
S e c t i o n q u a t r i è m e .
6 IJ. L a M o e l l e o u le C o r d o n c en t ra l, d u S \ J lem e
n e r v e u x en g é n é r a l. En fai Tant abftraétion dy cerveau
ou de la première paire des ganglions , le
de la paire des ganglions çéphaliques, il n’éxifte
que neuf paires d’autres ganglions, dont les deux
- premières & les deux dernières font prefque
confondues.
fyftème nerveux des Cruftaçés fe préfente fôirs
deux afpeêts très-différens , fuivant les efpècc-s où
oii l‘examine.
Chez les unes * comme dans les Talitres, il eft
conftitué par un grand nombre de renfiemens
ganglionnairesj femblables les uns aux autres,
difpofts par paires & réunis par des cordons de'
communication, de manière,à former deux fortes
de chaînes , disantes l’une de l’autre & occupant
toute la longueur de l’animal,'
Chez les autres, dans les Brachyures par exemple
, il fe compofe uniquement de deux ganglions
ou centres nerveux, différons J'un de î’autre par
leur volume, par,leur,forme & par leur disposition
générale, mais cbriftàmmënt fimples où impairs,
& fituçs , l’un à la tête & l’autre;au thorax.
De là , deux modes d’organîfation efientièlle-
ment différens : mais entre les extrêmes de ces
deux manières d’être fe trouvent • placées une
foule de modifications intermédiaires, ;
Ç’eft ce que nous allons tâcher de rendre plus
clair en entrant dans quelques détails.
Dans les Talitres, en particulier, au-deffous
de chacun des fegmens annulaires de la tête, du
thorax & de l’abdomen, dont le nombre total eft
de treize, on obferye deux, ganglions nerveux
placés fur ies côtés de la ligne médiane & réunis
entre eux par une petite commifïure tranfverfale.
Chacun de ces petits centres ganglionnaires
communique avec celui qui.le précède & celui
qui le fuit par un cordon médullaire, & donne
origine à des nerfs qui, en irradiant, vont fe dif-
tribuér aux diverfes parties du corps, furtout aux
mufcles & aux pattes corrèfpondantës.
Le volume de ces ganglions-varié! peu dans les
diverfes régions du corps qu’ils occupent : au
thorax néanmoins ils font un peu plus gros que
dans l’abdomen.
Ils font aplatis & offrent une figure prefque
lozangique.
Les deux ganglions du premier fegment du
thorax communiquent avec la paire des ganglions
céphaliques par les deux cordons médullaires oeio-
phagiens'dont nous avons parlé: ’
Ainfi donc ici nous trouvons deux chaînes ganglionnaires
nerveufes, ou deux moelles centrales, .
ii l’on veut, entièrement fymëfcriques, diftinétes.
dans-toute leur longueur, réunies entre elles par
des commiffùres tranfverfales.
Dans le Cloporte, la même difpofttion exifte ,
mais les deux cordons de ganglions ne font pas
rufli fymétnquêment rangés qüe dans les Ta-
litres. On compte en effet quatorze fegmens dans 7
le corps de cet animal , &, ‘ indépendamment1
Les rubans nerveux qui les font communiquer
les uns avec les autres , de la tête vers la région
pofterieure du corps, fourniffent chacun un tronc
nerveux confidérable.
Dans le Cyame de la Baleine, les deux fériés
des ganglions font également parallèles & dif-
tinâes l’une de l’autre; mais ceux de la première
& ceux de la dernière paires font reunis
de manière à former, en avant & en arrière dii
corps , un ganglion impair fitué • fur la. ligne
médiane.
Dans le Phyllofome, les ganglions thoraciques
de la première paire , ceux qui reçoivent les cordons
médullaires oefophagiens , iont ovalaires &
unis entre eux fur la ligne médiane, allez loin derrière
la bouche.
Ils fourniffent deux paires de nerfs1 qui fe dirigent
en avant.
Ceux de la fécondé paire font rudimentaires
accol.és aux précédens.
Ceux de la trôilbme , au contraire , affez gros,
fourniffent des nerfs qui fe diftribuent aux_appendices
de la bouche.
Iis font encore'acco'és l’un à l’autre.
Viennent enfuite fix paires de ganglions de
même forme, mais diftans entre eux, communiquant
feulement d’un côté à l’a. tië- par des
commiflUres tranfverlaies, & , dans le fens"longitudinal
, par des cordons médullaires affez gros
& extrêmement courts.
Chacun de ces ganglions fournifMeux nerfe
qui fe rendent à la patte.correfpondante.
Plus loin , on trouve fix autres paires de ganglions
unis, dans le iens longitudinal, par des
filamens très-grêles, accolés l’une à l’autre fur
la ligne médiane y arrondi*, très-petits &r envoyant
chacun deux nerfs aux appendices de_
l’aDdcmen.
Dans les Cimothoés les chaînes des ganglions
ne font, point diftinètes > ces ganglions, au niveau
de chaque anneau, lont entièrement confondus
en une petite m-afte^orbiculaire, fitùée fur
la ligue médiane du corps, & unie à la mafia
fuivante & à la précédente par deux cordons K
communication parallèles , qui en tonnent une
chaîne continue.-
lci lés cinq derniers ganglions font d’une peti-
refle relative remarquable.
L’Idotée eft dans ie même cas que les Gi-
mothoés.
Dans le Homard , parmi les Décapodes ma;
çroures, on obfervë aufli une chaîne de treize
maffës ganglionnaires qui occupe toute la longueur
du corps, & dont la continuité eft maintenue par
un’ double cordon dans le thorax, & dans l’abdomen
par un feul filament médullaire médian.
Vers le milieu des deux cordons qui unifient la i
première mafie thoracique à la fuivante ,.on voie
fe détacher deux filamens nerveux qui fe portent
directement en haut, fortent du canal fternal
& vont fe perdre dans ieo mufcles du thorax.
Les fécondé, troifième, quatrième , cinquième
& fixième maffes médullaires fourniffent, de
chaque côté, deux cordons nerveux à chacune
des pattes ambulatoires des cinq premières paires.
Celles de l’abdomen ou de la queue font moins
volumineufes que les Thoraciques. '
Chacune d’elles, à l’exception de la dernière,,
donne deux paires de nerfs, l’une pour.les appendices
natatoires, l’autre pour les mufcles de l’abdomen.
Le dernier ganglion fournit quatre paires de:
nerfs aux diveries pièces qui terminent la queue..
Dans le Palëmon, la difpofition des ganglions
abdominaux eft la même que dans le Homard,
mais les trois dernières paires des ganglions thoraciques
font rapprochées au point de fë.confondre
& de former une feule mafie médullaire,
alongée & divifée ,-fur la ligne médiane , par une
petite fente.
Aufli, dans ce Cruflacé, les nerfs des trois dernières
paires de pattes , au lieu de fe porter directement
en dehors, fe dirigent très-obliquement
ert arrière en divergeant comme les branches
d un éventail.
Le ganglion qui correfpond à la fécondé paire
des pattes eft diltinCt & lie à la mafie dont il vient
d être queftion & au ganglion précédent par un
cordon de communication allez gros & impair.
Les ganglions qui correfpondent aux pieds-
mâchoires & à la première, paire d_es pattes ambulatoires
font ici confondus en une feule mafie.
L’Ecreviffe des ruilfeaux a , fous le rapport qui'
nous occupe, beaucoup de reffemblance avec le
Homard.
L’Hermite-Bernard n’offre que cinq ganglions
abdominaux.
Dans les Squilles, on compte dix ganglions
nerveux, indépendamment du cerveau.
Le premier, après celui-ci, eft le plus long
de tous, &■ fe trouve placé à la réunion des deux
cordons qui ont formé le collier. 11 fournit des
nerfs aux pinces"& aux trois paires de pattes j
fuivantes.
Les trois paires de celles-ci qui fuccèdent ont
chacune leur ganglion particulier.
Enfin dans la longueur de la queue on en trouve
fix qui jettent leurs nerts dans les mufcles de cette
région.
Dans la Langoufte, tous les* ganglions thoraciques
font, pour ainfi dire, foudés les uns avec
les autres, en une malle alongée & perforée
poftérieurement fur la ligne médiane pour le paf-
fage de l’artère fternale.
Les ganglions abdominaux fe comportent comme
dans le Homard.
- Dans le Pomme carcin, les cordons nerveux
qui viennent du ganglion céphalique fe continuent
jufqu’au milieu du thorax , où ils rencontrent une
mafie médullaire , ovale , évidée au centre , & de
la figure d’un anneau du pourtour duquel partent
tous les nerfs des appendices des thorax ,
ainfi qu’un cordon unique qui occupe la ligne
médiane de l’abdomen & n’offre point de renfle
méns..
, Dans le Maïa, il n’exifte abfolument que deux
maffes nerveufes ganglionnaires , une c é p h a l iq u e ,
déjà décrite , & une th o r a c iq u e .
Celle-ci n’eft plus annulaire; elle conftitué tm
'noyau plein & folide, lenticulaire & d’où partent
en rayonnant tous les nerfs du thorax &
de l’abdomen.
Dans les Apus , parmi les Entomoftracés, le
cordon médullaire eft double & offre un renflement
ou noeud ganglionnaire À chacune de»
nombreufes articulations du corps.
I! eft, durefte, tranfparent& de la plus grande
ténuité. -
617. L a D u r e -m e r e d e la M o e l l e . Elle eft repré-
l fentée par une membrane fibreufe continue avec
! l’enveloppe des ganglions céphaliques & lemé-
vrilemme des nerfs.
Elle n’offre du refle rien de remarquable.
éi8. S o n A r a c h n o ïd e . Elle manque ou n’a pu
être encore aperçue , ainfi que :
O 619. L a P i e -m e r e co r r e fp o n d a n te '.
S e c t i o n c i n q u i è m e .
627 — 640. L e s S i n u s v e in e u x d u C e r v e a u & d e
la M o e l l e . On n’en obferve aucune trace chez les
Cruftaçés.
S e c t i o n s i x i è m e .
641. L e s N e r f s en g é n é r a l. Comme chez
tous les Vertébrés, les nerfs des Cruftaçés font
recouverts d'un névrilemme fibreux affez épais,
moins fort & plus adhérent que l’enveloppe immédiate
des ganglions, mais rendu bien manifefte
par fuite de la maeërarion dans l’alkohoî, qui
coagule la fubftance médullaire & la détache de
les gaînes.
Cette fubftance, du refle, paroît de la même
nature que dans, les Vertébrés.
Elle eft bien manifeftement diftribuée dans les
troncs en plufieurs filets parallèles & réunis,
tandis que les renflemens ganglionnaires ont l’af-
peét de la couche corticale de l’encéphale des
Mammifères.
Les nerfs des Cruftaçés ne s’anaftomofent que
rarement entre eux.
Rarement aufli ils s epânouiffent en plexus". Je
ne connois guère d’exemple de cette difpofition