pièce de ces pattes eft terminée d’ailleurs, au
côté interne, par cinq petits feuillets mobiles ,
cornés , étroits & alongés ,. & les deux doigts
de leur pince font mobiles ou articulés à leur
bafe.
Dans l’intervalle compris entre toutes ces
pattes , on obferve le pharynx.
Dans l’entre-deux des deux cinquièmes font
deux pièces, que M. Savigny confLÎère comme
une languette, mais que M. Latreille regarde
comme deux lobes maxiilaites , détachés ou libres.
Dans les mâles, les pinces terminales des deux
ou quatre premières pattes font renflées & dépourvues
de doigt mobile.
Dans la famille des Syphonoftomes, le nombre
des pattes ne s’élève jamais au-delà de quatorze.
Les Cruflacés de la tribu des Caligides ont
douze pattes. £
C ’eft ce que l’on obferve en particulier dans
les Argules, où les deux premières fe terminent
par un empâtement aqnelé tranfverfalement,
élargi circulairement au bout, ILrié & dentelé
fur fes bords , offrant à l’intérieur une forte de
rofette formée par les mufcles, & paroifiafit propre
à remplir,l’office d’une ventoufe ou d’un
l'uçoir.
Les pieds de la paire fuivante font propres à la
préhenfion : leurs cuifles font groffes & épineufes;
trois articles , dont le dernier eft armé de deux
crochets, compofent leurs tarfes. |
Les autres pieds fe terminent par une nageoire,
formée de deux doigts ou pinnules alongés, &
garnis fur leurs bords de filets barbus.
Les deux premiers de ces pieds, ou ceux de
la troifième paire, ont un doigt de plus, mais
recourbé.
Les deux derniers font annexés à. U queue.
Les Caliges n’ offrent point de pattes à ven-
toufes. Celles des paires antérieures font onguiculées
, tandis que les autres font divifées en un
nombre plus ou moins confidérable de pinnules ,
ou en forme de feuillets membraneux.
Dans les Anthofomes du do&r. Leach , les fix
dernières pattes, membraneufes , réunies infé-;
rieurement, font repliées latéralement fur le poft-
abdomen pour l’enveloppeCen manière d’ étui.
Celles de la première & de la troifième paires
font onguïculéés.
Celles de la fécondé font terminées par deux
doigts courts & obtus.
Dans le Cécrops , les quatre pieds poftérieurs
font en forme de lame & réunis par paires. Ceux
des première & .troifième paires font onguiculés ;
ceux de la fécondé font bifides à leur extrémité.
Les Cruftacés de la tribu des Lernæiformes
n’ ont que dix pattes difcernables, encore font-
elles fort courtes, & peu ou point propres à
la natation. ,
Dans les Nicôtho.és, les deux pieds de la première
paire font terminés par un fort crochet,
bidente au côte interne.
Les huit autres font compofés d’un grand article
que terminent deux tiges fubcylindriques,
prefqu’éga'es ,. garnies de foies & formées elles-
mêmes de trois articles.
90. Le Périofte. Il eft repréfenté dans les Cruftacés
par les couches fupérficielles des tégu-
mens (1).
91. Les Cartilages d'encroûtement. On n*£n ob-
ferve aucune trace.
92. Les Cartilages interarticulaires. Il font dans
le même cas, ainfi que :
93. Les Cartilages intero(Jeux.
97. Les Ligame ns en général. Ils font toujours
membraniformes, & femblent n’être conftittiés
réellement que par les parties flexibles des 'téglime
ns qui fe portent de l’une des pièces dù teft
fur Tautae.
98. Les Glandes articulaires. Elles manquent
totalement.
99. La Moelle, Elle eft dans le même cas.
100. Les Articulations en général. Le plus ordinairement
ce font des futures qui font toujours
harmoniques ou fquameufes, mais jamais dentées.
Les deux bords articulaires des pièces, conftam-
ment fort minces, qui fe trouvent en rapport pour
donner lieu au premier mode de ces articulations,
font habituellement renfl s de façon, à former, à
l’intérieur du teft, un bourrelet plus ou moins
fort, plus'ou moins faillant.
On trouve aufii dans les, Cruftacés un affez
grand nombre de fymphyfes méningoïdales , ainfi
que cela fe voit dans l’union des fegmens qui
compofent la queue des Macroures.
Les articles des antennes offrent le plus -communément
ici un exemple d’articulation orbicu-
laire où une tête eft reçue dans une cavité co-
tyloïde ou glénoïde.
En raifon même de la place qu’occupe le fpie-
lette à l’ extérieur du corps , cette tête eft nécef-
fairement perforée pouf le paflage des vaiffeaux tic
des nerfs dans l'article fuivant.
Dans les pattes filiformes de certains Cruftacés
dont nous avons déjà eu occafion de parler, les
articles cylindriques fe terminent parfois par dçs
furfac.es convexes qui font maintenues en rapport
à l’aide d’un ligament dermoïque annulaire.
Dans beaucoup d'autres pattes, ces articulations
font plus analogues à des ging.lymes, à des
charnières à condyles.
C’eft ainfi encore en particulier que la queue
des Limules s’articule avec leur abdomen. 1
(1) Voye1 ci-après n°». 877 & fuivans.
146. Le Suc offeux, fa Nature. Nous avons déjà |
vu que les pièces folides du fquelette extérieur
des Cruftacés font tantôt calcaires & fragiles,
tantôt comme cornées & flexibles. *
La plupart des Décapodes offrent la première
difpofition.*
La fécondé fe retrouve dans le plus grand
nombre des Entomollricés.
Les çhimiftes ont fait des recherches fur la'nature
de ces pièces.
M. Çhevreul, par exemple ( 1 ) , a analyfé le
teft du Homard & y a trouvé :
Chlorure de fodium & Tels de
foude ( 2 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ----- 1,50
Phofphate de chaux...................... • • J»**
Phofphates de magnéfie & de fer.. 1,26
Carbonate de chaux......................... 47,16
Eau tic matière animale ( 3 ) . . . . . . 44>7^
ICQ QO
Le même favant a trouvé dans le teft du Poupart
ou Tourteau, Cancer pagurus de Linnaeus :
Chlorure de fodium & Tels de foude. 1,60
Phofphate de chaux........... .............. 6
Phofphate de magnéfie.............. .. 1
Carbonate de chaux......................... 62,80
Eau tic matière animale, ............. 18.60
100,00
Je ne connois point encore d’analyfe chimique
bien exadle du teft des hntomoftracés , mais , en
jugeant par analogie, il doit y avoir les plus
grands rapports entre la nature de fes matériaux
tic celle des matériaux qui entrent dans
la compofîtion des élytres des lnfeètes coléoptères.
S e c t i o n s e c o n d e .
La Myologie.
141. Les Mufcles en général. Les mufcles des
Cruftacés diffèrent, au premier coup d’oe il, de
ceux des animaux vertébrés par leur peu de coloration,
car ils font blanchâtres ; par leur confif-
tance moins grande, fouvent même fimplement
gélatineufe ; par un certain degré de tranfparence,
&fpar les formes indécifes qu’ ils prélentent (4).
(1) Journal complémentaire des Sciences médicales , avril
1820.
(2) Parmi ces Tels, il y a une très-petite quantité d*hy-
driodate de'foude.
,(3) Cette matière animale eft probablement la' même
chofe que Ventoméiline des Infe&es coiéopcères.
(4) Toutes ces conditions phyfiques, plus ou'moins dé-
favantageufes en apparence , n'influent pourtant en rien fur
l'a&ion phyfiologique de ces organes, qui, malgré leur
molleflc, furpaflein fouvent en force, les mufcles des animaux
fupérieurs.
Ils les furpaffent fouvent cependant en énergie,
«n fprce contraêfile.
Du refte, quoique plus ou moins tranfparens,
les mufcles des Cruftacés, de même que ceux des
vertébrés, font compofés d’une infinité de petits
filets longitudinaux tic contractiles ; mais leurs
fibres font toujours parfaitement droites, le plus
fouvent libres, tic quelquefois feulement réunies
par faifceaux qui ne fe furcompofent que rarement
(1).
Les fibres élémentaires des mufcles • des Cruftacés
font tantôt ifolees, filiformes ou légèrement
fétacées & diftinétement articulées, tic
tantôt prifmatiques, non articulées, parallèles,
efpacées, fort groffes.
Confidérés dans leur entier, les mufcles d.s
animaux dont nous nous occupons naiftent prei-
que conftamment des divêrfes pièces du teft
immédiatement, tic n’ont prefque jamais de véritables
tendons d’origine, quoique leur intérieur
foit entrecoupé de toiles aponévrotiques tic de
cordes tendineufes, à peu près comme dans les
vertébrés.
Quelques-uns d’eux fe fixent cependant par
leurs extrémités à des plaques en forme de difque
concave, tic le plus fouvent au moyen d’ un
tendon plus ou moins long.
Leur figure offre autant de variétés que dans les
animaux des clafles fupérieures.
On reconnoît en effet qu’il font :
a. Cylindriques, ou attachés par une large bafe
à une pièce circulaire du teft, pour venir fe
terminer à une autre pièce ou à une portion de
pièce de même forme, fans tendons marqués ;
b. Prifmatiques, ou fixés à des attaches polygonales
, fans tendons marqués également ;
c. Coniques, ou à fibres implantées tout autour
d’un tendon grêle j arrondi t occupant l’axe du
mufcle ;
d. Pyramidaux, ou à fibres inférées tout autour
d'un tendon central aufii, mais partagé en
feuillet;
e. Penniformes, ou à fibres fixées fur les deux
côtés oppofés feulement d’un tendon, comme
les barbes d’ une plume fur leur tige commune ;
ƒ. Semipenniformes, ou à fibres implantées fur
un feul des côtés d’un pareil tendon >
g. Compofés, ou terminés par plufieurs tendons
ifolés.
Nous ferons remarquer aufii que les tendons
des parties les plus mobiles du corps des Cruftacés,
comme les pattes en particulier, font
( i) 'N o s Icftcurs doivent fc rappeler que dans les animaux
vertébrés les fibres inufculaires font conftammcnr
plus ou moins flexueufes , £c réunies -«n faifceaux très-
cemplexes. LU 2