
mammifère. Le plus habituellement, ces nerfs
s'échappent d’un renflement très-prononcé à l’origine
de la moelle & d’un volume confidérable,
furtout chez le Gymnonote, le Silure électrique
& le Tétraodon éleétrique.
Leur volume, du refte, eft très-fort dans la
Morue, le Brochet & la plupart des PoifiToris
ôiïeux, il furpaiïe de beaucoup, chez quelques
cartilagineux, celui qu’ ils offrent dans les autres
clafles des animaux vertébrés, ce qu’a déjà noté ■
M. Treviranus, & ce qu’ on obferve dans les
Raies, les Requins, les Squatines, les Aiguillats.
L’exiftence d’un organe particulier que M. Ja-
cobfon confidère comme deftiné à une fenfation
nouvelle, coïncide avec ce prodigieux développement
dés nerfs trijumeaux.
Les nerfs de la lixième paire ont un fort petit
volume, furtout quand on compare celui-ci à ce
que nous offrent en ce genre les Oifeaux, les
Reptiles & les Mammifères qui font pourvus d’une
troifième paupière.
L’origine du nerf facial eft fouvent tout-à-fait
diftinCle de celle du nerf acouftique. L’une &
l’autre ont lieu fur des renflemens qui femblent
oblitérer le quatrième ventricule, & vilïbles fur-
tout chez la Carpe. Quelquefois elles font Confondues
entr’elles, comme dans le Brochet 8c le
Turbot.
Le volume du nerf acouftique eft en général
énorme, 8c chez l’Efturgeon ce nerf réfulte de la
réunion de nombreux faifceaux de filets, auprès
defquels, fur le plancher du quatrième ventricule,
il en exifte d’autres qui fe joignent à l’origine du
pneumo-gaftrique. Ces faifceaux fortent primitivement
des parties latérales du corps reftiforme.
Chez les Poiflons ofleux, le diamètre du nerf
facial eft à peu près égal à celui du nerf acouftique,
mais dans les Chondroptérygiens, il eft beaucoup
moindre.
Chez ces derniers, encore plus que chez les autres,
le volume des nerfs, pneumo-gaftriques eft hors
de toute proportion avec ce qu’il eft dans les animaux
vertébrés des claiTes fupérieures, ainfi qu’on
peut s’en convaincre en diflequant la Carpe, le
Requin, la Squatine & furtout l’Efturgeon.
Le nerf acceffoire de Willis paroîc manquer
dans les Poiflons.
Il en eft de même des nerfs hypoglofles.
<541» 643,444,643,646,647a 648,649,
6 ƒ O. Les Nerfs olfatifs & les Nerfs optiques en particulier.
Nous nous occuperons de ce qui concerne
les nerfs des fofles nafales & ceux de l’oe il, en
traitant des organes des fenfations fpéciales chez
les Poiflons.
Difons feulement ici quelques mots sur les
paires de nerfs fuivantes.
C6). Le Nerf trifacial ou trijumeau. On retrouve
dans le nerf trijumeau ou de la cinquième paire,
ifrr tro*s branches dont il eft compofé chez
1 Homme.
666. Le Nerf ophthalmique de Willis. Cette pre-
branche s’élève dans le crâne 8c pénètre
obliquement dans l’orbite par la partie pofté-
rieure de cette cavité, dans laquelle elle fe fub-
divife d une maniéré variable, fuivant la nature
des efpeces qui fervent à nos recherches-, car
dans la Carpe, le Barbeau, 1§ Saumon, la Truite ,
le Meunier, la Morue, le Merlan, elle fournit
alors trois rameaux principaux, tandis que dans
la« Raie, elle ne fe partage ainfi qu’au-delà de
1 orbite.
Le premier des rameaux de l’ophthalmique,
grele & interne, va fe terminer au pourtour de
la cavité des narines.
Le deuxième, pli^ confidérable, fe bifurque
& fe perd, d’une part, dans les parties charnues
de la lèvre fupérieure; de l’autre, dans
celles de la commiflure. Dans les Raies, c’gst la
continuation du tronc qui tient lieu de ce rameau.
Dans la Scie , il fe porte au-deflus du bulbe de
l’oeil & fe dirige en avant dans une rainure pratiquée
au-deflus du bec, où il le divife, du côté
externe, en une infinité de filamens réticulés
dont les ramifications femblent deftinées aux crochets
qui arment le bec.
Le troifième rameau fe diftiibue dans les par-
ties latérales de la face & aux mufcles des mâchoires..
Il manque dans la Raie, mais dans h
Scie, il eft très-diftinél & très-gros.
II fe glifle dans l’orbite, au-deflous des deux
mufcles fupérieurs de l’oeil, en donnant quelques
filets qui vont fe porter dans,le bulbe, 8c fe dirige
en avant pour fe confondre avec le précédent,
en formant avec lui une branche d’une teinte
noirâtre 8c d’une confiftance particulière.
Chez le Milandre, cette couleur noire eft encore
plus marquée, & les ramifications terminales
& pénicelliformes du nerf vont fe perdre
fur les parois des cellules mucipares, qui occupent,
au-deflous d’une peau criblée de pores,
toute la partie antérieure de la tête au-devant de
la bouche.
67 5- Le Nerf maxillaire fupérieur. Le nerf maxillaire
fupérieùr fe glifle au-deflous du nerf optique,
vers la partie moyenne & inférieure du
crâne, & , parvenu au-deflous des narines, fe
divife en deux, trois-ou plufieurs rameaux, dont
les uns gagnent la commiflure de la bouche & les
barbillons, quand ils exiftent, tandis que les autres
fe portent vers la partie moyenne, où ils fe distribuent
dans l’épaifleur des lèvres.
Dans la Scie, le nerf maxillaire fupérieur, dont
il eft ici quéftion, fe divife, à fa fortie du crâne
& au-deflous de l’orbite, en trois branches principales,
dont l’une, très-grofle, pafie au-deflous
des mufcles de l’oeil, auxquels elle donne.quelques
filets ».avant de defcendreà la face inférieure
ou bec pour pénétrer dans le même canal qui
loge le nerf ophthalmique, 8c dont les deux
autres vont, d’une, part,- le diftribuer aux mufcles
de la bouche, & , de l’autre, à la peau des
lèvres.
Il en eft à peu près de même dans la Raie 8c
dans la plupart des Poiflons chondroptérygiens.
On obferve cependant que, chez la Raie ronce,
la Raie bouclée 8c quelques autres efpèces,
les filets qui, dans la Scie, paroifient fe terminer
aux crochets du bec, vont s’épanouir
dans lés boucles ou aiguillons dont la peau eft
armée.
679. Le Nerf maxillaire inférieur. Arrivé vers
l’angle de la mâchoire, ce nerf fe perd dans les
os qui forment celle-ci chez les Poiflons ofleux.
Dans les Chondroptérygiens, il fe porte beaucoup
plus en arrière, & fe diftribue aux mufcles
de la mâchoire inférieure.
692. Le Nerf facial. Dans les Poiflons de ce
dernier ordre, le nerf facial eft très-confidérable,
& fe fépare en deux faifceaux dans la cavité
même du crâne > l’un remonte en defliis 8c perce
le crâne par un trou particulier pour fe diftribuer
fous la peau} l’autre, plus gros, fe^dirige horizontalement
vers la cavité de l’oreille, pénètre
dans fon intérieur, fe porte fous la véficule qui
contient la matière calcaire amylacée de l’appareil
auditif, s’ unit au filet acouftique de la cinquième
paire, fe porte au-dehors & fe diftribue
par un grand nombre de ramifications aux parties
molles qui enveloppent la tête.
7OI. Le Nerf pneumo-gaftrique ou de la huitième
paire. Quant au nerf pneumo-gaftrique, il préfente,
dans les Poiflons, une difpofition toute
particulière & dépendante de la nature des organes
de la refpiration, placés au-deflous du crâne.
Parmi les branches de ce nerf, les antérieures,
plus groffes 8c au nombre de quatre ordinairement
de chaque côté, font deftinées aux branchies,
vers lefquelles elles fe portent en divergeant
après être forties du crâne par un trou
commun. Avant d’y parvenir, elles fe bifurquent,
& l’un des rameaux de la bifurcation va fe glifler
dans la gouttière qui règne le long de la convexité
de l’os quifoutient la branchie, à laquelle il
fournit d’ailleurs une quantité confidérable de
ramufculés.
Le rameau antérieur fe porte dans la gouttière
femblable pratiquée dans la concavité du même
offelet, 8c s’y divife de la même manière.
Le rameau antérieur de la première de ces
branches rentre dans le crâne & paroît fe porter
dans l’oreille.
Les branches moyennes du nerf pneumo-gaftrique,
fortant le plus fouvent du même tronc
que les précédentes, fe divifent en deux ou trois
rameaux , dont l’un fe diftribue aux mufcles moteurs
des branchies et des dents palatines, tandis
que le fécond, plus volumineux, marche le long
de l’oefophage et fe perd fur l’eftomac, & que le
troifième s'unit aux nerfs cervicaux qui fe portent
à l’épaule ou à la nageoire peétorale.
La dernière branche du nerf pneumo-gaftrique,
chez les Poiflons, paroît particulière à ces animaux
8c n’offre rien d’analogue avec ce que l’on
rencontre dans les vertébrés des clafles fupérieures.
Poftérieure aux précédentes, au lieu de
defcendre vers le pharynx, elle fe porte prefque
horizontalement en arrière 8c en dehors, & devient
prefque fuperficielle, pour, tout en confer-
vant le même volume à peu près dans toute fa
longueur, fuivre, fans s'anaftomofer avec aucun
autre nerf, le trajet de la ligne latérale du corps,
^au-deflous de la peau 8c au milieu d’un tifîu cellulaire
qui lui permet quelques finuofités. Arrivée
vers la queue, elle émet .une foule de filets qui
vont, en rayonnant, fe diftribuer fur les rayons de
la nageoire de cette partie.
Dans les Chondroptérygiens, ce nerf delà ligne
latérale eft beaucoup plus voifin du dos 8c beaucoup
plus rapproché de fon analogue que dans
les Poiflons ofleux, 8c le nerf pneumo-gaftrique
lui-même eft plus alongé. Il ne forme, d’ailleurs,
qu’ un tronc unique, dont les rameaux ne s’échappent
qu’au moment où il arrive à chacun des.
organes auxquels il doit en diftribuer.
, 718. Le Nerf hypoglojfe. Le nerf gloflo-pharyn-
gien 8c le nerf hypogloffe manquent, comme nous
l’avons dit déjà, dans les Poiflons.
728. Les Nerfs cervicaux en général. Nous fa-
vons, d’après ce qui a été dit précédemment,
que, dans les Poiflons, on ne peut point tracer
une ligne pofitive de démarcation entre les vertèbres
cervicales 8c dorfales} il devient donc très-
difficile de faire connoître les particularités relatives
à la diftribution des nerfs cervicaux, &
tout ce qu’on peut affirmer, c’eft qu'il n’y en a
jamais plus de quatre paires qui puiflent mériter
ce nom, & que fouvent même il n'y en a point
du tout.
Quand les nerfs cervicaux exiftent, ils fe diftri-
buentdans le voifinage de la gorge, ou fe portent
fur la nageoire pectorale.
730. Le Nerf diaphragmatique. Il ne fe trouve
aucun veftige de ce nerf dans les Poiflons.
734. Le Plexus brachial en général. Les nerfs de
la nageoire pectorale, qu’on pourroit comparer à
ceux du plexus brachial chez l’Homme, proviennent
des deux premières paires rachidiennes,