
»6# Il A I
^grandes choses qu’il .a exécutées , entr’antres l'a
place ,(J6 .Saint-Pierre,, .ont compensé,, dans.l'opinion
de la postérité , les défauts de.pureté qu’on
reproche à son goût et .à .sa 'imtpièxe. Charles
Rainaldi n eut pas d’aussi favorables occasions
fie .déployer .son talent ,en grand , ,et aes .ouvrages
sont restés dans, L’histoire dujgpût .de l ’ar.chi-
leclure, comme faisant précisément ia nuance
p.u Je .passage du hon,an,mauvais genre.qui., 'pendant
près d ’uu siècle,, .régna dans les .monumens
de loute.rEurope.
.Sous,Le rapport.des qualités morales,et de celles
.qui «spn.t un,pur don .de.la n a tu re , .on n e 1
tr.ouv.e„ dams les.biographes, que des.éloges de
Charies.R a in a ld i. .11 élo.it .d’une ,belle .figure .et
d’une humeur agréable. Homme .du meilleur ton,
il vivo il. noblement ; .ii, fréquentait les^personnes
du.plus haut rang , qui .recherchoient^a .conversation,
e t., ,pnr d es .présens batteurs,.se plaîsoient
à lui témoigner leur .estime-. Religieux et .charitable.,
il faisoit .d’abondances.aumônes. I*es dia-
maus.quil.pos&écloit, ùL les employa .à ioruemeut
d’un osleusoir .dont il.Rt d,ou.à régLise des Stigmates,
.Anne de .tous les artistes .dont,il .était
l’ami, il usoit envers eux dune.franchise toujours
bien veillante, j .v.ersé.daus .presque, tops .les.arts,
il .cnltivpiiila musique,rdessinoii,comme uu peintre.,
inveulQit.faqilementel .fix.éeuioit de meme. Jl
eut enlin toutes les qualités q.ui.lui auroient assuré,
dans l'architecture, une réputation plus
solide, s’il eut pirrésisiex .davantage au courant
du, goût d.e son siècle»
RAINALDO, architecte du onzième siècle., ;
qui,, coutiuuateur.de Biischelto., dans les travaux :
de la cathédrale de Pise, fut.l’auteur ;du .frontis- !
pice on .portail de cette grande église, .
jSur la foi de tous les écrivains qui avaient !
parlé de ce .monument., .nous avions .avancé à
FarlicLe de Buscsetto, .qu’il étoit Grec .d’origine
, et né à Duhchium. M. Cicoguara, dans
son Histoire de la Sculpture en Italie , .a lumineusement
discuté cette opinion. ,11 a prouvé
que, .dans le vers de Pépitaphaoù.se trouve le mot
jüulichio j cemot étant,eu rapport nécessaire avec
Je mot d u c i ne .pouvoit ,s’appliquer qu’à Ulysse, ;
une l’on désignoit ainsi , d’une.des îles qui for- j
moieni son domaine. Tout le reste de l’épitaphe en j
vers démontré effectivement quelle .contient un '
parallèle qui ,est tout-à-Tait dans l’esprit du ;
temps j.entrele génie fécond d’UJysse , et le talent i
inventif de Bn&chetto.
M. Ciccgnara ae propose donc, dans cette dis- !
cession , .de prouver, smon que BusGhelto n’étoit !
pas -Grec d’oagme,, du moins quoi n’y. a aucune |
raison de le croire, et .que cette opinion n’a rerl
posé;jusqu’ici ,gu.e sur un mal-rentendu ca,usé;pari
une lacune de l’épitaphe, et il. en.conclut qufon a
jsu tort d’enlever .à l ’Italie l’honneur du,premier'
monument qui annonce le rétablissement .de la
I l A I
b o n n e a r c h it e c t u r e d a n s c e lte c o n tré e .,I l prétdnd
q u e l ’I ta lie n e » d e v o it .p a s a lo r s a v o ir b e so in ,(1$
s e c o u r s » é tr a n g e r - d a n s .cet ,art..,--e t q u ’il .y.^voit
c h e z e lle -d e s a r c h it e c t e s d is tin g u é s .
ûn.ne.saU'Eoit imieiyc.de-déaiomtner.qu’en faisant
v o ir , qu’au même .temps nu autre arèliheria
italien , comme lie ■ prou v é -son nom .de-Rainaldo
avoit partagé avec Buschetlo les travaux• de la
cous truc lion du duomo .de Fise,, ou du .moins
avoit .été -sou successeur,, dans l ’érection .du
portail.
Rainaldo ,fut -donc icelur qui -termina .celle
grande i entre prise., en élevant ;le portail -clàift
nous,avons donné une, description au mot hou»
■ TAiu l(>‘q<>'ns ice mot ; N-ayant poinl d ’autre-détail
sur .cetïirchiteete, nous bornerons cet avlieiç,
consacré .aussi .à réparer l ’erreur qui -est : relative
à Bu s o li et to , en disant,que Le nom ûc.-Ramaldÿ
est tiiès-dislinGtcment.gravé ..au.haut de la parle
d’e n t r é e ; d a u s ,1’in sc rip lion en.v exs que nous <rap-
portons :
HOC OI*üS EXIMIDM , TAM Ml RU M , TAM VRETIOSUM
R AI N ALDUS PRUDENS OPERATÜR ET IPSE MAGlSTER
COiXSTITUlT MIRE S ALERTER ET 1NCEKI0SE.
RArNCEAU. Voyez R inceau.
RAINURE, s. f. C’est .un-petit canal fait sur
l ’épaisseur d’une planche , pour recevoir uuelanguette
, ou pour servir de coulisse.
Quoique ce mot soit plus particulièrement,o?
plus souvent employé 'dans les ouvrages de me»
nuiserie , on en use .pourtant aussi, pour'désigner
quelque chose de semblable dans la construction
en pierres. Ains i, nous savons que les mélopei
en.marbre du temple de'Minerve:, A Athées., sur
lesquelles sont sculptées des figures de combal-
tans contre des centaures., ayant été sGupltâs
hors.de la place qu’elles.oçcupent,, y furent ané-
téès au moyen de rainures pratiquées dans 1«
blocs où .sont taillés les triglyphes : La fable dç
marbre de chaque métone entra ainsi dans 1$
minures qui lui .étaient .préparées $. et ce fut aussi
à la faveur de ces sâmes ra in u re squ’on est parvenu
à les enlever de leur place sa us les .endom*
mager.
N o u s a v o n s v ù e n c o r e d a n s .le s p i e r r e s .dent*
b le m e n t d e s te m p le s d.’A .g x ig enW q en S ic ile ;, 4 e3
ramures.yn'ztiq u é e s e n f o r m e . d e f e r ,à ,c he v,al, sur
le s c ô té s .d e c e s p ie r r e s q u i d e v o ie n t, fa ire .joints-
.C es minùrçs s e r v o ie n t à y i n t r o d u i r e , d e l ’un éJ
d e l ’a u tr e c ô t é , ejes c o r d e s p o u r so u lev er h
p i e r r e . ,l a c o n d u ire ..à -s a p la c e ^ t e n .s o n jo in t. La
p i e r r e é ta n t .a in si ; p l a c é e , la c o r d e .s’en lev o it 4
v o lo n té £ o c o u la n t,.d a n s .la rainure.
RAIS .UE CH.CEUR,, s. m. Nom d’un .ornement
fort usité dans .l’architecture. .11 ae .compose &
fleurons et de feuilles -d’eau qu’on taille
K A U
I L* gaiement sur 'certt& s c in d e mouluwq-afen' ap*
| pelle taloU.
I RALLONGEMENT dlarestiof. Voyez? Règv-
I RAMPANT, ardji Epiclrè^e'qu’on dortne', dans
l i ’ariîliitecture' et- la construction y à» loüt? corps
K mb n’est- pas> de niveau’ et qui va en pente*,
K conmïe1, par'exempley aux*1 dé«* parties*- incii^.
l uée^dun’ fronton, comme- à un nïur'dfe' térras'se
leu descente, comme à un arc qni suit5 une- sem*-
1-Jllablepente. O c dit un aro rariipanfr
I RAMEE D’ESGAEIER, s-, f f Nom qu-on donné
l à-une* suite' de degi"és‘en! ligne droité-;Cu' circu-
l laire'par son plàn--, làquell'è'est’ établie et.s’élève
I entre deux pa-liert-.
I R‘amp£ cotrBÆÉ; C’est nné-portion'd^escalier’à
I vis suspendue, ou1 à noyau- , et qu’on1 trace- par
i ‘iineL cherche ralongéè’; Le§- marelles; de; cette
» naTWyua'perlent leur délardement pour fOrmei* une
»•coquille1, ou-sont-posées‘sur* une voûte-rampanle,
» comme ce'qu’on appellera vis Saint- G illès' ronde.
I Rampe' ue - chevr'o'ns’. C’est l’indinaisoü dès
■ dieVtOns*^ d’-un- comble; A in s io t t dit r faire un:
»exhaussement au-dessus d’un dernier plan cher-,
»jusque‘sous la rampe des' chevrons'.
■ Ramfet de menuiserie; C’est une rampe qui est
»droite, et sans sujétion , comme on en fairprotrr
■ de petits escaliers- dè^ dégagement. C’est aussi
■ Juum rampe courbe qui suit le* contour d’un pilier.
»Oa en voit de* semblables à plùsietirs chaires de
■ prédicateurs. Get onvràge' est'un dès piùs“diffi-
■ cilés qu’on puisse faire en menuiserie;
K Rampe PAn-ressaut' : rampe dont lè' contour
■ est interrompu par des'paliers ou quartiers'tour-
■ nans'. ■
■ Rampe qu’on peut appeler ÿàppiri. Ce mot',
| afiectë àla construction et à la - fôvme des esca-
■ îiers, cofenme y exprimant un corps qui va. en
■ pente-, a également, ét pour la même raison , été
■ appliqué à ces lialustrades d’appui«, qui régnent
■ dans toute l ’étendue des escaliers. Ces rampes
■ se font tantôt en balustres de pierre , de marbre ,
■ de bronze ou de bois, tantôt en enroulemens de
Bfèr, tantôt en entrelasou tringles dè métal; et elles '
p S0Qt couronnées- ou par des plates-bandes plus
■ ça moins ornées, ou p;ar un corps arrondi et. con-
pniusur lequel la main-s’appuie. .Cette"sôTte de
myampe occupe le côté dés marches qui donne sur
■ evide. Au côté opposé, qui est celui du mur, on
K ait ^es mmpes beaucoup plus légères , qui con-
;| sistent en perches de bois arrondies p arletôu r ,
Kftt on pose,- à l à hauteur de la main, sur des CTama
a ï?
■ pfftrB' de ffeè,- le* 3«wig des^murs?dë> Fêsealiel”, ot
parallèlement àr'hr pente'des limoüS1. ©ir appelle
cette;sorte-diéTampe j^éouyerx comme tenant lieu
de l?écnyer, dontrhji chûrge est de donner* la
main.
RAMPERy v.; aot: C’est-pencher1 suivant utre
pente donnée.
RAN'CHÈRi Voyez EcUEMtà.
RANGÉE' UE- PA^VÉS1, si f. C’est un rang de
pavés1 d’une même1 grandeur , le long d’un ruisseau
, sans caniveaux n-i- contre-jumelles-, ainsi
qu’onen établit dans^lès petites'eourk.
‘ RAPHÀEB-SAN£I0 :, né à Urbin, eu 148^,
mort à:R’ome 'l&y:àwil! îbüo:
Telle est laf- célébrité de Raphaël dansil’art1 dé
la peinture^ teh eist lé nombre \ et tèilè la re-
'nommée des cènvres dti pipCèàu',. qoi out rebdù
immorteble nom de ce*prince* des peintres modernes,
que biealtcottp ignorent , même- parmi
ses; plus grands admirateurs^, jusqu’à quel point
l’architecture af droitdè le compter an nombre' de
ceux qui ont1 illustré cet art. bans doute*, si oh
s&' rappelle tons' lés eîtemplès qtiè* nons* avôtfs
-déjà rapportés : dans1- cet ouvrage-', de peintres' et
de' sculp teurs Célébrés , qui ont ré Oui dans lés
1 troisupremiets 'siècles de la'renaissance1, la triple
eouronne des* arts-dû. dessin’, il n?y a pas lieu de
s’étonner que lè pins' beau génie' dü! seizième
■ siècle , ait dû aux éludès'des écoles* de son* temps
une capacité qui étoit' générale, alors- que le
dessin étoit lè 1 lien commun de tousdes arts auxquels'
il don ne s on no m.
• ©f“, que'd’étudè-deT’ài’chilèctnre se soit', dés
le quinzième'sjècîe , mèléè à toutes' celles-que le
jeune- peintre1 faisoit chez son martre ,■ c’est ce
que nous, démontrent- avec évideocte tontes lès
peintures du- Campe santo à Pise. Il en est'peu
même , dans les siècles stiivans , qui' renferment
d’aussi’beaux ' fonds d’architecture, dès' édifices
plus• v a r ié sd è s ordonnaùces■'aussi'régiilières, et
d’Une aussi-j usté' perspective.1
C’est encorece que l’histoire- de Raphaël, soüs
le seul rapport de son savoir en arcliiteclure, va
nous montrer.
Un de ses premiers tableaux; qu’il paroît avoir
fait vers l’âgé de vingt aris ,.et qui représente le
mariage de la Vierge, se fait remarquer par un
fonds d’architectürè, où on'e'st*obligé de recon-
noître un talent déjà consommé dans là délinéation
de cet art, et dans la science de la perspective.
Ce fonds est occupé presqn’en entier par un
fort beau ■ temple circulaire , environné de colonnes
: Le style1 en e s f si/pur , les profils et les
détails réunissent à la justesse dès proportions un
tel fini d’exécution, que Vasavi n’a pu s’empêcher
d’adi»ireT- et'dé vanter le'talent qui avoit su sc