le Pagre , le Pagel, le Bichir, le Glanis, la Lori-
caire tachetée, on en obferve deux.
On en compte trois dans les Raies > où ils font
très-féparés , & où ils occupent prefque toute la
longueur de la cavité abdominale} dans la Baudroie
, où les fciffures intermédiaires font peu profondes;
dans le Thon, l'Epinochette, l’Epmoche,
le Zingel, le Sogo, la Saupe, le Bagre , &c. 11 y en a quatre enfin dans la grande Epinoche
de mer, 8e leur nombre varie fuivant les efpèces
dans les Poiffons du grand genre des Cyprins de
Linnæus. Dans la Carpe , en particulier, ils font
fi longs, fi profondément divifés, Se tellement
difpofés, quil devient difficile de les compter au
milieu des circonvolutions de l ’inteftin, dont ils
remplirent tous les intervalles.
Dans l’Efturgeon, les deux lobes qui fe partagent
le foie font déchiquetés en un grand
nombre de lobules. Cette glande elle-même eft
triangulaire dans le Chabot du N il, dans le Loup
de mer ; en forme de flèche dans la Perche, &c.
xof 5. Le Conduit hépatique. Les différentes racines
des canaux hépatiques des Poiffons fe réunifient
rarement en un feul tronc j elles s'infèrent
fucceffivement à la véficute du fiel ou au canal
cyftique , qui conduit ainfi toute la bile dans l’inteftin.
Dans la Raie & la Paftenague, plufieurs conduits
hépatiques fe portent directement à la vé1î-
cule du fiel, tandis que la racine principale , qui
fort du lobe moyen du foie , va gagner le canal
cyltique.
Dans le Tuyau de plume, Syngnathus pelagtcus,
toutes les racines du canal excréteur du foie le
raffemblent en un feul tronc, qui va s’unir au
canal cyftique. ( Cuvier. )
Dans les Tétraodons, elles forment trois branches
diftirtfles, dont la première va fe décharger
dans la véficute, tandis que les deux autres
gagnent fucceffivement le canal cyftique.
Dans le Lump, les racines hépatiques,, après
un court trajqt, fe raffemblent en un leul tronc,
qui perce l’inteftin fort près du pylore.
Dans l’Anarrhique loup de mer, celles de ces
racines qui appartiennent au lobe droit, réunies
en trois faifceaux de cinq ou fix branches chacun,
s’ouvrent ifolément les unes des autres dans la
véficule du fiel ; tandis que celles du lobe gauche
forment de même trois faifceaux, dont le premier,
qui fe termine au col de la véficule , eft compofé
de trois branches feulement, 8e dont les deux
autres , qui gagnent fucceffivement le canal cyftique,
n’en n’ offrent plus que deux.
Les canaux hépatiques de l’Anguille fe raffemblent
en trois ou quatre branches principales,
qui fe joignent au canal cyftique, tout près du
col de la véficule.
Dans la Merluche & dans la Scorpène, plufieurs
petites branches de ces canaux fe réunifient
au canal cyftique les unes après les autres.
Dans la Sole ce dernier, fe dilate en s’approchant
de l’inteftin, & c’eft dans la petite poche
formée par cette dilatation que fe tendent plus
particulièrement les conduits hépatiques.
Dans le Turbot, les canaux hépatiques du
lobe droit fe portent à la véficule antérieure,
car cet animal en a deux (1), tandis que ceux du
lobe gauche percent les parois de la véficule pof-
térieure en différens points.
Dans la Perche de mer, le canal hépatique
offre trois branches, qui vont décharger la bile
dans le conduit cyftique fucceffiyement, tandis
que dans la Perche de nos rivières, ce canal perfore
le col de la véficule même.
Le Barbeau eft à peu près dans le même cas
que la Perche de mer ( Sci&na labrax, L.) dont
nous venons de parler, c'eii-à-dire que chez lui
c’eft feulement au canal cyftique que fe rendent
les conduits hépatiques.
Dans le Bagre, le canal cyftique, ttès-dilaté,
eft perforé de diftance en diftance pàr huit à dix
petites branches des conduits hépatiques.
1CC4. La Véficule du fiel en général, fa Situation.
Ce réfervoir manque dans un certain nombre de
Poiffons’ 8e, par exemple, dans la Lamproie, le
Lamproyon, te Cycloptère lump , la Trigle lyre ,
le Pleuroneâé rayé, la Perche du Nil, phifieurs
Sciènes, &c. (2).
Sa fîtuation eft beaucoup plus fujette à varier
chez les Poiffons que dans les Animaux vertébrés
des trois claffes précédentes.
Elle eft , par exemple, horizontale ou oblique.
Dans chacun de ces deux cas, en outre , fon
fond peut être dirigé en avant ou en arriére.
D’autres fois , elle eft tranfverfalement.couchée
fous l’eftomac.
Tel eft le cas du Bagre en particulier.
Ainfi que chez certains Reptiles, elle peut être
atiffi cachée en très-grande partie dans le foie.
Cette ddpofition eft évidente chez les Raies ,
où la véficule eft enfoncée dans une foffe creufée
au lieu où fe réuniffent les lobes moyen 8e droit
du foie.
Elle n’eft pas moins évidente dans le Meunier
( Ltucifcus dobuta, N . , Cyprinus dobula , Linn.),
où cette poche membraneufe eft enveloppée en
partie par le lobe moyen du foie.
11 elt très-difficile de déterminer avec précifion
fon volume proportionnel.
Cependant, chez.certains Poiffons très-voraces-,
comme le Loup de mer ( Anarrhichas lupus) St
le Brochet (Efix lueius), elle patoît fort dilatée
proportionnément.
(1) Voyez ci-dofTous , n°. io 5(. (2J Cuvier, Leçons citées, tome IV, page 36-
Il en eft de'même, à peu près, dans le Turbot,
le Merlan, le Poiffon lune (Orthagorifcus mola),
le Polyodon feuille, &c.
Elle eft d’un volume médiocre dans plufieurs
Tétrodons, dans la Baudroie, dans les Raies, les
Squales de Linnæus, dans l’Anguille, la Morue.
Elle-eft petite, au contraire, dans l’Hippocampe,
la Scorpène, la Perche commune, le
Picaud, la Sole, quelques Chëtodons, &c.
io jy . Sa Forme. Elle ne varie pas moins que
fon volume, & n’offre rien de bien confiant.
1062. Le Conduit cyflique. L’angle qu il forme
en fe réunifiant au canal hépatique eft communément
très-ouvert, & c’eft lui proprement qui fe
continue jufqu’à l’inteftin 8e s’y infère. On voit
bien cette difpofition dans la Raiepêchereffe ( t),
dans l’Anguille (2), dans la Torpille (3) & dans
la Truite (4).
Dans le Brochet, il eft d’une longueur remar-
quable.
Le plus ordinairement, il diminue un peu de
diamètre depuis fon origine jufqu a fa terminai-
fon , & fa paroi intérieure eft fcrobiculée ( j) .
Dans le Turbot, immédiatement avant fon infection
, il fe dilate en une feconde^véficule, qui
reçoit une partie des canaux hépatiques (6), Se
dont le fond, adoffé à l’inteftin , s’ouvre dans
fa cavité par un canal très-court.
Ainfi donc, chez ce poiffon , l’inteftin ne peut
recevoir la bile que loffqu’ elle a féjourné dans un
de fes deux réfervoirs.
1066. V Ouverture du Canal cholédoque dans l In-
teflin. Elle a lieu dans les Poiffons, en général,
très-près du pylore, ce qui eft furtout remarquable
dans les Tétrodons & dans les Raies, de
même que dans le Lump, 1 Efturgeon & 1 Anguille
, Se ce qui ne rencontre guère d’exception
que dans le Brochet (7).
Dans la Scorpène horrible, on la trouve a
côté d’une des appendices coecales (8).
(ï) C ha r l e t o i ï, Manùffa, page ;8.
(3) C aldesi, 2 c .. tab .I I , fig. it-
(3) L o reszisi, ubifuprà , page 32, tab. 2, fig. 3.
(4) Haller , Elementaphyfiol. corporis humant, tome VI,
Pa(51 G B l a e s a fignalé cette particularité dans t’Alofe
(tab. 49). la Perche (page 381), le B-ochet (tab. 5a,
fig. 12), le Turbot (tab. 5o, fig.6), 1 Hippoglofie j|grij7t
f i e S V — H a r t m a n n (Ephem. Acad. Nat. Cur., dec. I l l ,
ami. 2 , append., page i j ) 6c S c b e l h a m m e r {Amphuh.
700t. V a l e m t i h i , p. 166) font nbtee dans 1 Efpadoii, Scc.
(G) Voyez ci-detfns, n°. io53 page 260.
In) Dans un Brochet de 8o5 millimètres de longueur,
M Cuvier (ubi infra) a trouvé l'orifice du canal biliaire
percé dans l’inteftin à ;5 millimètres du pylore.
(8) C uvier, Leçons'citées, tome IV, page 40.
Chez la Plie, elle eft pratiquée dans le cæcum
droit (1).
Dans la Perche commune, elle occupe la bafe
ducoecum de fon côté (2).
On lavoir de même dans l’un des cæcum,
chez le Poiffon Saint-Pierre.
Elle eft percée au commencement de la valvule
fpirale dans le Polyptère bichir du Nil.
1067. La Bile & fa Nature. La bile des Poiffons
eft généralement plus fluide, plus amère, plus
verte que celle de l’Homme 8e des Mammifères.
Celle de la Carpe 8e de l'Anguille ' préfente
ces qualités à un degré fupérieur.
Celle de la Raie 8e duSaumon eft, au contraire,
d’un blanc-jaunâtre.
On n’a guère analyfé, fous lé rapport chimique
, que les biles des quatre poiffons dont il
vient d’être queftion.
Celles de la Raie 8e du Saumon donnent, par
l’évaporation, une matière très-fucrée &_légèrement
âcre, mais elles ne contiennent point de
réfine.
Celles de la Carpe Se de l’Anguille donnent de
la fonde , de la réfine , 8e la même matière
fucrée & âcre, qui n'eft probablement que du
picromel(3) . . .
On dit auffi que celle du Renard marin (4) agit
‘ fur la teinture de totirnefol à l’aide d’un acide
libre , ainfi que celle du Serpent à fonnette ( j ) ,
8e , fi l’ on en croit Pifon (6), il paroîtroit que
celle du Guamajacuatinga , qui eft probablement
le Diodon atingua de Linnæus , devient veni-
meufe dans les pays chauds du Nouveau-Monde.
Enfin, on affure (7), mais ce fait a bsfoin de
confirmation, que quand la Lamproie eft agitée
par la colère, fa bile, fécrétée en plus grande
quantité, diftend le réfervoir où elle doit fé-
journer.
S e c t io n d ix ièm e .
IcéS. La Rate en général, fa Pojitiort, fa Formel
Elle exifte dlns les Poiffons comme dans tous les
autres Animaux vertébrés, mais elle doit avoir ici
une moindre importance , puifque Ion volume eft
beaucoup moins confidérable.
Dans les Poiffons de la famille des Plagioftomes,
comme les Raies, les Requins, les Emiffoles, les
(1) C uvier, Le pons cities, come IV , page 4^-
(3) Idem, ibidem. .
(3) T héhard , Traité de Chimie, Pans , 1824, tome IV ,
page 585. ’ fÈÈtey -n t (4) Mémoires pour ferp?x$ I 'Hifi. nat., &c. , parr. 1 ,
page 122.
(5) Mather, Philof. Tranfaft., n°. 339.
(6) Hifi. nat. Braß , lib. I , page 295.
(7) R ichter , Ichthyothcolog., page 867.