
phiprosfyles 3 d’un raug de colonnes formant le
porche et soutenant le fronton , et dans les tem- l
pies pénptères ou diptères , de plusieurs rangs de
colonnes en renfoncement (vôy. Proisaos) ; Yopis-
thodome en est presque' toujours une répétition
exacte à l ’autre extrémité du temple : en sorte que
l ’on peut dire que, d’un côté, est l’avant-temple3
et de Fa titre le post-temple. Il suffît de consulter
les plans de tous les temples périptères pour se
convaincre de l’entière- similitude de ces deux
parties de l'ordonnance , similitude telle que
l ’èeil ne pouvoit pas distinguer au dehors dans la
niasse générale du temple, quel en étoit le côté
antérieur et quel en étoit le côté extérieur. Plusieurs
temples avoienl également deux portes ou
deux entrées semblables dans le naos.
Mais les grands temples périptères ou diptères ,
outre celte partie de l’ordonnance extérieure, qui
étoit le post-temple3 en tout conformeà Y accent-
temple 3 avoienl encore un autre genre d’opistlio-
dome.
Tous les grammairiens anciens, Hesychius ,
Harpocrates , e t c ., s’accordent sur’ ce point, que -
Yopisthodomé étoit le lieu où l’on conservoit les
richesses des temples et les finances même de 1 Etat. On sait que c’est dans Yopisthodomé du
temple de Minerve , à Athènes , qu Aristophane
place Plutus , lè dieu desrichesses. Or, lé temple
de Minerve, oiïle Parthenon qui subsiste encore, et
dont les voyageurs nous ont donné les plus fidèles
dessins., a voit Fiutérieur de son naos partagé en
deux pièces , l’trne d’à peu près cent pieds de
long, qui étoit le vrai temple, où l ’on voyoitla
statue colossale de la déesse, l’autre d’environ
quarante pieds en longueur, ayant sa porte extérieure
dégageant sur le post- temple. Que cette
pièce ait été , et de fait et de nom, Yopisthodomé
servant de trésor , c’est ce qu’ont démontré encore
les débris d’ inscriptions trouvées par Chand-
le’r dans l’intérieur du Parthenon : quelques-unes
de ces inscriptions contiennent un inventaire des
offrandes consacrées à Minerve, et une etitr’au-
tres fait expressément mention de Yopisthodomé.
Le temple de Jupiter, àOlympie, d’après la description
extrêmement détaillée que nous a donnée
Pausanias, a voit une parfaite ressemblance avec
le Parthenon d’Athènes , sauf quelques variétés
dans la distribution des sculpture« autour du naos.
Pausanias donne clairement à entendre qù’ii y
avoit un bas-relief au-dessus dé la porte du naos y
kttéç Ta van tuv Ô'Jp<vy, et un semblable au - dessus
de la porté de Vopisthodorhe 3 virzç t» ontsSoà'àpit
Ta» 6of>w. S’il n’avoit été question que de désigner
)a porte de derrière du temple, Pausanias aüroit
«lit, o-xt&e too van. Dès qu’il spét-ifie la porte du
naos et la porte de Yopisthodomé 3 il faut conclure-
que le temple avoit, comme celui de Minerve ,
une pièce servant de trésor, placée aussi dans la
partie postérieure du temple.
Ces deux autorités paroissent suffisantes pour
prouver que l ’on appela opisthodome une pièce
située, comme on vient de le d ire, dans les grands
temples périptères , et qui dut recevoir de sa position
le nom de post-temple ou arrière-temple.
Cette pièce ainsi dénommée servoit de trésor.
Sera-t-il arrivé jadis , comme on le voit souvent,
que l’usage auquel un édifice est destiné , ait fait
conserver à c.et édifice un nom démenti par son
étymologie ? C’est ce que quelques-uns ont pensé
de Yopisthodomé y et comme ce mot peut vouloir
dire- aussi , maison ou bâtiment situé par-derrière
( sous-entendu le temple ) , on a cru qu’il y
avoit des édifices distincts et séparés du temple
servant de trésor , et cette opinion a été avancée
et répétée sur Yopisthodomé de la citadelle d’A -
ihènes'.
Nous croyons toutefois que cette opinion est
due au vague dû sens auquel peut prêter la composition
du mot en grec, et à l’ambiguité qu il comporte
comme presque tous les mots composés. Il
suffit de penser à là composition toute semblable
du mot pronaos f pour voir que’ ce mot ne signifiant
pas temple en avant, mais partie en avant
du templey opisthodome ne doit vouloir dire aussi
que partie en arrière- du temple 3 naos et domos
étant ici synonymes.
OPPENORD, né à Paris en 1672 , mort dans
la même ville en- 1742.
Son père, qui étoit ébéniste du Roi , lui mit de
bonne heure le crayon à la main, uniquement dans
l’intention d’en faire son successeur, en lui transmettant
un état, où il faut du goût et quelques connaissances
qui nesont pas sans liaison avec celles de
l ’architecture. Il s’aperçut bientôt de cette liaison
par les dispositions que*l’étude du dessin dévèlop-
poit chez son jeune élève ; il s’empressa de les
seconder, en lui faisant apprendre les mathématiques',
et il le plaça chez Jüles-Hardouin Mansart,
surintendant et ordonnatèur des'bâlimens düRoi.
Les progrès d’Qppenordhxi valurent bientôt d’aller
étudier à Rome, comme pensionnaire du Roi, à
l’Académie de France. Il passa huit années , tant
à Rome qu’en Lombardie, et s’y forma sur le goût
et la manière de l’école dominante alors. Celle
école avoit pour chef Boromim , dont la méthode
étoit de sacrifier la forme principale aux détails
décoratifs, puisés eux-mêmes dans les inventions
du caprice.
L’ouvrage par lequel Oppenord débuta lors de
son retour à Paris, fu t le principal autel de l’église
de l’abbaye Sàint-Gevma in-des-Prés. 11 le composa
dans le goût alors-régnant, celui des baldaquins,
dont Beruin avoit le premier réâ’isé l’ idée-, au-
dessus du maître-autel de Saint-Pierre (voy. Baldaquin
). Beruin , comme ou l’a dit à eel' article ,
n’àvoii dans sa Composition fait autre chose qu etr-
! chérir sur la forme, le goût et la magnificence de
l’ancien ciborium ( voy. ce mot). Les successeurs
[ de Bernin, et Oppenord fut de ce nombre ,. se
mirent à enchérir a l’qnvi sur l’idée de ce grand-
modèle. Ainsi le baldaquin dont Oppenord donna
le dessin pour l’autel de Sain t-Germain-des-P rés
se composoit de six colonnes de marbre cipolino 3
portant un entablement architrave sur lequel s’é-
fevoit l’impériale , dont les courbes étuieul liées
par une couronne ovale. Des consoles donnoient
naissance à des palmes qui se terrainoient en pyramide
, et portoient un globe surmonté d une
croix. Un ange , accompagné de deux autres plus
petits j lenoient l’ostensoir. On ne rapporte ici
cette description que parce que l ’ouvrage n’existe
plus. Il a été détruit aux temps de la révolution ,
et les colonnes de ce baldaquin sont aujourd’hui
dans le Musée royal des antiques.
Oppenord eut une assez grande part dans les
travaux de la construction de la grande église de
.Saint-Sulpiee à Paris. C’est de lui qu’est le portail
de la croisée qui est du côté de la rue Palatine :
il y employa les ordres dorique et ionique couronnés
d’un fronton. Le portail correspondant de.
la même croisée a été rachevé par lui , depuis
l ’entablement de l’ordre inférieur. Il contribua: à
F achève ment des bas côtés de la nef, et il donna
les dessins du maître-autel , qui n’existe plus.
On aiiroil quelque peine à citer aujourd’hui les
palais ou hôtels qu’il contribua1 à décorer, tant
les ci) ange mens de propriétaires tendent à dénaturer
promptement de semblables travaux..
Oppenord passa, fie son temps , pour être un
grand décorateur ; mais comme le goût dans lequel
il exerça son talent est l’opposé du goût simple
, vrai et naturel, nous finirons ce qui concerne
cet architecte , en^disant qu’on l’appelle le Boro-
irtini de la France.
OPPOSITION, sub. férn. On a déjà fait sentir
(voyez Co ntr ast e) la différence que la langue
des beaux-arts et la théorie du goût ont établie
entre ce qu’on entend par contraste , et ce qu’on
exprime en général par le mot opposition. Quoi--
que ces deux mots paroissent être synonymes, et
se prennent quelquefois l’un pour l’autre ,, et quoique
leur composition étymologique semble leur
allée 1er une même signification, cependant il ne
se.peut. pas que le langage ne distingue point,
dans l’emploi raisonné de l’un ou de l’autre, une
variété correspondante à celle de deux, nuances;
d’idées faciles à saisir.
C’est pourquoi.il nous paroi t que , selon l’usage
qu on en fait, le mot.Contraste: emporte avec soi
1 idée d’.un ehangçmentbrusque où,violent , qui a
lieu dans le rapprochement des choses , des objets,
et qui produit,aussi dans Famé un changement
inattendu de situation : et il nous semble
que le mot opposition indique entre les choses ,
les images ou .les idées des objets, une position
qui est à la vérité; diverse et contraire, mais sans
produire toutefois le choc du contraste , et sans
opérer sur les sens et sur l ’ame les effets frappons
de la surprise et d’autres sensations violentes.
S i, d’après cette distinction, on appliquel’idee
de contraste, telle qu’on vient de la définir , aux
Oeuvres et aux moyens propres de l’architecture ,
il est permis de croire que cet art n’est guère en
état de produire les effets du genre de ceux qu’011
peut appeler contras tans 3 c ’e s t-à-d ire qui surprennent
vivement , et qui , par une impulsion
rapide , font passer l’ame d une situation exl,renie
à, ni ne autre.
L’architecte qui vou droit produire pour .les sens
de véritables contrastes , ne le pourro.it faire effectivement
qu’en mettant en présence pu en
contact, par exemple,, le,s extrêmes de la grandeur
et de la petitesse, ceux de la richesse.et de
la pauvreté ; on bien, dans les,proportions , ceux
de l ’élévation, démesurée d’un intérieur, avec la
largeur la plus rétrécie ; mais on comprend qu’as--
sujeltie par la, nature des choses à des devoirs
qui l ’empêchent de se permettre ces sortes de jeux,
l’artiste qui se livreroit à de tels ..caprices ne feroit
que du ridicule. : ,pr , un sernblubie ridicule ne
sauvoit se supposer.
II.n’est guère possible cl’afi mettre l’idée de contraste
telle, qu’on rentend , c'est-à-dire , comme
passage brusque et .saris ti -.nsitiou d un effet à, un
autre , d’une impression,don née à une autre impression
, ailleurs que dans.les chajigemens spbits
de décorations sur les,théâtres. C’est la , comme
on le sa it, que le décorateur peut nous faire passer,
de la manière là phi s inattendue , la plus soudaine,
du palais de l’Olympe à celui de, PI ut on ,
de la salle d’un bal à une .prison , etc. Mais on
voit que , bien que les.objets qui contrastent ainsi
à, n,os yeu x, sur la scène, soient, des images d architecture
, ils.sout. cependant beaucoup plus l’ouvrage
.de la peinture. .0:;., ç.e qu’on prétend, c’est
que Parchi-tectare , da ns les monumens réels , ne
s,auroit guère avoir niTocç.asi,ou , ni les motifs ,
ni les moyens d’opérer l ’effet de semblables contrastes
,,.qni , dans le.fait , résultent de la privation
de lurpière,, ou d’un passage subit des ténèbres
à la clarté,, moyens dès-lprs plus ou moins
factices, et .indépencians du pouvoir de l’art de
bâtir proprement dit.
Si le -mot opposition indique entre les objets ,
les images et les idée,s , un rapport de contrariété
moins frappant , et q u i.ç.orre.sponde davantage à
[ce qu’on appelle variété ,ou.diversité3 et si Fidéo
àYppppsjtion. &st à ..celle d.e contraste ce que la
nuance est .à la.couleur entière , sans aucun .doute
il entrera dans la nature, dans la lin et dans les
moyens de ^architecture , de produire des oppositions.
Effectivement, la combinaison des élémens matériels
de l ’architecture , et des effets moraux que
l’intelligence sait en tirer, procure à l’artiste plus
d’nne sorte de procédés, et de moyens pour opérer
, selon le but qu’il se propose , divers genre»