
Ils font alors compofés de myriades de grains
blancs.
L’ organe femelle des Néréides, des Serpules,
des Aphrodites n’eft point connu.
Chez ces dernières, les oeufs font petits & répandus
dans tous les intervalles des vifcères.
Il en eft de même dans l’Arénicole des pêcheurs.
Il feroit possible que les ovaires du Lombric
fuffent trois paires de véficules blanches fituées
en arrière des corpufcules jaunâtres , dont nous
avons parlé au fujet des tefiicules. Wiliis a vu ces
véficules quelquefois remplies par des oeufs, mais
M. Cuvier a trouvé fur cet animal de véritables
ovaires entéroïdes , au nombre de trois ou quatre
paires, & renflés par les oeufs de manière à être
moniliformes.
Pans les Sangfues , l’appareil femelle de la génération
fe compofe de plufieurs parties. Les plus
profondément fituées font deux ovaires, à peu
près globuleux , dont chacun fournit un très-court
oviduête , qui, réuni à fon congénère, forme un
canal unique , dirigé d’avant en arrière, & allant,
en fe recourbant, fe terminer à l’extrémité d’une
maffe ovoïde & Taillante, fous la forme d’un mamelon
, dans une poche à parois muqueufes &
contraâiles. Le col de celle-ci fe prolonge juf-
qu’à l’orifice extérieur.
Dans la-Planaire-trémellaire, l’appareil féminin,
placé en arrière du mafculin, ne confifte qu’eri
une véficule pyriforme, dans laquelle viennent
déboucher deux ovidu&es latéraux , allez diftindts
au voifinage de l’ orifice extérieur, mais recon-
noiffables feulement, dans le refte de leur étendue,
par la préfence de petits oeufs ovoïdes , libres,
mobiles , difpofés en férié. Dans tout le refte du
corps , on trouve des ovules arrondis, fort nombreux
& logés entre les branches de l’arbre gaf-
trique, mais on ne voit point par quelle voie ils
doivent parvenir aux ovidudtes.
Cet appareil s’ouvre au-dehors par un orifice
fpécial. ^
Dans les autres Planaires il n’ y a qu’une feu’e
ouverture & une feule poche génitales.
L’ovidudte de la Planaire ladtée s’ouvre dans
la partie pottérieure de la gaine du pénis. Ses racines
font répandues fur les ramifications gaftri-
ques, & fe réunifient en deux troncs tranfver-
faux, qui fe confondent enfin en un canal étroit
marchant diredlement en arrière.
1187. Les Parties génitales externes en général.
Elles confiftent tout au plus en un pore ou fente
que nous avons déjà fait connoître.
1191. Les Grandes Livres. Elles manquent, de
même que :
119c. Le Clitoris;
1101. 'Lxs Petites Livres ;
1202. L'Uiiihre ;
1213. Le Vagin ;
1222. L’ Utérus , 8c :
1240. Les Trompes.
S e c t i o n q u a t r i è m e .
12Ç3. La Copulation & fis Particularités. On
ne fait pas encore comment elle s’opère dans les
Sangfues , car ces animaux refufent conftamment
de s’accoupler dans les bocaux où on les garde.
M. de Blainville feul, jufqu’à préfent, a eu l ’heti-
reufe occafion d’en diflequer un individu qui avoit
été furpris durant l’accompliflement de cet adte ,
mais il ne nous tranfmet à cet égard que peu de
détails , que peu de renfeignemens précis. Il dit
feulement que pour s’accoupler, les Sangfues fe
mettent ventre à ventre & tête à queue , & qu’il
y a intromiflion réciproque de l’organe excitateur
mâle.
M. Dugès nous en apprend davantage fur le
compte des Planaires. Au mois de juillet 1828,
cet obfervateur habile trouva un jour accouplées »
& dans une immobilité parfaite, deux Planaires
brunes, de même taille, de même forme, de
même couleur, prifes dans le même rüifleau,
& qu’il confervoit dans un verre rempli d’eau
pure. Placées contre les parois du vafe, oppo-
fées par leurs extrémités poftérieures & tenant
appliquées, l’une contre l’autre, leurs queues,
relevées à angles droit, elles adhéroient principalement
par leurs pores génitaux mis prefque
immédiatement en contadh On pouvoit voir feulement
pafler, de l’un à l’autre, un tube blanc.
LJne légère fecouffe , imprimée âu verre, engagea
les individus à fe féparer, & l’ un d’eux laifia
échapper de fon pore génital, un long filament
muqueux, probablement fpermatique.
C ’eft pendant les nuits douces & pluvieufes de
la fin de l’hiver, & furtout du printemps, que
les Lombrics terreftres s’accouplent, à la fur-
face du fol, & le corps à moitié hors de terre.
C’eft à l ’aide de quelques anneaux ferrés, plus
colorés & protubérans, formant une ceinture
nommée bât ou clitellum par les entomozoolo-
gilles, que chacun des individus, difpofés en fens
contraire, eft alors fixé contre l’autre, avec une
telle force d’adhérence, qu’il fe laiffe écrafer
plutôt que de permettre qu’on l’en fépare. Cette
adhérence cependant n’elt point aflez grande pour
qu’à l’approche de quelque danger , ces animaux
ne puiflènt auflitôt s’enfoncer dans leur trou.
1254 & 125L La Geftation & la Parturition.
Selon Wiliis, Linnæus, M. Léon Dufour & le
plus grand nombre des zoologiftes, les Lombrics ,
a une époque encore inconnue du temps qui fuit
leur accouplement, dépofent leurs oeufs dans la
terre, & font, par conféquent, ovipares. Cependant
feu de Montègre & M. Cuvier (0 difent
que les oeufs de ces animaux defcendus entre
l’inteftin & l’enveloppe extérieure jufqu’autour
du redtum, éclofent en ce lieu, en forte que les
petits fortent vivans par l’anus. Il ne m’a pas
encore été poflible de vérifier à laquelle il faut
s’en rapporter de ces deux afiertions contradictoires
, car l’habitation fouterraine des Lombrics
les fouftrait d’une manière prefque fûre aux regards
du curieux au moment de la parturition.
Ii ne feroit même pas trop abfurde de penfer
qu’un jour ces deux opinions fe trouveront conciliées,
& qu’on reconnoîtra que les petits Lombrics
, fortis de l’oeuf dans le corps de leur mère,
font auflitôt par celle-cLcachés au fein d’uftjüflu
membraneux & folide, qui prend l ’appapuce
d’un oeuf ou d’un cocon.
Les phénomènes de la parturition ont été
obfervés avec foin chez la Planaire brune par
M. Dugès. Ici la fortie des oeufs eft accompagnée
d’un véritable travail, & exige une forte dilatation
du pore génital, duquel s’échappe d’abord
une mucofité vfqueufe qui s’attache aux corps
fubmergés par un épatement d’une demi-ligne de
diamètre, que l’animal tiraille & alonge en un
fil d’abord blanchâtre, enfuite brun, roide,
corné, tenant à l’oeuf par fon extrémité interne,
& le supportant comme un pédoncule quand,
après plufieurs heures d’efforts, celui-ci a été arraché
de l’oviduéte.
On ignore combien il s’écoule de temps entre
l ’accouplement & l’époque où j ’.organe femelle
de la Sangfue fe débacralfe du pro.duit de hr génération.
Au refte à cette .époque, les Sangfues médicinales
dépofent une maffe ovoï ie , en forme de
cocon de vers à foie, compofée ,d’une matière gela
tineufe, formant capfule à l’extérieur , es: contenant
dans fon intérieur un nombre plus ou moins
confie érable d’oeufs, -d’où doivent naître les
jeunes individus (2).
Ce cocon eft placé dans une cavité conique
creufée dans la terie des rives de la mare qu’ elles
habitent.
Le cocon de la Sangfue bioculée eft attaché
aux feuilles des plantes aquatiques., ou à quelque
autre corps immerge.
S e c t i o n .c i n q u i è m e .
1256, 1257. Les (Safs L? les Foetus^ leur Nombre,
leur Volume , leurs Enveloppes. Nous avons déjà
( 1 ) Le Règne animal. i re. édition , tom. I I , pag. 5î 8.
"(%) D ’uue introdu&ion allez récente dans le domaine de
la fcieucc , ce "fait palfe pour-être connu depuis long- temps
des payl'ans bretons.
vu que le mode de reproduction dans^les An-
neüdes eft très-peu connu, & nous ignorons
encore,pour beaucoup d’efpèces de cette claffe,
s’il y a ponte d’oeufs ou enfantement de petits
vivans, fi on doit les regarder comme ovipares ,
ovovipares ou vivipares Ce n’eft guère en effet
que chez les Sangfues, les Lombrics & les Planaires
, qu’on a pu obferver les phénomènes de la
ponte, & fuivre le développement des oeufs. On
ne fait rien , ou que fort peu de chofe , fur la génération
des Aphrodites, des Néréides, des Eu-
nices, des Amphinomes, des Amphitrites, des
Arénicoles, des Serpules & de beaucoup d’autres
encore. Toujours le nombre de leurs petits eft
immenfe ; mais font-ils dépoiés a l’.etat d oeuf
ou à celui d’animal vivant ? Sont ils abandonnés
dans des localités fpéciales? C’ eft ce que l’on
ignore à peu près entièrement encore.
La Planaire brune ne prend qu’un oeuf à la fois
& avec peine , comme nous l’avons déjà dit,
mais elle en pond un tous les jours que la température
eft douce, pourvu qu’elle ait une nourriture
abondante.
Cet oeuf eft arrondi, volumineux, blanc dans
l’ oviduéte , mais il rougit même avant de fortir,
& brunit jufqu’au noir quelque temps après fon
iffiie.
Nous avons déjà dit par quel mécanifme il fe
trouvoit fupporté par un fil, ce qui lui donne
quelque reffembiance avec l’oeuf de l’Hémérobe
parmi les infedtes névroptères.
Il renferme de cinq à neuf germes fous une
même enveloppe cornée , & fans aucunes cloifons
ou membranes intermediaires.
Les oeufs de la Planaire tréméllaire, très-pe-
tiis & libres, font facilement mis au jour.
Ceux de la Planaire ladtée font ovales & »fiez
gros.
Ils ne renferment qu’ un feul foetus chacun.
D’après des obfervations faites en 1817, 1-818
& 1827 par M. Léon Dufour, aux environs de
Saint-Sever, département des Landes, U demeure
démontré que les Lombrics terreftres dépofent
dans la terre, au milieu del’argiîe & de la marne,
à cinq ou fix pieds de profondeur, des^efpèces
de cocons , longs de fept à huit lignes, ép^is ,de
.trois à quatre, ellipioïd - sou conico- cylindriques,
avec .un bout plus gros ;que l’autre, toujours
ifolés., .formés .d’un tjffu cornéo-membraneux,
ferré , éla.'ique , pergamentaeé , parfaitement
glabre , hffe, tranflucide., d’un rqux-jaunâtre. Au
centre de leur gros bout f on aperçoit un petit
crochet , fixé à un dilque membraneux d’une
ligpe au.plu.s de diamètre , & qui ne femble forme
que pard’agglomérat'on de quelques faifeeaux de
fibrës agglutinées. L’ autre éxtremité fe prolonge
„en .un Jiiarnent fibreux., courbé fur lui-même &
terminé par un pinceau de filets détachas.
L’intérieur ne renier «ne qu’une ^ulpe homo-.
B b b b a