
nager à lafurface des ondes, portent fur le dos
une forte de voile des plus étendues, & à l’aide
de l iqueHé-ils prennent le vent pour fe diriger &
s’aider dan$ leur courfe.
D'autres, Se les Exocets du tropique, les
Daâyloptères, certaines Trigles, font dans ce
cas, ont des nageoires pedtorales tellement développées
qu'en s'élançant au deffus de .l'eau ils
femblent voler quelques inflans dans l'air.
llenefl auflî qui, au lieu de nageoires peélorales,
montrent des fortes de bras, foutenus par des os
analogues au cubitus à l'humérus, Se terminés
par des rayons daâyloïdes. Plufîeurs Baudroies,
Chironeéles Se Maithëes font ainlï conformées.
Nous avons déjà indiqué une partie de cés fpéé
cialités.
Ceux qui ont une tête volumineufe ont, pour
mieux fupporter le poids de cette partie, les ca-
topes implantés tout près de la gorge. Les Uranof-
copes, les Morues, les Vives, les Cailionymes,
les Chabots, les Trigles peuvent être cités ici en
exemples d'une difpofition dont le contraire eft
préfenté parles Poiflons à petite tête, qui, comme
les Carpes, lesTanches , les Muges, les Harengs,
les Saumons, les Truites, les Corégones, les
Silures,-ont ces nageoires attachées fous l'abdomen.
Communément encore, ces organes
n'exiftent point chez les Poiflons anguilliformes,
qui, à lamanièredes Murènes, dés Gymnonotës,
des Trichiures, des Donzelles, des Fierasfers,
des Ammodytes, femblent plutôt ramper dans la
fange qu’ exécuter de légères & brillantes évolutions
au fein d'une eau limpide.
Nous ferions forcés d'entrer dans une foule de
détails furaboiidans & dont nous avons déjà eu
plus d’une fois occalion de nous occuper en
divers endroits de'ce volume, fi nous voulions
fpécifier les divers caraétères, les différences
infinies des nageoires des Poiflons. dans chaque
dalle, chaque ordre, chaque famille, chaqu '
cette continuelle mobilité paroifle exiger un
emploi confidérable de.forces 8c un développement
notable d’efforts, & entraîner à fa fuite une
fatigue marquée. La forme de leur corps; la
denfité partout égale, du liquide au fein duquel ils
font p lo n g e s ,q u i ne leur oppofe. jamais une
très-forte réfiflance , favorifent tellement l'aétion
de leurs muicles qu'on a vu des Requins fuivre
Jufqu'en Amérique un vaifleau forti de nos
porcs , faifant , en fe jouant chaque jour autour
de lui, cent circuits qui augmentaient la longueur
de la route, 8c fouvent, à la fin d.e la courfe,
le, devançant avec, la . rapidité de la flèche
lancée.par l'archer le plus vigoureux. Le vol de 1 Aigle , fi impétueux, fi rapide, fi foutenu, ne
faurptr être comparé à l'agile natation du Thon, de
la Dorade , du.Saumon furtout, qui peutparcourir
quatre-vingt-fix mille quatre cents pieds par heure
8C Vingt-quatre pieds par fécondé, ce qui lui
peimettroit de faire en quelques femaines le tour
du monde entier.
Malgré dés moyens d'agir fi bien, combinés,
ÿ s Poiflons femblent être en proie à une forte de
de fomnolence habituelle tanc.qufoleabeCbin de
manger, celui non moins impérieux de-la.reprod uc-
tioni&la crainte des ennemis ne les excitent pas au
mouvement. C eft en etudiant leur organifation
fous le rapport'de la fenfibilité que nous pourrons
apprécier la caufe d’un état de to’rpetir qui ne les
laiffe jouir que des facultés de l'égoéifme , celles qui
font iltiêlement néceflaires à la confervation de
de l'individu & à la propagation d e l’efpèce.
L Irritabilité é? Jes Phénomènes. Tout le
réunit dans les Poiflons, comme chez les Rèp-
tiles ( i) ,. pmir faire admettre une grande force
d irritabilité. Tout mufcle, dans leur économie ,
eft encore irritable, quoique féparé du corps 8c
long-temps après même que la vie eft éteinte'.
---------, ------ J SUlllllK. , VlldljUG Leur coeur,J -L arraché du v■ en--t--r--e3, rp "a‘rlpïtè'encore
genre 8c même chaque efpèce, relativement à la Pendant planeurs heures. Des Lamproies coupées
figure , à la poîition , à l'étendue, à la direction,
par tronçons, donnent encore pendant quelque
à la ftruêture, au nombre de ces. organes; ca r ,
temps des lignes de vie, èe tous les jours, dans
outre les nageoires peélorales, qui tiennent lieu
nos cuifines, nous observons la même choie fur
des membres thoraciques, outre, les catopes, qui
les Anguilles. Les organes des: Poiflons, plus
remplacent les pieds, outre les nageoires qui gar-
in.lépeiidans les uns des autres que ceux des animaux
niflènt le plus ordinairement l’extrémité de la
à fang chaud , moins intimement liés avec
queue, les environsde l’anus & le haut du dos, nous
des centres communs, & rapprochés ainfide ceux
avons en encore à décrire des nageoires faujfes,
des végétaux, peuvent être profondément altérés,
comme dans les Scombres & beaucoup d'autrès
gravement blefles, 8c même complètement
genres delà famille desAtraélofomes; des nageoires détruits fans que la mort s'enfuive immédiate^
adipeufes ou fans rayons, comme dans les Saumons, I 'T’erlt ou t^ceffairement. C ’eft ainfi que plufîeurs
Jes Truites, les Piabuques, les Eperlans, les . , rs Partîe? peuvent être reproduites lorL
Corégones; des nageoires réunies en difque, nu elle« t ^, . '-
comme dans Cycloptéres, les Cyclogaftres, lés
l.épadogafteres, les Liparis, les Gobies, les
Gobioides, &c.
Ait relie, la faculté de fe mouvoir avec une
inconcevable rapidité & uneperfévérance extraordinaire
(bilingue les Poiflons , fans pourtant que
qu'elles ont été emportées. Les expériences de
Brouffonnet, par exemple, ont démontré que,
dans quelque fens qu'on coupe une nageoire, les
membranes fe réunifient facilement 8c les rayons
(0 V ‘J ‘ \vi A f fa i, pag. ■ jS J, cç volante.
offeux fe renouvellent 8c reparoiffent ce qu'ils
étoient, pour peu que l'inflrument vulnérant ait
relpeélé quelquespetites portions de leur bafe.
F O N C T IO N S E C O N D E .
Circulation,
227. La Circulation en général, La totalité du
fang des Poiffons eft chaffée par le coeur dans lés
vaiffeaux des branchies; alors c’eft du fang noir,
du fang veineux; mais lorfqu’il a été mis en conta'ét
avec l’eau, il devient rouge , artériel; il pafte
dans d’autres vai(féaux qui fe réunifient fucceffi-
vèment en troncs plus volumineux, lefquels fe
rendent dans une groffe artère. Celle-ci eft placée
fous l’échine ; elle fait l’office du coeur gauche,
fans cependant avoir de ventricule à fa .bafe, de
forte que les Poiffons ont une circulation fimple,
dans laquelle le coeur n’eft chargé que.de pouffer
le fang noir dans le fyftème des organes de la
refpiration.
En conféquence, le coeur, chez eux, n’a qu’un
feul ventricule, une feule oreillette & une feule
artère*
En conféquence aufii, & furtout en raifon du
mode de refpiration de ces animaux , leur fang eft
froid.
S e c t io n première.
2lS , 229, 230. Le V éric arde en général. Il
forme dans les Poiffons, un fac très-mince &
tranfparent, &qui femble même manquer parfois,,
en raifon de fon adhérence aux parois de la cavité
qui lpge le- coeur.
231. Sa Sérofité. Elle exifte, mais n’offre rien
de particulier.
234. Le Coeur en général. Il n’éft, comme nous
l’avons déjà dit, çompofé que d'un ventricule 8c
d’une oreillette > il n’eft qu'un véritable coeur pulmonaire.
Sa figure varie beaucoup fuivant les efpèces.
Sa ftru&ure, au contraire, toujours fort fimple,
préfente affez d’uniformité.
Son volume relatif eft peu confidérable.
23 y. Sa Situation. Il eft placé conftamment au
voifinage de l’extrémité antérieure du corps,
entre la face abdominale de celui-ci & l’oe'.ophage,
'& dans une; cavité particulière que lailfent entre
elles , en arrière , les.deux fentes branchia es.
236. Sa Forme, Elle eft très-irrégulière & fort
vurîable.
Le plus .communément cependant, ce. vifcère
eft court, ramafle fur lui-même., & fe rapproche
plus ou moins de la figure d’un fphéroïde.
Parfois cependant, il eft cylindrique:( 0 , o u ,
comme dans la Carpe (2) , demi-circulaire 8c
aplati,ou, comme dans le Thon (3), tétraédrique.
241. Ses Cavités en général. Nous avons déjà dit
qu’ elles n’étoient qu’au nombre de deux; une
oreilletté & un ventricule.
Ces deux cavités correfpondent évidemment
à céllês qui font pratiquées dans la moitié droite
du coeur des Mammifères.
242. C Oreillette en général ,fa Forme, fa Situation.
Le fait de l’exiftence d’une feule oreillette
au coeur.chez les Poiffons eft connu depuis longtemps
déjà (4) &,a été vérifié fur le Saumon (y),
la Mtiftèlè (é)V la Brême (7), la Lamproie (8),
l’Efturgeon (9), le Chien de mer (10), le Requin
( i i ) , l’Efpadon ( 12), le Poiffon luné ( r3), la
Baudroie (14), la Torpille (15), le Brochet, l’Anguille,
le Grondin, la Carpe, le Cabliau (16), &c.
La capacité de Boreillette excède ordinairement
celle du ventricule.
Sa fituation varie beaucoup.
Elle recouvre le ventricule & le déborde même
fur les côtés & en avant dans la Rouffette,
l’Emiffole , la Raie , la Morue, le Merlan, le
Colin, la Mourine, mais fa pofîtion la plus généra
le pourtant eft en avant de lui.
244, 24y, 246. Sa Structure , fes Faifceaws
charnus. Les parois de cette cavité font généralement
minces & peu mufculeufes. .
On y obferve cependant des colonnes charnues,
qui forment des cavités ovales contenues les
1 (i) Guaulh. Gharleton, Onomafiicon, &c. , pag. 76.
( 2 ) P. A Rtedi, Philofophia ichthyoLogica; Grypefwald.,
178(9 , in-8°., pa;g. 46.. . 3) Gooam , l. c. , pag. 90.
- (4j Rondelet , L c., hi b. I I I , c. 14. M. A cred.
S e v er 1 k o , Antïperipath. five adverfus Ariftoteliços de Refpi?
ratione Pificium Diatribe, Amftcl. , 1666-, io-fol. ,. pag. io5.
— Duveitnet, Hift. de L’Académie royale des fciences,de
Paris, année 1699, pâg. 3oo. — P. Art edi , übi fiuprà. —
A lb. von Haller , Elem. phyfiol. , com. I, pag.'Sot).
(5) L e eu wenhoeck. , Philof. Tranfait. , 3.19*—r
L ad rent Roberg . ( præfide ) , Dijfert. medic, phyf. de
Pificibus, refp. J. Job. Gering, Upfaliæ, 1 7 2 7 , in-4°. —
Godan , /. <r. pag. 90.
(6) L. Kober g , ubi modo. ■ î 0(.8)) ICd Oe mLU Ni hS i,f iL.,. cp.ag. 777. — Power , Obfi 32.
((19)0 ) GCronow, Mujoeum ichçhyol., I I , pag. 44- ollins, L. c. Mémoires.pour fervir à L‘Hifi. nat.
des animaux.
(11 ) Collins , c ., tom. LXXI.
(12) Bartholin , Cent. I l , Hifi. 16. —- J ean-Jü.les
W albadm , Anatomia JCiphix, à la luite de fon édition de
la Philofophie ichtkyolûgique d’Artédi.
(13) J an as P lan eus , Comment. Acad. Bonon. , tom. II,
part. ÎÎS fag.’ 3o 1.
(14) G. Ciiarleton, ubi fiuprà.
(15) Lorenzim 1 L. c.
(16) J ’ai ^iflôquc avec foin ces cinq derniers poilfons &
beaucoup d’autres.