48 a Cruflaczs.
On a donné le nom de mues à ces renouveL
lemens périodiques du tcft calcaire des Gruf-
tacés , qui, par leur effetperdent leur vieille
enveloppe endurcie 3c fe trouvent revêtus d’une
peau neuve & flexible pendant quelque temps,
à peu près comme cela arrive aux lerpens.
Ces mues font plus ou moins fréquentes,
félon l’âge des animaux 3c le degré d’accroiffe-
ment plus ou moins rapide qu’ils prennent, car
celui-ci ne fauroit s’accomplir fi les tégumens
confervoient toujours leur grande compacité j
fl, par moment au moins , i's ne devenoient pas
mous & fufceptiles d’extenfion.
Aufïi, les efpèces dont les tégumens font membraneux
croiffent fans interruption, excepté dans
les parties que recouvre une écaille folide & qui
ne fe développent qu’aux époques des mues.
La queue des Pagures peut-être citée ici en.
preuve.
Lorfque l’époque de la mue approche, dl fe!
forme fous les tégunv ns une nouvelle peau'molle,
offrant, moins la loiidité, tous les caractères des
tégumens extérieurs , qui fe détachent peu à peu
ite tombent par morceaux s’ils font calcaires,
ou fe fendent à la manière d’un fourreau s’ils font
flexibles.
Dans les Décapodes, dans les Ecreviffes fpé-
cialement, c’eft vers le milieu du printemps que
s’opère annuellement la mue. A cette époque,
comme nous l’ont appris les belles & exaaes ob-
iervations de »Réaumur, les Ecreviffes frottent
leurs pattes les unes contre les autres & fe donnent
beaucoup de mouvement. Bientôt leur corps
fe gonfle & le premier fegment de la queue
s’écarte du bord poftërieur de la carapace : la
membrane qui les unit fè déchiré, & le corps,
avec fa nouvelle peau, commence à fe montrer
au-dehors. Un repos plus où moins Court fuc-
cède j l’agitation recommence; le gonflement augmentes
la carapace s’élève, fe détache , n’adhère
plus que vers la bouche; les yeux quittent leur
enveloppe commune ; les anténnes & les pieds-
mâchoires fortent de la leur, en quoi ils font,
bientôt imites par -les pinces & les pattes, •&,!
enfin, un mouvement brufque d’extenfion de la
queue dépouille celle*éi en même temps que,
tombe tout le refle du teft.
Après chaque mue, les Ecreviflès, très-molles, ‘
femblent pendant plufieurs jours dans un état de
foibleffe & de maladie (1).
Tous les tégumens du refle ne font pas fournis
à un même genre de mue. Les prolongemens
qui pénètrent dans l’épaifleur des parties molles
& qui, par leur pofîtion ,-ne font pas fufceptibles
de pouvoir erre rejetés par pièces, ne fe xenou-
(1) Réaumdr , Mémoires de VAcadémie royale des Sciences*
de Parist année 1718, pag. a63.
vellent -point. Les molécules calcaires qui leur
donnent de la folidité font fi-nplement réforbées
alors, 3c ces prolongemens deviennent membraneux
durant quelque temps, pour croître
dans la même proportion que les tégumens extérieurs
3c fe folidifier en même temps qu’eux de
nouveau.
Dans les Entomoftracés, qui croiffent beaucoup
plus vite que les Malacoftracés 3c dont la
vie eft, en général, d’une courte durée, les mues
font très-rapprochét s.
Dans un intervalle de dix - fept jours, par
exemple, depi.is le moment de leur naiffance
jufqu’à celui de leur première ponte, Jurine a
vu des Daphnies changer huit fois de tégumens,
c’eft-à-dire à peu près tbus les deux jours.
Les Cypris, les Lyncées, les Limnadies, les
Polyphénies, les Branchipes font à peu près dans
le même cas.
Chez ces derniers, avant la première mue,
il n’exifle qu’un oeil unique 3c Ample. Mais,après
fon accompüffement, deux yeux compofes pa-
roiffent, le corps s’alonge en amère & fe termine
par une queue conique, articulée, munie
de deux filets au bout. Les mues fuivantes développent
graduellement les pattes &c les rames
s’évanouiffent.
880. Les Glandes cutanées. On n’en obfeive
aucune trace , non plus que des
881. Sillons cutanés, & des
88a. Papilles de la Peau,
883. Les Poils. On en obferve de plus ou
moins longs à la furface du corps dans plufieurs efpèces.
Ils font généralement arrondis 3c coniques.
Quelquefois ils font épineux.
Ôn en voit de cette forte fur la carapace du
Lambrus loneimanus.
Ils font courts, mous, ferrés, fur celle de
l’Etrille commune.
Celle du Fortune ridé eft marquée de nom-
breufes: lignes tranfverfes, dentelées 3c granu-
leufes, fur lefquelles s’élèvent autant de rangées
de cils dirigés en avaut.
Un duvet très-court tapiffe celle du Portune
de Rondelet, dont le bord frontal eft d’ailleurs
.cilié.
Dans le Portune pliffé, la carapace eft veine
fur divers points de fon étendue, fpécialement
fur tes côtés, & la lame des pattes poftérieur-t s
eft bordée de cils jaunes.
On obferve également des cils à la lame foliacée
de la cinquième .paire de pattes chez les
Lüpëes.
Dans le Pîlumne hëfiffé, le corps eft garni de
poils bruns & roides, 3c dans le Pilumne chauve-
fou ris, il eft, de même que les ferres & les pieds,
hériffé de poils épais.
Cntjïàcês.
On voit une rangée de cils au-deffous de la
m in oblongue, 3c au-deffus & au-deffous des
cuiffes du Pinnothere des Moules 3c dans le Pin-
nothère de Cranch.
Le Pinnothère de Latreille offre aufli une rangée
de cils au-deflous des mains & au-deffous feulement
des cuiffes des quatre dernières paires de
pattes.
Ces mêmes pattes font garnies de poils ferrés,
affez longs, dans l’Ocypode blanc des côte-s de
la Caroline du Sud.
Les ferres des Eriphies font pnrfetnées dé poils
roides, tandis que celles de YEriphia fpinifrons,
font, de même que fon front, hériffées d’une
multitude d’épines ou de poils épinetix.
Dans l’Homole front-épineux , les bras 3c le
trqifîème article des pattes portent des petites
épines & des poilsroides.
Les ouvertures des cavités branchiales font ciliées
fur leurs bords dans les Dorippes.
Le corps de la Dorippe à quatre dents eft, en
outre, velu.
Dans les Dromies^ la carapace eft velue ou
heriffée de même que les pieds ou les ferres.
. Les poils de la Dromia hirfutijfima font très-
longs 3c. roux.
L’abdomen des Ranines eft bordé de cils.
Les pinces de l’Orithyie mamillaire font chargées
d’épines.
Il en eft de même de la carapace bombée des
Maia, & de celle de l’Àrcanie nériffon.
Les pattes, de l’Eurynome rugueufe font bordées
de poils.
Les antennes extérieures des Piles font couvertes
de,poils terminés en maffue.
La carapace de ces cruftacës eft, velue.
Les antennes extérieures des Micippes font dans
le mêm - cas , ainfi que celtes des Achées.
' Dans les Doclées , les pieds font tapilfés d’un
velouté très-fin.
Dans le Lithode arélique , les bouts des doigts
des ferres font garnis de fafcicules de poils , 3c la
bafe de l’abdomen eft armée d’épines*
Les bords de la carapace de la Libinie Emulée
offrent une férié de poils fafciculés.
Le bord antérieur de celle de l’AIbunée fym-
nifté eft cilié.
La circonférence dè celle de l’Albunée écuf-
fonnée eft garnie de longs poils.
Le bord extérieur des antennes latérales des
Kippes eft muni de poils d’apparence plumeufe^
Les pattes & les bords de l’abdomen chez
YHippa emeritus font velus.
Les quatre dernières pattes des Pagure s font
dans le même C3S, ainfi que les ferres de la Gibie
étoilée.
Les pinces du Pagure gy'anulé d’Olîvièr font
furmontées de tubercules dont les intervalles, font
remplis par des poils très-courts 3c roides.
Celles du Pagure ours font, de même que les
pattes, très-velues. ,
Celles du Pagure hongrois font velues auffi.
La carapace de la Lan gonfle commune eft hé-
riffée de poils courts, & roides..
Les pattes de la Langoufte péniceUée font terminées
par des faifeeaux de poils.
Dans la Mégalope mu tique, les deux dernières
nageoires font bordées de très-longs cils.
l e roftre de la Qébie riveraine eft couvert de
petits faifeeaux de poils rudes , 3c les écailles
caudales de ce cruftacé font- ciliées..
L’extrémité des lanières qui, chez. les Atyes *
termine lés pieds de, la p-iremière paire, eft garnie
de longs cils. ,
LTlippolyte de Cranch 3c l’Hippolyte de
Sowérby ont le dernier article de leurs pieds-
mâchoires extérieurs terminé par un pinceau
de poils. . « 1 j
Le corps des Sténopes eft hifpide, & Je bord
des lames natatoires de leur queue eft cilié.
Dans la Lyfmata feticauda de Riffo les pièces
natatoires de la queue font ciliées fur leurs bords
& les moyennes font en outre terminées par dix
longues foies très-déliées.
Les antennes du Taîitre locufte , ainfi qu&ies
trois dernières paires de pattes, lont veiues^K
Dansl’Euphée taupe , 1 es quatre derniers pifds,
les fegmens de l’abdomen 3c les deux filets de la
queue- font velus.
\Jldotea penicellata de Riffo a le corps terminé
par deux filets longs & foyeux.
Dans les Cypris , de l’ordre des Entomoffracés,
les mâchoires de la première paire lont pourvues
ftir leur bord interne de quatre appendices ou
mamelons mobiles terminés par une touffe de
poils. ' ' ' ‘ ®
La Cypris pubera de Muller a tout le corps hériffé
de poils rares.
Le teft de la Cypris viliofa. de Defmareft eft extrêmement
velu.
884. Les Ongles. On trouve, au bout des pattes
d’un certain nombre de Cruftacé-s,. des organes
qui ont quelqu’analogie avec eux.
Nous allons en citer ici quelques exemples.
Dans les Eriphies, de la famille des Brachyures,
toutes les pattes font terminées par des ongles
prefque droits 3c ftriés.
Celles des Ranines préfentent des ongles aplatis,
ovalaires, membraneux, un peu arqués & pointus
à l’extrémité.
Les trois premières paires des pieds ordinaires
dans les Orithyies font terminées par un ongle
droit & pointu.
Les deux pieds antérieurs des Paétoles font
pourvus d’un ongle crochu.
Les ongles du BernardTHermite font un peu
tordus fur eux-mêmes & épineux en deffus.
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