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de la membrane qui tapifle les cavités bran-"
chiales, & dans lefquelles l’eau eft mife en ré-
ferve & fe trouve retenue de manière à maintenir
la furface des branchies conltamment humide.
C ’eft ainfi que dans les Tourlouroux ou Gé-
carcins d’ Amérique, il exifte, à l’intérieur de
la carapace & fur tout le côté externe de la
cavité branchiale, un réfervoir en forme d’auge,
auquel, dans les Ucas , vient fe joindre une
poche cyftoïde, évidemment conlacré à l’ufage
précité.
Dans les Ocypodes, la rigole exifte encore,
mais elle eft d une moindre capacité x & l’humidité
femble diltiller d’une mafle fpongieufe
d’un tiifu celiu 1 ofo-glandulaire.
Cette dernière eft beaucoup plus manifefte
dans la Thelphufe dentelée, qu a rapportée
Bo:c'de l’Amérique du Nord.
Cette curieufe difpofîtion rappelle , comme
on voit, celle qui distingue certains Batraciens
& quelques Poiffons,, comme les Ammodytes,
les Callichthes, les Macroptéronotes, les Ana-
bas-(i) , les Gouramis^ les Cott-s, &c.
Dans les Macroures, les pyramides branchiales,
fituées de même, font plus nombreufes & plus
compliquées que dans les Brachyures.
Au lit u d’avoir dés deux cotés de leur pian
vertical, des lames empilées, elles piéfentent
des rangées de fila me ns cylindriques, ce qui
donne à leurs faces l’afpeét: du velours.
Le nombre de ces filamens s’élève à plufieurs
milliers par pyramide.
Chacun d’eux eft formé par la réunion d’une
artère & d’une veine , qui font fous la dépendance
de deux troncs vaficulaires principaux appartenant
à chacune des pyramides.
Celles-ci font au nombre de vingt-deux de
chaque côté.
Elles y font partagées en cinq groupes principaux
de quatre chacun, dont le premier eft précédé
, dont le dernier eft fuivi d une branchie
ifolée.
Les cinq groupes correfpondent à la bafe des
quatre premières pattes & des pieds-mâchoires
extérieurs.
La branchie ifolée antérieure eft fixée au fécond
pied mâchoire.
La poftérieure répond à la cinquième patte*
Ces branchies font réparées par des lames verticales
comme elles, alongées, cartilagineufes,
mobiles, attachées chacune à la bafe de chaque
patte entre les deux groupes contigus.
Dans chacun de ceux-ci, la plus, extérieure
des branchies eft fixée à la bafe de la lame &
mobile comme elle. ,
(t) On fait que ce poifïbn pafle pour grimper for les
arbres, au bord des rivières de. I’IhcIc.
Les autres, adhérentes au corps* n’ont point
de mouvement propre.
Deux pareilles lames, mais fans branchies a
leur bafe, font attachées au pied-mâchoire le
plus antéri-ur & à la derniere mâchoire proprement
dite.
Dans les Squilles, les branchiesvifibles a
l’extérieur, font fituées au-deffbus de U queue
& fe trouvent annexées à cinq paires d appendices
natatoires, de la figure de larges rames
membraneufes & ciliées, courtes & bilobees.
C ’est au bord interne de la racine du lobe
extérieur & antérieur de l’appendice que tient
la branchie.
Celle-ci, très-compliquée, a l’air, au premier
abord , d’un gros pinceau.
Formée d’abord d’un pédicule conique & com-
pofé de deux vaiffeaux, elle fe trouve confütuée
bientôt par une rangée de tubes cylindriques qui
partent de ceux-ci , qui vont en decroillant de la
bafe du pédicule à-fa pointe, à peu près comme
ceux d’un jeu d’orgues , & qui fe courbent chacun
en une queue longue, flexible , conique , chargée
d’une rangée de longs filamens flagelliformes , &
en nombre coniidérable.
De même que le pédicule commun , chacun
de ces filamens contient, deux vaiffeaux, qui fe
rencontrent auffi, par conféquent, & dans chaque
queue & dans chaque tube.
Çes branchies flottent dans l’eau & fe meuvent
avec les nageoires qui les fupportent.
Dans les Amphipodes , comme les Crevettes,
les branchies, ou du moins les organes confidéçés
comme tels, font des appendices véficuleuiès'
placées à la bafe intérieure des pieds, excepté
pourtant pour la première paire.
Parmi les Ifopodes, on ob fe rve plufieurs variétés
dans la difpofîtion des branchies.
Les uns, tels que les Leptamères, les Protons ,
les C h e v r o l le s le s Cyames, parodient rel-pirer
feulement au moyen de branchies véhculaires,
très-molles, tantôt au nombre de fix , & fituées ,
de chaque cô té , fur les fécond, troifième de
quatrième fegmens, à la bafe extérieure des
pieds correfpondans ; tantôt au nombre de quatre,
& annexées à autant de pattes vraies ou
fauffes du fécond & du ttoifième fegmens (i).
Les autres, comme les Typhis-, les Ancées ,
les Pranizes, les Apfeudes, les lones, ont, fous
la queue, des branchies toujours nues & en foi me
de tiges plus ou moins compliquée-s.
Enfin, dans la même famille^ des Ifopodes, les
Afelles, les Cymothoés , les Cloportes , les Ar-
madilles, les Porcellions, & c . , on t, fous la
(i). S i ces appendices locomotrices viennent à manquer,
lés corps véficuleux dont il vienc. d’êcre queftion fcmblciu
les remplacer.
Cru fl. acts. q $ y
queue , leurs branchies , tantôt libres & en forme
de bourfes membraneufes , ou d* écailles vafeu-
1 aire s , tantôt renfermées fous des écaillés à recouvrement.
Dans ce dernier cas, les Cruftacés ne peuvent
refpirer que Tair en nature.
Ce font ces trois modes de difpofîtion des
branchies qui ont amené M. Latreille à partager
les Ifopodes en trois feétidns, les Cyftibs anches
ou les Lsemodipodes, les Phydbrançhes &
les Ptérygibranches.
Les organes refpiratoires des Entomoftracés
font extrêmement variés. '
En général, les branchies, dans ces Cruftacés,
fèmblent compofées de poils ou de foies, foit
ifolés, foit réunis, en manière de barbes, de
peigne., d’aigrettes, & font partie des-pieds ou
d’un certain nombre de ceux-ci, & quelquefois
des mandibules & des mâchoires fupérieures.
Dans les Branchiopodes de la feétion des Lo-
phyropes, elles font habituellement en affez
petit- nombre*. . - . > . i
Le premier article des deux palpes mandibtt-
laires des Cypris porte une petite lame branchiale
à cinq digitations.- Les deux mâchoires fupé-
rieures d>s mêmes animaux foutiennent chacune
en dehors une grande lame de même nature,
peétinée à fon bord antérieur (i).,
A en juger d’après quelques obfervations non
encore affez approfondies, il paroït en être de
même chei les Cythérées.
D ns les Daphnies, les dix pattes qui fuivent
les mandibules ont toutes le fécond article vé-
ficuleux, & probablement confacré à. l’accom-
pliffemenc de la refpiration. Lés huit premières
le terminent en outre par une expanfion ptéry-
goïde, garnie fur fes bords de foies ou de filets
barbus, difpofés en couronne ou en peigne, &
que MM. Ramdohr, Jurine& Latreille regardent
comme étant auffi véritablement des branchies que
les lames ciliées 8c peétinées des fuivantes, feules
appartenant à cette chiffe d’organes, fuivant
M. Strabs.
Dans les Apus, les Branchipes 8c les Limnadies,
les organes de la refpiratinn confiftent en plufieurs
des feuillets membraneux dont l’enfemble
compofe les pattes natatoires.
L’Eulimène, de la rivière de Nice , eft pourvu
de onze paires de pattes branchiales..
Quant aux Limules, ils portent, fous la fécondé
pièce de leur bouclier, à la bafe réunie
f i) 'Nous admettons ici la manière de voir de l'exa&:
M. Straus : car beaucoup de naturaliftes prennent, pour,
les organes de la refpiratipn .des Cypris, les foies qui terminent
, dans ccs animaux, les antennes 6c les pattes. Audi, :
avec ce fovant -izôocomifte, nous penfons-nous au tarife a
croire que les" Cypris , les Cythérées 6c quelques genres voi-
iîns ne font poffre de véritables Branchiopodes. Nous regrettons
en cela de ne point partager l’opinion du célèbrepro-
foficur Latreille.
des cinq grands' pieds-nageoires de cette partie,
■ un grand nombre de filets branchiaux empilés,
très-délicats, compofés de fibres nombreufes,
ferrées 8r rangées fur un même plan, les unes a
côté des autres.
Les filets tubulaires de l’extrémité poftérieure
du corps des Caliges , filets éreétiles & mobiles«
me femblent, avec MM. Jurine père & fils (r) ,
& Latreille (2) , être des organes de refpiration ,
coivradiétoirement à l’opinion de plufieurs natu-
raiiftes, de d’exaèt obfervateur M. Surriray,
fpécialement ( j ) , qui les prennent pour des
ovaires ou des oviduétes.
920. La Couleur des Branchies. Elle eft en
général d’un rofe ou. d’un blanc plus ou moin*
jaunâtre.
921. Les Aneres branchiales (4).
922. Les Nerfs branchiaux (y).
926. L’Irritabilité des Branchies. On ne €-onr
noït rien de pofitif à cet égard.
927. Les Plèvres. Elles font confondues avec
le péritoine & femblent plutôt, chez les Cruftacés
, de nature muqueufe que féreufe.
929. jLe Mêdiajlin antérieur. Il n’exifte point.
951. Le Thymus. Il eft dans le même cas,
ainfi que :
932. Le Mêdiajlin poférieur, 8c
933. Le Diaphragme.
941. Les Phénomènes de la Refpiration. Nous
Lavons dîjà que les Cruftacés n’ ont d’autre mode
de refpiration que celui qui exifte d-fns les poil-
fons. Leur organifation eft telle que la totalité
de leur fang pouffé par le coeur, arrive à toutes
les parties du corps, puis revient, par une route
inverfe, pénétrer les innombrables ramifications
des vaiffeaux qui fe diftribuent dans l’épaiffeur
des lames branchiales. _ %
Du refte, le. mécanifme par lequel l’eau ou
fe trouve plongé l’animal eft attirée vers les
branchies, répandue entre les lames qui confti-
tnent celles-ci, & chaffée au-dehors quand elle
a p.erdu fes principes vivifians , eft très-variable.
Dans les Décapodes brachyures, comme le
rebord du thorax qui embraffe les pyramides
branchiales eft inflexible, deux lames perga-men-
tacées, articulées fur cette partie, près des
mâchoires, en comprimant les branchies, exÜ
r __________
(0 » ! (2) ubi fuprâ.
(3) Annales générâtes des ' Sciences pkyjitptss, Imprimées
à Bruxelles,;toms I I I , pag. 343.
4) Toyeî ci-delfus , na. 3.r) r] , pag. 459*'
5) Toye i ci-deflus, pag. 470, n°. ?65.