
ou la dixième partie de la mafle totale, & ne
point appartenir au f o f o i r , qui ne produit ja m a i s
un animal entier. C'eft en douze ou quinze jours
en hiver, en quatre ou cinq jours en été, que fe
complète en entier chacun des tronçons d'une
Planaire qui a été coupée Toit en traveis, foit
en long, & qu'on les voit le munir d'un fuçoir
& d’une queue. C'eft ainfî qu'un feul animal eft
transformé en plufieurs autres, dont la taille ne
tarde point à égaler la fienrie propre.
Il faut encore remarquer que les Planariées ont
le pouvoir de fe partager fpontanément, foit en
long, foit en travers, pour l’accompliffement de
ce mode de propagation. Muller a noté ce fait
pour fa P la n a r ia c i l ia t a ; Otto Fabricius, pour fa
Planaire vulgaire j Draparnaud , pour la Planaire
fubtentaculée, M. Dugès, pour cette dernière,
aufli.
1151. S a i jo n d e s A m o u r s . Ç’elt vers le commencement
du printemps que, dans nos mers,
on trouve le corps des Annelides rempli d'oeufs
ou d’une matière laiteufe, comme fpermatique.
A Curaçao, dans l'Amérique méridionale,
félon Doè'rfel, cité par Pallas, les Amphitrites
fraient aux mois de feptembre & d'oétobre, époque
où elles font en pleine vigueur.
L'accouplement des Lombrics a lieu, pendant
la nuit, à la fin de l'hiver & furtout au commencement
du printemps.
C'eft dans le courant du mois du mai que les
Sangfues s'accouplent, furtout dans nos climats,
ce qui n’a lieu qu'un peu plus tard pour les
Planaires.
Section P remière.
1134. L e S c r o tu m . Il manque entièrement ici.
u 39, L e s T e f i i c u le s . Dans les Sangfues, ils
parodient compofés d'une férié de petites maffes
globuleufes, blanches, véficuleufes, à parois
minces, placées les unes à la fuite des autres,
de "chaque côté du canal inteftinal entre les finus
de l’eftomac, dans le tiffu cellulaire fous-der-
mique, mais fans aucune adhérence avec la peau.
Un liquidé la&efcent lés remplit.
Le nombre de ces véficules varie. MM. Spix (1)
& Everard Home (2) en ont décrit neufj M. de
de Blainville ( 0 n’en a compté que fixj j’en ai
rencontré une fois cinq & une autre fois fept,
& M. Cuvier paroît ne point les avoir obfervées,
car il dit que d a n s la S a n g fu e le s d e u x te fiic u le s
( 1 ) Mémoires de l’Académie royale de Bavière pour i 8 i 3f
(2) Lettures on Compar. an ai.
($) D ift. des Sc. nat. , tome J IL V I I t PaÇ* a 16.
fo n t , c om p o fé s c h a c u n d e s r e p lis n om b r e u x d 'u n f e u l
c a n a l m o u & b la n c h â t r e , a p a r o i s g ta n d u le u fe s (1),
ce qui me femble fe rapporter aux organes dont
nous parlerons fous la dénomination d’épidi-
dyme.
Dans les Peétinaires, il n*exifteque deux paires
de ces véficules : la liqueur qu'elles renferment
eft, fuivant Pallas, d'un jaune de bile.
Chez le Lombric, on obferve vers le tiers
antérieur du corps trois paires de véficules blanches,
dont la poftérieure eft plus groffe & plus
oblongue, & qui femblent communiquer à l’extérieur
par des fentes verticales ouvertes de
chaque côté du feizième anneau. Il feroit peut-
être permis de les regarder comme un appareil
fpermatopoiétique. Peut-être mêibe pourroit-on
foupçonner que les oeufs les traverfent & y font
fécondés.
On n'a point encore découvert de tefticules
dans les Néréides & les Serpules. M. de Blainville
penfe qu'on pourroit cependant regarder
comme tels, dans celles-là, une férié de cor-
pufcules globuleux, réniformes, rangés par paires
de chaque côté du cordon nerveux, le long des
vingt-trois premiers anneaux, & diminuant peu
à peu de volume à mefure que, de la partie
moyenne, ils s’approchent davantage des extrémités.
Ces corpufcules manquent dans beaucoup
d'individus.
Les Aphrodites paroiffent aufli dépourvues de
tefticules, tout en ayant des fexes féparés. Le
corps des petits individus eft plein d'une faite
blanchâtre, dont la fource eft inconnue, tandis
que celui des grands eft rempli d’oeufs répandus
dans les intervalles des vifcères.
On n’a point encore non plus diftingué ces
organes dans la Planaire fubtentaculée.
Dans la Planaire trémellaire, on obferve derrière
le pore alimentaire deux pores génitaux,
médians, répondant chacun à un globule blanchâtre
& pyriforme, dont l'antérieur, contractile
& fujet à changer de figure, eft regardé par
M. Dugès comme une verge, avec d'autant
plus d'apparence de raifon que, par Ion extrémité
interne, il reçoit deux canaux blancs, très-
flexueux, graduellement amincis, terminés en un
fil imperceptible, & qui font très-probablement
des tefticules ou vailfeaux fpermatiques.
Le liquide renfermé dans ces canaux eft laiteux
& compofé de globules micrpfcopiques.
Les tefticules de la Planaire brune font moins
fiexueux.
Ceux de la Planaire noire font noirâtres, volumineux,
courts & terminés par un léger renflement.
( l) Leçons citées, toai. V , pag. i 85.
Dans
Dans la Planaire laftée, ils font très-flexueux '
& pelotonnés vers leur extrémité.
H44, 114J. Z/'E p id id ym e , l e C a n a l d é f é r e n t .
Les petites maffes véficuleufes que nous avons
regardées comme les tefticules des Sangfues,
fourniffent chacune un petit canal blanc, comme
gréfillé, qui fe joint bientôt à un canal commun,
fitué au côté externe de la férié, & qui fe porte
dire&ement en arrière en décrivant beaucoup de
iinuofités.
Après un certain trajet, le diamètre de ce
canal, à parois molles & blanches, diminue d’une
manière marquée & s'enroule en une maffe ovalaire
blanche, à circonvolutions ferrées & fi
analogues à celles de l’encéphale des Mammifères
, que Vitet en a fait un c e r v ea u (1).
Cette maffe nous paroît une forte d’épididyme.
Elle fe continue d'ailleurs en un canal qui le colle
contre elle & qui fe termine à la racine de la
game de la verge.
Les pelotons formés par la terminaifon des
vaiffeaux fpermatiques, chez la Planaire laétée,
font-ils aufli des épididymes ?
On ne connoît rien d’analogue dans les Lombrics,
les Arénicoles & les Aphrodites.
1149. L e s V é f i c u le s f ém in a l e s . Dans la plupart
des Planaires, & fpécialement dans la Planaire
laétée, on trouve, fort près & au-devant de la
bafe du pénis, deux véficules, l'une plus petite,
à parois plus épaiffes, pyriforme, l’autre plus
grande, à parois minces, qui communiquent entré
elles par un long conduit, & qu’un orifice commun
met en rapport avec le fond de la poche
génitale.
Ces véficules doivent avoir quelque rapport
de fonction avec le fa c c u lu s p u r p u r if e r que Swam-
merdam a décrit chez plufieurs Mollufques gafié-
ropodes, & avec la véficule copulatrice des
Infectes.femelles (2).
Dans la Sangfue, tout près de la bafe de la
verge, eft une bourfe qui s’ouvre en dehors, qui
a aufli quelque ufage dans l'aéte de la copulation,
mais qu’on ne fauroic comparer à une véficule
feminale.
1154. L e P é n i s . On n'a point obfervé d’analogue
de cet organe dans les Lombrics-, les Arénicoles,
les Néréides, les Serpules, les Téré-
beiles, les Peétinaires.
Long, grêle & cylindrique, le pénis de la
Sangfue ëft renfermé dans une large gaine,
qui fe dirige en arrière dans fa première moitié
&: en avant dans la fécondé, & dont les deux
( 1 ) Traité'de la Sangfue médicinale , Paris 1809 , in 8°.
(2) Diftionnaire clajjique d‘Hi/loirs naturelle , verbo : Co-
7 5 DATION»
Syfi. À n a t . Tome IV.
parties font collées l’une contre l'autre & peuvent
fe retourner comme la verge des Limaces.
Le pénis dé la Planaire trémellaire eft blanc,
contractile, percé à fon extrémité libre.
Celui de la Planaire laCtée fe compofe de deux
parties.
L'une, épaiflfe, opaque, véficuleufe, reçoit les
canaux fpermatiques.
L’autre, libre, lifle, demi-tranfparente, contractile,
eft divifée en deux portions par un
étranglement circulaire, ouverte à fon extrémité
libre, qui eft tournée en arrière, & creufée par un
canal dilatable en véficule.
Cette partie du pénis eft contenue dans une
gaîne cylindroïde & mufculeufe.
Le pénis de la Planaire brune eft fufceptible
d'un alongetùent confidérable.
uyj, nyé, 1157. S e s M u f d e s . La gaîne du
pénis de la Sangfue paroît mufculaire.
Dans la Planaire brune, elle femble fimplement
membraneufe.
1158. L e C o r p s c a v e r n e u x . Il n'eft point diftinCt.
1163. L e G l a n d , o u , p l u t ô t , / 'E x t r ém i t é lib r e d u
P é n i s . Il eft claviforme dans la Sangfue.
Dans la Planaire noire, il eft finement picoté
devoir, & peut être, en petit, hériflë d’afpé-
rités comme celui de X H é l i x a lg ira .
1167. L a P r o f ta t e . Elle n’exifte point, ainû
que* H73. V U r è t h r e .
1178 , t 179. L e S p e rm e . Toutes les fois qu’on
a eu occafion de l’obferver, excepté dans les Pec-
tinaires, où il eft jaune , on l’a trouvé d’une teinte
IâCtefcente & d'une aflez grande fluidité.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1186. L e S e x e f é m i n i n en g é n é r a l. Nous favons
déjà que le plus habituellement les organes qui lé
caraâérifent font réunis fur un feul & même individu
avec ceux du fexe mafculin, donc cepen*
dant ils paroiffent conftamment diftinCts.
Dans les Térébelles, l’organe femelle eft un
corps blanc, déprimé,bifurqué en arrière, étendu,
aïKaeffus du plan musculaire abdominal, depuis la
tête jufqu’à la neuvième articulation.
Il s'ouvre extérieurement au milieu du bord
antérieur du difque ventral.
Celui des PeCtinaires confifté en unej paire de
corpufcules ovoïdes, placés de chaque côté de
l’origine de l’qefophage. A peine du volume d’un
double grain de millet durant la plus grande
partie de l’année , ces corpufcules fe gonflent tellement
au premier printemps, dit Pallas, qu’ils
rempliffent toute la partie antérieure du corps.
Bbbb