
Les deux branches latérales de ce cercle fe
réunifient, fur le devant de la tête & derrière
l'entonnoir , en un tronc commun, qui defcend
fur la tunique charnue du foie antérieurement,
fuit le côté gauche du reélum, fe loge dans la bride
antérieure de la bourfe & fe bifurque.
Chacune de ces branches pénètre obliquement
dan% le tronc commun 8c offre à fon orifice une
forte valvule femi-lunaire (1).
Derrière l'entonnoir, çe tronc reçoit les veines
de l'entonnoir lui-même.
Un peu plus bas, il lui en vient de la face antérieure
du foie.
Plus bas encore, au travers de la bride tnufcu-
laire antérieure, il lui en arrive une de h ‘bourfe.
Immédiatement après la bifurcation , chaque
branche eft augmentée par la jon&ion d’une veine
prefqu'aufli volumineufe qu'elle , 8c qui s'ouvre
dans fa cavité fous un angle entièrement contraire
à la direction du fang.
La branche acceffoire du côté droit s’enfonce
promptement en arrière & tire fes racines du bas
du foie de ce côté , du tetticule, de l'ovaire , des
circonvolutions voifines de l'intefiin.
L'autre, qui monte un peu plus 8c réfte plus en
avant, naît par des racines dans le côté gauche du
foie 8c dans les tuniques de l’eftomac & de l’oefo-
phage.
La branche principale de chaque côté defcend
encore un peu , fe recourbe en dehors, & remonte
pour fe terminer dans le coeur latéral cor-
refpondant, après avoir formé un finus garni de
petites colonnes charnues & qui reçoit en outre
les veines de la bourfe & celles du ligament charnu
qui porte la branchie.
Les deux branches principales du tronc commun
8c les deux branches accelfoires qui viennent
y aboutir, traverfent deux grandes cavités pratiquées
en avant du péritoine , féparées par une
cloifon membraneufe 8c tapiflées par une membrane
muqueufe, en contaét avec l'élément ambiant.
Elles font faillie dans l'intérieur de ces
deux cavités, 8c , dans tout cet intervalle, elles
font garnies de corps fpongieux , jaunes, pleins
d'une mucofité opaque de couleur fafranée, &
communiquant, par des trous fort apparens, avec
la cavité des veines auxquelles ils adhèrent.
Les canaux courts dans lefquels ces trous s'ouvrent
ainfi, font eux-mêmes percés de trous fort
m u ltip lié s& ainfi de fuite, en forte que chaque
corps fpongieux eft creufé intérieurement d'une
infinité de canaux courts , donnant tous les uns
dans les autres 8c , en définitive, aboutiflant à la
veine.
Il eft probable que ces corps, véritables diverticules
branchiaux, jouent un rôle important dans
(1 ) C uvier , Mémoire fur U Poulpe f p a g . 17.
Patte de la t efptration, mettent le fang en rapport
plus intime avec l'élément ambiant, ou verfent
dans la veine quelques liquides extraits de celui-ci.
Dans la Seiche, ces corps font plus nombreux
& plus déliés que dans le Poulpe.
Nous avons déjà dit comment, dans les Mol-
lufques gaftéropodes, toutes les veines du corps
aboutiffent dans une ou deux veines-caves, qui
fe transforment fans intermédiaire en artères pulmonaires.
Dans les Doris t la veine-cave traverfe le foie.
Dans les Tritonies & les Phyllidies , il y a fix
veines-caves, trois de chaque côté.
Dans I'Onchidie , il n'en exifte que deux , une
de chaque côté.
Dans l'Aplyfie, les veines-caves communiquent
immédiatement avec la cavité de l'abdomen, par
un grand nombre de trous dont font percées leurs
parois.
S e c t i o n c i n q u i ème .
488. Le S y fie me de ta Veine-Porte en général. Il
n'exifte point dans les Mollufques, o u , du moins,
on ne l'a pas jufqu’à préfent découvert dans les
animaux de cette claffe.
S e c t i o n s i x i è m e .
y IO. Les Vaifftaux lymphatiques en générai. On
ne les a point encore obfervés dans les Mollufques.
S e c t i o n s e p t i è m e .
y $2. Les Liqueurs qui circulent en général. Elles
ont, dans les Mollufques, toute la tranfparence ,
l'afpett blanc-bleuâtre, la fluidité, l’infîpidité, la
mucofité de la lymphe , telle qu'elle fe préfente
chez l'Homme 8c les Mammifères. Jufqu’à préfent
elles ont, toutes & toujours, paru identiques en
propriétés phyfiques & chimiques..
Prefque toujours les globules mîcrofcopiques
qu’on voit nager au fein de ces liqueurs, ont la
figure d'un ovoïde. Ils font en petit nombre.
y 5 3. Le Syfteme artériel en général. On n'a point
encore aflïgné de carattères fpéciaux au fane qui
le remplit. Comme les autres humeurs, il en fé-
reux,'lymphatique & d’un blanc azuré, & , fi
l'on voit le Planorbe corné que l'on tourmente
répandre un liquide d'un rouge v if, il n'en demeure
pas moins prouvé que le véritable fang de
ce gaftéropode eft femblable à celui des autres
Mollufques, car ce liquide coloré eft , chez lu i,
le produit d'une fécrétion, fourni, comme dans
les Pourpres & les Aplyfies, par le tiffu glanduleux
du limbe.
Durefte, les artères des Mollufques ont des
parois évidemment plus épaiffes & plus réfiftarites
que çelles des veines des 6es mêmes animaux ;
elles
élles jotiiflent d'une plus grande dlafticité , & ,
dans certaines grandes efpèces, elles, femblent
formées d'une couche de matière gélatineufe fans
aucune apparence de fibres.
Celles de la Limace ont un caractère qui leur
eft tout particulier. D’un blanc opaque pur, elles
femblent remplies de lait ; ce qui fait qu’au
premier coup d'oeil on voit leurs nombreufes ramifications
fe defliner fur l'inteftin, qui eft d’un
vert foncé, & fur le fo ie, qui eft d’un brun-
noirâtre (1).
y $-4. Le Syfteme veineux, en général. Le fang auquel
il livre paffage n'a point encore de caractères
qui lui aient été aflignés en propre.
Quant aux veines, leurs parois, d'une ténuité
exceflive , d’une tranfparence prefque parfaite ,
font fouvent confondues d’une manière inextricable
avec le tiffu des parties environnantes. Dans
les bivalves même on ne peut les en diftinguer
que par la membrane interne qui les tapiffe.
Parfois, comme dans les Aplyfies, ces parois
font criblées de permis affez grands & toujours
béans.
Dans d’autres efpèces, comme les Poulpes,
elles font hériffées de tubercules fpongieux, flottant
dans la cavité vifcérale.
Nous avons déjà plus hautfignalé ces deux particularités.
La continuité des veines-caves avec les artères
pulmonaires ou branchiales, ou même leur tranf-
formation en celles-ci, eft on ne peut pas plus
évidente dans la plupart des Mollufques; on ne
peut point de même démontrer le rapport de
leurs premières radicules avec les dernières ramifications
du fyflème aortique.
F O N C T IO N T R O IS IÈM E .
La Senftbilité.
ƒ ƒ 6. La Senftbilité en général. Dans les Mollufques,
l'appareil qui préfide à l’exercice de cette
faculté vitale fe compofe conftamment, i°. d’une
partie centrale, d'une forte de cerveau , non toujours
encéphalique 8c fitué au-deffus des voies
digeftives ; 2.0 de ganglions pour les organes des
fenfations fpéciales & pour l’appareil de la locomotion;
50. de ganglions deftinés aux vifcères;
4°. enfin, de nerfs.
La difpofition générale & la proportion de ces
parties du fyftème nerveux , varient beaucoup
dans les divers ordres de la claffe des Mollufques,
qui n’offrent en cela aucun caractère commun.
(1) Ces vaifleaux fo n t , du relie, d’aurant plus dif-
t în d s , d'autant plus blancs, d’autant plus gorgés de fang
que l’animal a fuccotnbé à une afphyxic.
Syft, Anat. Tome IV*
pour ainfi dire, fi ce n'eft celui de porter , autour
de lanaiffance de l’oefophage, une forte de collier
médullaire.
Chez les Afcidies feules, le fyftème nerveux
paroît formé fur un type different 8c plus fimple
encore. Un feul ganglion exifte entre les deux
ouvertures du corps & fournit des filets aux parties
voifines du fac mufçulaire (1).
Ce fyftème paroît beaucoup moins compliqué,
beaucoup moins parfait dans les Mollufques^ en
général, que dans les animaux vertèbres. Ses
fonctions jouent, par conféquent, un rôle beaucoup
moins important.
Les Poulpes, par exemple, lï fupérieurs aux
autres Mollufques par le développement de leur
intelligence, font encore bien éloignés, fous ce
point de vue, des Reptiles & des Poiffons eux-
mêmes. Les rufes qu’ils emploient pour atteindre
& faifîr leur proie vivante font peu nombreufes 8c
affez mal calculées , 8c pourtant elles fe perdent
peu à peu à mefure que l’on defcend des Céphalopodes
aux Gaftéropodes, 8c de ceux-ci aux Acéphales
teftacés, dont tous les mouvemens font
bornés à l'occlufion & à l'ouverture d’une coquille
bivalve.
S e c t i o n p r emi è r e .
yy7. Le Cerveau en général. On ne trouve, parmi
les Mollufques, un cerveau véritablement encéphalique
que dans les Céphalopodes, c’e ft-à-dire
les Poulpes, les Seiches & les Calmars, qui feuls
pofledent, pour le loger, une cavité fpéciale
creufée dans le cartilage annulaire de la tête, au
fein de fa partie poftérieure 8c la plus épaiffe,
laquelle eft percée de différens trous qui livrent
paffage aux nerfs.
Dans tous les autres Mollufques, la partie centrale
du fyftème nerveux n’eft nullement encéphalique.
Chez le Poulpe, le cerveau, dans lequel, ainfi
que dans les autres Mollufques, on ne peut plus
établir les diftinttions de cerveau proprement dit,
de cervelet, de protubérance annulaire, & c ., eft
divifé en deux parties.
La poftérieure , grife, eft à peu près globuleufe
& liffe. "
L'antérieure, blanche , eft plate, carrée & ftriée
longitudinalement.
Quelques zootomiftes ont regardé la première
comme analogue au cervelet, & la fécondé comme
correfpondante au cerveau proprement dit des
mammifères. Cette affertion n'eft nullement
prouvée.
Des bords antérieur & latéraux de la fécondé
portion , naiffent piufieurs paires de nerfs.
( 1) S c u alch , D e Afddiarum ftrutturi, Hal. , 1814,
fig. 4.
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