941. Les Phénomènes de la Refp'uration. Les
Arachnides, ainfi que les Infeéàes ( 1 ) , n’ont
très-probablement pas le fang aufïi froid qu’on
l ’imagine communément, ce qui indiqueroit une
relpiration allez aélive.
Beaucoup d’entre elles refînent, en confé-
quence, fans périr , à un froid de plufieurs degrés
au-deffous de o R.
Du relie, dans nos climats, elles s’engourdif-
fent pendant les mois rigoureux de la nftuvaife
fai Ton.
942. La Vdix. Les Arachnides font complètement
privées de la faculté d’émettre des fons à
l'aide de leur appareil de refpiration.
F O N C T IO N C IN Q U IEM E .
La Digeftion.
S E C T I O N P R E M l È ME.
94$. La Bouche. Elle offre des différences notariés
fuivant les diverfes efpèces d’Arachnides !
que l’ on examine.
Tantôt, en effet, elle conftitue un appareil
dont les pièces multipliées font très-robuftes.
Tantôt, au contraire, cet appareil ne con-
lifte qu’ en un foible fuçoir de la compolïtion
la plus lîmple.
Dans le premier ca s/fon t ceux de ces animaux
qui fe nourrifient de proie.
Dans le fécond , on range ceux qui vivent
en parafices.
Dans tous les cas, au i^fte, les Arachnides
fucent plutôt leur proie quelles ne la dévorent.
Jamais, par conféquent, leur bouche ne paroît
effentiellement conftituée pour la mafti,cation.
_ Dans les Aranéides, Ja bouche eft compofée
d’une paire de mandibules,de deux mâchoires
& de deux lèvres, qui forment enfemble une
efpèce de mufeau , au bout duquti eft ouverte
l ’entrée des voies digeftives.
Les mandibules, dont nous avons déjà eu
occafion de parler, font deux appendices foüdes,
vigoureufes , plus ou moins comprimées, fou-
vent dentées, non tranchantes, placées à côté
l’une de l’autre à l’extrémité antérieure du corps,
au-devant &au-dehors de la bouche, & mobiles
dans tous les fens.
Très-renflées & terminées par un crochet mobile
, fort aigu, .recourbé en dedans & en def-
fous, ces maftdibulcs fervent aux Aranéides à
(1 ) Non s aurons occasion plus rard de parler de la
grande chaleur qui se développe an hiver au ï'ein des -réunions
d‘Abeiilc$.
| faifir & à perter leur proie fans, d’ailleurs,
pouvoir la dépecer.
En arrière des mandibules, font les deux mâchoires
, beaucoup plus foibles, mobiles latéralement
& non protra&iles (1).
Dans les Scorpions , les mandibules ,• plus petites
que dans les Aranéides, font en forme de
pinces, & la bouche, d’une largeur notable,
n’eft point terminée en mufeau comme dans les
Aranéides (2).
Quant^au corps des mâchoires, il eft repré-
fenté par le premier article de deux énormes
palpes qui reflembient entièrement aux ferres des
Ecrevifles, & au moyen desquels la proie eft
faille.
La bouche des Phalangiens ne diffère de celle
des Araignées que par les palpes qui finiflent
en pince au lieu d’être terminés en un Ample-
onglet.
Celle des Uropodes & de quelques autres
Acarides , eft munie de deux pattes en forme
de palpes, mais non terminés en pince 5 entre ces
palpes font deux appendices triangulaires que
M. Straus regarde comme étant les corps des
mâchoires , & entre elles on obferve un dard
long, fort dur & denticulé, à l’aide duquel la
peau des animaux fur lefquels ils fe.fixent est
perforée. "
Les Tiques & les Sarcoptes n’ont pour bouche
qu’un fuçoir.
Les Ixodes ont des palpes qui engaînent le
fuçoir & forment avec lui un bec avancé, court,
tronqué, un peu dilaté au bout. Cedx-ci enfoncent
le ut dard dans les tégumens des Mammifères,
& quelquefois même dans ceux des
Infeéfces.
Les mâchoires des Leptes ont quelque rapport
avec celles des Infe&es.
La bouche des Aclyfies eft un fiphon, fans
palpes difiindts.
Celle des Atomes n’eft qu’une petite ouverture
percée fur le thorax.
D'après M. Leaçh (3), les Ocypètes ont des
mandibules.
944. Les Lèvres. Elles ne reflembient en rien
à celles des Mammifères, & forment le mufeait
probofeidiforme qui précède la bouche dans les
Aranéides.
(1) Pans les Mygales, ces mâchoires, 4e moitié j>Jus
petites que les pattes, ne diffèrent des pattes que par les
dimensions : elles, fout de moitié plus petites que celles-ci.
Dans la plupart des antres genres , U mâchoire eft re-
pr’éfentée par là première pièce de la patte , dont le- r<ftc
compofe le palpe.
(a) 1*1 paroît bien démontré que les Scorpion-s avaient
Sc ne Lucent point fetrkmewe, les fubftances ftp!ides que
leurs mandibules ont coupées.
| . (3) Tmvf, U n . S ç c ., xom. X I , pag. 3$/5.
Elles font feches, non mobiles & peu pror
• poncées, même dans les efpèces de ce groupe.
On celfe de les diftinguer dans les Acarides.
947. Les 'Follicules des. Lèvres, Ils manquent,
ainfi que :
948. Leurs Mufcîes ;
9^2. Les Dents j
9 y 3. Les Gencives, fe :
9^4. Le Palais.
SECTION SE CO NPEi
956. VHyoïde. Rien ne le repréfente chez les
Arachnides.
95^. La Langue. Elle parole avoir, jufqu’à un
certain point, fon analogue dans une pièce cachée
fous les mandibules, & due à la faillie roftri-
forme d’un petit épiftome terminé par un labre
fort court, triangulaire, fe portant en deflous
une carène longitudinale ordinairement très-velue.
Dans les Aranéides , cette languette eft corn-
pofée d’une ou de deux pièces quadrilatères,
triangulaires ou femi-circulaires.
Dans les Scorpions, elle en offre quatre en
forme de triangle alongé & pointu. Elles font
dirigées en avant, mais les deux latérales four
évidemment formées par le premier article des
deux pieds antérieurs.
960. Le Trou borgne. Aucune efpèce d’Arach-
nide né le préfente.
964. Le Frein de la Langue. On n’en obferve
aucune trace , non plus que de :
965. Ses Papilles y fe de :
966. Ses Follicules. *
S e c t i o n t r o i s i è m e .
969. Le Voile du Palais. Il manque ^ de même
que :
973. La Luette r fe :
974. Ses Follicules.
S e c t i o n Q u a t r i è m e .
97$\ Les Amygdales ou Tonfil/es. On ne. les rencontre
point dans les Arachnides, non plus que :
976. Les Cryptes buccales, & :
977. Lçs Glandes falivaires.
S e c t i o n c i n q u i è m e .
9$q. Le Phqcynx. \\ eft peu diftinéfc fe n’ offre
rien de particulier, le plus communément3 cependant,
dans le Scorpion d’Egypte , il eft allez
manifeftement véficuîeux f e , par conféquent,
très-dilaté.
988. L’ (JLfçphage , fa Situation. Dans le Scorpion
d’Egypte, placé entre les deux nerfs optiques
fe leurs ligamens, après avoir traverfé un
corps adipeux lobule qui exifte dans le thorax,
ce conduit, très-mince d’ailleurs, fe recourbe
en bas vers la bouche au-devant du cerveau ,
& fe termine dans i’ampoule pharyngienne dont
il vient d’être queftion.
Dans les Aranéides fileufes, il exifte en outre
deux fuçoirs en canal, ouverts chacun par un
très-petit pertuis à l’extrémité du crochet acéré
des mandibules.
Chacun de ces conduits va s’ouvrir dans un
eftomac unique , & femble ainfi un véritable
oefophage, difpofiriop. qui, comme le remarque
M. Duméril, eft analogue à celle que l’on ob-
ferve dans les larves d’Héniérobes & de Fourmilions
(1).
989. Ses Fibres charnues. Elles font extrêmement
peu marquées dans le plus grand nombre
des Arachnides.
992. Ses Glandes. Elles font encore inconnues.
S e c t i o n s i x i è m e .
996. L’Ejlomac en général'y fa Situation. Conf-
tamment fitué dans l’abdomen , ce vtfcère eft
prefq 11e toujours fimple , même dans les efpèces
où l’on a reconnu un double oefophage.
Dans les Arachnides de la famille des Fileufes
pourtant, il exifte un premier eftomac, une forte
de jabot, compofé de plufieurs facs & puis,
vers le milieu de l’abdomen, une fécondé dilatation
ftomacale entourée du foie.
997. Sa Forme. Selon Swammerdam (2), l’çfto-
mac de l’Araignée a la figure du même vifeère
chez le Colimaçon.
. 999. Ses Orifices. Aucune particularité ne paroît
les recommander, chez tes Arachnides , à l’attention
de l’anatomifte.
1002. Sa Memfirane externe. Elle eft de nature
mufculeufe & femble former des fphinéters, fur-
tout au Voifinage des orifices,.
1004. Sa Membrane, interne. Elle eft. muqueule,
& garnie de rides longitudinales.
iooy. Ses Glandes. Ejjes n’ont point encore
été aperçues.
( 1 ) DiÜionn. des Sciences naturelles, tom. I I , gag. 3 i8 ,
verbo : Araignée.
(a) Collection académique, partie étrangère, com. V-,
pag. 28'.