
824. La Rétine. Ainfî formée , la rétine des Cé-
pfodopodes eft blanche & opaque. Elle femble
entièrement confondue en avant avec le corps
ciliaire , & adhère, par conféquent, très-folide-
ment au cryftallin.
Fortépaiffe, la rétine de ces animaux eft évidemment
nerveufe en dehors , & paroît de nature
fibrenfe en dedans.
825-. L’Humeur aqueufe. Elle manque dans les
Poulpes, les Seiches, les Calmars , & les autres
Mollufques dont l'organe de la vifion a pu être
diftequê.
827. Le Cryftalün. Dans le Poulpe, il eft peu
bombé en avant, mais il l’eft beaucoup en arrière.
Nous avons déjà dit comment un fillon profond,
qui reçoit le corps ciliaire & la rétine, le partage
en deux hémifpnères.
11 eft d'ailleurs formé par un grand nombre de
calottes concentriques fuperpofées , beaucoup j
plus faciles à reconnoître que dans l’oeil des animaux
vertébrés.
Dans les grandes efpèces de Gaftéropodes,
comme dans certaines Volutes, le cryftallin eft
énorme & fait unè forte faillie en avant.
On le diftingue encore affez bien dans les C o limaçons.
828. Le Corps vitré & la Membrane hyaloïde.
L’humeur vitrée eft d’une très-grande fluidité &
d’une tranfpafence parfaite, quoique prefque
toujours affez manifeftement teinte en noir, dans
le Poulpe & la Seiche.
La membrane hyaloïde, très-fine , affez fèche,
parfaitement tranîlucide, dans les mêmes Mollufques
, fe réfléchit derrière le cryftallin & ne
s’étend même pas jufqu’ à la rainure de celui-ci.
Dans les autres Mollufques, le corps vitré n’eft
point clairement connu.
829. La Chambre antérieure de l ’ (EU. Elle manque
dans tous les animaux de cette claflfe.
S e c t i o n h u i t i è m e .
832. L’ Ouïe en général. L’exiftence de cette fen-
fation fpéciale eft fort obfcure dans beaucoup de
Mollufques , & , pour le moins, fon énergie y eft
extrêmement peu développée. On ignore complètement,
par exemple, fi les Acéphales ont la
confcience des fons, mais il eft parfaitement démontré
qu’ils font dépourvus d’un organe d’audition.
Le Colimaçon paroît également fourd.
Dans les autres Mollufques, cet organe eft toujours
d’une grande fimplicité , quand il exifte.
Hunter a indiqué la difpofîtion de l'appareil de
l’audition dans les Céphalopodes (1) 3 mais la
( 1 ) Obfervations'on certains parts o f the animal (Economy,
pag.-jo.
defcription exatte en eft due à MM.Scarpa (1) &
Cuvier (2).
833 3 8 3 4 j 835 & 836. If Oreille externe en général
& fes diverfes Parties. Aucun Mollufque ne
préfente de méat auditif externe.
837. Les Follicules cérumineux Ils n’exiftent
point, par conféquent.
838. Le Conduit auriculaire. Il manque pareillement.
o 39* L<z Membrane du Tympan. Elle manque
aufli complètement.
840. La Cavité du Tympan. Rien ne la repréfente
dans les Mollufques.
8413 842, 843 , 844 & 84y. Les Offelets de
l’ Ouïe. Au milieu du liquide gélatineux qui remplit
la bulle du labyrinthe dans le Poulpe , eft
iogée une petite concrétion calcaire , de confif-
tance amylacée, hémifphérique ou de la forme
d’un cône à bafe très-évafée. La furface libre de
cette pierre, celle qui eft en contaâ avec le
fluide, eft teinte en jaune? l’autre, qui eft attachée
à la membrane de la bulle , eft blanche.
Dans la Seiche, fa confiftance eft offeufe & fa
forme la fait reffembler à une petite valve de
conque.
C’ eft là tout ce qu'on trouve dans les Mok
Iufques qui puifle offrir quelque rapport avec
les offelets de l’oreille des animaux vertébrés.
846. Leurs Mufcles, On n’en trouve aucune
trace.
847. Les Cellules mafioïdienties. Elles font dans
le même cas, ajnfî que
848. La Trompe d’Eufiachi ;
849 & 850. Les Fenêtres ronde & ovale ;
8j l . Le Promontoire ,*
8j2. La Pyramide j &
853. Le Bec de cuiller.
854. La Cavité du Labyrinthe. On ne la connoît
encore que dans les Mollufques céphalopodes &
elle conftitue à peu près tout l’appareil de l’audition
chez ces animaux, en forte que cet appareil
eft entièrement caché à l’intérieur, fans
aucune ouverture qui puiffe y conduire.
Dans la partie antérieure & la plus large de
l’anneau cartilagineux de la tête , celle dont les
parois font aufli les plus épaiffes & lés plus
dures, font creufées aeux cavités à peu près
( 1) Anatomicoe Disquisit. de Aud. et Olfactu, Medionali,
179$, in -foL , pag. 5.
(a) Leçons citées , tom, I I , p.
fphériques & à parois liffes, qui repréfentent à
elles feules tout le labyrinthe de deux oreilles
dans les Poulpes , les Seiches & les Calmars.
Rien de tel n’exifte dans les autres MoHufques.
8 y y. Le Vejlibule• Il n’eft jamais diftinét.
856. Les Conduits demi-circulaires. Rien ne les
repréfente ici.
860. Le Limaçon. On ne fauroit le diftinguer du
refte de l’oreille.
864. La Membrane du Labyrinthe & fon Humeur.
Dans le Poulpe, elle repréfente une véfîcule ou
bulle à peu près fphérique , à parois très-tranf-
parentes, un peu moins large que la cavité qui la
lo ge, & fufpendue au cartilage par une multitude
de filets probablement vafculaires , félon
M- Cuvier.
A fa paroi poftérieure eft attachée la petite
concrétion-dont nous avons déjà parlé.
Toute fa cavité eft remplie d’un fluide gélatineux
de la plus grande tranfparence.
Dans la Seiche commune , cette bulle- ou véfîcule
a en dedans pîufieurs proéminences coniques
difpofées irrégulièrement qui manquent
dans les autres efpèces de Céphalopodes.
8 6 y. La Pulpe nerveufe auditive. Chez le Poulpe,
le nerf acouftique pénètre dans la cavité du labyrinthe
par un trou particulier , & fe divife en deux
ou trois rameaux lut la membrane de la bulle.
866. Le Conduit auditif interne. Il eft fort étroit
dans les Poulpes & ne donne, chez eux, paffage
qu’au nerf acouftique.
S e c t i o n n e u v i è m e .
867. VOlfaction en général. Les Mollufques pa-
roiffent totalement dépourvus d’un appareil organique
fpécial deftiné à l’ exercice de cette fenfa-
comme l’a déjà noté Ariftote, la rue &r certaines
herbes d’une odeur forte font fuir les Poulpes &
les Seiches.
868. Le Ne%. Qn n*en aperçoit aucune trace.
'"tion, à moins qu’avec M. de Blainviile on ne
regarde les tentacules comme confacrés à cette
fonction (1).
874. Le Nerf olfaftif 11 manque.
Comme l’a remarqué M. Cuvier, il n’eft nullement
beloin de chercher à ces animaux un appareil
particulier d’oifa&ion , puifque leur peau
tout entière préfente les conditions phyfîques
de la membrane pituitaire , & a la même molleffe,
la même fongoftté, en même temps qu’elle eft
continuellement abreuvée par une abondante mu-
cofité.
On ne fauroit douter en effet que les Mollufques
jouiffent de la faculté d'odorer, puifque,
872. Les Foffes nafales. Elles font dans le même
cas.
873. La Membrane pituitaire. Elle n’a point ici
d’analogue.
S e c t i o n d i x i è m e .
875. La Guflation en général. Rien ne paroît
, propre à concourir à l’accompliffement de cette
fonction dans les Acéphales.
Dans les autres claffes , on retrouve parfois
une apparence de langue , dont nous parlerons
plus loin (1).
Ce que nous venons de dire au fujet des odeurs
danè la feéiion dixième, peut, en tout point,
s’appliquer aux faveurs.
S e c t i o n o n z i è m e . ‘
876. La Taûion en général. Dans les Mollufques
nus , ce fens doit être fort étendu & d’une grande
délicateffe, en vertu même de la nature déjà
indiquée de la peau dans notre neuvième fe&ion.
Dans les Mollufques teftacés , il eft néceflaire-
ment beaucoup moins étendu, mais il eft encore
fort délicat, en raifon de la préfence d’une foule
d’appendices , de franges, de tentacules, de
cyrrhes, de papilles fur différens points de la
furface du corps, & fpécialement fur les bords
du manteau, où leur iènfibilité paroît des plus
ex qui fes.
Remarquons qu’à la différence de la vifion &
de l’audition, la ta&ion exifte dans les Mollufques
acéphales comme dans les Gaftéropodes
& les Céphalopodes. Une fecoüffe un peu forte
imprimée à l’éau dans laquelle fe trouvent des
Huîtres, fuffit pour les avertir de fermer les
écailles de leur coquille. On peut, dans ce cas
en particulier, la regarder comme remplaçant la
vifion.
877. L’Epiderme. Il eft en général muqueux,
mais fon épaiffeur varie beaucoup félon les
efpèces.
Celui des Céphalopodes eft mou , inorganifé
& femblable à une couche de vifcofité épaiflîe
qui envelopperoit le corps de l’animal.
Dans k s Gaftéropodes nus il a la plus grande
reffemblance avec une membrane muqueufe, ainlî
que nous l’avons remarqué pour les Salamandres
& les Grenouilles, parmi les animaux vertébrés.
(1) Principes d‘Anatomie comparéef tome I , Paris, 1822,
in-8°. , pag. 341. - (1) n°. 959.
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