
Il n’y a dans la Limace & dans le Colimaçon ,
qu'un feuicanal excréteur, qui s’ouvre au fond
du cul-de-fac que fait l’eflomac en arrière du
pylore.
Chez les Acéphales, la bile arrive dans l’ef-
tomac par une multitude de permis.
Il eneft de même dans les Patelles, les Clios &
les Pneumodermes.
Dans le Colimaçon & la Limace, chacun des
lobules du foie donne naiflance à un petit vaifTeau
biliaire, qui fe réunit fucceflivement à fes Yoilïns
& forme avec eux une grofle branche pour chaque
lobe,
Dans Je premier, les quatre branches fe réunifient
en un gros tronc, qui perce le pylore
même & verfe la bile autant dans l’eftomac que
dans l’inteftin.
Chez la fécondé, il y a deux orifices aux deux
côtés du pylore,
L'un des deux eft la terminaifon du conduit
commun des trois lobes antérieurs.
L'autre eft celle du canal des deux lobes pofté-
rieurs.
1054, La Véftcule 4k EzV/.Elle n’exifte chez au-
cun Mollufque.
10,62. Le Conduit cyftique. 11 manque pareillement.
1064. Le Conduit çholédoque. ll eft dans le même
cas.
1067. La Bile, fa Nature. Dans la Limace, elle
eft très-fluide & d'un vert tirant fur le brun.
Dans la plupart des autres Mollufques, elle eft
d’un jaune plus ou moins verdâtre.
Dans le Poulpe , fa teinte eft orangée.
Dans les Mollufques herbivores , ou le foie a
un plus grand volume, elle eft plus abondante
que dans les carnivores.
S e c t i o n u i x i e i u e .
La Rate en général. Elle paroît n’ exifter
dans aucun Mollufque.
S e c t i o n o n z i è m e ,
1076. Le Pancréas en général. Les Mollufques
en font dépourvus tout comme de rate.
S e c t i o n d o u z i è m e .
1083. Les Vaijfeaux lymphatiques. Ils n’ ontpoint
encore été diftingués du refte du fyftème vaf-
çulaire (i)*
(1) Confulcez ce que nous avons die ci-defTus à la page
3 'jy , n°. 56o.
F O N C T IO N S IX IÈM E ,
Les Sécrétions.
S e c t i o n p r e m i è r e ,
1090. Les Glandes en général. Ces organes n’o ffrent
point, chez les Mollufques, de caractères
communs que l’on puifle fignaler.
1092* Les Glandes conglobéef ou Ganglions lym-
phatiques, On nJen a point encore reconnu t*exifite
nçe.
S e c t i o n s e c o n d s .
1094. Les Capfules [unir,aies, Elles manquent
ici complètement,
H O i . Les Reins en général. Ils ne paroiflent
point avoir d'analogues dans les Mollufques , à
moins que l'on ne regarde comme devant les re-
préfenter un organe impair, fymétrique, de forme
variable , qui, dans les Céphalopodes 8ç les Gaf-
téropodes, efifîtué aux environs de l’appareil de
la refpiration, & donne naiflance à un conduit
| excréteur qui accompagne le reélum & fe termine
à l’extérieur près de l'anus par un orifice arrondi.
Nous en parlerons bientôt en détail.
Dans les Acéphales, ce même organe eft pair
& fymétrique & logé au-defious & de chaque côté
du reétumj il eft cylindrique, vafculaire & d’un
vert foncé. Suivant M. Bojanus, fon canal excréteur
s’ouvre dans la cavité des branchies } Ôç fui*
vant Méry ? fous le reétum & en arrière.
i î î $ . L ’ IJrtfère, Il manque aufli, par copfé-
quent.
1 1 16. La Vejfte en général. Elle eft dans le même
cas.
S e c t i o n t r o i s i è m e ,
1129. Les Glandes & les Sécrétions particulières
a certains animaux. Les Mollufques font bien partagés
fous çe rapport> plufieurs humeurs propres,
non-feulement à eux, mais encore attribuées plus
particulièrement à telle ou telle de leurs efpèççs ,
font fécrétées, dans cette clafle d’animaux, par des
appareils fpéciaux.
Les Céphalopodes, par exemple, portent, dans
l'intérieur de leur corps, une humeur noire, une
encre, comme le difent les obfervateurs, à l’aide
de laquelle, à la moindre apparence de danger,
ou même Amplement pour fe dérober à la vue
des animaux dont ils veulent faire leur proie > ils
favent obfcurçir l'eau qui les entoure ^1).
( 1) C ’eft avec çette humeur, recueillie fur la Seiche,
qu’en Italie on prépare, pour les artilles, la matière colorante
il connue fous le nom de fepia.
Dans
Dans le Po^pe, l’organe quifert à la fécrétion
& à la confervation de cette encre} eft comme
enchâfle dans le fo ie , & une même membrane
paroît envelopper les deux vifeères. Il n’eft donc
pas très-étonnant qu'Alexandre Monro ( i ) ait pris
une pareille humeur pour la bile , mais l'examen
anatomique de la Seiche détruit fon opinion,
puifque chez elle la bourfe du noir occupe une
tout autre place. •
Quoi qu’il en foit, dans le Poulpe , l'intérieur
de la bourfe du noir n'eft pas une fimple cavité> il
eft rempli par un tiflu fpongieux & caverneux,
dont toutes les vacuoles font gorgées d’une
bouillie noire.
Son canal excréteur, après être forti dufoie,
aboutit à la même ouverture que l’aiaus.
Dans la Seiche, au lieu d’être enchâflee dans
le foie, la bourfe du noir eft fîtuée aflez profondément
dans l’abdomen , au-devant du tefticule
& de l’ovaire.
Elle eft, à proportion , beaucoup plus grande
que dans le Poulpe.
Son canal excréteur, beaucoup plus large,
marche entre les deux cavités pulmonaires & devant
le reêtum, ou il fe décharge près de l’anus.
La liqueur qu’elle contient eft plus noire que
celle du Poulpe commun (2). Ses molécules font
fi ténues , qu’elle fe délaie prefqu'à l'infini, &
qu’une fort petite quantité de cette encre peut
teindre un énorme volume d’eau.
Dans le Calmar, la bourfe au noir.eft fufpendue
au-devant du fo ie , fans être enchâflee dans le
parenchyme de ce vifeère.
Sa liqueur eft aufii plus foncée que celle du
Poulpe. Elle eft verfée dans l’entonnoir près de
l’anus.
Dans l’Argonaute, elle fe moule (ur les formes
de la coquille.
On fait généralement aufli que l’Aplyfie répand
dans l ’eau une liqueur d’un rouge pourpre très-
foncé & aflez abondante pour qu’un feul individu
de cette efpèce puifle donner à un feau d’eau la
couleur du vin.
Cette liqueur rouge n’ eft point contenue dans
un fac particulier, elle eft répandue dans la fubf-
tance même du couvercle des branchies tout autour
de fon bord libre.
L’animal la répand pour peu qu’il foit contrarié
, & furtout quand on le plonge dans l’eau
douce (3).
(1 ) The Strutture and Phyfiology o f Fishes explained, and
compared with thofe o f Man and other Animals. Edinburgh ,
j^85 (2) Feij Bofc penfoit que les Chinois font la faraeuië
encre de là Chine avec la liqueur prife dans -le corps du
Sepia rugofa.
(3) C cvier 7 Mémoire fur l’Aplyfie, pag, q.
Syft. Anat. Tome IV .
Elle paroît fortir en tranfliidant au travers des
pores de la peau.
Expofée à l’air, cette humeur fe deflèche, devient
d’un violet foncé & velouté , fufceptible
d’acquérir encore plus d’intenfité fous l’ influence
de l’acide nitrique, en petite quantité, & paflant
au gris vineux fale fous celle de la potafle.
Cette liqueur renferme, du refte, beaucoup
de mucus & d’albumine > elle n’ a ni faveur ni
t odeur prononcées., Son influence fur la peau de
l’homme eft nulle , & tout ce que le-; Anciens ont
débité au fujet de fes qualités éminemment véne-
neufes, doit être regardé comme fabuleux.
11 'eft probable qu’elle eft lécrétée par une
énorme glande , de figure triangulaire , qui eft
fituée fous la bafe de l’opercule des branchies.
La vifeofité écumeufe qui couvre le corps des
Limaces & des Colimaçons, lorfqu’ on irrite ces
animaux, paroît fécrétée par un organe particulier
qui entoure le péricarde.
Dans les derniers , cet organe repréfente a
l’extérieur un fac triangulaire , lifle & de couleur
grife: | # . ,
L’intérieur en eft rempli par une infinité de
lamellules qui adhèrent aux parois par un de leurs
bords, & qui fe joignent les unes aux autres
comme par embranchement.
Le long du côté du triangle qui eft parallèle au
reétum , règne un canal excréteur, qui defeend
à côté de l’inteftin jurqu’au grand trou de laref-
piration, où ilfe termine par un fillon.
Dans la Limace, cet organe fe contourne pref-
qu’en un cercle complet > fes lames font difpofées
régulièrement comme les dents d’un peigne , &
fon canal excréteur, circulaire comme lu i, vient
percer le plafond de la cavité pulmonaire , près
du trou de la refpiration.
L’orifice de ce canal eft aflez large proportion-
nément.
Dans les Lymnées, l’organe préparateur de la
vifeofité eft très-confidérable & occupe tout le
fond de la cavité pulmonaire , depuis le côté
gauche fur le péricarde , jufque dans le voifinage
de l’anus.
Les lames qui en remplirent l’intérieur font
d’une belle couleur jaune-citron.
Il en eft de même dans le Planorbe corné.
La Janthine fe fait aufli remarquer, parmi les
Mollufques, par le fuc abondant & d’un rouge
foncé qu’elle répand.
Ce fluide eft préparé dans l’épaifleur du limbe
& du plafond de la caviré branchiale , par un organe
qui paroît analogue à celui de l’Aplyfie.
Ce même Mollufque refte aufli fufpendu à la
furfa.ee des flots, à l'aide d’un appendice véficu-
leux , dans les aréoles duquel l’air eft probablement
verfé par exhalation , puifqu’on n’aperçoit
aucune communication entre cet appareil & l’extérieur.
C c c