
Celui des Scalaires & des Paludineseft fitué au
côté externe de la bafe renflée du tentacule.
Celui des Nérites , des Natices, des Néritines
eft tantôt feflîle, tantôt pédonculé.
C ’eft à la bafe de la bifurcation externe des
tentacules que fe trouve fitué celui des Janthines.
Dans les Lymnëes & les Auricules, il eft feflile
& au côté interne de l'origine des tentacules ;
tandis que dans les Limaces & les Colimaçons,
il eft porté à l’extrémité d’un long pédoncule
entièrement rétraélile à l’intérieur.
Le plus habituellement, dans les Patelles, il
occupe le côté externe delà racine des tentacules.
La même difpofition exiftedans les Cabochons,
les Fifiurelles , les Emarginules, les Hipponices ,
les Crépidules.
Dans l’Haliotide, l’oeil eft comme implanté à
1 extrémité d’un pédoncule allez long & tétraèdre.
786. Les Sourcils & les Paupières en général.
Aucun Mollufque n'a les yeux protégés par des
Iburcils'.
Les Poulpes, les Seiches, les Calmars, & généralement
routes les efpèces dont les yeux font
feffiles, font en outre privés de paupières. Ici la
peau couvre l’oeil comme dans les Serpens & les
Anguilles.
Dans les Seiches même, elle s’amincit à peine
& ne fe décolore, pour devenir tranfparente,
qu au niveau de la pupille. Là, le bord poftërieur
. inférieur fe glilfe fous le bord oppofé, s’ amincit
8c fe réfléchit en une valvule demfcircu-
laire, qui forme un rideau pellucide au-devant dé
1 oeil, & qui femble remplacer la conjonctive,
laquelle tapifife la face antérieure du cryflallin.
Cette peau eft, du refte, âpre, fèche, réfiftante,
& reçoit des mufcles dans fon épaifleur.
Dans les Colimaçons, les Limaces, & autres
Mollufques à yeux pédoncules, l’oeil eft protégé
par un appareil plus compliqué que celui des
paupières des animaux vertébrés , & qui paroît,
jufqu’à un certain point, les remplacer. Nous en
parlerons ci-après (1).
7 788 & 789» Les Mufcles des Paupières. Dans
le Poulpe, outre la couche des mufcles extérieurs
quîembrafte immédiatement l’ouverture circulaire
de l’oeil, il fe glifle, dans l’épaifleur des prétendues
paupières, une turvique manifeftement charnue
& propre à les ouvrir (2).
Elle vient du contour de l ’orbite.
790. Leurs Cartilages. Ils n’exiftent point.
791. Leurs Ligamens. Dans le Poulpe, ils feinte
n t avoir leur analogue dans une membrane
. («) r rye% p«; 8®5.
(a) Guvie« , Mémoire fur le Poulpe, pi. I II, fig, q , a.
PI. l£ ,■ fig. 5 , a a.
celluleufe, qui, des bords de l’orbite, vient s’épanouir
dans les paupières.
Us manquent dans les autres Mollufques, excepté
les Seiches & les Calmars.
792. Les Cils. Aucun Mollufque n’en préfeme.
797. Les Follicules de Meïbom. Us manquent
également.
798. La Conjonctive. Comme nous le favofts
déjà, la conjonCtive, dans le Poulpe & les autres
grands Céphalopodes, n’eft que la continuation
des tégumens communs. Après avoir recouvert la
fclérotique jufqifau bord dé la pupille, car ici la
cornée tranfparente n’exifte point, elle fe réfléchit
fous elle > la double jufqu’à la bafe des
procès-ciliaires , revient fur ceux-ci & pafle fur
le cryflallin, à la face antérieure duquel elle
adhère fortement, & qui fe trouve ainfi immédiatement
au-deflous de la peau.
Dans les autres Mollufques, la conjonCtive, ou
n’a point d’exiftence fpéciale , ou n’a point été
. reconnue.
■ 799* La Caroncule lacrymale Ci la Membrane
nyftitante. Ces parties de l’appareil de la vifion
manquent dans les Mollufques.
800. La Glande lacrymale Ci fes Conduits. L’ap-
. parejl fécréreur des larmes paroît ne point exifter
dans la plupart des Mollufques.
Chez Je Poulpe feulement, on obferve, dans
une poche tranfparente, ficuée derrière le globe
de l’oeil & renfermant, entr’autres chofes, le
ganglion optique, un corps d’apparence adénoïde,
delà couleur & de la confiftànce de la laitance
des poiffons, irrégulièrement lobulé, d’un volume
conlïdérabfe & entourant le ganglion de toutes
parts. Mais cette production, qu’on a voulu
prendre pour la glande lacrymale , manque de
conduits excréteurs, & femble n’avoir d’autre
ufage que celui de foutenir le globe de l’oeil &
de l’empêcher de comprimer le ganglion fitué
derrière lui.
Soi. Le Larmier. Rien de femblable n’exifte
dans les Mollufques.
802. Les Points & les Conduits lacrymaux. ïta
manquent dans tous les Mollufques. Un feul
animai de cette clafte, le Calmar, offre un pertiiis
qui, de l’extérieur des tégumens, va communiquer
dans la cavité de l'orbite, & qu’avec un
,peu de bonne volonté on pourrôit regarder
comme un point lacrymal, mais évidemment à
tort.
803 & 804. Le Sac lacrymal Ci le Conduit nafal.
Us manquent aufll à plus forte rai fon.
j 80y. Les Mufcles de C (EU. Dans la Seiche , il«
jfont fort petits & au nombre de deux feulement,,
un
un fupérieur & un antérieur, la tête étant fuppofée
en haut.
Au bord exrerne de chacun des mufcles qui font
rentrer le Colimaçon dans fa coquille, s’attache
un mufcle particulier de l’un des yeux. C e mufcle
s’introduit dans l’intérieur de ce tentacule tendu >
lifte, luifant, tubuleux & charnu, que l’on défi
gne vulgairement fous le nom de corne, & va fe
fixer à fon extrémité, en forte que , lorfqu’il fe
contracte, fi furtout le grand mufcle du corps agit
fimultanément, il tire cette extrémité du tentacule
en dedans, & peut même la faire rentrer en
entier dans la tête, en le retournant absolument
comme un bas.
Des fibres mufculeufes, annulairement dif-
pofées , entourent toute la longueur de cette
prétendue corne , 8c , la déroulant par leur contraction
fucceflive, ramènent l ’oeil au-dehors.
Dans la Limace, les mufcles rétraCteurs de
l’oeil s’attachent fimplement à la mafle charnue du
pied, comme ceux des tentacules inférieurs, qui
ne portent point d’yeux, mais qui font mis en
mouvement par le même mécanifme, fort bien
décrit par Swammerdam (1).
813. Le Globe de C (EU; fa Forme. Dans la plupart
des Mollufques, il n’eft que rudimentaire &
paroît trop petit pour être difféqué d’une manière
fiuCtueufe.
Nous allons le décrire cependant, tel qu’il
fe préfente dans les Poulpes, les Calmars, les
Seiches & quelques Gaftéropodes.
En raifon de i’exiftence de la grande poche
membraneufe qui renferme le ganglion ophthal-
mique & fes annexes, le globe de l’oeil dans fe
Poulpe eft confidérablement rétréci & ne remplit
guère qu’un tiers de l’orbite. 11 eft d’ailleurs un
peu déprimé par en haut & aplati en avant.
Dans fes autres Mollufques , il eft d’une peti-
teffe proportionnelle extrême, & fouvent même
rudimentaire. Aufli fa ftruCture eft-elle fort peu
^connue. 11 faut en excepter fes Porcelaines, qui ont
l’oeil grand & bien conformé, 8c qui, félon Adan-
fon, favent fort bien s’en fervir.
814. La Cornée tranfparente. Elfe manque dans
les Céphalopodes.
On n’a reconnu véritablement jufqu’ici fon
exiftence que dans fes Limaces & fes Limaçons.
Elfe y eft fort mince & parfaitement tranûucide.
g 81 y. La Sclérotique. Dans 1e Poulpe, elle a une
couleur argentée, une confiftànce prefque carti-
lagineufe. Elle eft criblée en arrière d’une multitude
de porofités pour fe pafiage des filets nerveux
émanés du ganglion ophthalmique > en avant
(1) Collettion académique , partie étrangère, tome V,
pag. 59 & fuivantes»
Syft. Anat. Tome IP*.
‘du cryftallin, elle circonfcrit une ouverture circu"
laire qui repréfente la pupille & qui n’a aucun
rapport avec une cornée tranfparente.
La même difpofition fe rencontre dans fes
Sèiches & les Calmars.
Elfe eft d’un blanc opaque dans fes grandes
efpèces de Gaftéropodes teftacés.
Dans les Colimaçons, elfe eft molle & très-
mince.
816, 817 & 818 La Chorioide, fon Enduit, le
Tapis.Dzns le Poulpe, la chorioïdeeft d’un brun-
| violet très-foncé , peu confiftante , pulpeufe ,
comme diflBuente, & femble plutôt une couche
de pigmentum qu’une véritable membrane.
Elfe eft noire dans la Volute d’Ethiopie, félon
M. de Blainville.
Elfe eft de la même teinte dans fes Colimaçons.
819. Le Ligament ciliaire. Il n’ eft point encore
reconnu dans les Mollufques.
820. Les Procès-ciliaires. Us font très-diftintts
dans fes Céphalopodes , où ils forment une large
zone , dans laquelle 1e cryftallin eft véritablement
enchâflé., par 1e moyen d’un fillon circulaire profond
qui le partage en deux hémifphères inégaux.
L’adhérence de l’un à l’autre eft, du refte, fi
forte qu’on ne peut la détruire fans déchirure.
Le corps ciliaire n’eft point formé, chez ces
animaux, comme dans l’homme & la plupart des
vertébrés, par une couronne de petits replis membraneux
faiilans ; il eft conftitué par une membrane
continue dont les deux faces font marquées d’un
cercle compofé d’une quantité innombrable de
ftries rayonnantes très-fines , dont chacune offre
un petit canal terminal qui va s’ouvrir dans un
conduit circulaire allez large & en quelque forte
analogue à ce qu’on appelle, dans l’Homme , le
canal godronné de Petit.
On n’a point encore aperçu les procès-ciliaires
dans fes autres Mollufques.
821. U Iris. Cette membrane manque dans fes
animaux dont nous nous occupons en ce moment.
Swammerdam eft 1e feul qui dife l’avoir vue dans
l’oeil du Colimaçon.
822. La Pupille. En tant que percée dans J’iris,
la pupille manque. L’ ouverture de la fclérotique,
qu’on pourroit lui comparer dans fes Poulpes &
dans fes grands Gaftéropodes, ne peut, en aucun
cas, offrir de mobilité, & n’eft fufceptible ni de
dilatation ni de reflerrement.
Swammerdam affiire avoir obfervé une véritable
pupille dans le Colimaçon.
813. Le Nerf optique dans V (EU. Auflitôt après
avoir traverfé la fclérotique, fes nombreux filets
optiques, chez fes Poulpes'& fes Seiches* fe
réunifient & fe fondent les uns dans les-autres
pour former la rétine.
Y y