
a 36 Poiffons.
848. La Trompe d'Euflachi. Elle manque auffi.
$49i 8fO» 8JI , 8y2, 8J3• La Fenêtre ronde , la
Fenêtre ovale , le Promontoire , la Pyramide, le Bec-
de-Cuiller. Toutes ces parties manquent pareillement.
J. Le Vefiibule. De forme variable , mais re-
prefentant ordinairement un ovoïde alongé, 1^
vefiibule des Poiffons fe prolonge en avant &
en arrière ; il s'élargit dans le premier fens, & ,
vers fa face encéphalique, il eft confiamment,
même chez les Pétromyzons, où il exifte seul,
percé d'un orifice pour le paffage du nerf acouftique.
A fa partie interne & inférieure, exifie un
fac acceffoire, de forme ovale & de grandes dimen-
fions, dirigé d’arrière en avant, logé dans une
excavation de l’occipital & du fphénoïde, tenant
au vefiibule par une forte de pédicule plus ou moins
large, toujours pourvu en arrière d’un petit finus,
& prolongé fouvenc dans le corps de l'occipital
poftérieur jufque dans le voifïnage de l’articulation
atloido-céphalique.
Nous avons dit que le vefiibule varioit beaucoup
fuivant les efpèces de Poiflons où on l’examinoic.
Dans V On ha go ri feus mola, par exemple, ce n’eft
qu’un fimple cône, dont le fommet eft tourné vers
l’encéphale & dont la bafe s’élargit pour recevoir ■
les embouchures des. canaux demi-circulaires, j
Chez l’Efturgeon, il repréfente un large difque
aplati & vertical, appliqué contre la paroi latérale
& interne du crâne & recevant auflï immédiatement
les bouches des canaux. Chez la Baudroie
& chez la plupart des autrès chondroptérygiens 31^ ne conftitue de même qu'un fac fimple, non
diviféj mais dans le plus grand nombre des
Poiffons ofleux, ce fac eft, par un étranglement,
partagé en deux portions, dont l'une,
ou le finus3 eft en rapport avec les canaux demi-
circulaires, tandis que l’autre eft le vefiibule proprement
dit.
Le finus eft habituellement mince & alongé
d’avant en arrière, & le vefiibule repose sur le
plancher même du crâne, de manière à être fréquemment
très-rapproché de celui du côté opposé.
Parfois aufli, il eft logé dans une cavité spéciale de
ce plancher.
Le Brochet feul, parmi les Poiftbns, femble
préfenter une troifième divifion du fac : c’eft un
petit appendice creux, ténant à la partie pofté-
tieure du finus par un canal très-mince & fe
fixant, par fon autre extrémité, au crâne, tout
près du trou occipital.
Dans les Poiflons à branchies fixes, le fac du
vefiibule eft à peu près horizontalement placé &
offre une figure triangulaire. Un de fes angles, le
cérébral, fe prolonge en un canal qui perce le
crâne et va jufqu’aux tégumens communs, où la
cavité de ce conduit n’eft fermée que par une
membrane mince, qui forme un léger enfoncement
près de la nuque. Un autre de fes angles,
le pofiêrieur, arrondi, ovale, contient la plus grofîe
des concrétions lithoïdes. Le troifième eft dirigé
en avant St en dehors j c’eft vers lui que font placées
les deux petites pierres.
8f6. Les Conduits demi-circulaires. Les trois canaux
demi-circulaires font fitués en-defliis du
vefiibule y l’un eft horizontal, & les deux autres,
d’ un volume remarquable, font verticaux : ils décrivent
fouvent une courbe bien plus grande que
le demi-cercle, &, quoique cylindriques & grêles
dans la plus grande partie de leur étendue j ils fe
renflent à une de leurs extrémités en une ampoule
des plus apparentes. Deux d'entr'eux fe réunifient
par une de leurs extrémités en un feul canal avant
de s ouvrir dans le fac j toutes leurs autres ouvertures
font indépendantes les unes des autres.
En général, dans les Poiflons ofleux, ils font
moins Jongs que dans les chondroptérygiens.
Dans YOrthagorifcus mola 3 la Baudroie & l'Eftür-
geon, ils paroiflènt avoir acquis le maximum de la
longueur & de la ténuité. Dans le Brochet & le
Thon, ils ont des dimenfions plus grandes que
dans les Carpes, les Anguilles, les Saumons, les
Truites, & c. Il paroîtroit encore,d’après eertains
obfervateurs modernes, que, dans plufieurs Raies
Sz quelques Squales , les canaux demi-circulaires
verticaux d’un côté communiquent, fur lë milieu
de la nuque , avec les canaux de l'autre côté.
864. La Sérosité duLabyrinthe. Tout le labyrinthe
de 1 oieille des Poiffons eft tapiffé immédiatement
par une première membrane fibreufe, préfentant
quelques différences dans le vefiibule & dans les
canaux demi-circulaires où elle fembleroit cartila-
gineufe. Sur cette membrane en eft étendue une
autre plus molle & vafculaire, & celle-ci eft en
contait, dans lefac veftibulaite, avec une malle
de fubflance gélatineuse,tranflucide, & , dans les
canaux demi-circulaires, avec une humeur plus
fluide & plus ténue. La fubflance pulpo-gélatineufe
du vefiibule reçoit une grande quantité de nerfs
qui s'épanouiffent en une membrane médullaire à
fa furface, & elle renferme, dans fa mafTe, un
deux ou trois oflfelets de forme & de proportion
variables, qui y font fufpendus par un grand nombre
de fibrilles.
Le tiftii de ces offelets ne peut être compare à
celui d'aucun autre os. Très-blancs, d'un grain
très fin, dépourvus de périofte, ils font, dans les
Poiflons ofleux, d'une dureté égale à celle de la
pierre. Leur formé,.fouvent bizarre & fingulière
eft propre à chaque efpèce.
L'Orthagorifcus n’offre, au lieu de ces ofifelets
par exemple, que quelques grumeaux d’un mucus
condenfé. L’Efturgeon n’a qu’un feul offelet, qui
eft triangulaire & dont le noyau dur eft enveloppé
en partie d’une matière crétacée.
Dans les Poiffons ofleux & dans quelques chondroptérygiens
même, comme la Baudroie, les
offelets dont il s'agit font au nombre de trois. Le
f l
premier eft dans le finus antérieur du veftibuie ; le
fécond, ordinairement beaucoup plus volumineux
que les autres, occupe prefque tout leTac; & le
dernier eft contenu dans le finus pofterieur de
celui-ci. , . . . , ,
Le plus grand e ft, pour 1 ordinaire, oblong
d’avant en arrière, dirige obliquement , convexe
du côté interne, & concave du côté externe.
Sa face interne eft liffe & creufee d un sillon.
L’externe eft couverte d’afpérités : fon bord fupé-
rieur eft dentelé & fon extrémité antérieure offre fouvent des tubercules ou des avances, au nombre
de deux chez le Brochet, le Hareng, le Maquereau
; de trois chez la Carpe, où la saillie moyenne
eft ftyloïde. Cette même extrémité d'ailleurs eft
quelquefois arrondie et fans pointes, comme dans
les Morues, les Merlans, les Colins, les Dorfchs,
les Rougets et les Labres.
Le volume proportionnel de cet offelet varie
beaucoup') petit dans l’Anguille, le Congre,
TUranofcope, le Turbot, la Sole , la Dorée,
la Plie , ïa Limande, le Brochet s médiocre dans
le Hareng & l’Alofe, il eft confidérable dans la
Morue, le Merlan, la Carpe, le Barbeau, &c.
Sa forme générale n’eft pas expofée à moins de
variétés j ovale dans la Morue, le Capelan, le
Dorfch , le Merlan i prefque ronde, avec un angle
rentrant dans la Carpe, la Breme, la Tanche ,.la
Roffe, les Silures, elle eft irrégulièrement triangulaire
dans le Brochet, le Saumon, la Truite,
l'Eflurgeon , l’Ombre, le Lavaret, &c.
Le fillon dont cet offelet eft marqué eft ordinairement
longitudinal,mais,parfois, il a la courbure
d'un fer à cheval, & dans la Carpe, il eft
presque circulaire. Dans la Morue, il eft meme
remplacé par une côte raillante. Des ftries tranf-
verfalésï, deftinées à loger de nombreux filets nerveux
, naiffent de fes bords pour aller gagner ceux
Tons. 2 3 7
lan j lenticulaire dans les Trigles j arrondi & inégal
dans le Brochet j âpre et dentelé fur fon bord dans
la Carpe. ,
de l'offelet : cette difpofition eft particulièrement
marquée chez la Carpe où les ftries font même
rangées en rayons. . .. , ,
Dans la Morue & dans cette dernière, les dentelures
du bord font à peu près égales ; mais dans
celle - c i, elles font pointues ; dans celle - là , elles
font moufles. Le Congre n’en offre que trois, &
elles font placées au bord fupérieur, & le Saumon,
la Truite,l’Eperlan, la Perche, le Loup de mer
en préfentent d’un côté & à un bout feulement.
Le fécond des offelets dont nous parlons eft
communément en arrière du précédent & un peu
plus en dehors. Sa figure eft le plus fouvent femi-
lunaire St fa concavité eft tournée en avant i mais,
dans la Carpe, il eft femblable à un fer de lance.
Toujours plus petit que le premier, sa grandeur
varie cependant beaucoup.
Le troifième eft quelquefois fi voifin du grand,
qu’il devient, au premier coup d’oeil, difficile de
ü s diftinguer l’un de l'autre. Il eft triangulaire
dans ia Morue, le Maquereau, le Thon, le Mer-
Dans les Poiffons chondroptérygiens, les concrétions
lithoïdes contenues dans le veftibuie font,
en général, d’une densité beaucoup moindre que
celle des Poiffons ofleux. ; .
Jul. Cafferio, qui, le premier a décrit les organes
de l’audition chez les Poiffons, regard oit les
offelets dont nous venons de parler comme les
analogues du marteau , de l’enclume, de 1 oflelet
lenticulaire, 8c de l ’étrier des Mammifères. Plus
récemment, quelque anatomiftes de renom, P.
Camper entr’autres , ont montré que ces malles,
que M. de Blainville regarde comme un depot
inorganique, fufpendues dans une gelée tremblante
& pouvant être ébranlées par les moindres
vibrations extérieures, communiquent 1 ébranlement
dont elles font le fiége aux nombreuses fibres
du nerf acouftique avec lesquelles elles font en
rapport. Tout nouvellement, enfin, M. le pro-
feffeur Geoffroy Saint - Hilaire a repouffé toute
efpèce de reffemblance, d analogie, entre ces concrétions
& les vétitables offelets de 1 oreille des
Mammifères, qu'il a cru retrouver dans les différentes
piècesde l’opercule des Poiffons, 1 opercule
proprement dit répondant, félon lui, a 1 etrier;
l'interopercule au marteau, St les deux pièces du
subopercule à l’ofteletlenticulaire & a 1 enclume,
le préopercule n’ étant d’ ailleurs autre chofe que
le cadre du tympan. v
Dans les Lamproies, l’oreille eft beaucoup plus
fimple que dans les autres Poiffons, & le fac vefti-
bulaire ne renferme aucune concrétion de matière
crétacée. .; . ..
Dans la Myxine, félon M. de Blainville, il
n’ exifte aucune trace de canaux demi-circulaires,
86t. Le Nerf acouftique. En général, dansjes
Poiffons, le n e r f acouftique eft bien fupérieur à ce
qu’il eft chez les autres animaux ; mais fa fttufturç
ne diffère en rien de celle des autres animaux.
C ’eft furtout dans le Merlan, dans la Morue &
dans les autres Gades que fon excès de développement
eft manifeste. Du refte, chacun des rameaux
du nerf s’épanouit dans l'ampoule en une patte
d'oie, mais ne projette aucun filet dans les canaux
demi circulaires.
S e c t io n n eu vième .
867. VOdorat en général. Les émanations d’un
grand nombre de corps attirent les Poiffons ; on
en trouve des exemples dans les appats ulites
pour la pêche, comme la réfure d’oeufs de
Maquereau & de Morue, la chair grillée ou corrompue
de certains animaux, le vieux fromage &
autres matières fort odorantes & en meme temps
fapides. Atiftote connoiffoit ces faits; il les rapporte
dans le 8' chapitre du IVe livre de fon