
le bouclier dorfal, de grands efpaces bouchés par
un tiffu cartilagineux uniquement.
Dans les véritables Tortues, les Tortues terre
ftres , la première paire de ces plaques fternales
forme une avance diversement configurée-fous le
cou de 1’animal, & dont la face fupérieure donne
en arrière une pointe qui rentre vers la poitrine.
•La quatrième & dernière forme-une proéminence
fous le ventre & fous la queue de 1’ animal. La
deuxième & la troifième forment, en commun,
une échancrure pour 1e. paffage des pieds de de-t
vant. Une apophyfe de cette dernière conftitue.,
avec la feptième: pièce marginale, une autre
échancrure moins profonde pour le pafiage du
pied de derrière.
La pièce impaire, eft ovale à l’extérieur & pa-
roît triangulaire en dedans. Elle eft pointue en
arrière.
C ’eft Surtout aux dépens des pièces de la
deuxième paire qu’eft pratiquée fa place.
Dans les I: mydes.-à-boîte, comme YEmys fub-
r.igra, l'Emys claufa, YEnrys odorata , & c ., qui
deyroient, comme dans plus d’une occafion déjà
nous avons, eu fujet de le dire ( t), former peut-
être un .genre à part dans l’ordre des Chéloniens,
le fternum, oblong & mobile , eft divifé en deux
battans par une articulation en charnière. La portion
mobile de ce plaftron eft demi-ovale & com-
pofée des cinq premières pièces de l’appareil
fternal, dont l’impaire eft fort grande. La portion
fixe, & pareillement femi-elliptique, eft formée
par les quatre autres pièces.
Ce fternum n’ offre, aucune échancrure,. & il
.n’exifte, pour loger. les pieds-., d’autres vides.que
ceux qui réfultent de la courbure refevée des
bords latéraux du bouclier dorfal.
"D’autres Emydes, comme la Tortue de nos
eaux douces (Emyseurop&a), reffemblent,. ainfi
que l’ont obfervé MM. Bojanus (2) & Cuvier (3).,
aux précédentes par un peu de mobilité dans la
partie antérieure de leur plaftron.
Cette partie dans les Chélydes, au contraire,
préfente, avec le bouclier dorfal, une articulation
des plus fortes-, qui, fe fait par des proceffus; des
deuxième. & troifième paires, unies aux quatrième
, cinquième , fixième & même feptième
pièces marginales, ainfi. qu’aux première & qua-
trième des- côtes élargies. La dernière paire de
ces pièces eft unie très-folidement aux huitième
& neuvième côtes par l’intermédiaire dés. os du ,
baflin.
Dans les Chélonées ou Tortues de mer, la
première paire forme, par deux arcs, le cadre de * 2
(0 y ° y e\* entr’aimes, notre article E my-d e , dans le
Ditlionnaire des. Sciences naturelles, tome XIV, pages 43$
& fuivantes.
(2) Anatome Tejî. Ekràp., &c.
.(3; L . c . , pag-.2o5.
la faillie antérieure. La pièce impaire , articulée
avec elle par deux faillies tranfverfales, fe prolonge
en arrière en une apophyfe pointue. Les
pièces de la deuxième paireV unifient chacune à
celle qui la précède., par une apophyfe pointue
& oblique., & à celle qui la fuit par une future
tranfverfale.
Les Trionyx d’Egypte & de Java ont celles de
la première paire en forme de chevrons qui fe
regardent par leur angle , & la pièce impaire eft
un troifième chevron qui réunit les deux autres
en tournant fon angle en avant. Les trois enfembfe
prennent la figure-d’un H ou d’un X.
Dans ces Tortues, comme dans celles de mer,
il n’y a point d’articulation du fternum avec le
bouclier dorfal, & ces deux parties de la cuirafte’
ne font réunies que par des cartilages.
Dans les Reptiles de l ’ordre des Sauriens-, le
fternum, le plus fouvent, ne fauroit être décrit
ifolément des os de l’épaule, qui forment, avec
lui, une efpèce de cuirafte pour- le coeur & les
gros vaiffeaux.
Chez les Crocodiles fpéeialement, il n’a d’of-
feux , même dans les plus vieux individus, qu’une
feule pièce en forme de fpatule, plate, alongée,
pointue en avant & en arrière , dont la partie antérieure
fe porte fous le cou au-deftbus des os
coracoïdiens, tandis que la poftérieure s’enchâfte
dans-un difque cartilagineux, rhomboïdal ou elliptique
, au bord latéral antérieur duquel eft pratiquée
, de chaque côté, une rainure pour l’arti-
! culation de ces derniers, tandis que les cartilages
des deux dernières vraies côtes s’infèrent au bord
latéral poftérieur-. 1-1 fe prolonge d’ailleurs en arrière
en une languette d’abord étroite, s’élargif-
fant par degrés, recevant les cartilages des trois
côtes fuivantes , puis fe bifurquant, recevant encore
fur fes branches, qui fe dirigent de côté, les
cartilages des trois dernières vraies côtes, & offrant,
au lièu même delà bifurcation, une petite
pointe x-iphoïdew
Dans les autres Reptiles de cet ordre , le fternum
conftitue , le plus fouvent, avec l’épaule,
une efpèce de cuirafte pour le coeur & les gros
vaifieaux, comme nous venons de le dire. Il eft
plus compliqué que dans-les Crocodiles, & con-
fifte efienti’ellement dans un os long, étroit, déprimé
, qui, antérieurement, fe porte en avant
fous le coir après avoir jeté1,- à droite & à gauche
deux branches plus ou moins récurrentes, félon
les- efpèces ., & qui pénètre en arrière dans une
lame^ cartilagineufe rhomboïdale-, recevant, par
fes côtés antérieurs , le bord: fternal des os claviculaires,
& , par les poftérieurs, l’infertion des
fauftes côtes. Dans lès Monitors, en paiticülier
il a la figure d’uné arbalète & fes branches font
longues j dans les Sauvegardes, les Stellions, les
Agames. & les Iguanes, il eft fagittiforme- & fes
branches font courtes j dans les Lézards, & fpé-
cialement dans le Lézard vert de Fontainebleau
ainfi que dans les Scinques, il reflemble à une
croix dont les branches vont toucher ., de leur extrémité,
un angle laillant du bord pofterieur des
clavicules * dans les Agames , les branches de la
flèche font plus courtes, & la pointe pofteneure
du difque rhomboïdal fe prolonge en deux longues
tiges grêles, qui portent chacune deux^ cartilages
de côtes : ce qui les diftingue anatomiquement
des Anolis, ou chacune de ces tiges a des
rapports avec trois cartilages j dans les Geckos 3
le fternum eft de figure rhomboïdale. Le Caméléon
offre , dans fon appareil fterno-huméral, une
fimplicité prefqu’égale à celle que 1 on obferve
dans le Crocodile, car il n’offre en avant qu un
difque cartilagineux & rhomboïdal, dont les bords
poftérieurs s’articulent avec quatre cartilages de
côtes , tandis que l’angle qui les fépare n’en porte
qu’une-
Dans les Reptiles O ph id ie n s , il n’ exifte point
de fternum.^ • . '
Parmi les Batraciens , nous voyons les Gre-
nouilles privées de côtes , offrir un fternum réduit
à trois pièces, placées bout à bout, c’eft-a-dire ,
un mince filet ofieux logé entre les clavicules &
entré les os coracoïdiens j une plaque qui fe continue
en avant en une lame cartilagineufe^ femi-
lunaire > & , enfin, une autre plaque, rétrécie au
milieu, large à fes deux extrémités, & terminée
par un appendice xiphoïde, en forme de c-ro-i fiant,
avec le bord poftérieur convexe ou fortement
échancré. - •
Dans le Pipa, la pièce antérieure manque même
entièrement, & la poftérieure, fufpendue en arrière,
eft entièrement xartilagineufe. Quoiqu ici
les cartilages en forme de croiffant aient pris une
très -grande extenfion & fe joignent fur la ligne
médiane fans fe croifer, comme ils paroiflent appartenir
à l ’épaule bien plus qu’au fternum, on
peut dire que celui-ci eft, ainfi que chez les Crapauds
& les Salamandres, conftitué uniquement
par. le cartilage xiphoïde, qui eft rhomboïdal &
prefqu’au/fi large que long.
Dans le Crapaud fonneur, Ranabom b in a , le
fternum n’eft qu’un cartilage qui fe bifurque en.
arrière en deux longs filets.
La Salamandre terreflre .fte la plupart des Batraciens
modèles, avec elle, n’ont qu’ un veftige
de fternum, & plutôt membraneux même que Cartilagineux.
4 1 ,4 1 ,4 3 ,44. Les Côtes en general. Le bouclier
dorfal desCîtéiiONiENs, cette carapace, cette cui-
rafie qui diftingue de tous les autres vertébrés,
fans exception , les animaux de cet ordre, & qui,
enveloppant les mufcles de leur thorax, eft réellement
formée par les os de cette cavité placés
ainfi au dehors ».offre, dans fa compofition , huit
paires de côtes, unies vers le milieu par une fuite
longitudinale de plaques anguleulès, qui adhèrent
aux portions annulaires, d’autant de vertèbres ou
en font même partie (PI. XLIII, fig. 1 & 6 ) , &
font engrenées par deux futures avec les côtes ,
lefquelles font de même engrenées entr’elles fur
toute ou partie de leur longueur-, fuivant les ef-
pèces.
Chaque Côte préfente, outre la plaque engagée
dans la .carapace, une petite branche, qui part de
fa face inférieure , s’articule entre deux corps de
vertèbres & fernble correfpondre à ce que l’on
nomme la Tête dans les Côtes de l’Homme,
tandis que la partie dilatée, celle où l’engrener
ment s’opère avec les plaques de la férié longitudinale
, en repréfente la Tubérofué.
Les Côtes fe terminent à un .cadre de pièces of-
feufes, au nombre de onze de chaque côté le plus
habituellement, toutes engrenées enfemble ainfi
qu’avec les deux plaques extrêmes de la férié longitudinale,
& entourant toute la carapace. Ces
pièces marginales , fous un point de vue philofo-
| phique, peuvent être regardées comme les ana-
! logues des cartilages fterno - coftaux, &: cela
! avec d’autant plus dé probabilité que , dans les
Chélonées ou Tortues de mer, les extrémités
rétrécies des côtes entrent dans des follettes
creufées æ leur face interne & s’y articulent par
fynchondrofe.
Dans le Crocodile, parmi les Sa u r ien s, tout
le long de la ligne blanche , qui eft purement liga-
menteufe , s'attachent des cartilages abdominaux,
au nombre de fix ou fept paires , dont la dernière
touche au bord externe des os pubis par fes
.extrémités éxteçnes, qui fe recourbent à cet effet.
Chacune de ces branches cartilagineufes, qui ga-
rantiflènt tout le bas-ventre, eftxompofée de deux
pièces, ainfi que l’a démontré M. G. Cuvier.
Ainfi donc, le Crocodile offre, fous le rapport
de la compofition des parois de fon thorax, une
difpofition tout-à-fait particulière. Ses côtes font
au nombre de douze de chaque côté, fans compter
les appendices coftiformes des vertèbres cervir
cales dont nous'avons déjà parlé (1) & que l’on
pourvoit fort bien nommer des fnujfes côtes , car !a
feptième , à la longueur près, reffemble a la première
côte exactement.
La première côte & les deux fuivantes ont leur
partie fupérieure bifurquée, & s’articulent par
une forte de tête au corps de la vertèbre &par une
tubérofité à fon apophyfe tranfverfe, dont l’extrémité
eft échancrée à compter de la quatrième
côte, pour recevoir la tête par un des points de
la bifurcation.
La première, & quelquefois les deux premières
côtes proprement dites, n’ont point de cartilage
qui les joigne au fternum. Les huit ou neuf fuivantes
ont chacune un cartilage ou partie fternale
qui s’offifie promptement, mais qui fe joint à la
(1) Foyei ci-deffus , pag. 43. , .G
i