
Ces rubans charnus font croifes par des bandelettes
mufculaires d'un autre ordre , qui s’attachent
aux cotes près de leur articulation, Té■ réunifient
en defcendant Sc s'étendent en travers entre ces-
os & le péritoine pour fe terminer vis-à-vis des
bords des côtes, à une aponévrofe très-mince qui
ralïemble les rubans de chaque côté & qui les
rend les analogues des mufcles larges de l ’abdomen
des Mammifères, en leur donnant la faculté
de comprimer immédiatement les vifcères de la
grande cavité.
183* Les Mufcles de la Région thoracique latérale.
Dans tous les animaux vertébrés, le principal de
ces mufcles eft le Grand dentelé,■ mais chez les
Batraciens an o ures, qui ri'ont point de côtes,
il eft remplacé par trois mufcles diftintts.
Le premier de ces corps charnus vient de l’occiput
dans le voilïnage du grand trou occipital &
fe divife en deux ventres qui s’infèrent à l'angle
fpinal fupérieur de l ’omoplate, l'un en dedans,
l ’autre en dehors.
Le fécond naît de la fécondé apophyfe tranf-
verie de la colonne vertébrale & fe porte fous la
portion dorfale de l'omoplate, vers le bord fpinal
de cet os.
Le troifîème s’attache à l'apophyfe tranfverfe
fuivante, fe porte fous le précédent & s'approche
davantage du bord.
184. Les Mufcles de la Région abdominale. Nous
avons déjà parle des analogues de ces mufcles
ch e z lès O phidiens ( i ).
.Les mufcles du bas-ventre de la Grenouille
n’offrent aucune particularité : feulement les tégu-
mens ne font point adhérens à leur furface, &,°au
lieu de s’attacher aux côtes, ils font fixés au fter-
num par de fortes aponévrofes.
Ils paroiffent deliinés à chaffer l’air de l ’inté- 1
r’ieur des poumons au moment de l'expiration. Il en elt de même des Salamandres. Dans les C h élon ien s, la figure de ces mufcles
eft entièrement fubordonnée à celle des o s , &
comme, dans les Reptiles de cette claffe, le piaf- ;
tron tient, pour ainfi dire, leur place, ils fe portent
fur le baflîn qu’ ils meuvent. Chez eux , deux I
paires de mufcles analogues à ceux du bas-ventre
des autres animaux fervent à l’expulfion de l’air
introduit dans les poumons ik rempliffent l’inter- !
valle poftérieur du plaftron & de la carapace, où
1 on aperçoit les mouvemens de contra&ion bc de
relâchement alternatifs, qui, chez les MammL 1
feres, paffent dans toute l'étendue de la région 1
abdominale.
, *-a première paire de ces mufcles ou l’externe >
s attache à tout le bord antérieur du baffin, à la
carapace bc au plaftron.
La fécondé ou l'interne eft compofée de fibres
tranfverfales qui s’attachent fupérieurement à la
moitié poftérieure de la carapace près des vertèbres
, defcendent en dehors des vifcères, les enveloppent
& viennent inférieurement aboutir à
une aponévrofe moyenne. Comme elles paffent
en partie au-déftous de la veflîe, elles doivent
contribuer à l’évacuation de l’urine contenue dans
ce réfervoir membraneux.
Ces deux paires de mufcles ne compriment
immédiatement qu’une petite portion des poumons
; mais leur aétion fur les vifcères abdominaux
^rejette ceux-ci fur les premiers organes, qu’ils
preflènt & dont ils expriment ainfî l'air.
i8y. Les Mufcles du Cordon fpermatique. Ils manquent
dans les Reptiles.
186. Les Mufcles du Dos. Che'z les C hélon
ie n s , ou le rachis n’a de mouvement que. dans
fes portions cervicale & caudale, les mufcles du
dos manquent néceffairement.
Dans la Grenouille, l'analogue du facro-îom-
baire naît du cçccyx par une extrémité pointue &
s étend jufqu’à la tête où il s’infère. Dans ce trajet,
il donne un trouffeau de fibres à chacune des
apophyfes tranfverfes, ce cjui forme, à fa fiirface
autant d’efpèces d'interfeélions. 11 en eft à peu près de même dans Iss Salamandres.
187. Les Mufcles de la face dorfale du Cou. Dans
les C héloiîiens ces mufcles font fort diftinéls &
allez nombreux. Ils offrent une difpofition fpé-
ciale. .
Les mouvemens qu’ils font appelés à' opérer
ne reffemblent en effet chez eux en rien à ceux
qu ils exécutent chez l’Homme. Us alôngent le
• cou pour porter la tête en avant au-delà du,teft,
ou bien ils la retirent & la ramènent fous la cara-
pace, en produifant la flexion du cou en Z.
Le premier d’entr’eux s'attache fous le bord
laterai antérieur de la carapace & s'infère à l'apo-
phyfe tranfverfe de la première vertèbre.
11 relève le cou & le porte en arrière. '
Un autre mufcle propre au cou vient encore,
chez les C h élon ien s, de la partie moyenne &
anterieure • de la carapace & s’infère par quatre
languettes charnues & long-temps diftinàes aux
apophyfes. articulaires des troifîème , quatrième,
cinquième & fixième vertèbres du cou, qu’il ramène
en arrière après l’exertion de la têtel
|Dans-les-mêmes Reptiles, un troifîème mufcle,
ne des troifieme, quatrième & cinquième vertèbres
cervicales, fur les apophyfes articulaires &
par trois languettes5 fe divife, après avoir réuni
celles-ci, en deux tendons qui montent l’un à l'apophyfe
tranfverfe de l’atlas, l’autre à l’apophyfe
épineufe de l’axis. Il ramène la tête fous le teft en
fléchifïant le cou de manière à lui faire préfenter
une convexité en deftous.
(»} f cyei ci-deffus n». 180.
L’analogüe du mufcle long du cou naîticf fous
là carapace en deflous du corps de la fécondé
vertèbre dorfale, & monte le long de la colonne
cervicale en fourniffant des languettes aponévro-
tiques à toutes les apophyfes tranfverfes, jufqu’à
la deuxième où il fec>eimine.
Comme les préctaens, c’eft un mufcle rétràc-r
teur de la tête. ; 11 exifte aufli dans les Chéloniens des mufcles
interarticulaires, qui, par leur contraction, doivent
redreflèr chacune des vertèbres & , par con-
féquent, concourir à l'extenfion du cou.
Derrière cette partie du tronc, il y a un analogue
du mufcle tranfverfaire épineux qui s’infère à toutes
les apophyfes tranfverfes fupérieures & fe fixe aux
apophyfes jufqu'à la fixième.
Enfin, un dernier mufcle, court & venant de
deffus le corps des premières vertèbres dorfâles
au-deffbus de la carapace, s’infère aux apophyfes
articulaires des fixième & feptième vertèbres'. 11
eft deftiné à commencer l"extenfion du cou, Iorf-
que la tête eft cachée fous le teft.
Les mufcles de la colpnne vertébrale font peu
nombreux dans les Ba traciens an o u r e s , où l'on
remarque néanmoins.>
a. Un Mufcle oblique fupérieur de la tête, qui, né
dés bords du trou occipital, va s'inférer à la première
apophyfe tranfverfe de l’épine dorfale j
b. Un Mufcle petit droit antérieur, qui fe porte
delà bafe du crâne, au-deflous du trou vertébral,
à la première apophyfe tranfverfe i
c. - Des Mufcles intertranfverfaires cervicaux analogues
à ceux qui exiftent dans l ’Homme.,
Les mufcles rachidiens de la Salamandre refiem-
blent beaucoup à ceux de la Grenouille j que nous
venons de décrire.
Il eft, chez les Reptiles, comme dans les Mammifères.
& les Oifeaux, des mufcles qui agiflent
tout à la fois & fur la tête & fur la colonne
épinière.
Dans les C hélon iens, ces mufcles ne fauroient
êtredéfignés par les noms qu’on leur donne dans
les.animaux des clafles fupérieures, car chez eux le
teft donne attache au plus grand nombre.
On remarque en effet, chez ces Reptiles, & du
côté poftérieur du cou 3
a. Un mufcle large qui porte la tête en arrière
& qui, du bord antérieur de la. carapace, vers
l’angle de la lunule, fe porte aux parties latérale
& poftérieure de la tête, où il s'infère j
0. Un autre mufcle ayant le mêmè ufage, mais
mince & arrondi, qui, du milieu de la lunule antérieure
de la carapace & en s’éloignant de fon
congénère, va s'inférer au côté externe du précédent^
c, Un analoguedufplénius, qui provient, par des
languettes diftinétes, des troiiième, quatrième &
cinquième apophyfes épineufes cervicales & s'infère
fur l’arcade occipitalé i
.11 eft releveur de 1a tête5
d. Un analogue du grand droit antérieur de la tête,
qui s’attache aux tubercules inférieurs des quatre
vertèbres cervicales qui fuivent la première & fa
termine, par une portion toute charnue & plus
grofife, dans la foffe bafilaire, au-deffôus du conl
ü f M : . , e. Un mufcle trachelo-majlotdien qui, par‘deux
tendons minces, naît des tubercules inférieurs
des fécondé & troifîème vertèbres cervicales &
fe fixe, par line portion plus épaifîe & toute charnue,
à l’éminence qui correfpond à l’apophyfe
"maffoïde j
Il fléchit la tête latéralement) .
' f . Un mufcle court qui, du bord inférieur du
trou formé par les folles temporales, va fe fixer
aux apophyfes épineufes des première, deuxième
&,troifîème vertèbres du cou >
Dans les Grenouilles, on obferve feulement
deux mufcles moteurs de la tête, favoir :
a. Un analogue de l'oblique fupérieur qui, de la
première apophyfe,tranfverfë du rachis, fe porte ,
de dehors en dedans, à la partie fupërieure de
l'occiput j
b. Un analogue du petit droit anterieurqui ,
attaché fur l'apophyfe tranfverfe de la première
vertèbre, gagne la bafe du.crâne àu-deflbus du
grand trou occipital.
■ Les Salamandres font, fous ce rapport, dans
le même cas que les Grenouilles.
193. Le Mufcle diaphragme. Il manque dans les
Reptiles.
- 194 Les Mufcles pfoas & iliaque. Dans les C hé-
loniens , les mufcles grand pfoas & iliaque font
remplacés par un feul mufcle cômpofé de différens
faifeeaux radiés, qui s’attachent à la large face
inférieure,du pubis & fe terminent au petit'trochanter
par un gros & fort tendon.
Il n’y a point de mufcle petit pfoas dans les
Reptiles de cet ordre.
Dans la Grenouille, il exifte un iliaque alongé ,
mais il n'y a ni grand ni petit pfoas.
Ces trois mufcles. manquent à la fois dans les
Ophidiens, qui tous font dépourvus de baffin.
15K. Le Mufcle carré des Lombes. Dans les C jié-
lô n ie n s , ce mufcle s’épanouit fou s la carapace
entre les deux avant-dernières côtés &: s'attache
à l’ilium vers, fon articulation avec le facrum.
Dans la Grenouille , il s'étend de la longue apophyfe
tranfverfe delà troifième vertèbre jufqu’à
l’origine du long os du baffin analogue à l’ilium ,
où il s'infère & qu'il porte vers la tête, en raifon
de la mobilité dont jouit cet os ici de même
que dans les Tortues.
196 & 197. Les Mufcles des Parties génitales
chez A. Mâle. Dans les C héloniens , la .verge a
deux rétraêteurs qui fe fixent dans le baffin & fè
, prolongent jufque fous le gland. Ils la replient