
rieure du cloaque. Sa cavité préfente, de chaque I
côté, deux bourrelets en avant l’un de l’ autre , I
dont l’ antérieur eft percé de l'orifice du canal dé- I
férent, & dont le poftérieur eft traverfé par l’ uretère.
La peau du fillon de la Verge chez les mêmes
Reptiles, fillon que l’on peut comparer à la dernière
portion de l’urèthre, eft enveloppée par un
tiflu caverneux analogue à celui que l'on obferve
dans l'Autruche, & dans lequel eft creufé, de
chaque côté, un canal, dont l’orifice eft dans la
cavité du péritoine, à droite & à gauche de la
veflîe, & qui fe prolonge dans l'épaifîeur de la
verge jufqu’au gland, où il fe termine par un cul-
de-lac.
1165. Le Gland, le Prépuce & leurs Glandes.
Dans les C héloniens encore, tout le renflement
que forme le gland n’ eft qu’un développement du
tiflu vafculeux des parois de la cavité commune
des deux racines du corps caverneux.
Il eft recouvert par une peau lâche & ridée,
appuyée fur un prolongement de la paroi fibreufe
du corps caverneux qui en forme la pointe. •
Pour ce qui eft du gland du Crocodile, voyei
n°. i i ; 4.
1167. La Proftate & les Glandes de Cowper. Les
Reptiles n’offrent aucun de ces organes.
1 1 7 7 . L’Os de la Verge. On ne le trouve point
chez les Reptiles.
1 178 & 1 179. Le Sperme, fa Nature. Il eft blanc,
liquide & comme laiteux dans tous les Reptiles où
on l’a obferve , tels que la Vipère ( 1 ) , chez laquelle
il a d’ailleurs une odeur forte (2) & vireufe,
la Salamandre, la Grenouille, la Chélonéefranche,
&c.
On a obfervé des animalcules du genre des I
Cercaires dans le fperme des Reptiles, en géné- ;
ra i, & fpécialement dans la Grenouille (3), la !
^Salamandre (4) , &c.
S e c t io n t r o i s iè m e .
I I 0 7 & 1 18 8 . Les Parties de la Génération , che[
les femelles, en général. Elles s’ouvrent au dehors
à l’orifice commun du cloaque.
1191. Les grandes Lèvres. Elles ne font nullement
repréfentées.
1195. Le Clitoris en général. Dans les Chélo-
niens, il exifte évidemment j fort analogue à la
( j ) -Oharas , l. c.
fa) R edi , /. c.
(3) L eecwenhoeck , Anat. & Contempt. , I , pag. 110.
^ -R oesee, /. c. y pag.-a3.
(® S pallamzami cité par D audih , /. c . , pag. aaL
verge des mâles, il ne femble en différer que par
une plus petite proportion.
Il eft long, fillonné dans fa longueur, chez ces
Reptiles. 11 manque dans les Sa u r ie n s , les O phidiens &
les Ba tr a c ien s . .
1197. Ses Mufdes. Des mufcles analogues à
ceux de la verge (1) replient le clitoris dans le
cloaque lorfqu’il en eft forti.
1200. Le Gland du Clitoris. Il eft arrondi dans
( les C hf.loniens , feuls reptiles où l’on rencontre
un clitoris.
1213. Le Vagin, ou mieux, les Oviducles , en
général. Chez tous les Reptiles, les femelles ont
deux oviduêtes comme deux ovaires. Ce font dts
conduits membraneux fixés de chaque côté de la
colonne vertébrale par un prolongement du péritoine.
Ils commencent par une forte de pavillon, dans
lequel l’oeuf s’introduit, 8c dont les parois, d’abord
minces , prennent enfuite plus d’épaifleur &
une apparence glanduleufe.
Coniques dans leur première portion , ils deviennent
cylindriques dans le refte de leur trajet,
qui eft beaucoup plus long à proportion que dans
les Oifeaux, car dans la Grenouille, par exemple,
ils commencent dans le voifinage du coeur (2).
Pliflës par le péritoine qui leur fert de ligament,
ils femblent retirés fur eux-mêmes dans les Sa u r
ie n s , les C héloniens & les O phid ien s .
Ils font extrêmement finueux & repliés fur eux-
mêmes dans les Ba tra cien s .
Dans les Grenouilles, ils fe terminent par une
dilatation qui s’ouvre dans le cloaque & que l’on
a improprement appelée matrice,
1222. L’ Utérus en général. Cet organe manque
dans les Reptiles.
1245. Les Menjlrues ou Ecoulement périodique.
Rien ne paroît y luppléer chez les Reptiles.
1246, 1247, 1248, 1249, I 2 f ° & 1251. Les
Ovaires. Les Reptiles ont deux ovaires ordinairement
plus étendus que ceux des Oifeaux,
Les oeufs y prennent un accroiflement allez
confidérable pour que le volume du ventre de
l'animal en foit fingulièrement augmenté. C ’eft ce
qui a lieu en particulier dans les Crapauds, les
Rainettes & les Grenouilles.
Ils tiennent à deux longs prolongemens du péritoine
fixés de chaque côté de la colonne vertébrale
jufqu’au baflin.
C ’eft le long du bord libre de cette efpèifr de
ligament que font rangés les oeufs, foit un à un &
f i) Voyeq ci-deffus, n°*. n 55, x 156 St n 5q.
(2) Swammerdam évalue à plus de deux pieds leur longueur
dans cecce efpéce de reptile'.
en chapelet, comme dans les C i ié lo n ien s , foit
agglomérés »n beaucoup plus grand nombre ,
comme dans les Ba tr a c ie n s .
Les principaux vaiflTeaux qui les nourriflent ou
en rapportent lefang, s’étendent entre les lames
de ces longs prolongemens & leur envoient des
ramufcules à mefure qu’ils fe portent en arrière.
S e c t i o n q u a t r i è m e .
I2f$. La Conception & fes Particularités. Dans
tous les Reptiles, l’accouplement n’a lieu qu’une
feule fois par an , mais fa durée varie depuis douze
heures jufqu’à dix jours, félon l’efpèce d’animal
obfervé & félon le degré plus ou moins grand de
la chaleur atmofphérique. Ainfi donc, fi chez eux,
l'amour eft prompt dans fes atteintes, il eft lent
dans fes effets.
Dans les Tortues de mer, le mâle, après avoir
recherché la femelle avec ardeur, s'accouple avec
elle plaftron contre plaftron, & dans cette union
intime, qui dure neuf jour., ils voguent avec abandon
au fein des flots, s'embrafiant fortement à
l’aide de leurs nageoires, ainfi que Fougeroux,
Dampier & De La Borde l’ont obfervé.
Tant que dure l’accouplement, une forte de
fièvre d’amour les anime; nul danger ne les arrête;
& le mâle ferre encore étroitement fa femelle,
alors même que pourfuivie par de cruels
chaffeurs, elle eft déjà bleflee à mort 8c répand
tout^fon fang.
Mais, une rois l’accouplement terminé, celle-ci,
qui paroiftoit fi tendrement chérie., eft abandonnée
à elle-même & s’occupe feule du foin de dé-
pofer fur le fable les fruits d’une union qu’on ai-
meroit à voir moins paflagère.
Au refte, l’époque de l’accouplement des'Ché-
lonée* franches varie dans les différens pays fuivant
la température, leur pofitiori en deçà ou au-delà
de la ligne , la faifon des pluies, &c. C ’eft vers la
fin de mars ou dans le commencement d’avril
qu’elles fe recherchent dans la plupart des contrées
chaudes de l’ Amérique feptentrionale, & bientôt
après les femelles commencent à pondre leurs oeufs
lur le rivage.
Les Sauriens s’ accouplent en fe cramponnant
l’un fur l’autre; le mâle, placé fur la femelle,
l’oblige à diiiger vers lui la partie poftérieure de
fon corps , & il y a une fécondation intérieure.
Lors de l’accouplement chez les O phidiens , le
mâle & la femelle s’entortillent l’un autour de
1 autre, fe joignent étroitement par plufieurs contours,
& relient ainfi accolés pendant une ou deux
heures environ. C’ eft ce que Charas a fort bien
repréfenté dans le frontifpice de fon ouvrage fur
la Vipère.
Au relie, pour s’accoupler, les Sauriens 8c les
Ophidiens ont grand foin de fe cacher.
C'eft furtout au retour des chaleurs, que les
Grenouilles, les Crapauds 8c les Rainettes cherchent
à s’unir.
Il croît alors aux pouces des pieds de devant
des Grenouilles mâles, une efpèce de verrue plus
ou moins noire 8c garnie de papilles rudes (1 ),
laquelle fepiblè deftinée à retenir plus efficacement
la femelle (2). Le mâle monte fur le dos de celle-ci
8c l’embraffe d’une manière fi étroite avec fes pat-
. tes de devant, dontles doigts s’entrelacent alors les
*uns dans les autres, qu’il faut des efforts violens
pour opérer la féparation des deux individus,
& qu’ on n’ y parvient même point en arrachant les
pieas de derrière du mâle', ou, comme le rapporte
Spallanzani (3), en lui tranchant la tête. Quelques
mouvemens, d’ailleurs, que fafte la femelle, le
mâle la retient & ne la laifle point échapper,
même quand elle fort de l’eau (4). Ils nagent ainfi
accouplés durant un nombre de jours d’autant
plus grand, que la chaleur de l’atmofphère eft
moindre ; ils ne prennent cependant aucune nourriture,
& ils ne fe quittent point avant la termi-
naifon' de la ponce (y), pendant toute la durée
de laquelle le mâle a foin de porter au-delà de
l’extrémité poftérieure du corps de la femelle la
partie corre:pondante du fien.
Sous ce rapport les Salamandres 8c les Crapauds
font dans le même cas que les Grenouilles.
Il n’ en eft point ainfi des Rainettes, chez
lefquelles le mâle , pour fe cramponner fur la
femelle, applique feulement fes pattes antérieures
fous les aifîelles de celle-ci. Leur accouplement,
du refte, dure douze ou quinze heures 8c, parfois
même , trois jours, félon Roëfel.
Dans lès Grenouilles le ventre enfle aux deux
fexes pendant l’accouplement, parce que les oeufs
delà femelle groAillent beaucoup, & qu’il s'épanche
alors entre la chair & la peau du mâle, une
liqueur d’une limpidité 8c d'une tranfparence parfaites,
qui fe diflipe après la ponte.
Dans les C i ié lo n ien s , les Sau rien s 8c les
O phidiens , la fécondation a lieu avant, la ponte ;
dans les Ba tra cien s , au contraire , elle s’opère à
mefure que celle-ci s’effeétue, comme dans la
plupart des poiflons.
1255. La Parturition. La plupart des Reptiles
font aufli féconds que leur union eft quelquefois
prolongée, 8c, contradictoirement à ce qui ar^
rive pour les Mammifères, les grandes efpèces
font quelquefois bien plus fécondes que les pe-
(1) R oe s e l , l. c, , pag. 54.
(2/ C ’eft à tort qu’un certain Frédéric Mentziusa regardé
cette verrue comme l’organe sexuel mâle.
(3) Vol. I I I , pag. 86.
(4) Colleélion académique , part, étrang., tom. V , page 549, d’après Swammerdam. (5) Swammerdam , Roesel, l. c.
X 2