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(■ ■ riment l ’eau qui les abreuve, ou, en fé relâ-
chant, permettent au fluide ambiant de les arro-
fer de nouveau.
Ces lames font fort alongées 8e Ce portent
obliquement, l’une en dedans entre les branchies
&: le corps, l’autre en dehors, entre les branchies 8e le rebord du thorax. .
Dans les Macroures, les lames mterbranchiales
dont ii a déjà été queftion remplirent le meme
ufage. Elles font, en avant, fécondées par deux
autres lames libres. .
Au refte, dans tous les Décapodes a peu près,
l ’eau, pour fe mettre en contad avec les branchies,
pafie par une fente fituee au-deflbus des bords
latéraux de la carapace.
Dans les Dorippes cependant, comme la remarqué
notre collègue le profefleur Défmareft,
l’extrémité poüérieure 8e inférieure prétente,
à cette fin /deux ouvertures particulières. . |
Flottant dans l’eau naturellement, battues meme
entre les lobes des nageoires, les branchies
dans les Stomapodes n’ ont befoin du fecours
d’aucun mécanifme particulier pour renouveler
leur contaét avec le fluide ambiant.
Les Entomoftracés font dans le meme cas.
Remarquons en outre que les Décapodes,
■ quoique forcés par l’organiiation de leur appareil
refpiratoire à vivre dans l’eau, peuvent, pour
la plupart, cependant féjourner long temps hors
de ce liquida, & être ainfl, comme nous le
voyons quotidiennement, tranfportés vivans à
de très-grandes diftances.
Il eft même, paimi eux, des efpeces dont
les moeurs 8e les habitudes font telles, qu on
les trouve habituellement dans des lieux fort
éloignés des rivages, & qui femblent ainfl appar*
tenir à la clafle des animaux terreftres ou aériens.
Nous avons déjà fait connoitre 1 appareil
organique auquel elles doivent cette faculté (1) :
nous ne le décrirons point ici de nouveau.
Nous citerons, comme un phénomène de
phvfiologie générale important, le fait ftiivant obier
942. L i Voix. Malgré l’ épithète d'appelons
donnée à certains Crabes, la voix n’exifle dans
aucun Cniftacé. Aucun autre fon ne fa 11 roit être
produit par ces aninvmx, que.celui qui réfulte
du choc des doigts de leurs pinces, comme cela
arrive chez les Grapfes | ou que celui qui elt
produit par l’entrée de l’eau dans les voies de la
refpiration.
vé par MM. Audouin 8e Milne Edwards ( i) .
L’oxygène eft efîentiel a la vie des Cruftacés.
Ces deux naturaliftes l’ont démontré en part;*
culier pour les Homards. Des individus vivans
de cette efpèçe d’animaux, forcés de féjourner
dans une petite quantité d’eau falée, meurent
afphyxiés dès que l’oxygène fufpendu dans celle-
ci eft abforbé par eux , tandis qu’au contraire
ils ne fuccombent que beaucoup plus tard lorl-
qu’on les c o n f i e dans un efpace rempli d’air
atm o fphé riqufe $*umi de.
Des expériences tentées fur plufieurs autres
Aftacoïdes ont donné les mêmes réfultat*.
F O N C T IO N C IN Q U IÈM E .
La Digeftion.
S e c t i o n p r e m i e r s .
943. La Bouche. La bouche des Cruftacés eft
conftamment placée à la partie antérieure Se inférieure
de la tête.
Les parties qui la forment, deftinées le pfcus
fouvent à déchirer & à broyer les corps dont
g nourriiïent,ces animaux, font en nombre: pair
& placées latéralement, comme dans les Infeêtes
mâcheurs.
Quelquefois cependant cette bouche eft modifiée
de manière à continuer une forte de bec ou
de; fuçoir propre à pomper des liquides.
Sous le double rapport de la conformation 8e
des dimenfions, les diverfes pièces de la bouche,
dans les Maîacoftracés, varient beaucoup, parfois
même les plus extérieures d’entre elles
femblent transformées en de véritables pattes,
& en remplirent même les fonctions.
Leurs différences ne font pas moins notables
dans les Entomoftracés fournis a notre examen.
Toutes ces pièces font , du refte, en général
attachées fur les bords d’une échancrure que lé
teft préfente en deffous, 8e qui eft tantôt régulièrement
quadrilatère , tantôt trapézoïdale, ou
triangulaire , mais qu’on ne diftiugue bien que
dans les efpècts pourvues d’un teft calcaire plus
on moins folide. -
Dans les Décapodes brachyures, la bouche
eft compofée d’une lèvre fupérieure, d’une paire
de mandibules, d’une forte de langue & de cinq
paires de mâchoires, les unes membraneufes, les
autres en forme de. pattes.
On trouve ces différens organes dans les Macroures.
Les Squilles de l’ordre des Stomarodes ont à
la bouche une Lèvre, fupérieure > deux fortes de
mandibules, une languette, deux paires de mâchoires
foliacées, 8e cinq paires d'appendices ou mâchoires
auxiliaires.
Les Amphipodes 8e les Ifopodes préfentent,
dans la compofition de leur 3 bouche, une levre
1 fupérieure, deux mandibules une languette, deux paires de mâchoires & une levre inférieure qui fé-
fulçe de la réunion de deux pieds-mâchoires.
Les
$ ç j y c y e i jt t r 9 1 6 , p ag . ^85 & 486.
‘ Les parties principales de la bouche des Bo-
pyres ne font point diflinétes : mais fon orifice eft
recouvert de deux pièces antérieures, membra-
neufes, un peu convexes, en deflous defqueiles
font deux appendices molles, comprimées, placées
de chaque côté.
Les Cyames ont, à la bouche, les mêmes parties
que les Amphipodes, mais elles y font plus
petites 8e autrement difpofées.
Dans les Limules, l’entrée du pharynx ou la
bouche eft pratiquée au milieu de dix appendices
en forme de pattes ou de ferres, 8e dont les hanches
épineufes fervent, comme des mâchoires,
à la trituration des alimens. Ces Entomoftracés
n’ont point de mandibules véritables, mais ils pof-
fedent une lèvre fupérieure 8e une lèvre inférieure,
ainfl que des palpes ou mandibules fuccédanées.
Les Apus offrent une lèvre fupérieure, deux
grandes mandibules, deux paires de mâchoires 8e
une languette.
Le bec ou fuçoir des Caliges eft formé de
deux lèvres & de deux très-petites mandibules.
M. Latreille a reconnu en outre dans celui des
Cécrops,trois paires de pieds-mâchoires.
Les Daphnies préfentent des. mandibules fui-
vies de pièces qu’on a comparées., à des mâchoires.
Les Cypris ont en outre une grande lèvre
inférieure.
La bouche des Branchipes n’eft compofée que
d’une papille roftriforme 8e de quatre pièces
latérales.
944. Les Lèvres. Sous le rapport des ufages,
de la ftruéture 8e de la conformation, il eft im-
pofliblé de comparer aux lèvres des Mammifères,
les parties auxquelles on a donné le même nom
chez lés Cruftacés.
Chez ceux-ci, en effet, les lèvres font feches,
membraneufes, cornées, non flexibles, peu mobiles
& non réunies par des commiftiires.
Dans les Brachyures, la lèvre fupérieure, tranf-
verfale, eft articulée avec le bord antérieur de
l’ouverture buccale.
Dans les Squilles, elle eft grande & conique.
La lèvre inférieure des Amphipodes & des
Ifopodes réfulte de la réunion de deux pieds-
mâchoires.
En avant de la bouche des Limules, les hanches
réunies des deux premières appendices conf-
tituent une pièce lancéolée 8e aplatie, que M. Sa-
vigny regarde comme une lèvre fupérieure.
Chez eux aufli, le bord poftérieur du pharynx
offre une pièce aplatie, bifide» formée par
la réunion des hanches d’une paire de pattes qui
ne fe développe point, & qu’ on peut prendre
pour la lèvre inférieure.
947. Les Follicules labiaux. Il n’en exifte aucune
trace danirles Cruftacés.
Syji. Anat. Tome IV.
948. Les Mufcles des Lèvres. Ils n’ont point été
étudiés encore avec foin.
949. Leurs Vaiffeaux. Ils font dans le même cas,
ainfl que :
950. Leurs Nerfs.
9y 1. La Cavité de la Bouche. Il eft facile de concevoir
qu’elle ne doit point exifter dans les Cruftacés
d’une manière ifolée de l’ouverture.
95"2. Les Dents. Aucun Cruftacé n’offre de véritables
dents. .
Ces organes font ici remplacés par les mâchoires,
les mandibules & les pieds-mâchoires,
véritables inftrumens demaftication, au nombre
de deux à fix paires, décroifîant le plus fouvent
d’arrière en avant.
La paire antérieure & inférieure, plus forte,
plus vigoureufe que les autres, a reçu le nom
de paire mandibulaire , de mandibules proprement
dites.
Le bord de celles-ci eft incifif, tranchant ou
armé de dentelures plus ou moins prononcées.
Dans les Brachyures & les Macroures, elles
font épaifîes, folides, comprimées 8e tranchantes
intérieurement, & munies, fur leur dos, non
loin de leur point d’attache, d’un appendice
palpiforme à trois articles 3e couché fur elles.
Dans les Stomapodes, les mandibules font également
denfées 8e palpigères, mais ici le palpe
eft redreflë. ;.
Celles des Amphipodes font $galement Pa^*
pigères, ce que l’on n’obferve point dans les
Ifopodes, ni dans les Lsemodipodes.
. Dans les Daphnies, parmi les Entomoftracés,
elles font très-fortes, fans palpes, dirigées verticalement
8e appliquées fur deux mâchoires horizontales.
Dans les Apus, elles font fortes, cornées,
ventrues inférieurement, fans palpes, comprimées
3e dentelées à leur extrémité.
A la fuite des mandibules, dans les Brachyures
, on trouve :
i° . Une première paire de mâchoires membraneufes
, lobées profondément 8e ciliées fur
leursbords.
Elles font fans palpes 8e appliquées fur la face
inférieure des mandibules.
20. Une fécondé paire de.mâchôires fans palpes
aufli, appliquées fur la précédente 3e également
membraneufes, découpées 8e ciliées.
30. Une troifième paire de iflâchoires encore
membraneufes, chargées d’un palpe flagelliforme
en dehors (1).
(1) M. Defmareft. nomme ces troifièmes mâchoires pieds-
mâchoires internes y candis que M. Savigny en fait fa première
paire des mâchoires auxiliaires.
Qqq