fe recouvrent les unes les
autres, &une ouverture très-petite, orbicuîâire,
à l’extrémité du dernier tour, paroiflent avoir été
aufli le corps folide dorfal de quelque Mollufque
céphilopode.
Il en eiEde même des Mélonies, autres coquilles
fofliles prefque microfcopiques, fubglo-
buleufes, cellulées, à fpire centrale dont les
tours, très-ferrés, s’enveloppent de manière qu’ il
n’ y a pour ouverture qu’une férié tranfverfe de
pores, te à cloifons nombreufes non perforées.
Les Saracenaires de M. Defrance, que l’on
trouve en Italie, & qui repréfentent une coquille
ovale, prefque microfcopique, cellulée , avec
une forte de carène Anueufe dans fon milieu,
d’où partent des ftries obliques , indices des
cloifons intérieures, peu nombreufes, qui en
divifent la cavité en deux rangs de loges, fans
aucune ouverture extérieure, font encore dans le
même cas, ainfl que la Textulaire fagittale, du
même pays, te remarquable par fa figure pyramidale,
l’acuité de fon fommet, l’arrondifîemçnt
de fa bafe, les cloifons qui partagent fon intérieur
en loges nombreufes empilées fur deux rangs , te
l’abfence de toute ouverture.
(1) M. Câvier penfe , avec beaucoup de vraifemblance ,
que, ainfi que la Spirule., les Cornes d’Amma n qu i
n'exiftent plus qu'à .1’état foifile , écoient des coquilles intérieures.
Il faut encore rapporter à la même origine les
Rénulines de Lamarck, forte de coquilles très-
deprimées , difeoïdes , operculifotmes , équilatérales,
non fpirales , cloifonnées, celluleufes ,
ayant les cloifons viAblfs à l’extérieur par des
Allons qui augmentent de longueur du fommet à
la bafe , & un bord libre percé d’autant de pores
qu’il y a de cannelures.
Elles font également fofliles.
On en peut dire autant des Frondiculaires de
M. Defrance, qui appartiennent à la même fa-r
mille de corps fofliles , & qui fe diftinguent par
l’acuité de leur bord terminal anguleux te la faillie
de leur fommet.
Il eft très-probable que les Bélemnites, ces fof-
Ales A abondans dans les couches de craie & de
calcaire compacte , ne font aufli que des coquilles
intérieures, que des pièces folides qui exiftoient
dans l’épaifleur des parties molles de quelques
Mollufques céphalopodes , dont la race a été détruite
dans les grandes révolutions du rrçonde.
Formées de deux cônes réunis par leur bafe te
renfermés l’un dans l’autre, elles font divifées
en dedans par des. cloifons parallèles, concaves
du côté oppofé au fommet, te parcourues par un
Aphon qui unit les pointes des deux cônes & fe
continue enfuite, tantôt le long du bord des
cloifons, tantôt au travers de leur centre.
La plupart des Bélemnites font alongées en cylindre
, & aiguifées feulement au bout.
D’autres, en raifon de l’eXiftence d'un rétré-
ciffement vers leur bafe , femblent fuAformes ou
lancéolées (1), te c’eft ici que l'on doit ranger le
Paclite , le Thalamule, le Gétocine, l’Achéioïte,
l’Acame, l’Hibolithe, le Porodrague, le Pirgo-
pole de Denys de Montfort (2).
11 en eft de même desHippurites probablement,
lefquelles fe préfentent avec de grandes dirnen-
Aons dans les montagnes fecondaires anciennes,
te offrent l’apparence d’une coquille épaifle , cylindrique,
droite (3), ou conique plus ou
moins arquée, coupée par des cloifons irrégulières
te donnant naifiance, par un de fes
côtés , à deux arêtes longitudinales qui traverfent
celles-ci.
Nous devons encore ranger dans la même catégorie
ces Cornes d’Ammon ou Ammonites,
qu’on n’a encore découvertes que parmi les fof-
nles & dont fourmillent les couches des montagnes
fecondaires, où leur grandeur fe balance
entre celle d’ une lentille te celle d’une grande
roue de carroffe. 1 *3
(1) Sage, Journal de Phyfiquet brumaire & fruéiidor,
an IX. J . .. -,
, - (.2) H iß . nat. gén. & part, des Mollufques, tome 1 , 3i 8, 322, , 358, 370,374. 386» 390, 3j)4*
(3) Les Hippuriccs qui ont cette figure, font les Bato-
fiches de Denys de Montfort (334)*
Celles-ci, dont l’animal eft complètement inconnu,
ont des parois extrêmement minces, font
cloifonnées * difeoïdes , le plus ordinairement
comprimées, non carénées, à fpire enroulée
complètement du fommet à la bafe > à tours entièrement
viftbles, le dernier, beaucoup plus grand
que tous les autres, à un Aphon placé près du
bord j à ouverture à bords un peu évafés > à cloifons
conftamment Anueufes, anguleulès, te déchiquetées
fur leurs bords à la manière des feuilles
d’ acanthe.
Dans quelques efpèces d’ Ammonites, le dernier
tour enveloppe tous les autres.
Celles-ci conftituent le genre des Orbulithes
de de Lamarck (1).
D’autres font toutes droites, fans aucune partie
en fpirale. ,
On lés nomme Baculithes.
Quelques-unes offrent des tours qui, loin de
refter dans le même plan , s’élèvent avec rapidité
& donnent à la coquille l’afpeêt d’une forte a’obé-
lifque.
Ce font les Turrilithes (2), dont le Aphon eft
cèntral.
Nous ne faurions féparer des genres précédens,
te toujours fous lé rapport de l’anatomie , les Ca-
méVines, qu’on appelle aufli Nummulites 3 Pierres
nummulaires,, Pierres numifnales , Pierres lenticulaires
, autres fofliles des plus répandus , formant
à eux feuls des chaînes entières de collines cal-
laires te des bancs immenfes de pierre à bâcir (3).
Celles-ci n’ont aucune ouverture apparente, te
ont une figure,lenticulaire. Leur intérieur repréfente
une cavicé fpirale, fans Aphon, divifée par
des cloifons en une infinité de petites chambres.
Les unes, tout-à-fait difeoïdes, n’ont qu’un
feul rang de chambres par tour de fpirei |
Telles font- les Licophres te les Egéones de
Denys de Montfort (4).
Telles font aufli fes Rotalites (j)., bien différentes
des Rotalies de de Lamarck.
(1) Ce font les Pélagures de Denys de Mon 1 fore (62).
(2) De N y s d e Montfort ( 118). ; fi . (3) La montagne au fommet de laquelle s’élève la ville
de Laon , chef-lieu du département de l’Aifne, n’efl formée
que de Camérines. Il en èlt de même de la plupart des collines
qui' environnent la cité de Soifïbns & la petite' ville
de Vailli-fur-Aifne , où la quantité de ces témoignages d’un
effrayant catac;lyfme , paife tout ce que l’imagination peut
enfanter en ce genre. On ne fait pas un pas dans le territoire
de, cette dernière, fans rencontrer des chemins, des
femiers, des jachères, des murs, des clôtures, &c. &c.
femés ou formés uniquement de pierres nummulaires. Mais
fait encore plus' remarquable, c’eft fur des rochers de la
même nature , c’eft avec des pierres de cette efpcce que font
fondées, que font conftruites les Pyramides d’Egypte , l’une
des merveilles du monde aftuel. (41 L. c., 158— 166.
(5j Ubi fuprà, 0 M