
Yix&iAes plates bandes de la quatrième classe sont
ton res nues, et simplement sablées; telles sont
celles des parterres d’orangers. On les pratique
aussi le long des murs et des palissades de
jardins.
La proportion ordinaire des plate s-bandes est
de quatre pieds de large pour les petites, et de
cinq ou six pour les grandes. Celles-ci sont toujours
tenues bombées ou en dos-d’âne.
PLATEE, s. f . , se dit d’un massif de maçonnerie
qu’on établit dans toute l ’étendue des
fondemens d’une maison quelconque. Lorsque ce
massif est arrasé de niveau , à une hauteur con-
vénable, on trace sur sa surface les différentes
parties de l’édifîce qu’il s’agit d’élever.
PLATE-FORME, s. f. Ce mot, dans les ouvrages
de la nature, comme dans ceux de l’art,
signifie tout terrain élevé, offrant une superficie
plane et unie.
Ainsi, on dit qu’une montagne se termine par
une plate-forme; qu’une maison, une terrasse ,
occupent une plate-forme; qu’un édifice est
couronné par une plateforme., d’où l’on a une
belle vue.
Dans ¥ architecture, on donne le nom de plateforme
à la couverture d’une maison, d’un édifice,
qui n’ont point de comblé, et qui ont pour couverture
une terrasse, soit voûtée, soit pavée en
dalles de pierres, soit formée de-ciment, soit revêtue
en plomb. Voyez T e r r a s s e .
Dans le Levant, tous les édifices sont surmontés
de plates formes. Toutes les maisons de la ville
de Naples ont de semblables couvertures, formant
, au haut des maisons , une terrasse avec un
petit mur d’appui sur la rue.
Le bâtiment de l’Observatoire, à Paris , se termine
par une très-grande plateforme, destinée à
porter les instrumens astronomiques, et à faire
des observations dans le ciel. Voyez Observatoire.
P l a t e -e o r m e , danslVzrf de la charpente , se dit
de pièces de bois plates , assemblées par des entretoisés,
en sorte qu’elles forment deux cours,
ou deux rangs, dont celui dé devant reçoit, dans
des pans entaillés par un embrèvement , les chevrons
d’un mur, et qui portent sur l’épaisseur des
murs. Quand ces platesformes sont étroites,
comme pour de foibles murs, on les nomme
sablières.
P l a t e s - f o r m e s . ( Terme d? architecture hydraulique.')
On les appelle plates formes de fondation.
C’est un assemblage de pièces de bois plates, arrêtées
avec dés chevilles de fer sur un pilotage ,
pour asseoir dessus la maçonnerie, ou bien en
pièces de bois posées sur des racineaux , dans le
fond d’ un réservoir, pour y élever un mur de
douve.
Voici comme on construit une plateforme sur
pilotage :
On enfonce , 1e pins qu’il est possible , des pieux
de bon bois de chêne rond , ou d’aulne , ou
d’orme; on remplit fout le vide avec des charbons;
par-dessus les pierres, on place , d’espace
en espace , des poutres de huit à neuf pouces, que
l’on cloue sur la tête des pieux coupés d’égale
hauteur. On attache, ensuite sur ces poutres de
grosses planches de cinq pouces d’épaisseur, et
l’on a une espèce de plancher, qui est ce qu’on
appelle la plateforme.
PLATINE, s. f. C’ést uue petite plaque de fer
sur laquelle est attaché un verrou ou une targette.
On appelle platine à panaches celle qui est chantournée
eu manière de feuillages , et platine' ciselée
, celle qui est amboutie ou relevée de ci-
selures.
Platine de loquet. Sorte de plaque de fer
plate et déliée., qu’on attache à la porte , au-dessus
de la seiTure. On l ’appelle aussi entrée.
PLATRAS, s. m. pl. Morceaux de jilâtre qu’on
tire des démolitions , et dont les plus gros servent
pour faire les hauts des murs de pignon, les panneaux
des-pans de bois et cloisons, les jambages
de cheminée, etc.
PLATRE, s. m. Pierre qu’on' tire des entrailles
de la terre , qu’on fait cuire dans un four, à ftu
égal et modéré, qu’on réduit ensuite en'poudre,
et q u i, étant gâché avec de l ’eau, sert de liaison
aux ouvrages de maçonnerie.
On distingue plusieurs sortes- de plâtres : celui
qu’on trouve aux environs de Paris , en forme de
; pierre , et celui qui se trouve sous la forme de
| feuilles de talc , que les Anciens -appel oient gyp-
\ sum, et qu’on appelle encore de même1» On s’en
sert pour les ouvrages plus précieux , et pour
faire ce qu’on nomme du stuc.
Le plâtre peut être considéré comme une espèce
de chaux , mais il n’a besoin d’aucun antre
mélange que celui de l’eau , pour former un
corps solide, d’une dureté moyenne. 1 ar celte
seule raison , il seroit préférable au mortier, s'il
pouvoit résister plus long-temps aux intèmpéries
de l’air et à l ’humidité. Malgré cet inconvénient ,
le plâtre est une matière fort commode pour la
construction des maisons ordinaires , surtout à
Paris, où il est de bonne qualité, et lorsqu’il est
employé convenablement. Comme celle matière
s’attache également aux pierres et aux bois, on
s’en sert avec avantage pour la construction des
murs, des voûtes, et pour les enduits, he plâtre
résiste encore à l’action du feu dans les âli'es et
les cheminées. Ses emplois sont très-nombreux.
On e s recouvre les cloisons de tout genre, les
pans de bois , lès planchers, etc. ; en sorte que
depuis le rez-de-chaussée jusqu’au toit, une maison
peut être toute revêtue en plâtre , et paroître
non-seulement d’une seule matière, mais, on
peut le dire , d’une seule pièce.
Il y a une différence essentielle à connoîtré
entre le plâtre et le mortier , c’est que le plâtre
gâché augmente de volume en faisant corps , au ,
fieu que le mortier diminue, surtout lorsqu’il n’a
pas été massivé. C’est pourquoi il y a des précautions
à prendre lorqu’on se sert du plâtre
pour certains ouvrages, tels que les voûtes, les
cheminées qq’on adosse aux murs isolés , les plafonds
et autres objets.
Les Anciens firent peu d’usage du plâtre dans
leurs constructions; il paroît qu’ils ue s’en sont
servis que pour les enduits intérieurs , encore ne
l’einployoienl-ils pas pur. Vitruve en blâme l’u- 1
sage , parce que le plâtre faisant corps plus
promptement que le mortier avec lequel on le
mêle, l’enduit est sujet à gercer. Peut-être, là où
ilétoit abondant, l’employoient-ils, comme nous,
dans là construction des maisons ordinaires.
Comme cette matière dure peu, en comparaison
du mortier, il peut se faire que ses enduiLs soient
détruits depuis long-temps.
Le meilleur procédé pour cuire la pierre à plâtre,
consiste à lui communiquer d’abord une chaleur
modérée, pour dessécher l’humidité qu’elle
contient. On augmente ensuite graduellement le
feu, pour lui donner le degré de cuisson convenable,
ce qui exige environ vingt-quatre heures.
Lorsque \e plâtre n’est pas assez cuit, il est aride
et ne forme pas un corps assez solide. Lorsqu’il a
été trop cuit, il perd, quand an le gâche, ce que
les maçons appellent amour, c’est-à-dire , qu’il
n’est pas assez gras. Si le plâtre est cuit à propos
, l’ouvrier sent,, en le maniant, qu’il a de la
douceur sous les doigts,, et.qu’il s’y attache. C’est
à cette propriété qu’il distingue la bonne qualité
du plâtre.
Aussitôt qu’il est c u it , il doit être réduit eu
poudre, ce qu’on fa it, soit en le battant, soit en
I écrasant avec des meules ou des cylindres de '
pierre. Pour peu qu’il soit exposé à l ’a ir , il perd
de sa qualité.. Le soleil, en l ’échaulfaut, le fait
lermçnter,, 1’h.umidité diminue sa force, et l’air
emporte la plus grande partie de ses sels. C’est ce
qui lui lait perdre sou onctuosité, et la faculté de
durcir promptement, comme dé former un corps
solide.. Dans cet état, le plâtre ne s’unit que foi-
bletnent aux matières qu’il doit lie r , et l’on
voit bientôt gercer les enduits auxquels il a été
employé. r
| Lorsqu’on ne peut pas employer le plâtre aussitôt
qu’il est cuit ou battu,, ce qui arrive dans les
pays où il. est ra re , et où l’on est obligé de le tirer
de loin, il faut le faire venir en pierre avant qu’ il
cuit i ou b ien il faut le renfermer dans des<J
tonneaux, et le placer dans des endroits, où il soit
également à l’abri et de l’humidité et de l’ardeur
du soleil.
Quand on a des ouvrages précieux à faire, on
choisit les pierres les mieux cuites , et on les fait
écraser à p a r t , avant que ceux qui préparent le
plâtre aient faille mélange des unes et des autres.
Pour gâcher le plâtre, à Paris , il faut autant
d’eau que de plâtre, ou environ. On commence
par mettre l’eau dans l’auge ; on ajoute ensuite le
plâtre, en lé semant avec la main ou avec la
pelle, jusqu’à ce qu’il atteigne, ou à peu près, la
surface de l’eau. Alors , on le remue avec une
truelle, jusqu’à ce qu’il forme une pâle d’une consistance
égale. Plus le plâtre est fo r t, plus il faut
qué cette opération se fasse v ite , afin que le
maçon ait le temps de l’employer avant qu’il commence
à se durcir.
Ou met plus ou moins d’eau pour gâcher le
plâtre , en raison d.es ouvrages qu’on a à faire.
Si l’on a besoin que le plâtre ait toute sa force,
on n’y met que la quantité d’eau nécessaire pour
remployer tout de suite. C’est ce que les maçons
appellent gâcher serré. Lorsqu’on y met plus
d’eau , ils disent gâcher clair; dans ce dernier
c a s , le plâtre donne plus de temps pour l’em-
ployer. •
11 y a des ouvrages pour lesquels on est forcé
de gâcher encore plus clair, comme, par exemple,
lorsqu’il s’agit de l’étendre sur de grandes
surfaces, poor faire des enduits.
Enfin, lorsqu’on doit remplir des vides , où la
truelle et la main ne peuvent pas atteindre ,
comme pour sceller quelques dalles de revêtement
, ou des marches, ou emploie le plâtre, ce
qu’on appelle par coulis. Ce plâtre extrêmement
clair se verse par des godets placés de manière à
ce qu’il puisse, en coulant , s’introduire dans
toutes les cavités. On ne doit pas s’attendre qu’ai n-
s.i délayé , le plâtre puisse former un corps bien
solide. Aussi ne l’etnploie-t-on le plus souvent
ainsi , que lorsque les corps qu’il faut sceller
n’ont pas besoin d’une forte liaison, et tels sont
les joints verticaux ou d’à-plomb. Il ne faut point
user de ce procédé pour les lits horizontaux.
Les emplois du plâtre dans les bâtimens sont
innombrables, on l’a déjà. dit. Un des plus usuels,
et pour lequel celte matière est très-propre , est
l’emploi dès scellemens de gonds et de serrures.
Depuis quelques années, on a imaginé d’em-
| ployer encore le plâtre à former des murs de
cloison d’une nouvelle manière. Ou en fait de
grands çarréaux d’un pied et demi de long, sur
un pied de large et deux pouces d’épaisseur. On-’
les pose de champ, les joints se scellent en creusant
dans l’épaisseur un espace qu’on remplit de
plâtre gâché. Il ne laut employer ces carreaux
que quaud ils sont bien secs. Généralement on
n’eu use que pour faire très-promptement des cloisons
de petite distribution, dans les appartenons