
Noos allons voir en effet que les trônes le s'
plus célèbres sont décrits comme élevés sur des
so ubasse mens.
Pausanias tou tqfois^ n’en fait pas mention dans
la description du trône colossal de 1*Apollon
Amycléenj mais on va voir IVraison qui dut
rendre cette partie étrangère à la construction,
ou. si l’on veut à !’arciiiiec!ure de,ce prodigieux
monument. ,
Ce qui en fait la principale siugularùé, c’est
que C£ crâne; a voit été fait pour une idole qui ne
po.uypit pas y être assise. Loin de cela, 1Apollon
Amycléen, simulacre des plus antiques et t des
premiers temps de Part, consistoit eh une sonie
de colonne de bronzé haute de 3o coudées pu'"
45 pieds ? à laquelle pii a voit ajouté une T e te , des
mains et les extrémités des pieds. La telé( étoit
casquée£ Lune ,des mains leùoît un arc j l’àutrë 1
ppr,tpit upè lance. Chaque année on reyelissoit
cette idole d’une tunique nouvelle. . Ce Tut plu- .
siéra;? siècles après , qu’on imagina de construire à
celte idole gigantesque, un siègeJ qui dut etre
propovtioimé à sa mesure , et ce lut BalvcléS de '
Magnes^çqui exécuta ce grand puVrage de dêcio-'
ratiou versla soixaniiemé olympiade , cest-à-djr.e
soixante ou quatre-vingts ans avant Phidias , qui
trouva dans ce monument, le type de son trône du
Jupiter' Olympien. ;
F au i e ‘de s’être rendu compte de font’és les
particularités décrites par P a us a n ia i, et de tous '
les dêiails des parties de cet-èuvragé, faute, encore
de les avoir comparés avec toutes les notions ,dé
mbnümëns sëmpjàbfes, qiii né missent aucun
doute sur la matière dont ils et oient formés ,; et"
sur le genre de leur composition ., un célèbre
archéologue ( M. Heyne) a voit supposé que le
trône d’Amyèîëé étoit de piètre , qu’il ëioïi’ Construit
en manière de niche, ou d’n ne' grande' chapelle,
ainsi qü’iï lé dit. Jé croîs av;oi'r- prouvé,
( dans Te Jupiter Ôfynip. y p'âg. qdè; c;é; dut
être une simple construction en boi’s , dont: la
haute ut nè pût pas êtrë moindréy et dutet ré, plu s
grande’que celle de l’idole, d ést-â-pitre avoir, au *
moins DO pieds d’élévation.
Il doit avoir’’été formé'aegrâhdés ' pièces. de :
Bois dé ’charpenté, dan s'les mbntans aç ses pieds, '
dans ceux du dossier, dans lé plateau qui faisait.'
le siège , dans le?, traverses du bas et’ dd ’^ourçri- ,
nemént, LeX/éjiïè', c^ilîÇàf-dïrë le plateau dû siégé y
étoit!supporté èn devant et en arrière par deux
fip-urës.' saris d ouie g rôirp des; dès Heures et dés G races
, qui deVôiëht être l'a continua tipn" des piéd's.
Sur la traversé supérieure du' dossier"exisibit urië
filé de figurés dansantes» Voilà" ce’ qu’il pouvoir
y avoir de figures en ronde bosse. Dii testé , il
faut, d’après Ja I o n i r m ^ a l T q n de tbiislles
sujets mythologiques yquë’I’arliste>aV6iit'm.dfti’pliësî
dans Ce t ' b u vrâge ", régît fdé r toutes les'iVüFFajces
des niontans ét dès traverses , Comme des fonds à
comparlimens, remplie de bas-reliefs de rapport ,
ajustés et appliqués, s.ur l’e.spèçe de marqueterie
dont les bois de charpente éto.ient recouverts.
Qui'-vou droit en deviner davantage,sur ce eu rie us
monument., pourra consultér, la restitution très-
é te b due qu’ on g, essayé d’en faire dan? l’ouvrage
déjà cité du Jupiter Olyiitpiep.
Nous avons dit que le . ô n p d’Amyclée aura
pu servir de.modèle à Phidias, dans la. composition
du tron e d’Olympië. Il règne èn efïet, comme on
peut le vbir ( eh consultant l’ouvrage précité,), la
pl us grande ^conformité en tr’euxy.pou;r la composition
de l ’ensemble , l’esprit de la décoration et
l’ëmploi des sujets d’orne mens. •
Phidias avoil assis là statue de son Jupiter d’or
ét d’ivoirè dan.s un trôné, auquel, d’après les
mesures probables du temple, et les,autorités de* I
écrivains , il eiÇ difficile de donner moins de cjua-1
Table pieds dé hàutéiir. Ce trime répospil sur quatre
pieds, mais entre les pieds existoit une colonne |
gui ne paroi f pas avoir fait paitie d e la composition.
pripcip'ajef, ’ qui 'servit p,robàbleihent à
soulager le poids de la masse, et renforcer le plateau
servant de siégé au dieu. Il est",'possible
m'emèude cdhjéçtçrër que ' ces 'petïtes côlon ces I
hors d’oeuvrë, iiaXélèvbièht èlïlre tes pied s que
dans fespaèe inlén'e'ui^et n’eioienl épie' dès accès-J
Soirés ’ tbü tyà-iaîl,'j,huépèiïd)ins. La cbnslrûctioa I
du monumentétoit indu b i t a b le m en l e o m p o s é e de I
montant ét dé t raversé? ^n W/vti.bdjs de’chàr[)ënte.
D'es traversés , irè’s-prbbabi'emeri11'déinieme lai-1
geur que les montaps, s’étéhaoieiitjd’un..pied à|
l’autre du frâne^él quelques traverses aussi, dont I
toutefois la description dé Pàusâ.nias né parle
point y parce que sans doute . elles ne reçurent
point d’onieûiëns, ‘dévèiênt fehrii‘r^, Sürtôut par le
haut, les longs montans du dossier. ...
Cettë massé répôsoii.siir un‘^6ubasSèment, autour
duquel régnoit, â liàatéür à’appuiyun petit|
mur qui empêchait d’apprQclièr dè( iibp près du
monument. '
Toutes les parties de ce t té coins {tu c tiôn , dont
on vient de faire l’éiiumevalibh là' plus soin maire,
étôient ï*e couvé r t es ,là‘è' feiajïèfés'îé^ pluspreciéuses
dé peintures , de bas-ré lie fs, d’orriëméns de tout j
génré q u i, Cbqime'ies çompârtirhens dé Çê quou
’adpéllé 'àm à e sÿ i/ ê ) , ' se détachoienl: sur des fonds
dé diverses C’b.ule'ürs.
Au sommel lié JblKacün"cl'eSJmonlàhs du dossier,
d’un côté et de l’autrè de la te te de Jupiter,
étoient sculptés Lèls!'-groupés’ W fbildë'',b'rôsse des
Heures et des Grâces. Les bras du tmne avoient
p o u r S u p p o r t d n t é r i é u r , d e s "figu re s!, rep ré sentant' I
lë' S p h 'i i i x t l 'v é b à in f ie ? c h â c u n d e c e s S ;p h jh x t en oit I
i n , i é ü b é T h ' é B â ï n q u ’i l é i 'ô i t c e n s é à v b i r enleve. I
Un Fort gràhd no tnbië de Vie toi r'é's 0tbi l ent re I
d an s l a c o m p o s i t i o n de ce m o n u m e n t . L à desenp- j
l io n n o ü s d i t q ü ’ a ’c h a c jh é p ï é d il ÿ e n a v o i t quatre,
ét e n c o r e dëüx'àu l i a s rïe c l i a q û ’h . Il est. p é fù n s de
p ré sdm ;e r ' que c'és q u a t r e groupés de V ic to ir e s j
occupdiënt chacun au-dessus de la traverse du L
' : ■ ; •• • '"ni'inn'i milieu*
T R O
milieu , l’espace eûlre cette traverse et le plateau
du siège. Celte situation, très-analogue à la composition
> répond en même temps à l’emploi que
la description du trône d’Amyclée donne à de
semblables groupes , savoir, de soutenir le trône.
Dans cette hypothèse, ces quatre groupes ainsi
placés , forment effectivement les véritables soutiens
du trône. Quant aux deux autres Victoires ,
elles posoient sur la plinthe des pie'ds et elles dévoient
s’y adosser.
Nous ne ferons point ici mention des divers
sujets de bas-reliefs répandus sur toutes les sur- •
faces des menlans, des traverses et des plates-
bandes du trône. Nous renvoyons pour tous ces
détails , ainsi que pour ceux du trône d’Amyclée,
à notre ouvrage du Jupiter Olympien y où toutes
ces choses sont expliquées par le discours et par.
le dessin.
Le soubassement du trône de Jupiter n’en étoit
pas la partie la moins ornée : mais la plus riche
peut-être, fut encore le marche-pied de la statue,
supporté par' quatre lions d’or et orné de bas-
reliefs. Le petit mur d’enceinte avoit sur trois de
ses côtés des peintures de Panænns.
L’intérieur autour du soubassement étoit pavé
en marbre, et offroit un bassin avec rebord en
marbre blanc , qu’on remplissoil d’huile pour préserver
l’ivoire dont se composoit en partie le simulacre
, de l’humidité du terrain où le temple
avoit été construit»
Nous bornerons à ces deux descriptions^ ce que
nous avons cru devoir rapporter de ces grands
ouvrages de décoration , q u i, par plus d’un côté,
rentrent dans le domaine de l’architecture.
TRONQUÉ, é e , pavticipe du verbe tronquer}
lequel signifie retrancher, couper une partie d un
tout quelconque»
Le mol tronqué ne s’emploie guère dans l’architecture,
que pour signifier unfûtdecolonne Coupé^
et diminué n’importe à quelle hauteur, qui ne reçoit
ni chapiteau ni tailloir, et sur lequel il est
assez d’usage de placer des têtes ou des bustes,
comme on en place sur les gaînes et les hermès.
En sculpture , on donnera le nom de tronqué à
un torse de figure, non pas seulement celui qui
sera un reste de statue mutilée, mais encore à
celui qu’on ajuste quelquefois en manière de gaîne
et dont on décore des jardins.
TROPHÉE, s. m. L’origine du trophée nous
est manifestée par la composition même des plus
beaux ouvrages de la sculpture antique en ce
genre , et les plus nombreuses notions de l’histoire
nous la confirment.
Dès les premiers temps de la Grèce, après une
victoire, nous voyons élever sur le champ de
bataille le trophée composé des armes des vaincus.
Un arbre ou un tronc d’arbre, auquel on laissoit
quelques branches , servoit de support au casque,
Diction, d’A ie hit. Tome III.
à la cuirasse, au bouclier, à la lance et aux autres
dépouilles de l’ennemi. Tel paroi t sur les médailles,
le trophée que porte sur son épaule Mars
Gradivus. Du reste, on en voit où il se trouve plus
ou moins d’armures.
Cette coutume des Grecs passa chez lesRomams,
et l’on prétend quelle fut introduite parRomulus.
Dans la suite y-on imagina de faire porter les fro-
phées devant le char du triomphateur.Tl suffit a
cet article d’avoir indiqué ce qui servit de modèle
à l’art dans la décoration d’un très-grand nombre
de monumens. On ne sauroit dire de combien
de manières , et sous combien de formes, les
anciens artistes multiplièrent les trophées, soit
en ronde bosse, soit en bas-relief. Il est aussi
peu de matières qui n’aient été employées a cés
signes de victoire.
Florus nous apprend que C. Fl ami nuis en consacra
un en or dans le Capitole, l’an de Rome 55o. Les
quatre Victoires qui ornoient les acrolères *de la-
chambre sépulcrale du char qui transfera le
corps d’Alexandre de Babylone en E gyp te, por-
J loient des trophées d’or. Mais ce fut en marbre
que l’antiquité se plut à rendre durables les trophées}
soit dans les arcs de triomphe, soit sur les
piédestaux de ces monumens , soit dans leurs archivoltes.
Il en est peu où l’arcade principale ne
soit surmontée de deux Victoires en bas-relief qui
tiennent des trophées. “
On ne sauroit citer en ce genre de plus belle
sculpture, que celle des trophées en bas-relief
dont sont décorées les quatre faces du piédestal
dé l a ‘colonne Trajane. C’est là qu’on voit représentées
avec la plus grande exactitude toutes les
armures, tons les habilletnens, tous les objets
d’équipement militaire des peuples vaincus par
i’euiperenr.
Spanheim , dans son bel ouvrage des Césars , a
donne la représentation , gravée par Picard , d un
trophée qui existe encore aujourd’hui à Rome, et
qu’on attribue à Trajan. Ce trophée indique bien
l’origine dont on a parle. On y voit à découvert
le tronc d’arbre couvert d’un casque ouvragé, et
revêtu d’une chlamyde. Le‘ reste de la composition
offre des carquois, des flèches, des boucliers
ornés de figures ailées, de sphinx, de tritons , de
centaures.
L’arc d’Ornnge {voyez Orange) a toutes scs
superficies couvertes de bas-reliefs , dont la composition
représente, sous toutes sortes d’aspects,
des amas d’armes sur lesquelles on lit certains
noms, d’où l’on n’a pu tirer que de tres-vagnes
conjectures, sur les peuples vaincus auxquels ces
armes avoient appartenu. Cet arc offre encore une
particularité plus rare en ce genre. On veut parler
des trophées de victoires navales qui y furent
sculptés, et où l’on voit des proues de navires, des
ancres, des rames, des acrostoles, des aplus-
très , etc. * *
Le plus beau, le plus eomplel et le mieux con-
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