
II en eft à peu près de même dans le Turbo
pic a» ■
Dans le grand Buccin , l’oefophage fuit l*axe de
la trompe j par.ronféquent, lorfque celle-ci eft
dans une grande extenfion, il eft à peu près droit ;
quand ellefe retire en arrière, il eft plié en deux;
une portion refte dans la trompe, & l’autre , qui
fe fléchit fous e lle , retourne en avant vers la
tête , où elle fe trouve embraffèe par le collier
cérébral ; puis , fe repliant une fécondé fo is , il
va en arrière & derrière le coeur déboucher dans
l’eftomac, après s’être toutefois dilaté en un petit
jabot latéral.
Dans l'Haliotide , ce conduit eft petit & va
aboutir dans un premier eftomac glanduleux, où
plufieurs canaux hépatiques viennent verfer leur
bile. W • •" T
Dans ce Mollufque & dans la Patelle , il eft ,
près de la bouche, dilaté' en une forte de
pharynx, muni de trois replis faillans & finement
plifîes en travers.
Chez la Patelle , après s’être rétréci & porté
en arrière, il fe dilate, fur le coté droit , en une
efpèce de poche qui occupe trànfverfalement le
derrière de l’abdomen.
L’oefophage de l’Ofcabrion eft remarquable par
fa brièveté. «
Celui des Acéphales eft dans le même cas.
Celui des Afcidies, court aufli, eft piifle longitudinalement.
Dans la Lingule, il n’eft nullement diftinét du
refte du canal digeftif.
Dans les Balanes & les Apatifes, fa brièveté eft
grande,
S e c t i o n s i x i è m e .
996. VEftomac en général, fa Situation. Ce vif-
cère , fouvent fimple & aflez peu diftinét chez les
Mollufques, eft fréquemment aufli, dans ces animaux
, partagé en plufieurs poches ou loges, à
parois de confiftance ou de nature diverfes.
Dans les Céphalopodes, il occupe le fond du
fac ou de l’abdomen , derrière l’efpèce de diaphragme
dont nous avons parlé.
Celui du Clio borealis occupe la partie pofté^
rieure de la mafle vifcérale.
Celui du Colimaçon & de la Limace eft renfermé
dans la féconde cavité fplanchnique du
corps avec les autres organes de la digeftion , le
fyftème nerveux & l’appareil de la génération.
997 & 998. Sa Forme , fa Grandeur , le Nombre
de fes Cavités. Dans le Poulpe, on trouve deux
eftomacs : un géfier & une pochecoecale en fpirale.'
Le géfier eft placé immédiatement après le diaphragme
j ovale, épais , renforcé dans fon milieu
d’une couche mufculaire, il eft aufli robufte &
folide que dans aucune efpèce d’oifeau.
L’ intérieur en eft profondément fillonné & revêtu
, comme dans les oifeaux encore, d’une
membrane cartilagineufe facile à détacher.
11 eft d’ailleurs contenu dans une poche particulière
du péritoine , au fond de laquelle il reçoit
quelques rameaux de l’aorte.
Le fécond eftomac, celui qui eft en fpirale, eft
également, à gauche & un peu au-defîbus du précédent,
logé dans’ une cavité fpéciale du péritoine.
Il décrit un tour & demi de fpirale.
Son intérieur eft garni d’une lame faillante aufli
en fpirale, comme celle de l’inteftin des Raies &
des Squales, mais à tours beaucoup plus nombreux.
C ’eft dans cette columelle que rampent les
canaux hépatiques, pour s’ouvrir vers la pointe
du vifcère, en forte que c’eft en en parcourant
les replis multipliés que la pâte alimentaire' fe
mêle à la bile & éprouve , l’a&ion de cette humeur
digeftive.
Le géfier de la Seiche eft plus petit, plus mince
que,celui du Poulpe.
Son eftomac fpiral eft plus court.
Dans le Calmar fagitté, ce dernier eftomac eft
ramafle en une double & courte fpirale. '
Dans le Calmar commun , il forme un long fac
à parois minces , qui defcend jufque dans le fond
de l’abdomen , & où l’on ne voit de veftiges de
courbure & de filions tranfverfes que vers fon
origine.
Le géfier eft femblable à celui de la Seiche.
Sa membrane interne eft cornée.
L’Hyâle n’a qu’un feul eftomac : c’eft un géfier
à parois mufculeufes, épais , & de la forme d’un
cylindre court.
Sa face interne offre un aflez grand nombre de
rides.
L’eftomac du Pneumoderme eft fimple , très-
vafte & comme plongé dans le parenchyme du
foie ? qui communique avec fa cavité par des
myriades de pertuis, ouverts chacun au fond d’un
enfoncement cupulaire des parois du vifcère.
Celui du Tritonia eft fimple & membraneux
comme l’oefophage lui-même, qu’il ne furpafle pas
de beaucoup en calibre. En partie caché fous &
dans le fo ie, il eft placé à gauche 6c en arrière
du corps de ranimai.
L’eftomac des Doris , fimple , membraneux &
t mince, ne'reflemble en rien à un géfier.
La Scyllée a un géfier cylindrique, court, à
parois charnues, & préfente intérieurement un
i appareil de feétion & de maftication des alimens,
fur lequel nous reviendrons bientôt.
Dans les Théthys, l’eftomac eft fimple, &
charnu à la manière d’un géfier, revêtu en dedans
d’une couche peu adhérence d’un tifiii fibro-
cattilagineux.
Dans la Phyllidie, il eft étroit, & fes patois,
quoique mufculeufes, font minces.
Dans
Dans le Pleurobranche , il eft quadruple, fi \
l’on compte la dilatation de l’oefophage, qui conf- 1
drue le jabot, pour un premier eftomac.
A la fuite de ce jabot, vient d’abord, en effet,
un eftomac véritable, étroit, à parois mufculeufes
& peu épaifles, & garni en dedans d’un
fillon qui va d’une de fes ouvertures à l’autre.
A celui-ci en Succède un autre, dont les parois
font membraneufes & qui eft , intérieurement,
garni de lames faillantes comme le feuillet des
Ruminans.
On trouve enfuite un dernier eftomac dont les
parois font minces & fimples.
Les Alcyons & les petits Lithophytes , qui
font la nourriture habituelle de ce Mollufque , fe
changent dans le géfier en un chyme blanchâtre ,
qui fe moule, en paflantau travers des feuillets de
1 eftomac fuivant, en longs cordons de même couleur,
& conîerve cette forme jufque dans le dernier
eftomac.
L’eftomac de l’Aplyfie eft formé de deux
poches ou cavités diftinétes, fans y comprendre
le jabot, qui eft ici grand & vafte.
La première eft un géfier cylindrique, court, à
parois mufculairestrès-robuftes, quoique minces.
Une armure extraordinaire , & que nous examinerons
bientôt, fe fait remarquer à fa face interne.
La fécondé poche, membraneufe & aufli large
que le jabot, offre une armure comme le géfier,
mais autrement difpofée.
Elle eft munie , aux environs du pylore, de
deux petites crêtes membraneufes , faillantes en
dedans, entre lefquelles on remarque les orifices
du cæcum & des canaux hépatiques.
Toutes les efpèces d’Acérés à coquille ont un
géfier mufculeux armé de trois pièces offeufes.
Ce géfier eft fort volumineux dans le Bulla
lignaria.
Il eft armé de chaque côté d’une grande plaque
pierreufe , convexe à fa face interne, concave
à l’externe, ovale ou de la figure d’un triangle à
angles droits.
Une première membrane enveloppe ces deux
«, pièces.
Un mufcle épais, à fibres tranfverfales, les unit
l’une à l’autre , & renferme, dans fa partie fupé-
rieure , une troifième pièce folide , dont la figure
eft oblongue & irrégulière &-qui eft comprimée.
Dans le Bulla aperta , ces plaques offeufes font
plus petites.
Deux de celles-ci ont la figure d’un triangle
ifocèle à angles obtus.
L’autre eft rhomboïdale.
Le géfier du Bulla ampulla a une plus grande
reflemblance avec celui d’un oifeau que celui des
autres efpèces du même genre.
Syft. Anat. Tome IV.
Les pièces offeufes en font d’un noir fonce *
irrégulièrement ovales, pointues aux deux bouts >
& portent trois facettes fur leur face interne.
Dans le Bulla kydatis, le géfier eft plus petit
que dans les trois autres & repréfente un cylindre
moins long que large & renflé par fes deux bafes.
Les trois pièces offeufes dont il eft armé font
noires , fort petites , triangulaires, & ont deux
de leurs côtés en courbe convexe.
Leur face interne eft marquée de quelques
filions tranfverfes.
Dans le Bulla carnofa, l ’eftomac eft arrondi,
membraneux, aflez dilaté.
Dans les Limaces & les Colimaçons, fimple &
membraneux, il eft , à fon origine, peu diftinct
de l’oefophage.
Chez les derniers, il fe rend affez directement
dans le commencement de la partie du corps qui
eft toujours renfermée dans la coquille, & en y
entrant il éprouve un petit étranglement qui lui
donne l’apparence d’un eftomac double.
Chez la Limace § il fe contourne d’abord un
peu fur la droite, puis obliquement en arrière &
vers la gauche, pour revenir enfin à droite fe terminer
au dernier quart de la longueur du corps.
Dans les deux genres , ce vifcère eft toujours
alongé, large & prefque cylindrique > il fe termine
en un cul-de-fac arrondi, au côté duquel eft
ouvert le pylore.
Dans l’Onchidie, on trouve trois eftomacs.
Le premier eft un géfier analogue à celui des
oifeaux & armé de deux mufcles très-épais.
Le fécond eft membraneux, infundibuliforme ,
profondément cannelé.
Le troifième , membraneux aufli, eft cylindrique
& court.
Dans les Lymnées, l’eftomac eft placé derrière
la grande cavité pulmonaire & fur le côté convexe
ou gauche, très-près du coeur.
G’eft un véritable géfier analogue à celui des
Oifeaux, plutôt qu’à celui du Muge, auquel il a
été comparé par Lifter (1).
On peut, dit M. Cuvier, s’en faire une idée
jufte, en fe repréfentant deux renflemens membraneux
, l’un du côté du cardia , l'autre du côté
du pylore , & une portion intermédiaire reflerrée
entre deux gros mufcles , qui, de chaque côté,
fe joignent l’un à l’autre par un tendon mince.
Après le renflement pylorique, on voit en dedans
du vifcère deux arêtes faillantes qui conduisent
dans le duodénum.
Il en eft de même dans le Planorbe corné.
La Janthine a deux eftomacs membraneux.
Leur intérieur eft ridé en long.
(1) Exercitatio anatomie a altéra de Buccinis fluviatilibus
& mariais , L o n d in i , 16 9 5 , in-8®.
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