
Nous avons vu , dans la Teftacelle, le péricarde
enveloppé d'un appareil fécréteur évident.
Il ên eft de même dans la Parmacelle d'Olivier.
Dans le Colimaçon & dans la Limace, le péricarde
femble être le réfervoir de la vifcofité écume
ufe que ces Mollufques rendent par le trou de
la refpiration quand on les i rite.
Chez le premier, en effet, l’intérieur de ce
fac, qui eft triangulaire & de couleur grifâtre,
eli rempli d'une foule de lames très-minces, qui
adhèrent aux parois par un de leurs bords, & qui
fe joignent les unes aux autres comme par embranchement.
Le long du côté^du triangle qui eft parallèle
au reîtum, règne un canal fécréteur qui
arrive du reîtum , fe retourne fubitement & def-
çend, en fe tenant collé à ce dernier, jufqu’au
grand trou de la refpiration, où il fe termine par
un h J on qui marche le long du bord füpérieur du
trou & fe dirige en dehors lorfqu'il eft ariivé à
fon bord antérieur.
Dans la Limace, cet organe fe contourne pref-
qu'en un cercle complet i fes lames font dif-
pofées régulièrement comme les dents d'un
peigne, ion canal excréteur décrit la même
courbure que lui, & vient, près du trou de la
refpiration, s'ouvrir au plafond delà cavité pulmonaire
par un orifice allez large.
Chez la Lymnée, ce même appareil excréteur
de la mucofité eft bïën plus volumineux que dans
le Colimaçon & occupe tout le fond de la cavité
pulmonaire, depuis le côté gauche fur le péricarde
jufcjue dans le voifinage dè l'anus. La-
melleux à l'intérieur, il eft d'une belle couleur i
jaune citron.
Le Planorbe corné offre la même difpofition
i$ i. Ses Vaijfeauxt Ils n'exiftent point, o u ,
au moins, ils ne font pas connus.
233. Sel Nerfs* Ils font dans le même cas.
234. Le Coeur eh général. On connoît généralement
les beaux réfultats qu'a eus, en phyfio-
logie, la manière dont les Modernes ont décrit
le coeur dans l'Homme & dans les mammifères,
quand, avec Bichat, iis ont confidéré ce vifcère
comme double» quand ils ont admis deux coeurs
.ifolés quoique réunis, l'un gauche ou aortique,
1 autre droit ou pulmonaire.
L étude des organes de la circulation chez les
Mollufques vient confirmer la jufteffe d'une pareille
manière de voir.
En effet» dans les Céphalopodes, qui-font
placés en tête de cette grande claffe du règne
animal, les organes dont il s’agit, plus compliqués
que partout ailleurs , font naturellement diftinîts
& leparés, car l'on trouve chez eux trois coeurs
éloignés les uns des autres & fans aucune liaifon
immédiate.
Deux de ces coeurs font latéraux. Ce font les
copurs pulmonaires,
L’autre eft moyen. C ’eft le coeur aortique.
Chacun deux eft compofé uniquement d’un
ventricule & manque complètement d'oreillette.
Les Gaftéropodes n'ont uniquement qu'un coeur
aortique compofé d’une oreillette & d’un ventricule,
lequel reçoit le fang du poumon pour le
diftrîbuer dans le corps. 11 en eft de même des Ptéropodes.
Beaucoup d’Acéphales, comme lés Anodontes,
les Vénus, les Maîtres, les Cardiums, les Solens,
les Myes, 8cc., ont le coeur fymétrique, compofé
de deux oreillette$'v& d’un ventricule, &
traverfé par le reîtum.
D’autres Mollufques du même ordre, les
Huîtres & les Peignes, par exemple, n'ont le
coeur formé que par une oreillette bilobée & par
un ventricule.
Dans les Brachiopodes, on n'a encore reconnu
que deux coeurs féparés l'un de l’autre.
Tout deux font aortiquçs.
Dans les Anatifès & les Balanes, le coeur paroîç
manquer totalement.
235. Sa Situation. Dans les Céphalopodes, les
deux coeurs latéraux font fitués à la bafe des
branchies, & le coeur moyen, à égale diftance des
deux autres, eft placé au-deffous du paquet la j
teftinal.
Dans les Doris le coeur repofe fur la partie
poftérieure du fo ie, tout-à-fait à l'arrière du
corps.
Dans le Clio borealis, il occupe le côté gauche
du paquet des vif^bres.
Dans l'Hyale, il en occupe le côté droit le long
du bord interne du cordon branchial.
Dans la Tritonie, le reîtijm l'entoure, & il fç
trouve logé vers le milieu du dos.
Dans la Scyllée, il eft fitué au milieu du dos
aufli, entre les deux branchies antérieures.
Il en eft de même dans les Tçfhys, où la peau
le recouvre feulement.
Celui de la Phyllidie coupe pareillement le
milieu du do^.
# Celui de l’Aplyfie eft logé dans la partie anté?
rieure de l’opercule.
Dans les Acérés, & en particulter dans la
Bulla aperta, il exifte fous la partie gauche de la
cavité des branchies, dans la çavi-é abdominale-
Le péricarde foui l'ifole des autres vifcères.
Le coeur de la Limace eft placé prefque furie
milieu de la cavité pulmonaire, dans un péricarde,
jqui le retient à la paroi fiipérieurè de cette cavité,
immédiatement fous celle de la coquille.
Dans lé Colimaçon, placé au tiers poftérieur
de là cavité des poumons, il fe dirige tranfver-
falement, l'Oreillette à droite & la pointe à
gauche.
Celui du Lymnée eft au côté gauche de la
cavité pulmonaire,.
Dans le Planorbe corné , il eft, au contraire,
à droite, & tranfpofé, par conféquent.
Chez l’Ha’iotide, il exifte en arrière de la
cavité branchiale & eft traverfé par le reîtum,
abfolument comme dans quelques Acéphales
déjà fignalés.
Dans les Arches , il eft partagé en deux à caufe
de la partie rentrante de la coquille.
Celui de la Fiffurelle entoure pareillement le
reîtum.
Il en eft de même dans l'Emarginule.
Dans la Patelle, on l'aperçoit fuperficielle-
ment dans le côté gauche de l'enfoncement fitué
au-deffus de la tête. • . , :
Dans les Ofcabrions, il eft logé dans l’efpace
renfermé entre l'oviduîte & le bord fupérieur de
la cavité des vifcères.
Dans le Salpa criftata, il occupe le côté gauche.
Dans les Afcidies, le coeur, qu’il eft fou vent
rrès-difficile de reconnoître, varie beaucoup pour
fa pofition.
Tantôt il eft fitué à l’extrémité poftérieure de
la branchie, c’elt-à-dire parfois vers le fond de
la tunique propre, & parfois vers le milieu de
cette même tunique.
C ’eft: ce qui arrive lorfque la branchie eft fim-
plément oblongue.
Tantôt, & c'eft ce qui a lieu fi la branchie eft
recourbée, il fe trouve dans fa courbure & vers
le milieu de la tunique propre du corps, par
conféquent.
Mais le reîtum ne le traverfe jamais.
Dans le Microcofme de Redi (1) ou Afcidia
fJcata de Coquebert (1 ), le coeur eft à côté de
l’eftomac.
Les deux coeurs de la Lingule occupent les
deux côtés du corp^, fur la racine de chacun des
vaiffeaux qui forment les V des branchies,
13 6. Sa Forme. Elle varie confidérablement
fuivant les efpèces.
Dans le Poulpe, chacun des coeurs latéraux eft
plus ou moins arrondi, pyriforme, élargi vers
l’entrée de la veine, rétréci à la fortie de l’artère.
Le coeur du milieu offre la figure d’un croiflant,
dont la convexité regarde le fond de la bourfe. $
Dans le Calmar, celui-ci eft femi-lunaire longitudinalement.
11 l’eft tranfverfalement, au contraire , dans le
Poulpe, comme nous venons de le voir.
Dans la Seiche, enfin, parmi les Céphalopodes,
il eft trilobé en feuilles de trèfle.
Chez le Tritonia FLcmbergii, de l'ordre des Gaftéropodes,
il eft irrégulièrement & obtufément
triangulaire.
Dans la Scyllée, il eft alongé fuivant Taxe
général du corps.
Il en eft de même dans la Phyllidie.
Celui des Téthys eft ovale, ainfi que celui des
Aplyfies, & des Limaces.
Celui du Pleurobranche eft dirigé de droite à
gauche.
Celui du Colimaçon eft tranfverfal, l’oreillette
à droite & la pointe à gauche.
Celui des Haliotides repréfente un cylindre
charnu que traverfe le reîtum.
Dans l’Ofcabrion, c'eft un ellipfoïde allongé.
Dans le Salpa criftata, il eft minée & fufiforme.
Celui du Salpa Tilefii nous .offre la même
conformation.
Dans les Afcidies, en général, il eft oblong &
aminci aux deux bouts.
Les coeurs de la Lingule font très-comprimés &
femi-elliptiques.
Dans les Anodontes, les Vénus, les Maîtres ,
les Cardiums, les Myes, les Solens, les Pho-
lades, il eft ovale & plus large en arrière.
Dans l'Huître, il eft épais & dirigé dii dos
aux branchies.
141. Ses Cavités en général. Elles font conf-
tamment moins nombreufes chez les Mollufques
que dans les animaux vertébrés.
Les Céphalopodes feuls offrent un ventricule
pulmonaire.
Les Gaftéropodes, les Acéphales, & tous les
autres n’ontqu'un ventricule aortique uniquerhenr.
Les Oreillettes manquent dans les Céphalopodes.
Les Gaftéropodes ne pofiedent qu’une de ces
cavités.
Les Acéphales ont deux oreillettes, une de
chaque côté, o u , du moins, une oreillette bilobée,
quoiqu'un! que.
Il en eft des Ptéropodes comme des Gaftéropodes
fous le point de vue qui nous occupe.
242. U Oreillette droite, fa Forme, fa Pojition.
Cette oreillette manque dans les Mollufques.
Dans les Gaftéropodes , les veines - caves, en
arrivant à l’organe refpiratoire, fe changeant fubitement
en artères pulmonaires, fans aucun intermédiaire,
à peu près comme la veine-porte abdominale,
dans l'Homme, fe transforme en veine-
porte hépatique.
Il en eft à peu près de même dans les Ptéropodes.
Chez les Céphalopodes, elles fe rendent darïs
les coeurs latéraux.
247. La Valvule d’Eufiacki. Rien ne la repré-
fente ici.
(1^ Opufc. I I I , tav. 22.
(2) Bulletin des Sciences.'
248. Le Trou ovale & fa Valvule. On conçoit
fans peine que ces parties'ne doivent exifter dans
aucun Mollufque.