
des points d’anatomie comparative allez import
a i à étudier pour que nous nous y arrêtions
quelques inftans.
Chez les Poiffons, dont l’appareil optique n’efl:
pas des plus développés, comme les Turbots,
les Soles, les Raies, les Efturgeons, les Plies, les
Merlans, les Barbues, les Pimélodes, les Silures,
la longueur du nerf optique excède plufieurs fois
le diamètre de l’oeil, & fon propre calibré eft
d’autant plus petit que fa longueur eft plus confi-
dérable. Il faut remarquer encore que l'épaiffeur
du névrilemme croît en raifon direèle de la diminution
du diamètre & de l’augmentation dé la
longueur,* en forte que la quantité de matière
médullaire devient de plus en plus petite. Chez
la Murène , on obferve très-bien ce fait, &
encore mieux fur l’Efturgeon, o ù , fur un individu
de la taille de quatre pieds, le nerf optique n’a
pas trois-quarts de ligne de diamètre, & où le filet
médullaire qu’il renferme eft prefque capillaire.
Dans ce dernier Poilfon, le nerf paroît ne
point fe terminer à l’ orifice antérieur du trou de
la fclérotique, & l’on diroit que, parvenu dans \
cet organe, il fe réfléchit en bas, entre la chorioïde
& la rétine , pour fe diriger vers l'iris. Dans
cette dernière partie de fon trajet, il eft dur,
couvert de pigmentum, mais dépouillé de névrilemme.
^On prétend ainTi que, dans les Ammocètes, il
n’exifte pas. du tout de nerf optique, malgré la
préfence d’un bulbe rudimentaire de l’oeil. Je m'ai
pu encore vérifier cette alfertion.
Dans la Lamproie, entre le névrilemme & la
pulpe du nerf optique, il exifte une couche cylindrique
d'un pigmentum nigrum analogue à celui de
la chorioïde. Ce même enduit n’exifte que fur les
trois quarts extérieurs du nerf feulement dans les
Raies, & à l'extrémité oculaire feulement chez la
Carpe & l’Efturgeon, poilfon chez lequel le nerf
optique s’appofe à une rétine pliflëe & plus épaiffe
que dans les autres animaux de la même dalle.
Dans les Raies, les Torpilles , les Myliobates,
les Aiguillats, les Emilfoles, les Milandres, les
Renards marins, les Carpes, les Barbeaux, les
Tanches, les Meuniers, & c . , le nerf optique tra-
verfe les membranes de l'oeil direétemênt & par un
trou rond, comme dans les Mammifères; mais
dans la Raie, en particulier, il forme à l’intérieur
de l'organe un tubercule mamelonné.
Tout le monde fait, fans doute, que le nerf
optique des Mammifères eft partagé intérieurement
par le névrilemme en un grand nombre de
canaux longitudinaux qui contiennent la fubftance
médullaire, & qui lui donnent l’afpeét d’un de
ces rotangs que l’ on nous apporte des Indes.
C’ eft une particularité que beaucoup d’anatomiftes
ont fignalée dans^ces derniers temps, & que nous
avons fait connoîtreen détail, pour notre efpèce
dans le Traité tTAnatomie fpéciaU de /‘Homme
dont nous venons de publier la quatrième
édition dans le courant de l’année qui s’ écoule.
aïs, dans les Poiffons, la réparation de ces
mets eft beaucoup plus évidente encore : ils y font
communément aplatis, & , quelquefois même, ils
parodient formés par une lame médullaire très-
mince, pliffée plufieurs fois fur elle-même & ref-
lerree en manière de cordon; ou plutôt comme la
feuille d un éventail fermé. C ’eft ce qu’il eft facile
de voir dans le Hareng, l’Alofe, l’Hirondelle de
mer, le Grondin, l’Orphie, l’Exocet, la .Scor-
Pe.neJ Muge, la Poilfon de Saint-Pierre, ta
Vive. Dans cette dernière, par exemple, où le
jametre du nerf eft d’environ une ligne, il
n exiite pas moins de neuf ou dix plis, ce qui
donne a la lame dent il s’agit dix-huit ou vingt
lignes de largeur. Dans le Chat rochier St le
Gillet, parmi les Squales, au contiaire, cette même
membrane n offre que trois .plis uniquement. Ce
pnüement .eft pratiqué fur toute la longueur du
nert jufqu’au lobe optique, dans beaucoup d’ef-
peces ; on peut facilement le démontrer dans
toute fa portion crânienne, là où il n’y a point
encore de névrilemme, dans la Dorée 81 la Scor-
P ne, entr autres, où les plis font Amplement
uixta-pofés, fans aucune adhérence. D’autres fois,
les lurraces de ces plis tiennent les unes aux
autres, non par foudure, mais bien par de très-
nnes mterfeâions, par des filamens plus ou moins
nombreux, & , pour cela, l’enfemble du faifceau
ne fait point corps lui même avec la gaine névri-
lemmatique, qu’on peut fendre & écarter facile-
ment a droite & à gauche : tel eft le cas du
Milandre & de la Rouffette.
. Quelquefois, comme dans le Chéilodiptère
aigle , par exemple, le nerf optique eft partagé
en plufieurs parties.
, SM- La Rétine. La rétine des Poiffons eft fort
epaifle> & eft bornée à la circonférence de Tuvée
par un rebord affez prononcé. Elle femble évidemment
compofée de deux membranes concentriques,
l’une intérieure, molle, grifâtre, comme
puipeufe & tenant fans aucun doute au nerf opti-
que jfautre extérieure, rugueufe, comme lèche
& pimee dans tous les fens. Dans aucune autrè
clafie la ruyfchienne & l’arachnoïde de l’oeil ne
‘°nt plus diftinéfes que dans les Poiffons en général.
Lorfque, comme dans les Carpes, les Raies
les Paftenagues, les Rouflettes, le nerf optique
forme un tubercule au point de fon entrée dans
I oeil, il naît du contour de ce difque, des fibres
rayonnantes, beaucoup plus marquées que dans la
plupart des Mammifères. Chez beaucoup d’autres
Jroilions, la connexion de la rétine avec le nerf
optique femble être à peu près la même que
dans les Olfeaux, c’eft-à-dire que celui-ci élargi
en forme de membraneplilïé fur lui-même fe
développe , après avoir percé les tuniques1 de’
1 organe, s épanouit le plus fouvent en deux longues
queues blanches qui fuivent le contour de la
ruyfchienne , parallèles l'une à l’autre, mais non \
contiguës, & donnant, par leurs irradiations, I
naiffance à la rétine. Tel eft le cas des Saumons, I
des Lavarets, des Ombres, des Truites, des
Maquereaux, des Alofes, des Harengs, des Sardines,
des Perches, des Merlans, des Loups de
mer, des Morues, des Dorées, de l'Orthagorifcus
lune , &c.
D'ans toutes les efpèces où des brides filamen-
teufes ne retiennent pas en contaCt les plis de la
lame médullaire du nerf optique, tout le pourtour
de la rétine eft pliffé fur lui même, de manière
que les bords des plis, couchés l’un fur l’autre,
repréfentent les méridiens d’un globe de géographie,
quoique le pôle de la fphère de l’oeil foit
toujours, comme nous l’avons fait preffentir plus
haut & comme Willis & de Haller l’ont judicieu-
fement noté, en déclinaison manîfefte, c’eft-à-dire
plus ou moins éloigné de la ligne d’infertion du
nerf optique à la rétine.
Ces plis déterminent pour conféquence nécef-
faire , une étendue plus grande dans fa fphère
repréfentée par la rétine que dans celle de l’oeil
lui-même. Noirs & vafculeux, comme le refte de
la membrane, ils vont s’attacher par leur extrémité
à un côté de la capfule du cryftallin, absolument
comme le peigne des Oifeaux.
Ils font plus nombreux dans la Dorée, dans le
Thon, dans le Maquereau, dans le Mugil, que
dans toutes les autres elpèces.
Dans les Spares, les Vives & les Trigles, où
le nerf optique, eft très-pliffé, la rétine eft, par
fuite, confidérablement étendue en conféquence
de fes plis multipliés.
Lorfque les plis du nerf font bridés par des
filamens,,1a rétine, nullement pliftée, eft lifte &
tendue comme chez l'Homme. C’eft ce que l’ on
voit dans les Harengs, les Sardines, les Alofes,
les Milandres, les Roùffettes, &c.
Ainli donc, il faut remarquer encore, que
l’amplitude du pliffement de la rétine ne fe trouve
pas dans un tel rapportavec la proportion du nombre
, de l’étendue & de laxité plus ou moins mani-
fibres qui fe dirigent de fon pôle poftérieur à
l ’antérieur. Une forte de peigne ou débridé s’attache
fefte des plis du nerf optique, que l’on puifte, avec
certitude, affirmer que l'une de ces difpofitions
néceffite l ’autre, puifque, chez les Clupées, où
le nerf eft plilïé, la rétine eft lifte.
Dans l’Efturgeon, le nerf optique fe termine à
une rétine pliftée, plus épaiffe que dans les autres
Poiffons, mais dont les plis ne divergent point à
partir du point d’infertion du nerf, & font dif-
pofés des deux côtés d’un fillon pratiqué entre le
trou de la fclérotique & l’iris.
825. L'Humeur aqueufe. L’humeur aqueufe eft
nulle ou prefque nulle dans les animaux dont nous
faifons l’hiftoire, tant la cornée eft plate & le
cryftallin fphérique.
827. Le Cryftallin. Celui-ci, en effet, remplit
prefque tout le bulbe de l’oeil, & préfente des
a fa capfule, & d’après ce qui a été dit plus
haut au fujet de la rétine, on conçoit d’abord que
l’organe dont il s’agit eft produit par cette dernière
membrane. Cette production, comme l’ a
dit M. de Blainville, dont j’ai eu occafion trois
ou quatre fois de vérifier les affertions à ce fujet,
eft courte, conique, blanche : le plus communément,
née de l’origine de la rétine, elle fe
fixe d’abord au côté inférieur & externe de l’uvée,
pour aller, de là, obliquement fe terminer au
bord interne & inférieur au criyftallin. C ’eft cette
difpofition que l’on obferve fur les Muges, les
Trigles, les Perches marines, tandis que fur les
Truites, les Zées, les Brochets, on trouve en
outre une fécondé bride fupérieure.
828. Le Corps vitré. La membrane hyaloïde eft
proportionnément plus épaiffe, plus denfe, plus
réfiftanteque dans les Mammifères & les Oifeaux j
mais l’enfemble du corps vitré eft peu confidé-
rable, en raifon même du volume extrême du
cryftallin*
Se ct i o n hui t ièm e .
852. U Audition en général. Il eft certain que les
animaux dont nous faifons en ce moment l’histoire,
ont la faculté de percevoir les vibrations tranf-
mises immédiatement au fluide dans lequel ils
sont plongés par les corps extérieurs produifant
actuellement un bruit ou un fon.
L’ appareil à l’aide duquel s’exerce cette faculté
eft, en général, fort développé , et confifte
effentiellementen un fac qui repréfente le veftibule
& contient en fufpenfion des oftelets le plus souvent
lithoïdes, et en trois canaux demi-circulaires
membraneux, plutôt fitués dans la cavité du crâne
qu’engagés dans l’épaiffeur de fes parois.
L’enfemble de ces parties eft fitué fur les parties
latérales & inférieure de ta tête, se trouve à
peine féparé de la cavité cérébrale par une membrane,
& n’ a jamais de communication médiate ou
immédiate avec l’extérieur.
833. L'Oreille externe. On n’en trouve aucune
trace.
838. Le Conduit auriculaire. Il n’exifte point non
plus.
839. La Membrane du Tympan. Elle manque.
8qO. La Caijfte du Tympan. Elle eft dans le meme
cas.
841. Les OJfelets de l’ Ouïe. {Voye[ ci-après,
n°. 864. )
846. Les Mufcles des OJfelets. Ils manquent.
847. Les Cellules maftoïdiennes. Elles font dansle
même cas.
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