
931. Le Thymus. Il eft dans le même cas.
9^2. Le Médiaftin pojtéricur. Il n’ exifte point
non plus dans les Poiffons.
931 î 936, 937 & 938. Le Diaphragme. Rien
ne paroît le repréfenter.
940 8c 941. Phénomènes de la Refpiration , fes
Mufcles. Dans le plus grand nombre des Poiffons,
les branchies font défendues à l'extérieur par
une forte de couvercle mobile , offeux ou cartilagineux
, qui permet à Peau de palier librement
ou la retient fuivant les circonftances 3 qui eft
articulé en arrière à l’arcade palatine, 8c qu’on
appelle opercule. Cette opercule joue un grand
rôle dans l’aCte de la refpiration. Il devient né-
ceffaire d’en parler ici avec quelques détails &
d’indiquer les nombreufes variétés quelle préfente.
Tous les Poiflons Trématopnés, c’eft-à-dire
ceux des familles des Cycloftomes 8c des Pla-
gioftomes , comme les Lamproies, les Ammo-
c jetés, les Eptatrèmes , les Myxines, les Raies,
les Squatines, les Torpilles , les Céphaloptères,
les Mvliobates, les Rhinobates , les Emifloles,
les Carcharias, les Grifets, les Rouflettes, les
Pèlerins, les Ceftracions, les Aiguillats, & c .,
manquent d’opercules branchiales. 11 en eft de même de ceux de l’ordre des Chif-
mopnés, tels que les Baudroies, les Lophies,
les Baliftes, les Alutères, les Triacanthes, les
Chimères, les Callorhinques.
Les Ophidthes doivent être rangés fous ce rapport
dans la même catégorie.
C ’ eft ainfi que les Murénophis, les Gymnomu-
rènes, les Murénoblennes, les Ünibranchaper-
njres, les Sphagebranches , font dépourvus de
cette forte d’organes.
Quelquefois l’opercule efi fi petite, qu’on a pu
croire qu’elle manquoit, quoiqu’elle exiftât réellement.
C ’eft le cas des Mormyres, que plufieurs na-
turaliftes d’un grand mérite ont regardés comme
privés de cet organe.
Le plus communément, chacune des opercules
eft compofée de quatre pièces, que M.Cuvier
(1) nomme :
1°. Opercule;
2°. Inter-opercule ;
3°. Sub-opercule j
40. Préopercule.
C ’eft la réunion de ces quatre pièces que M. de
Blainville (2), en procédant directement & par
voie d’exclufion , en jugeant d’après l’analogie &
les ufages, croit pouvoir regarder comme repré-
(1) Annales du Mufceum d‘hifi. nat. , tome XIX.
(2) Bulletin de la Société philomat. de Paris , année 1817,
page 104.
fentant la moitié poftérieure de la mâchoire- inférieure
du fous*type des animaux ovipares.
D’un autre côte, M. Geoffroy Saint-Hilaire ne
doute nullement (1) que Yopercule ne correfponde
à Y étrier de l’oreille de l ’Homme 8c des Mammifères
j que Y inter-opercule ne repréfente leur marteau
; que le fub-opercule ne foit tout à la fois
Y enclume 8c Yojfelet lenticulaire dès animaux vertébrés
fupérieurs.
Enfin, il articule comme un fait pofitif que Je
préopercule n’eft autrei chofe que le Tympanal ou
Cadre du Tympan, ce que fes connexions avec
la caille, le temporal, le jugai 8c la mâchoire
inférieure femblenr lui démontrer d’une manière
irrécufable (2).
En un mot, 8c fon opinion paroît partagée
par plufieurs favans diftingués de l’Allemagne Sc
de la Grande-Bretagne, 8c par le plus grand
nombre des jeunes anatomiftes de nos écoles, il
compare directement l'opercule des poiffons aux quatre
ojfelets du tympan che-ç l'homme (3), dont le marteau
eft repréfenté par l’inter-opercule, rejeté
de côté, logé fous le tympanal ou préopercule,
porteur en arrière d’une facette qui gagne la
chaîne des trois autres pièces du couvercle oper-
culaire, & s’ articulant par diarthrofe avec la portion
coudée de l’os qui occupe le milieu de
cette chaîne, & qui forme la première partie du
fub-opercule ou ojfelet lenticulaire.
La fécondé partie de ce fub-opercule, placée
au côté inférieur du couvercle dont elle fait partie,
eft grêle, petite, alongée , furtout dans le
Brochet (Efox lucius ). C ’eft elle que M. Geoffroy
Saint-Hilaire confidère comme l’analogue de Y enclume
(4 ) .
Enfin, la pièce principale de l’appareil, Y opercule
proprement dite , eft Yétrier, fuivant,la même
manière de voir. Elle fe trouve en effet compofée
par la réunion de trois bâtons offeux af-
femblés en un triangle, dont le milieu eft ’rempli
par une expanfion offeufe extrêmement mince, 8c
elle ne manque pas plus à fes connexions avec la
première pièce du fub opercule , que l’étrier ne
manque 'aux fiennes à l’égard de l’offelet lenticulaire
chez les mammifères.
Quoi qu’il en foit, cette -pièce principale,
cette opercule véritable eft articulée, vers fon
angle fupérieur & antérieur, par une cavité glé-
noidale , fur une tête que lui préfente le bord
fupérieur 8c poftérieur de l’os carré , 8c à laquelle
des mufcles particuliers font exécuter des mouve- 1 2 3 4
(1) Philofophie anatomique, page 37.
(2) Nous ferons obfervër ici que ce que M. Geoffroy
nomme temporal eft ce qui eft appelé caijje par M. Cuvier 8c
par la plupart des anatomiftes
(3) L . c . , pag. 39. | |
(4) Ibidem, page 41.
mens de bafcule, qui écartent ou rapprochent
du crâne fon bord libre.
Les Poiffons poffèdent des mufcles propres à
rapprocher ou à écarter les branchies les unes
des autres, à fermer ou à ouvrir chacun des arcs
offeux ou cartilagineux qui les foutiennent.
Parmi ces mufcles, on en diftingue quatre
paires, remarquables par leur gracilité , qui s’attachent,
en arrière, à l’apophyfe fupérieure de
chaque arc, fe rapprochent 8c fe dirigent en
avant & en haut, pour fe fixer à la bafe du
crâne, à peu près au même endroit, vis-à-vis
du premier arc de chaque côté.
Lorfque les apophyfes des deux derniers arcs
font rapprochées de manière à n’en faire qu’une,
comme dans la Truite, on ne compte que trois
paires de ces mufcles.
. Ce font des abducteurs des branchies, qu’ils
écartent les unes des autres, en les tirant en
dehors 8c en avant.
Ils fervent aufli à fufpendre ces organes 8c à
les appliquer au crâne.
Ils manquent dans les Raies, les Myliobates,
lés Torpilles, les Aiguillats, les Emifloles, les
Requins, les Grifets, les Céphaloptères, 8c, généralement
, dans tous les Chondroptérygiens à
branchies fixes.
Quatre paires encore d’autres mufcles , logés
en partie dans le canal creufé le long de la
partie inférieure de chaque arc, & qui (e portent
de là fur les os intermédiaires correfpondans,
aident les précédens à ouvrir encore les arcs
dont ils, tirent en bas la portion inférieure.
Une paire de petits mufcles, qui s’attachent
à la portion inférieure des os en ceinture, par
un ventre charnu, fe fixe, d’autre part, par un
tendon grêle, au dernier os intermédiaire, au-
devant de l’extrémité inférieure des os pharyngiens.
Ces derniers mufcles on t, pour analogues,
dans les Raies, deux mufcles très-forts , fixés en
arrière par deux tendons épais, au grand cartilage
tranfverfe , & fe portant obliquement, en
avant 8c en dedans, fous le cartilage moyen des
branchies auquel ils fe terminent.
En tirant ce cartilage en arrière & en bas, iis
doivenr ouvrir à la fois tous les arcs des branchies
qui s’y réunifient de chaque côté.
Les Raies poffèdent encore, & d’une manière
qui leur eft propre, d’autres mufcles qui pro-
duifent le même effet, & que l’on trouve entre
la férié antérieure des lames des branchies &
les rayons cartilagineux qui les foutiennent. Les
fibres qui les compofent femblent partir de
chaque côté du rayon moyen, en fe dirigeant
vers les autres, mais particulièrement vers leur
extrémité.
Leur action doit donc t’endre à rapprocher
celle-ci de ce rayon, & , par conféquent, à écarter
les deux bouts de l’arc 8c à l'ouvrir.
Elle eft, d’ailleurs , bornée par plufieurs liga-
mens, qui vont, de la bafe du rayon le plus voi-
fin des extrémités de l’arc, vers l’extrémité du
rayon fuivant. ,
Un autre mufcle , que poffèdent feuls les poiffons
plagioftomes, c’eft-à-dire les Raies, les
Squatines, les Torpilles, les Myliobates, 8:c. ,
8c qui eft court, épais, cylindrique, fitué en
travers dans l’angle 8c dans deux foffettes fpé-
ciales que forment les deux pièces de 1 arc , fert
à fermer celui-ci.
Dans la plupart des Poiffons offeux , un mufcle
plus ou moins fort s'élève le long du bord poftérieur
du dernier arc, de la pièce inférieure à la
fupérieure, après être né de l’extrémité fupe-
rieure de l’os pharyngien, qu’il foulève.
Son office eft de fermer le .dernier arc & , par
fuite, les trois autres.
Des mufcles adducteurs rapprochent les arcs les
uns des autres. #
On en compte deux dans la Truite ( i) j ils s attachent
d’un côté aux apophyfes fupérieures des
deux derniers arcs 8c fe réunifient à un tendon
•commun, fixé aux extrémités fupérieures des
deux premiers..
Dans le Congre (2), on trouve d’abord un
petit mufcle qui part de l’extrémité fupérieure
du premier arc , 8c va à celle du deuxième j puis
deux autres mufcles, l’un placé entre le premier
8c le deuxième arc, l’ autre entre le deuxième 8c
le troifième. Us vont obliquement de dedans en
dehors 8c d’avant en arrière, d’une portion fupé- ‘
rieure de ces arcs à l'autre.
Dans les Plagioftomes, en général, ou dans
les genres Raie 8c Squale de la plupart des
ichthyologiftes , toutes les branchies font rapprochées
à la fois par un mufcle très-fort 3c qui
paroît les envelopper, de manière à ce que leur
bord buccal foit feul libre. Les fibres de ce
mufcle, toutes parallèles, font dirigées obliquement
d’avant en arrière, font coupées par cinq
interférions tendineufes, 8c font écartées w
long de la ligne qui répond aux ouvertures branchiales.
En fe contractant, ce mufcle rétrécit confidé-
rablement les cavités des branchies 8c en fait
jaillir l’eau avec une certaine force.
Dans Y Ortkagorifcus mola ou Poiffon-Iune, les
branchies font enveloppées par un fac charnu,
compofé de deux mufcles aiftinCts, dont l’un
répond au côté externe 8c l’autre au côté interne.
Ces mufcles, propres aux branchies 8c qui les
meuvent immédiatement, ne font point les feuls
qui agiffent d’une manière évidente fur les organes
de la refpiration chez les Poiffons.
(1) O b v ie r , Leçons citées , totrr. IV , pag. 38r.
(2) Idem, ibidem , page 382.
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