
cher des animaux vertébrés des claffes fupérieures
mieux que ne font celles des hémifphères cotre f-
pondans des chondroptérygiens. Ils font réunis
en arrière par une petite lame de matière grife i
ils ont une figure ovoïde & leur greffe extrémité
eft tournée en arrière. Entr’eux & les lobes optiques,
on trouve, comme dans 1*Aiguillât & la
Raie ronce, deux tubercules , fur le plateau
defquels eft placé la glande pinéale ou le conarium.
Celle-ci, fuperpofée aux petits renflemens des
couches optiques, leur adhère par deux petits
pédoncules, l’un droit & l’autre gauche> comme
dans les Oifeaux & les Mammifères.
Les nerfs olfadtifs ne font que la continuation
des noeuds placés en avant des hémifphères.
Chez les Poiffons offeux, on peut en fuivre l'implantation
jufqu’aux pédoncules du cerveau. Chez
la Baudroie, leurs racines font la continuation
d’un cordon pyramidal qui fe dégage des lobes
optiques & le divife en deux branches dont
l’externe fe porte dans la profondeur du lobe
cérébral, tandis que l’interne va fe rendre dans la
chambre olfadtive. Chez la Morue, il en eft à peu
près de même de l’origine de ces nerfs, qui, dans
la Tanche, font unis par une commiflure tranf-
verfale avant leur fortie des hémifphères cérébraux.
y6o. La Dure-mère en général. I/encéphale
des animaux que nous étudions & chez lefquels
les lobes optiques font l’élément dominateur,
tandis que les hémifphères femblent prefque atrophiés
, eft, comme celui des autres vertébrés,
recouvert de méninges, mais avec une difpofition
particulière. La dure-mère , pat exemple, eft
conftamment adhérente à la paroi antérieure des
os du crâne & eft féparée de la pulpe cérébrale
par une humeur muqueufe ou huileufe, plus ou
moins confiftante & renfermée dans la cavité de
l’arachnoïde.
y 6 r. Ses Replis. On n’obferve dans les Poiffons
aucun des replis que la dure-mère préfente chez
les Mammifères & les Oifeaux, mais l’humeur
graffe, dont nous venons de parler, & qui, dans
la Carpe & le Saumon, reffemble à une écume,
eft fufpendue dans une cellulofité lâche.
y66. La Pie-mère. La pie-mère forme chez les
Poiffons des cordons analogues aux plexus choroïdes
des Oifeaux, mais ces corps adhèrent aux
parois des ventricules & ne flottent pas dans
l’intérieur de leur cavité.
S ection s e conde.
601. Le Cervelet en général. (Voye^ ci-deffus
n°. jjé .)
Section t r oi s i ème .
611. La Moelle alongée. (Voye\ ci-deffus
n“.
S e c t ion quat r ième.
61 ƒ. La Moelle épinière en général. En généra?,
la moelle épinière des Poiffons occupe toute
la longueur au canal vertébral & celui-ci s’étend
d’un bout du rachis à l’ autre. Le calibre de ce
cordon médullaire, que parcourt un fînus profond
le long de fa face^ dorfale & dont la face abdominale
préfente un fimple fil’.on très-fuperficiel,
diminue d’une manière marquée au-delà de la
nageoire anale & près de la caudale, fi ce n’eft
pourtant chez la Baudroie, où, comme l’a conf-
taté Arfaki, dans faDiffertation de Pifcium Cerebro
& Medullâ fpinali, imprimée in-40. à Halle, en
181$, où le rétréciffement a lieu au-delà de la
troifième vertèbre & où l’organe a même totalement
difparu avant la huitième, en forte que, de
cette vertèbre à la fin du canal vertébral que l’on
trouve vers la trente-deuxième , il n’exifte plus
qu’un faifceau de filets nerveux, enveloppés par
des méninges, accolés à l’aide d’un tiffu filamenteux
très-fin & divifé en deux grands faifceaux
compofés chacun de foixante-quatre filets, re-
préfentant les deux racines de trente-deux nerfs.
Dans les Tétraodons & les Orthagorifques, la
moelle femble manquer entièrement & fe terminer
au pourtour du quatrième ventricule, à une
demi-ligne en arrière duquel on voit les deux
cordons latéraux de cet organe finir en un petit
cylindre à extrémité arrondie, autour duquel fe
preffent les filets d’ origine des nerfs, filets d’une
ténuité prefque capillaire.
Il eft affez remarquable de voir la Baudroie
& l’Orthagorifque, pourvus d’une forte maffe
de mufdes parmi les Poiffons, préfenter feulement
un rudiment de moelle épinière.
Dans les Lamproies, celle-ci eft dans toute fa
longueur d’une teinte d’opale & offre l’apparence
d’une gelée homogène & demi-tranfparente,
formant un ruban horizontalement aplati *& à
bords liffes & arrondis, fans filions latéraux ou
médian, fans rainures, fans canal central, fans
aucune démarcation de fubftances hétérogènes.
Dans tous les Poiffons, à l’exception néanmoins
des Raies, des Torpilles, des Paftenagues, des
Myüobates, & autres genres voifins , le calibre
de la moelle eft régulièrement le même fur les
cinq fixièmes antérieurs de fa longueur} il ne
devient conique que dans le dernier fixième vers
la queue.
Le lieu de l’implantation des nageoires peéfo-
rales & des catopes, ne change rien à ce calibre,
qui n’offre aucune trace de renflement dans le
point d’origine des nerfs qui vont fe diftribuer à
ces efpèces d’ailes. L’Exocet volant lui-même,
dont les nageoires pe&orales font fi développées,
peut être cité ici en preuve.
S ect i on cinqu ième .
62.7. Les Vaijfeaux du Cerveau en général, & les
Sinus de la Dure-mère en particulier. Dans les Poiffons
en général, & fpécialement dans les Chondroptérygiens
, les artères de l’encéphale proviennent
de deux troncs récurrens de la première
paire des veines branchiales, qui remontent en
devant vers le crâne, le percent en deffoiis vers
l’articulation céphalo-rachidienne, parviennent
dans fa cavité, fe partagent chacun en trois rameaux.
L’un de ceux-ci defcend dans le canal
vertébral, pour s’unir à fon correfpondant & à
un petit rameau moyen, ce qui donne naiflance à
une groffe artère qui longe la moelle épinière en
deffous, & qui femble analogue à l’artère fpiriaie
de l’Homme. Beaucoup de*ramufcules s’en détachent
pour accompagner les nerfs dans leur |
trajet. Le fécond rameau de cette artère verté-
braleHe porte obliquement en avant au-deffous
de la moelle, & rencontre là le tronc moyen &
le rameau correfpondant de l’autre côté. Son
troifième rameau, enfin, ou le plus antérieur,
parvenu à l’origine de la moelle, émet deux ramufcules
qui fe rendent à un anneau vafculaire
produit par le vaiffe^u moyen qui paffe au travers,
de manière à former une efpèce de <i>
accompagné de deux moitiés de cercle accolées
en fens oppofé o$c. Le rameau, dit M. Cuvier,
auquel nous empruntons la plupart de ces détails,
continue encore de fe porter en avant à la hauteur
des nerfs de la huitième paire, & là il s’en
détache de nouveau deux troncs qui, venant à fe
rejoindre, font le commencement du vaiffeau
moyen qui repréfente l’artère fpinale. Continuant
de le porter en avant, le rameau antérieur fournit
beaucoup de petites artérioles au cerveau, paffe
fous l’origine du nerf trijumeau-, arrive fous le
tubercule olfaétif, s’y épanouit en patte d’oie, &
l’environne de toutes parts.
Les vaiffeaux veineux de l’encéphale des Poiffons
ne font pas moins nombreux, & rampent
dans la graille dont eft enveloppé le cerveau. Ils
ont été peu étudiés encore.
S ection s i xième.
641. Les Nerfs en général. On doit fe rappeler
que les Poiffons cartilagineux diffèrent des Poiffons
offeux, comme il a été dit plus haut, fous le
rapport de la compofition de l’encéphale ; chez
quelques-uns d’entr’eux, on peut cependant fuivre
Tinfertion du nerfolfaétif jufque fur le pédoncule
cérébral, & c’ eft ce qui arrive, dit le doéteur
Serres, dans l’Efturgeon & la Lamproie en particulier,
tandis que chez les Plagioftomes, on
n’aperçoit ies racines de ce nerf qu’à la fuperficie
feulement de l’hémifphère.
Nous favohs déjà que l’èncéphale des Poiffons
eft remarquable encore par l’origine des nerfs
optiques, pour lefquels il exifte un lobe particulier.
Ces nerfs ont un volume confidérable &
paroiffent fortir des pédoncules cérébraux auxquels
ils adhèrent beaucoup, quoiqu’en réalité on
puiffe, avec du foin, les ifoler & les fuivre jufque
dans les lobes optiques, dansl’épaiffeur des tubercules
quadrijumeaux dont ils font la continuation.
Ils reçoivent quelques filets blanchâtres d’un
corps particulier fitué à la bafe de l’encéphale, &
femblent compofés de quatre couches fuperpo-
fées, une blanche extérieure , une grife , une
blanche encore & une grife intérieure, couleurs
qui peuvent être regardées comme la continuation
de celles qui forment les parois des lobes optiques.
LaTrig’e, la Morue, le Merlan, la Raie bouclée,
la Rouffette offrent cette difpofition au premier
coup d’oeil.
Quelquefois, l’origine des nerfs optiques, la
feule partie de leur hiftoire que nous ayons à
traiter en ce moment, eft fi rapprochée de celle
des nerfs olfaélifs , qu’elle paroît confondue
avec elle, & que plufieurs obfervateurs ont cru
que les uns & les autres prenoient naiffànce dans
i le même tubercule. C’eft une çirconftance que
Pallas a notée en faifant l’anatomie du Cycloptère
glutinèux, & qui fe remarque aufli chez le Lump
& l’Eglefin.
Après leur fortie des lobes optiques, les nerfs
du même nom s’entre-croifent, en forte que celui
de droite paffe à gauche & réciproquement, &
cela fans qu’on puiffe dire qu’ils fe confondent. Il
eft certains Gades où cette difpofition n’eft pourtant
pas vifible, & elle eft peu diftin&e dans les
Chondroptérygiens, comme ^ les Raies & les
Chiens de mer, chez lefqueh il faut diffécjuer les
nerfs pour apercevoir les fiifceaux croifés. Il en
eft de même dans la Baudroie, la Tanche, la
Morue & laTrigle. Dans les Murènes, les Carpes>
les Congres, les Tanches, les Barbeaux, les Soles,
les Plies, les Turbots , le croifément fe fait fans
mélange de la matière des nerfs. Chez le Merlan ,
il n’y a même que fimple fuperpofition du nerf
droit fur le gauche, de même que dans l’An-
guiile de nos rivières & le Brochet.
Les nerfs de la quatrième paire font inférés
ch ez les Plagioftomes, entre les lobes optiques &
le cervelet, & leurs filets d’infertion font prefque
contigus fur la ligne médiane. 11 en eft à peu près
de même dans la plupart des autres Poiffons.
Les nerfs trijumeaux ou de la cinquième paire
ont leur origine fi rapprochée de celle des nerfs
acouftiques, furtout chez les Poiffons offeux, ôc
fpécialement dans le Brochet, qu’ils femblent ne
former avec eux qu’une feule & même paire.
Chez quelques cartilagineux & chez la Morue
pourtant cette origine eft ifolée , & dans la Raie
bouclée elle eft aufli diftintte que dans aucun