
phalanges qui font plus longues que les os du métacarpe.
Les Chélonées ont un petit doigt formé de
deux phalanges & qui n’eft pas plus long que le
pouce. Leurs trois autres doigts, furtout le médius,
s’alongent beaucoup, & il ré fuite du tout une
main pointue, conftituée par cinq doigts.
Dans les Emydes ou Tortues d’eau douce, lès
trois doigts moyens ont leurs trois phalanges bien
• développées, mais il n’ y en a que deux au pouce
& au petit doigt. En tout on compte chez elles
■ cinq doigts.
Il en eft de même des Chélydes ou Tortues.à
gueule, comme la Matamata.
Dans les Trionÿx, les trois premiers doigts ont
leur troifième phalange grande, large & pointue
pour porter l’ ongle. Le quatrième en a quatre ,
toutes affez grêles, & le dernier trois. Le Tyrfé
& la Tortue molle d’Amérique font dans ce cas. 1 *
Parmi les S au rien s , le Crocodile a cinq doigts,
& le nombre de leurs phalanges eft très-inégal.
Le pouce enxoffre deux , l’index trois, & le petit
doigt trois auffi, tandis que le médius & le quatrième
en préfentent quatre.
Les autres S auriens , comme les Lézards, les
Iguanes, les Dragones, les Balïlics, & autres
genres chez lesquels les membres peCtoraux font
bien développés, ont auffi cinq doigts parfaitement
reconnoiffables fur le fquelette.
Leur pouce a deux phalanges feulement.
L’index & le petit doigt en préfentent trois.
Le médius en offre quatre.
Le quatrième doigt, qui répond à l’annulaire
de l’Homme, en préfente cinq.
En fomme, leur main eft allez arrondie.
Le Caméléon cependant offre, parmi eux,
quelques particularités qu’il eft bon de noter. :
Leurs premières phalanges femblent tenir la place
des os du métacarpe foudés au dernier rang de
ceux du carpe, & Jeur pouce eft compofé de deux
de ces os y leur index & leur petit doigt en renferment
chacun trois, & les deux doigts intermédiaires
chacun quatre.
Chez les Seps & les Chaïcides, on ne compte
que trois fort petits doigts.
Dans les Ba tr a c ien s an o u r e s , l’index & le
doigt médius ont chacun deux phalanges ; les
deux autres doigts chaucun trois. En fomme. il n’y
a que quatre doigts en tout chez ces Reptiles.
Les Salamandres n’ont auffi que quatre doigts.
Le premier n'offre qu’une phalange offifiéej Je
deuxième & le quatrième en ont chacun deux;
le troifième en pré fente trois.
Dans la Sirène lacertine, on ne trouve qiie deux
phalanges à chacun des quatre doigts
Le Protée anguillard n’a que trois doigts en
totalité.
Chacun d’eux n’a que deux phalanges offifiées ,
uniquement.
68 Sc 69. Le Pouce & les autres Doigts , & leurs
Phalanges en particulier. Dans les Tortues de
mer le pouce eft, avec l’index, le feul doigt dont
la dernière phalange ferve à fupporter un ongle.
Il n’eft point plus court que le petit doigt.
Dans les Emydes, il n’a que deux phalanges.
Celui des Crocodiles eft auffi dans ce dernier
cas.
Il en eft de même, fous ce rapport, dans les
autres Sau rien s . '
Les Grenouilles & les autres Anoures n’ont au
pouce qu’une feule phalange.
Dans le Crocodile, les deux derniers doigts,
étant dépourvus d’ongle, ont une dernière pha-
ange grele & courte.
70. Les Os des membres pelviens en général. Les
O phidiens & quelques S a u r ie n s , comme les
Bimanes, les Orvets, les Ophifaures, n’ ont aucune
apparence de ces membres. Les Sirènes , parmi les
Ba tr a c ien s , en font pareillement-privées.
Dans les Grenouilles & les Rainettes, leur
longueur dépaffe de beaucoup celle des membres
thoraciques.
Ils font compofés, d’ailleurs ,aînfi que dans les
autres animaux, d’une cuifl’e , d’une jambe &
d’un pied, divifé lui-même en tarfe, en méta-
tarfe & en orteils.
,71. Le Fémur ou VOs delà Cuijfe. Il reffern.blë,
en général, à celui des autres animaux vertébrés j .
cependant, il a une double courbure, plus au
moins prononcée, & il préfente, en devant, une
convéxité vers fon extrémité tibiale, & unè con*-
cavité du côté du baffin.
Dans les Tortues de terre, parmi les C hélo-
n ie n s , il feroit facile de prendre cet os pour un
humérus de mammifère. Sa têtè., ovalaire., s'écarte
du corps de l’os fans en être précifément
féparée par un col étroit. Le trochanter eft. remplacé
par une crête tranfverfale peu élevée & que
fépare de la tête un enfoncement demi-circulaire.
Le milieu de la diaphyfe ëft aminci & rond , & le
bas paroît comprimé d’avant en arrière &r s’élargit
pour former l'extrémité articulaire, qui. repréfente
une portion tranfverfe du cylindre un peu infléchie
du côté poftérieur.
Dans les Emydes, la tête du fémur eft plus
oblongue que dans les autres genres de l’ ordre
des.Chéloniens, & les deux trochanters font deux
tubercules diftin&s, féparés l’un de l’autre par
un arc rentrant dans la crête.
Dans les Trionyx , cette dernière féparation eft
encore plus marquée.
Dans les Chélonées. (Pl. XLIV, fig. 8 & 10), la
tête eft ronde, & il n’y a qu’une crête plus élévée
& plus greffe dans fon milieu. L’os elt d’ailleurs
plus court & plus épais.
Dans Je Crocodile, le fémur, un peu plus long
que l’humérus, eft courbé en fens contraire. Sa
tête eft comprimée dans un fens prefque longitudinal,
c'eft-à-dire d’avant en arrière. Vers le
quart fupérieur, fa face, interne eft furmontee
d’un trochanter pyramidal & moufle. Son extré.
mité tibiale, plus large dans le fens tranfverfal, le
divife en arrière en deux condyles écartes.
Le fémur des autres S auriens (Pl. X L il,
fis. 1 1 ) , par fa partie fupérieure, reflemble beaucoup
à celui du Crocodile, tandis que leur humérus,
on fe le rappelle fans doute, (p rapproche
beaucoup de celui des Oifeaux. Sa tête (hg. 24)
eft comprimée & courbée en avant ;.le trochanter
s’élève fur la face tibiale , c*eft-à-dire prefquen
deffous, en raifon de la direction du pied dans ces
Reptiles : il eft voifin de la tête & très-faillant
(fig. 21 ) & comprimé, A
Son extrémité tibiale reflemble beaucoup a ce
qu’elle eft dans les Oifeaux (fig. 2.6} : a fon coté,
elle offre un fillon pour la tête du péroné.
Dans les Batraciens anoures , le femur elt
long, cylindrique, un peu courbé en S ; fa tête èft
arrondie jfon extrémité tibiale, un peu dilatée &
tronquée; fa face postérieure porte une crete
longitudinale pour tout trochanter. La coupe de
fon corps eft arrondie. - _
Il eft plus long dans les Grenouilles & dans les
Rainettes que dans les Crapauds. Sa coupe eft
très aplatie dans le Pipa de Surinam.
Les Salamandres ont la tête de leur fémur.ovale.
Cet os, chez elles’, porte, à la face interne de
Ion col, une apophyfe pointue tenant lieu de
trochanter : fon extrémité tibiale elt élargie &
aplatie d’avant en arrière.
Le fémur du Protée eft petit & grêle.
75 .L a Rotule. Elle eft très-petite, fouvent à
peine vifible, & quelquefois même nulle dans les
Reptiles.
Dans les Crapauds, elle eft cârtilagineufe &
logée dans l’épaiffeur des tendons.
74. Le Tibia. Dans les C h élon ien s, cet os eft
prèlque droit : plus gros & à peu près demi-cylindrique
dans le haut, il fe rétrécit au milieu &
s’élargit de nouveau en bas (PI. XLIV, fig. 12 &
13 , a a ) .
11 s’articule avec l’aftragale par une furface un
peu concave, réniforme. .
Dans les Tortues de terre, fon milieu eft affez
( grêle : fon extrémité fémorale préfente deux facettes
légèrement concaves, & le côté interne de
la tarfienne porte un tubercule Taillant qui correl-
pond à une facette concave de l’aftragale.
Dans les Emydes , ce tubercule inférieur exifte
auffi : l’extrémité fémorale eft un peu convexe-
Dans les Chélydes (fig. 1 $, a ), le tibia eft plus
égal en groffeur j l’extrémité fémorale eft convexe,
& le tubercule altragalien peu prononcé.
Dans les Trionyx^, il en eft à peu près de
même. 4
Dans les Chélonées, cet os eft prefqu’auffi
vexes. Le tubercule aftragalien manque (fig. 12).
Dans le Crocodile, le tibia s’éloigne peu des
formes ordinaires aux mammifères. Son extrémité
fupérieure eft groffe & triangulaire ; l’inférieure,
dont la furface eft convexe, repréfente un croif*
fant pôfé obliquement. T i m-
Dans les autres Sauriens ( fig. 29 , a), le tibia
eft volumineux & a fon extrémité fupérieure
triangulaire : l’inférieure eft tranfverfalement
oblongue & plane. . . , f ,
Dans les Batraciens anoures-, a la fuite ou te-
mur, vient un os que la plupart des anatomiües
ont confidéré à tort comme le repréfentant des
deux os de la jambe. Il n’ eft, comme je .1 ai deJa
démontré ailleurs (1), qu’une pièce particulière
au fquelette de ces animaux, & beaucoup moins
longue dans les Crapauds que dans les Grenouilles.
C’eft le fémur fecundarium de M. Rudolphi
qui retrouve le tibia & le péroné dans les deux
grands os qu’on a regardés comme.conftituant le
tarfe de ces Reptiles. .
M. Cuvier cependant,- & fon autorité elt, <?n
pareille matière, d’un p.oids incomparable, croit,
contradictoirement à l’opinion que nous émettons
ici & à celle de M. Rudolphi, que la jambe des
Anoures eft compofée de deux os foudés^ enfem-
ble fur toute leur longueur, comme le métacarpe
& le métatarfe des Ruminans, & qui ne font plus
fentîr leur diftinétion que par un fillon plus ou
moins marqué de leur face antérieure & polte-
rieure, par un trou percé d’avant en arriéré au
milieu de leur longueur, & par le double canal
médullaire dont leur intérieur eft creufe ( ;;.
L’extrémité fupérieure de cet os double ou Imi-
ple eft, en tout cas , arrondie en avant & en dellus
& s’articule avec le fémur par une demi-poulie j 1 inférieure
eft aplatie & forme une poulie plus large
en travers pour s’articuler avec les deux os lui-
vans, foit qu’ils appartiennent au pied, comme le
veulent quelques-uns, foit qu ils conftituent a
jambe, comme d’autres le prétendent. |
Les extenfeurs de la jambe s’y infèrent nnmé-
diatement, félon M. Cuvier. C ’eft dans l’ epaiüeur
de leur tendon qu’on obferve un noyau cartilagineux
, qui femble analogue àlâ rotule.
Dans les Salamandres, le tibia, fort gros par
le haut, porte en avant une arête qui fe détaché .
de la partie fupérieure de 1 os en une tige grele,
aflèz lëmblable au veftige de péroné qui exifle
chez plufieurs Rongeurs. 11 defeend moins bas
que le péroné. , , ,
Cet o s , en raifon même de 1 abfence de tout
le membre pelvien, n’exille-point dans la Sirène. .
( i ) DiSixmnaire des Sciences naturelles, rôm. X I , p.
(a) SiErFE», /■ C., P“S- -8 fc >9- - K l o e i s e e , L c. . paa 5.