
23a P U I
cupoit Puget à la même époque. On veut parler
de la Halle au poisson , qu’on appeiîe aujourd'hui
de son nom. Cet édifice se compose de vingt colonnes
isolées d’ordre ionique , disposées sur un
carré long, au nombre de cinq sur deux côtés , et
de sept sur chacun des deux autres. Les.colonnes
sont élevées sur des piédestaux , entre lesquels
régnent trois rangs de marches. Elles supportent
des arcades, au-dessus desquelles la saillie du
toit tient lieu de corniche.
Sur des terrains à celte époque hors de Marseille
, et formant aujourd’hui une rue de la v ilie ,
Puget se bâtit une maison de campagne, du plutôt
un casin , dont un pavillon subsiste encore, et
qu’on montre comme une sorte de débris d’antiquité,
au milieu de constructions modernes. C’est
dans cette habitation qu’il passa les dernières années
d’une vie très-agitée , et c’est là , qu’oubliant
toutes les traverses qui accompagnent trop souvent.
la réputation et le talent , il se livroit à des
travaux qui n’étoient pour lui que des délas-
semens.
C’est de 1689 * qu’il construisit l’église de.
l ’hospice de la Charité. Une nef ovale, environnée
.de douze colonnes d’ordre corinthien qui soutiennent
un tambour et une coupole également ovale ,
un vestibule et trois cbapelles disposées autour de
cette nef et se faisant pendant, telles-sont les
parties principales dont se compose l’intérieur de
cet édifice. Le dehors, isolé de toutes parts, est
décoré dans tout son pourtour de pilastres corinthiens.
Le tambour et la coupole qui s’élèvent au-
dessus, offrent une masse parfaitement en rapport
avec le style de cette architecture. Puget ne vit
point terminer ce monument. Son fiis , après lu i ,
en dirigea l’exécution , et ne parvint point cependant
à le compléter. Le portique extérieur , qui
devoit être orné de quatre colonnes, n’a point été
achevé.
PUISARD, s. m. En g é n é r a lo n entend par
ce mot toute issue ou tout réceptacle , soit par où
les eaux s’écoulent, soit où elles vont se perdre.
Ains i, sous la première accëption, le puisard
sera un conduit pratiqué ou dans le corps d’un
mur, ou dans le noyau d’un escalier à vis , ou
partout ailleurs, ut aboutissant dans un chéneau,
à un orifice ordinairement grillé , auquel viennent
se rendre des différentes pentes des combles , les
eaux pluviales. Ces tuyaux ou condnits sont ou de.
plomb ou de fonte. Il vaut mieux toutefois les
pratiquer en dehors dés constructions , pour la
facilité des réparations qu’ils peuvent exiger.
Le puisard, dans la seconde acception du mot,
est au milieu d’une cour,.d’an espace quelconque ,
une sorte de puits bâti à pierres sèches , qu’on
recouvre d’une pierre trouée, où se rendent les
eaux pluviales qfti, n’ayant point d’autre direction
, finissent par se perdre dans les terres , ou
1
peut-être répondront à quelque aqueduc soute
rawi.
P u is a r d s d ’a q u e d u c ( terme, d*architecture L
druidique ). Ce sont des trous qu’on pratique dauj
certains endroits des aqueducs, et qu’on ouvr
pour pouvoir vider l ’eau du canal, lorsqu’il y
des réparations à y faire. J
P u is a r d s d e s o u r c e s . Ce sont certains puj|,
qu’on creuse d’espace en espace, pour la recherche
des sources, et qui se communiquent par de,
pierrées, qui portent toutes leurs eaux dans un
regard ou xéceptacle, d’où elles entreront dans
un aqueduc.
PUITS, s. m. On donne ce nom à toute excavation
profondément fouillée en terre, le plus
souvent pour, se procurer de l’eau , quelquefois
pour pénétrer jusqu’à une couche de pierres.de
charbon de terre, etc. 5 d’autres fois pour cou-
dnire aux travaux souterrains, nécessaires ài’ex*
traction des métaux.
Mais, comme on l’a dit, l’usage le plus habituel
des puits a lieu dans tous les endroits habités des
villes et des campagnes , et l ’objet qui les fait
creuser, est le besoin d’eau, là surtout où elle ne
sauroit arriver par des aqueducs.
Le puits creusé à cet effet, est un trou plusod
moins profond, qu’on fouille au-dessous delà
surface de l’eau ; on le pratique le plus souvent
en forme circulaire ,' et on le revêt de maçonnerie.
Voici comme se fait cette construction. Lors-
qu’en creusant on est parvenu à l ’eau,,, et qu’on
en a cinq ou six pieds de profondeur ,p;on place
dans le fond un rouet ^cle bois de chêne [voyei
R ouet) cPun diamètre proportionné à la grande«
du puits , et formé de fortes plates-bandes» Sur ce
rouet on pose un plus, ou moins -graud nombre
d assises eu pierres de taille, maçonnées avec mortier
de ciment, et liées entr’elles par des crampons
de. fer coulés en:plomb. Sur celle sorte de soubassement
on élève le reste de la hauteur dapuib
| en maçoùnerie de briques ou de moellons, jusqu’à
^quelques pouces au-dessous du rez-de-chaussée.
Au-dessus on place la mardellé, qui peut nelrej
que d’une seule pierre, creusée à la mesure do
diamètre donné au puits/ mais le plus souvent on
la construit d’uu assemblage de pierres dures.)
cramponnées comme celles du. fond.. On équipe
ensuite 1 epuits de tout ce qui est nécessaire pour
en tirer l’eau.
On doit observer, dans la manière de placer 1«
puits , pour les maisons de ville et de caoepagn«i
qu’ils soient éloignés des fumiers., des étables,
des fosses d’aisance, et d’autres lieux qui peu-
vent communiquer à l’eau un goût désagréable'
La meilleure situation est ordinairement daBS le*
cours. On d oit, autant qu’il est possible, lel
P U I P Ü I 233
Lisser à découvert, nonobstant quelques incon-
vésiens qui peuvent en résulter, parce que l’eau
eu est meilleure, les vapeurs de l’intérieur s’échappent
plus facilement, et il est avantageux
que 1 air y puisse circuler.
Un puits, adapté aux besoins des particuliers,
est une construction de pure utilité, qui ne demande
que du soin , de l’intelligence , et ne réclame
qu’une habileté ordinaire. Il s’en cons-
; truit pourtant quelquefois, et il en existe , qu’on
peut regarder et citer comme des espèces de mo-
numens, et qui méritent d’être décrits.
Tel est, par exemple, celui qu’on voit dans le
château du Caire, et que l ’on nomme vulgairement
le puits de Joseph , non pas, comme l’ont
! crû certains voyageurs, et le répètent encore les
i naturels du pays, parce que cet ouvrage , ainsi
| que le château où il se trouve, sont des monu-
| mens du patriarche Joseph. Ce nom leur vient
d’un monarque qui les fit exécuter, et qui étoit
[fils d’un prince^appelé Joseph.
Ce puits , taillé dans le ro c , a 280 pieds de '
[profondeur, sur 42 de circonférence; il se com- J
[pose de deux coupes qui ne sont point perpen- ;
[diculaires l ’une à l’autre. On y descend par un
[escalier circulaire de 3oo marches, dont la pente
est extrêmement douce. La cloison qui le sépare
[ du mur du puits est formée d’une portion de ro-
rcher, à laquelle on n’a laissé que six pouces d’é-
[paisseur. De petites fenêtres, qui y sont pratiquées
de distance en distance , éclairent cette
bampe.
Quand on est arrivé au bas de la première
[coupe, on trouve une esplanade avec un bassin.
C’est là que des boeufs tournent la roue qui fait
monter l’eau de la partie inférieure du puits.
[Dautres boeufs placés en haut , l’y élèvent de ce
[réservoir par le même mécanisme.
» Nousne pouvons encore nousempêpher de citer
et de labe connoltre avec quelques détails , l’ou-
yrage moderne le plus remarquable que Ion ait
fait eu ce genre , savoir, le puits de l’hospice de
Kicetre, près Paris, commencé en iy 33 et
[achevé en 1735 , sur les dessins de.Bofiraud, et
[qui depuis a servi de modèle à quelques autres
dans les pays étrangers,
I Ce puits9 qui a vingts-liuit toises et demie de
profondeur (cent soixante-onze pieds), fut creusé
dans quinze toises. 4e différentes terres et roches ,
dix toises de masses de pierre par banc, et plus
cas trois toises de hauteur de glaise. Au-dessous
de cette glaise , est nn sable gris , très-fin , mêlé
[de marcassins.
quinze pieds, la circonférence est d’environ quarante
sept pieds.
Un manège de forme octogone de trente-six
pieds de diamètre dans oeuvre , renferme une
charpente tournante , adaptée à un gros arbre
servant de pivot. Huit chevaux en deux relais
sont occupés à faire mouvoir cette charpente
tournante.
A deux cables attachés au pivot et qui filent
en sens contraire , sont suspendus deux seaux
contenant trois muids d’eau. Chaque seau, armé
de fer dans sa hauteur et sa circonférence,
pèse 1200 livres. De ces deux seaux, l’un monte
et 1 autre descend. Il y a , au fond de chaque
seau, quatre soupapes de cuivre, par le moyen
desquelles l ’eau entre par le fond du seau, qui
n’a point besoin d’être incliné pour recevoir l’eau,
et cela évite ce mouvement de vibration dans les
cordes , et d’oscillation des seanx eux-mêmes
contre les parois des murs du puits.
Les sèaux arrivés en haut versent d’eux-mê—
mes, dans une espèce de cuv e, au moyen d’un
crochet qui y est attaché, et qui, prenant le rebord
du seau , le fait incliner, son anse mobile
étant attachée vers le milieu de sa hauteur.
Chaque sèau monte et descend en cinq minutes.
Les chevaux allant au pas, on tire environ
cinq cents muids par jour, le travail de chaque
jour étant de dou^e à quinze hçures. Lin cas de
besoins extraordinaires, on peut atteler huit
chevaux à la machine, pour en accélérer le mouvement
, et augmenter dès-lors la quantité d’eau.
La machine ayant été faite avant le puits , elle
a servi à épuiser les eaux de source , à monter
les terres, et à descendre les pierres ayec autant
de sûreté que de promptitude.
On a vu que chaque seau plein se vide dans
une espèce de cuve. De-là elle est conduite à un
grand réservoir, bâtiment construit derrière celui
du puits , et qui a plus de soixante pieds en carré,
Un Irotoir règne tout à l’entour. TI a huit pieds
huit pouces de profondeur , et contient environ
quatre mille muids d’e a u , ce qui peut suffire à
la maison pendant sept à huit jours. Il faut à peu
près le même espace de temps pour le remplir.
Ce local est couyert par plusieurs voûtes faites
avec beaucoup d’art.
On met ce réseryoir à sec tous les trois ans pour
le curer à fond.
P u it s c om m u n . C’est un puits q ui, destiné dans
un lieu public , comme une rue , une place , à
l’usage de chacun, doit être conslrûitjians une
plus grande circonférence et avec un orifice plus
large.
J*urrs p e c a r r iè r e . Ouverture ordinairement
circulaire, de douze à quinze pieds de diamètre .
creusée perpendiculairement , qui permet de
descendre daas une carrière , au moyen d’un es