
lieu de ces deux petits mufcles, on en trouve trois,
& c eft par 1 intermede d’une fécondé plaque
placée derrière la première, & qui la dépaffe en
avant & en bas, que celle-ci tient au filet cartilagineux.
Dans l'Anguille, un mufcle impair fert en même
temps à abaiffer & à tirer en arrière la mâchoire
inférieure. 11 femble l'analogue du mylo-hyoïdien.
Etendues en manière de lame, fes fibres occupent
toute la concavité de la mâchoire, & viennent fe
terminer en arriéré fur l'os de la langue & fur la
pièce qui foutient les branchies.
I) I. Les Mufcles de la Région cutanée. Lorfque 1 on a enlevé la peau des PoifTons acanthoptéry-
giens, tels que. la Carpe, on trouve au-deffous
des fibres charnues qui lui adhèrent intimement,
& qui font partagées en deux corps par un raphé
longitudinal qui fuit la marche de la colonne
vertébrale , tte coupées par des interférions
aponevrotiques qui fe perdent dans le derme.
Elles décrivent des courbes dont la convexité
regarde la queue.
Ce font la les feules parties qu’on puiffe regarder
comme les mufcles peauciers des Poiffons.
I f J. Les Mufcles de la Région auriculaire. Ils
manquent complètement dans les Poiffons.
• Éfi'ji ' • jSSi ^es Mufcles élévateurs de la Mâchoire
inferieure. Dans les Poiffons chondroptérygiens,
ces mufcles font plus nombreux & plus forts que
dans les Poiffons offeux.
Dans^.la Raie, par exemple, un mufcle de ce
genre s infère a la partie latérale de la mâchoire
infer^ure, paffe par*dtffus la fupérieure comme 1
fur une poulie de renvoi, & vient le terminer à la
bafe externe du crâne, immédiatement au-deffus
de la mâchoire fupérieure.
Un fécond eft large & court, fes fibres font
droites, parallèles, & toutes charnues. J1 s’ attache
au bord fupérïeur de la mâchoire fupérieure,
d une part, & au bord inférieur de la mâchoire
inferieure, de' l’autre.
Un troifième eft compofé de trois maffes de
fibres entrelacées, deux antérieures & une pofté-
rieure. .
L’une de ces maffes fe trouve fituée en deffus
de la mâchoire fupérieure vers la commiflure.
Attachée à fon bord fupérieur, elle va obliquement
fe joindre au bord extérieur de la maffe fuivante.
Celle-ci eft fîtuee derrière la précédente.
La troifième tient à l’extrémité de la mâchoire
Juperieure & fe colle au dos de l’inférieure.
Toutes les trois paroiffent deftinées à tenir la
bouche fortement fermée, lorfque l’animal a faifî
quelque proie.
One difpofition à peu près femblable exifte
dans les Rouffettes.
Dans les Poiffons offeux un mufçle crotaphite
tres-volumineux occupe la partie latérale du
crâne au-dela de l'oeil. Ordinairement partagé
dans fon milieu par une interferon aponévro-
tique, il fe termine au côté interne de la mâchoire
inferieure au-devant de Ton articulation.
Ce mufcle eft très-confîdérable dans le Saumon
dans la Truite, dans le Lavaret, dans l'Ombre
chevalier , o ù , du refte, il n'eft point coupé par
une interfeélion aponévrotique & où fes fibres fe
rendent en rayonnant vers l,e tendon de termi-
naifon.
Dans l’Anguille, qui poffede également ce
mulcle, on trouve au-deffous de lui deux plans de
fibres charnues, qui s’inlèrent à péu près au
meme point de la mâchoire inférieure & fe fixent
d autre part, dans la foffe orbitaire par deux
languettes, dont l’antérieure a les fibres un peu
moins obliques que la poftérieure.
On n’obferve point cette particularité dans le
baumon, le Brochet & la Truite.
On la retrouve dans la Carpe, où ce même
mulcle eft tres-profondément fitué.
164. Les Mufcles de la Région hyo-laryngée. Ils
manquent dans les Poiffons.
iéy. Les Mufcles de la Région laryngée. Ils font
dans le même cas.
166. Les Mufcles de la Région pharyngienne, Le
pharynx des Poiffons eft entouré par un plan de
nbres circulaires, véritable fphinaer, ordinairement
très-épais, & qui.doit rétrécir d'autant plus
raci.ement la cavité qu'il circonfcrit 8c fermer
ton entree que les os pharyngiens font plus
mobiles ( i) . r
170. Les Mufcles du Voile du Valais. Ils n’ont
point d analogues dans les Poiffons.
1-71. Les Mufcles des Régions inter-maxillaire
pierygo-maxillaire, & de l'Os carré. Dans la Raie
deux paires de mufcles agiffent fur le cartilage
qui tient la place de cet os, 8c par fon moyen lut
-les mâchoires. '
L’une d’elles eft compofée dedeux mufcles très-
epais, attaches eh arrière de chaque côté d’on car-
tilage que 1 on a (ou vent comparé au fternum &
dont les fibres charnues, dirigées obliquement en
avant & en dehors, fe terminent à un fort tendon
qui s inJere fur 1 extrémité inférieure du cartilage
caIrf tres“Pr®s P i f°n articulation avec les
mâchoires.
Ces deux mufcles ont pour office de tirer
cette meme extrémité en amère 8c en dedans
d ouvrir, par conféquent, l’angle que fait en
avant ce cartilage avec la bafe du crâne, en lui
donnant une direétion plus rapprochée de la
(r) Voycr , ci-.defius, page 19;,
perpendiculaire
perpendiculaire,^ & d'éloigner en même temps
fes deux mâchoires de cette bafe. Ils fixent aufli
le cartilage dans cette pofition & procurent à ces
dernières un point d’appui pour l’ exécution de
leurs mouvemens.
La fécondé paire de ces mufcles eft formée par
deux corps charnus plus petits & moins importans,
fixés d’un côté par un tendon à la partie moyenne
du cartilage, & dirigés en arrière, en bas & en
dedans, pour aller épanouir leurs fibres charnues
fur une aponévrofe qui eft en arrière de la mâchoire
inférieure.
Ils fécondent l’a&ion des précédens en tirant
en dedans & en bas le cartilage carré.
Les Rouffettes font, fous ce rapport, dans le
même cas que la Raie.
Dans l’Efturgeon, un mufcle très-fort & très-
long vient de la partie poftérieure de la hure,
derrière l’oeil, & fe porte en arrière fur le cartilage
carré.
En tirant celui-ci en devant, il fait faire la
bafcule aux autres cartilages de la bouche qu’il
foutient & qu’il porte ainfi en avant par un mouvement
de va & vient.
Un autre mufçle ramène la bouche en arrière.
Il eft beaucoup plus petit & fitué entre le crâne &
la partie fupérieure au cartilage çarré. £es fibres,
un pey obliques en bas & en arrière, tendent à
ramener en devant la partie poftérieure du cartilage
carré, ce qui entrajne la rétraction 4e la
bouche,
173. La Fojfe orbitaire en général. Dans le plus
grand nombre des Poiftons, l’oeil rèpofefur une
maffe plus ou moins étendue d’une fubftance
gélatineufe contenue dans un tiffu cellulaire lâche.
Cette maffe, tremblante & élaftique, donne à
l ’oed un appyi qui fe prête à tous fes mouvemens.
Les R^ies, les Requins, les Emiffoles, Jes
Céphaloptères , les Myliobates, les Torpilles, les
Paltenagues, offrent ici une difpofition particulière.
Leur oeil, articulé fur l’extrémité d’une tige çarti-
lagineufe, articulée elle-même au fond de l'orbite,
eft mû ayec plus de force en r^ifon de la longueur
du levier par lequel il eft fupporté*
174. Les Mufcles des Paupières. ( Voy. n°. 145,)
17 J. Les Mufcles obliquef du Qlçbe de l'cpil. Ils
viennent prefque du même point de la partie
antérieure & la plus profonde de l'orbite, pour fe
terminer, l’ un en deffus, l'autre en dcffou? du
globe de l’oeüf
176. Les Mufcles droits dii Globe de l'oeil. Jls
font au nombre de quatre, comme à ^ordinaire,
ipais inégaux j l’ externe étant beaucoyp plus court
que l’interne,
178 & 179* Les Mufcles de f Oreille interne &
de fes Ojfelets. Rien ne les .repréfente dans les
Poiffons.
Syji. Anat. Tome IV.
180. Les Mufcles de la Région thoracique antérieure.
Ils font dans le même cas.
181. Les Mufcles des Côtes. Ils manquent également
(1).
182. Les Mufcles de la Région claviculaire. L’os
que l'on a pris très-fouvent pour la clavicule dans
les Poiffons eft mû par un petit mufcle qui s’attache
à fon extrémité libre, puis fe termine en partie
fur l’omoplate , en partie en fe confondant avec
ceux qui recouvrent le ventre.
183. Les Mufcles de la Région thoracique latérale.
Ils n’ ont point d’analogues dans les Poiffons.
184. Les Mufcles de la Région abdominale.. Ils
font plats, minces, membraniformes, couchés les
uns fur les autres & difpofés de manière à ce que,
comme à l’ordinaire, la direction de leurs flores
fe crôife. Du refte, ils n'offrent rien de bien
particulier.
i8y. Les Mufcles du Cordon fpermatique. Ils
manquent entièrement.
186. Les Mufcles de la Colonne vertébrale. Les
mufcles de l’épine des Poiffons font très-différen$
de ceyx des autres animaux vertébrés, car, tandis
que dans les Mammifères, les Ojfeatix & les
Reptiles, çes mufcles occupent les faces abdominale
& fpinale du rachis, chez eux, au contraire,
ils font placés fur fes côtés.
De çette différence de fituation doit naître
néçeftâirement un changement abfolu d’a&ion.
Chez les uns en effet la colonne vertébrale fe
fléchit principalement en avant ou en bas , ou fe
redreffe en arrière ou en haut, & fes mouvemens
latéraux font peu prononcés.
Chez les autres, çeux-ci font furtout marqués ;
ce font eux qui déterminent la natation, & les
mouvemens de la colonne vertébrale, du côté du
dos & du ventre, font peu fenfîbles.
Les fibres charnues qui déterminent le mouvement
de l’épine chez les animaux dont nous nous
occupons font entrelacées d’une manière fi com-
pliqyée, qu’ on ne peut guère les diftinguer que
pat plans.
C ’eft ainfi qye M, Cuvier les a décrits.
Nous fuivrons la même marche que cet illuftre
favant.
Après avoir enlevé les écailles & ja peau, on
trouve, à la furface de la région dont il s’agit,
une maffe charnue d’une ftru$ure très-compliquée.
Elle eft en effet formée d'abord par des fibres
réunies en petits trouffeaux parallèles , longitudinaux,
& difpofés en arcs, dont la convexité 1
(1) I l eft cependant juile de dire que les efpaçes compris
entre les arçccs coftiiormes de çcs animaux font occupés
par des mufcles à fibre$ courtes $c obliques,
D d