
defcend prefcjue verticalement, alors il forme, à .
la mâchoire inférieure, une forte de pédicule,
qui, en l'éloignant du crâne, produit un écartement
refpeétif beaucoup plus considérable.
Les Lézàrds ordinaires, les Dragons & quelle
s autres Sauriens tiennent le- milieu entre ces
eux extrêmes.
Dans les Ophidiens, les apophyfes crâniennes
ou les tympaniques fe prolongent en arrière, &
l’os intermédiaire avec lequel elles s'articulent eft
beaucoup plus court & bien moins mobile dans
les efpèces à mâchoire fupérieure fixe & à mandibule
foudée. Dans les autres» cet os eft très-
long & defcend quelquefois perpendiculairement
comme dans les Boas, ou en arrière, ainfî que
dans les Couleuvres. Son extrémité temporale eft
ordinairement élargie & creufée d uie petite,
foffe. L’ inférieure eft arrondie en forme de*concilie
& reçue dans une foffette de l’extrémité pof-
.térieure de la branche correfpondante de l'os
maxillaire inférieur.
D ’après la nature de cette articulation, les
branches de celui-ci peuvent nonTeulement s'élever
& s’abaiffer, ouvrir & fermer la bouche, en
jouant fur l'os intermédiaire, comme cela eft feulement
poflible dans l’Amphisbène, mais encore
.elles peuvent fe porter en dehors toutes les fois
que la mâchoire fupérieure s’élargit & fe dilate.
Les extrémités poftérieures des arcades ptérygoï-
diennes font effectivement unies à la partie interne
de la mandibule.
Dans la Sirène, le tympanique eft collé obliquement
par fa tige poftérieure lur la face fupérieure
du rocher. Il s’élargit en defibus en mauière, de
trompette & offre là une facette à l’os maxillaire
inférieur.
102. Articulation occipito - vertébrale. La tête
des Reptiles eft conftamment articulée très en arrière.
Dans le Crocodile, il n’y a , pour cette articulation,
qu'un feul condyle litué en-delfous du
trou occipital, & qui, chez les autres Sauriens,
eft comme partagé en deux par un fillon longitudinal
fuperficiél.
Les C héloniens n'ont aufli qu’un feul con-
dylê, qui, dans les Tortues de terre, eft prolongé
& divifé en deux comme celui des Lézards, &
qui, dans les Chélonées, préfente trois facettes
articulaires en forme de trèfle.
Comme ce tubercule eft très-enfoncé dans la
partievcorrefpondante de l’atlas J le mouvement
de la tête fur les côtés eft néceffairement fort gêné, j
Les Grenouilles, les Rainettes, les Crapauds '
& les Salamandres ont la tête articulée par deux
condyles lur un atlas peu mobile.
Chez les Serpens, la tête eft articulée fur l’atlas
à l’aide de trois facettes difpoiees en trèfle &
raflemblées en un tubercule au-defibus du trou
occipital.
La tête, chez eux, n’ eft pas plus mobile fur la
première vertèbre que les autres vertèbres ne le
font entr'elles. -
103. & ic4 .Articulations des Vertèbres entr’elles.
Voyez ce que nous en avons dit ci-deffus en parlant
du bouclier dorfal des C héloniens & de
l'échine des O phid iens.
IIO & I I I. Articulations cofto-vertêbrales. Voy.
aufli ci-defius ce qui concerne la difpofîtion des
côtes & du bouclier dorfal chez les C héloniens.
1 12 & 1 13* Articulations cofio-xiphoïdiennes &
coflo-fternales. Voyez ci-defius nos. 40 & 4U
F O N C T IO N PR EM IÈ R E .
L A L O C O M O T 10 NY .
S e c t i o n s e c o n d e .
Myologie.
141. Les Mufcles en général. Il eft de remarque
notoire que ^généralement, chez les'Reptiles, la
fiËfre mufculaire eft d’une teinte rouge peu intente
& qu’ elle ne renferme que peu d’ofmazome j
elle eft raffemblée en faifceaux peu ferrés &
minces, que lie entr’eux une cellulofité fine &
lâche. A ces différences près, elle eft abfolüment
femblable ici à ce qu’elle eft dans les autres Animaux
vertébrés.
145 • Mufcles de la Région palpébrale. Ces mufcles
manquent dans les Geckos & les Scinqùes,
parmi les S auriens ; on ne les trouve point non
plus dans les O phid iens.
Dans les Crocodiles & les Chéloniens, où l’on
gouve trois paupières, les deux ordinaires fe
%ment exaéiement par un fphinéler, tandis que
laVoifième offre Un mufclé fpécial A' uniqüé, qui
remplace le pyramidal des O.ifeaux, & qui, fixé à la
paitie*poftérieure du globe de l’oeil vers le bas ,
1 tourne autour du nerf optique & repafie fous l’oeil
pour fe terminer par un tendon dans cette paupière,
qui fe meut par fon moyen, d'aVant eti
arrière. Les uns & les autres manquent du mufcle
carré & delà gaine, quiexiftent chez lesOifeaux.
Les Lézards ordinaires ont la faculté de fermer
& d’ouvrir l’efpèce de voile circulaire & percé
d’une fente horizontale qui leur tient lieu de paupières,
au moyen d'un fphin&er , d’un releveur &
d’un abaifleur. Leur petite paupière interne n’a
point de mufcle propre.
Dans les Crapauds les Grenouilles , la trôi-
fième paupière, qui eft beaucoup plus mobile que
les autres, & qui fe meut de bas en haut, n'a
qu'un mufcle unique, placé tranfverfalement derrière
le globe de l'oeil, & qui forme de chaque
côté un tendon mince qui va s'inférer à l’extrémiré
correfpondante du bord libre de ce voile
membraneux.
146. Mufcles de la Mâchoire fupérieure. Ces
mufcles font en grand nombre dans les O phidiens
à bouche dilatable en tous fens.
On les obferve très-diftin&ement dans les Crotales.
. ‘
Un d'entr’eux, très^charnu, prend naiffance,
par des fibres aponévrotiques, fur la capfule de
l'articulation de la mâchoire inférieure avec le
crâne & fe porte, en dedans & en haut, vers la
bourfe des dents venimeufes & fur l'apophyfe
poftérieure de l’os fus-maxillaire.
Ilporte en bas les dents venimeufes quand elles
ont été redreffées.
Un fécond de ces mufcles,. logé entre la bafe
du crâne & les arcades palatines, dans la foffe
palatine & immédiatement au-deffous de la peau,
eft formé d’un plan de fibres alongées & fe porte
en arrière fur la face interne de la lame offeufè
ptérÿgoïde.
Il porte celle-ci en dedans & en avant & , par
la protraélion de l'os fus-maxillaire, produit le
relèvement des crochets venimeux & le rétrécif-
fement de la bouche par le rapprochement des
arcades palatines.
Un troifième , litué de même, mais au defîus
du précédent , qui eft plus épais que lui & dont il
croife la direction , s'étend depuis la portion la
plus antérieure de l’arcade palatine & toute la
longueur de cette arcade, jufqu’à la ligne moyenne
de la baie du crâne.
Il ramène en arrière toute la mafie de la mâchoire
fupérieure & produit en même temps le
rapprochement des deux branches qui la forment.
Les autres Reptiles n’offrent rien de pareil.
147. Mufcles du Ne^. Dans les Reptiles les*
mieux organites- fous ce rapport, les narines extérieures.
ne font communément garnies que de
quelques couches afiez irrégulières de fibres charnues
qui peuvent feulement en dilater ou en rétrécir
l’orifice i
La plupart des Sauriens font.dans ce cas.
Dans, les Grenouilles, la petite tubulure qui
précède leur orifice, a des'mufcles plus prononcés
& doués d’une énergie plus grande. Il en devoit
être ainfi à caufe de l’importance de cette partie
dans l’aéte de la refpiration chez ces animaux.
Les narines des Serpens,. fort petites d’ailleurs
, ne font fuiceptibles que d'une légère ex-
tenfion.
148. Mufcles, de la Région inter maxillaire. Dans
les quadrupèdes ovipares j l^s mufcles ptérygoï-
diens font en. général peu diftinéts l’un de
l'autre.
Dans la Tortue, où leurs-;fibres font prefque^
tranfverfales, ils font plats & minces, & ils portent
à. peu près directement la mâchoire inférieure
alternativement de droite à gauche.
Dans le Tupinambis, ils enveloppent toute la
branche de la mâchoire vers fon extrémité &
ont leurs fibres comme torfes. Aufli, chez ce reptile,
en même temps qu’ils relèvent la mâchoire
par leur contraction, ils la portent aufli un peu en
avant.
149. Mufcles de la Région maxillaire inférieure.
Dans les Sauriens & les C hélon iens, l’analogue
du digaftrique eft un mufcle plat, triangulaire,
dont la partie large eft implantée fur le ligament
cervical derrière l'occiput, & dont la pointe fe
termine à la dernière extrémité de la mâchoire,
derrière l’articulation & auprès des ptérygoïdiens.
Dans les Crotales & les autres Ophidiens à mâ^-
choire inférieure formée de deux pièces diftinCtes ,
les mufcles de la région dont nous parlons font
cachés dans i’épaiffeur des lèvres & fontde chaque
i côté le tour de la bouche.
L’un, plus fort que les autres , forme le bord
’ antérieur de la commmiffure & paroît remplacer
le maffeter (1). Il prend naiffance, par des aponé*
vrofes très-folides, fur la capfule fibreufe qui enveloppe
l’ organe fécréteur au venin, & forme un
gros cordon qui conftitue toute l’épaifieur de la
lèvre inférieure, pour venir s’attacher au bord
fupérieur de la branche fus-maxillaire, fur prefque.
les deux tiers de la longueur de celle-ci;
L’analogue du digaftrique occupe toute la longueur
de la partie poftérieure de l’os carré & fe
termine à l ’apophyfe la plus reculée de la branche
de la mâchoire, au-dela & en arrière de. fon artb
culation.
150. Mufcles des Lèvres. Bien différentes par
leurs ufages & leurs mouveir^ns de celles des
’Mammifères & furtout de l’Homme., les lèvres
des Reptiles n’ offrent point de mufcles propres.
I j l . Mufcles des Tégumens. Dans lès Ç helo-
n ie n s , il exifte au cou un peaucier très-vifible,
étendu de toute là concavité de la mâchoire inférieure
à la partie antérieure du plaftron , comme
formé de deux parties, réunies par une interfec-
tion médiane cellulaire, & prenant naiffance fur
les apophyfes tranfvërfes des vertèbres cervicales,
il.recouvre & femble fangler tous les^mufcles du
cou.
Dans fa: partie inférieure , il eft percé par le •
mufcle fterno-maftoïdien.
Chez lés* Grenouilles, où le pannicule charnu
cutané général manque , par fuite de là non-adhérence
des tégumens aux parties fous-jacentes, on
trouve cependant fous hrgorge des fibres mufcU-
laires qui s'attachent au pourtour de la mâchoire
(.1.) J f o y e ci-apres • n°. ï 54î