
Dans la Dragone (PI. XLI, fig. 4 ) , il *n’y a
point non plus de dents au palais $ celles des mâchoires
font coniques, d’autant plus groffes &
plus arrondies qu’ on les examine plus en arrière.
Dans le Sauvegarde & l’Améiva, il n’y a point
non plus de dents palatines.
Les Stellions, les Agames, les Bafilics, les Caméléons,
les Cordylés n’ont point de dents au
palais, de même que les Fouette-queues, les Ta-
payes, les Changeans.
En général, les dents maxillaires & mandibu-
iaires de tous ces Sauriens font fur une feule
rangée, courtes, comprimées, uniformes, adhérentes
au bord des mâchoires, de manière à
fembler n’être que des dentelures de celles-ci.
Dans les trois premiers de ces genres, ainfi que
dans les quatre derniers, les dents de devant
prennent une forme plus pointue, & quelques-
unes deviennent plus longues de manière à former
des efpèces de canines.
Dans les Caméléons , aii contraire , les dents
antérieures deviennent graduellement plus courtes
que les poftérieures, qui font d’ailleurs bien moins
fines & à trois pointes On en compte dix-huit en
haut & dix-neuf en bas de chaque côté.
Dans les Agames, en particulier, on compte de
dix-neuf à vingt dents de chaque côté des mâchoires
> toutes offrent trois dentelures.
Dans le Stellion, il .exifte de chaque côté feize
o.u dix-fept dents triangulaires, avec une’ petite
dentelure en avant & en arrière, & deux canines
groffes & coniques. On obferve de plus, en haut,
deux petites dents intermaxillair.es coniques, &
auxquelles rien ne répond en haut.
Les Dragons ont le même nombre de dents que
les Stellions, fi ce n’-eft que les canines pointues
font- plus longues que les incifives. Il exifte à
chaque mâchoire quatre de ces dernières, qui
font petites, & , de chacun de leurs côtés, une
canine longue &: pointue, & une douzaine de mâ-
çhelièrës triangulaires & trilobées.
Chaque mâchoire des Iguanes eft entourée
d’une rangée de dents comprimées, triangulaires,
à tranchant dentelé, allant en augmentant d’avant
en arrière.
Dans les mêmes Sauriens, il y a des dents palatines
nombreufes & difpofées fur deux féiies
formant un chevron, dont l’angle eft dirigé en
ayant. Elles occupent le bord poftérieur du palais.
Les Marbrés ont des dents maxillaires tranchantes
& munies d’une dentelure feulement de
chaque côté de leur couronne. Les deux fériés de
leurs dents palatines font prefque parallèles.
Elles le deviennent tout-àrfait dans les Lézards
ordinaires, dont les dents maxillaires, tranchantes,
ont des dentelures peu apparentes. L’ef-
pèce commune en a de vingt une à vingt-deux de
chaque côté.
Les Anolis ont les den.ts maxillaires tranchantes
& à trois dentelures, qui s’effacent
promptement auflî. Les fériés de leurs dents palatines
fe rapprochent un peu en devant.
Les Geckos manquent de dents palatines. Leurs
dents maxillaires ont le fommet fimple, tantôt
comprimé & un peu obtus fuivant les efpèces’î
elles font d’ailleurs petites, très-ferrées & toutes
égales , au nombre de trente-cinq à trente-fix de
chaque côté, fpécialement dans le Jecko à tête
plate.
Les Scinques, en général, ont les mâchoires
garnies tout autour de pétites dents ferrées, coniques
, courtes & égales.
Le Scinque à grofl'e queue courte, Lacerta fcin-
coïdes deSh aw.(i), manque de dents palatines
& a le tranchant de fès dents maxillaires dentelé.
Le Scinqùe des boutiques a des dents palatines
& des dents maxillaires fimples i on lui en compte
vingt-deux de chaque côté, tanten haut qu’en bas.
Les Seps & les Bipèdes ont à peu près les dents
des Scinques vulgaires > mais l’Orvet manque de
dents palatines & a des dents maxillaires aigues ,
tranchantes, en petit nombre & un peu crochues.
L’Ophifaure (Pl. XLVIII , fig. 8 & 9) a les
dents maxillaires ferrées, fimples, coniqués, &
deux groupes de dents palatines courtes, ob-
tufes, difpofées fur plufieurs rangs, garniffant
d’une .forte de pavé les os ptérygoïdiens & uné
portion des os au palais.
Parmi lesOpHiDiENs, dans la tribu des Doubles-
marcheurs, les Amphisbènes" manquent d'e dents
palatines & ont des dents maxillaires peu nombreufes
& coniques.
Dans la tribu des Serpens proprement dits, les
arcades palatines font armées de dents aiguës &
recourbées en arrière.
Dans lés Serpens non venimeux , les branches
des deux mâchoires & les arcades palatines font
garnies tout du long de dents fixes & non percées
j il y a donc quatre rangées à peu près.égales
de ces dents dans le defl’us de la bouche, & deux
dans le deflous.(Pl. Xf-VIlI, fig. 10 & 12.)
Parmi eux, le Boa Devin en a, de chaque côté>
vingt maxillaires & quatorze palatines ; la Couleuvre
Molure, dix-huit maxillaires aufli, vingt
mandibulaires & vingt-quatre palatines > la Couleuvre
nafique, leize maxillaires, dix-huit mandibulaires
& vingt-cinq palatines ; la Couleuvre or-:
dinaire, dix-huit maxillaires, vingt-quatre mandibulaires
& vingt-huit palatines.
Parmi les Serpens venimeux, il en eft qu’on
n’a bien diflingués que depuis peu de temps, &
dont les mâchoires, organifées & armées à peu
près .comme celles des préçédens, ont feulement
un moindre nombre de dents à la rangée extérieure,
& la première d’entre celles-ci, plus grande
(1) p en . ^ool. Amphib., I , pag. 8t.
que
que les autres, eft percée & conduit le venin dans :
1 f_.es Bongares, les Triméréfures, les Hydro- |
phis, les Pélamides, 1 les Cherfydres font dans j
ce cas. ,,
Les Serpens venimeux par excellence , ceux 1
dam les os maxillaires font, comme nous l’avons
dit, portés fur un long pédicule & jouiffent d'une
grande mobilité, n’ont pour toutes dents, a
chacun des côtés de la mâchoiré fuperieure,
qu’une forte de crochet aigu, percé d'un petit
canal, qui donne illue à une liqueur féçréiee par
une glande confidérable (îtuée fous l'oeil ( i) , fi-
queur empoifonnce & qui porte le ravage & la
mort dans le corps des malheureux animaux. ^
Cette dent, que .les naturaliftes ont nommée
crochet m o b ile , quoique ce l'oit réellement l’ os
maxillaire, & non point elle qui jouilï’e de la faculté
de fe mouvoir ; fe cache dans un repli de
la gencive quand le Serpent qui en eft armé ne
veut pas s'en fervir, & l'on aperçoit derrière elle
le germe de plufieurs crochets analogues, deftinés
à fe fixer à leur tour pour la remplacer fi elle fe
cafte dans la plaie.
Quand. dans ces efpèces dé reptiles malfaifans,
.on examine le haut de la bouche, on ne voit que
les deux rangées de dents palatines (Pl X LVlll,
fig. 14), car les os maxillaires ne portent aucune
autre dent que les crochets dont il vient d’ être
queftion. . ' ' a 1
Quant aux dents palatines, elles-mêmes, leur
nombre varie fuivant les e.pèces de Serpens veni- \
meux où on lés examine. Le Serpent à ionnetres, j
le terrible Crotale, en a , par exemple, quatorze 1
de chaque côté ; l’Afpic des Anciens, celui que
la mort de la reine Cléopâtre a rendu fi célèbre,
. l’Haje des Egyptiens modernes, en poffede vingt-
cinq avec une rangée parallèle de plus pe'ites,
ce qui, foit dit en: paftànt, le rapproche d’une
manière marquée des Naja de l’Inde, qui fe trouvent
complètement dans le même cas.
Parmi les Batraciens, qui ont tous des dents
palatines, à l'exception toutefois du Pipa , qui
n’a ni vomers ni os du palais, les Salamandres en
ont en outre aux deux mâchoires, mais les Grenouilles
n’en ont qu’à la fupétieure feulement, &
les Crapauds n’en poftèdent ni à l’une ni à l’aurre.
Dans les Grenouilles-, c’eft la partie dentaire
des os intermaxillaires qui complète le pourtour
de la mâchoire fupérieure, qui eft garnie tout autour
d’une rangée de petites dents fines. Les vomers,
près de leur articulation avec lès os du
palais, portent chacun aufti une rangée tranfver-
lale de petites dents pointues. Auftt, fuivant la
remarque judicieufe de M. Cuvier (1), peÔt on re-
(1) T^oye^ ci après i>°. x iag.
Ubi fuprd , p. 39a.
Syfi. Anat. Tome IV.
.garder le Reptile que l’on nomme communément
le Crapaud, fonneur ( Rana bombina ), comme une
Térît .ble Grenouille , puifqu’il a des dents aux
mâchoires & fur les vomers.
Le Crapaud commun n’en offre pas même à ceç
derniers, & fes dents palatines, les feules qui
exiftent, forment une ligne tranlverfale inter-
! 'rompue.
C’eft aux larges vomers triangulaires des Sala-
| mandres & à leurs apophyfes, qu'adhèrent les
I deux rangées longitudinales des dents palatines
j de ces Batraciens. Leurs deux mâchoires, du
refte, font armées d’autres dents nombreufes &
i petites. ,
j Dans la Salamandre gigantefqüe des Monts Âl-
léganis, les deux vomers portent leurs dents, non
pas longitudinalement, mais en travers, a leur
bord antérieur, & parallèlement aux dents des
j maxillaires & des intermaxillaires.
Lorfq-ue les Salamandres aquatiques de nos contrées
font encore à l’état de larve , les vomers,
ainfi que l'ont obfervé MM. Rufconi & Cuvier, &
comme je m’en fuis alluré après eux fur un grand
nombre d’individus , au lieu de porter une le; le
férié de dents, en ont leur furface toute garnie.
Dans la Sirène , le palais donne attache à deux
plaques offeufes , minces, toutes hériftees de
dents obliques, pointues , en crochets. La première
, qui eft la plus gran.de, en porte fix à lept
rangées difpofées comme les dents -d une carde.
Chacune de ces rangées, au milieu , en contient
douze j les antérieures & les poftérieures en offrent
moins La fécondé eft armée de quatre rangées
de dents pareilles , au nombre de cinq à fix
pour chaque rangée.
A la mâchoire inférieure, chez ce même Reptile,
ce h’.eft point le dentaire qui porte les dents i
çelles-ci, pointues & dftpofées en quinconce,
tiennent à l’operculaire.
Le bord de, chacun des intermaxillaires du
Protée anguiilard eft armé de hu;t à dix dents,
au-delà defquelles on obferve une rangée parallèle,
mais qui fe dirige beaucoup plus en arrière
le long de chaque côté du palais. Elle appartient
aux os qui paroi lient les analogues des vomers,
&: qui, plus confiderables que les plaques de la
Sirène, garniflenten deflbus le devant du muîeau.
Chacund eux a vingt-quatre dents dansai a rangée.
En cela, le Protée fe rapproché delà Salamandre,
car pour tout ce qui concerne le refte de fa tête,
il reÜêmble à la Sirène.
l 6. Lef Os de la Colonne vertébrale en général.
Le nombre de ces os & tous les autres attributs
qui les caraétérifent, varient extraordinairement
àans la cia lie des Reptiles.
Dans les Tortues, par exemple , on compte
fept vertèbres au cou , huit au dos, trois au fa-
crum. Celles de la queue font plus ou- moins nom