
i 3a P I S
cer, offre la plus grande facilité pour en changer
ou corriger les contours particuliers, du le dessin
général.
On nomme taquets les piquets qu’on enfonce à
tête perdue dans la terre , afin qu’on ne les arrache
point, et pour qu’au besoin ils puissent
servir de repaires.
PIQUEUR, s. m. On appelle ainsi, dans un
atelier , l’homme préposé par l’entrepreneur pour
recevoir par compte les matériaux , en garder les
tailles, veiller à l’emploi du temps , marquer les
journées des ouvriers, et piquer sur son rôle ceux
qui s’absentent pendant les heures du travail, afin
de retrancher leur salaire. C’est de-là que vient
le nom de piqueur.
On appelle chassavans les piqueurs subalternes
dont l ’emploi se borne à hâter les ouvriers.
PIRAMÏDE. Voyez P y r a m id e .
PIRRO LIGORIO. Voyez L ig o r io .
PISCINE, s. f . , du mot la tinpiscina. Ce mot,
formé de piscis 3 poisson, indique assez quel fut
l’usage de- la piscine. Quoique le mot, comme on
le dira, ait é té , dans le langage ordinaire , appli- j
qué à exprimer d’autres emplois, il n’est pas douteux
qu’on ne doive, avant tou t, le donner à ces
réservoirs d’eau que nous nommons vivier 3 et où
les Romains nourrissoient et entrelenoient avec
beaucoup de dépense des poissons de foute espèce.
Les riches établissoient des piscines dans leurs
maisons de campagne. C’étoit de vastes bassins
d’eau vive, où, soit pour leur consommation, soit
pour en tirer un revenu, ils se plaisoient à rassembler
les poissons les plus chers et les plus rares.
On cite , par-dessus tous les autres , l ’établissement
que Lucullùs avoit fait en ce genre.
La piscine étant, comme on vo it, un amas
d’eau artificiel, on donna le même nom, dans les
bains publics, à de grands bassins où l’on -s’exer-
çoit à la nage. Il y en eut même une publique ,
destinée à cet usage , entre le Celiuse1 1 e Ceïiolus
à Rome. Elle n’existoit plus du temps de Festus
mais ce qu’i l en dit prouve que jadis le peuple
l ’avoit fréquentée , et le nom de piscine publique
etoit resté au lieu qu’elle avoit jadis occupé.
Dans les aqueducs on désignoit par le mot piscine
3 un réservoir par lequel la continuité des
canaux de maçonnerie ou dés tuyaux se trouvoit
interrompue^ On établissôit ces piscines ou réservoirs
, pour que l’eau pût y déposer les parties
terreuses et la vase qu’elle charrie. Par cette raison
, on l’appeloit quelquefois piscina limaria.
Aux aquedùcs dont les tuyaux étoient de terre
cuite, ces réservoirs ou piscines étoient encore
nécessaires, pour qu’on pût trouver plus facilement
les endroits qui avoiént besoin de réparation.
Quelquefois ces piscines étoient couvertes \
p i s
d’une voûte, mais le plus souvent elles étoient, à
. découvert.
On peut donner aussi le nom de piscine à de
vastes citernes que l ’on bâtissait dans certains endroits
, et à ce qu’il paroît, pour l’usage des -armées
qui étoient cantonnées. Telle est du moins
l’opinion la plus probable, sur l’usage de ce qu’on
appelle encore à Pouzzol la piscina mirabile 3
construction véritablement admirable et par sa
disposition, et par les détails de son exécution,
et par sa belle conservation.
On y descend de deux côtés par deux escaliers
de quarante marches. L’intérieur de ce local
est soutenu par quarante-huit piliers'qui, en plan,
forment chacun une croix. Ils sont sur quatre
rangs également espacés, et divisent l’espace en
cinq espèces d’allées, les murs d’enceinte compris.
La longueur totale est de 56 pas ordinaires,
la largeur de 25, e t .la hauteur a 3i pieds. On
remarqué, dans le milied de tout l’espace, une
sorte de cavité destinée à recevoir les ordures.
Les piliers dont on a parlé , supportent de petites
voûtes, au-dessus desquelles est établie une plale-
i forme régnant sur toute la bâtisse, et qui est
percée de treize trous carrés , par lesquels on
pnisoit l’eau. Celle construction très-solide étoit
revêtue d’un enduit de mortier auquel s’est attaché
lé dépôt de l ’eau, qui a contribué à donner
encore à ce revêtissément une dureté qui le dispute
aux pierres les plus compactes.
PISE ou P ISA Y , s. m. On donne ce nom à
une sorte de construction de murs faits avec une
terre qu’ôn rend compacte. Dans plus,d’un pays,
on forme ainsi avec un mélange de terre et d’argile
principalement, des construclions rurales
et cette méthode n’étoit pas inconnue aux Romains.
Pour élever ainsi un mur, on plaçoit deux
cloisons en planches , éloignées Î’une de l’autre '
d’une distance égale à l’épaisseur de la construction
qu’on vonloit faire. On remplissoit ensuite
cet intervalle de terre ou d’argile , qu’on batloit
et piloit fortement pour lui donner la consistance
•nécessaire, et on continuoit ainsi, jusqu’à ce que
lé mur fût arrivé à la hauteur déterminée. L ’opération
finie, et les planches formant l’espèce de
moule qu’on a décrit , étant retirées, on avoit un
mur qui, ensolidité, ne lecédoit point àbéaucpup
d’autres, et qui opposoît une résistance convenable
aux rigueurs des saisons, aux dangers des
incendies.
Les Romains avoient appris, dit-on , ce genre
de construction des Carthaginois,. et ils l ’em-
ployoient particulièrement dans leurs, campagnes
, à des bâtisses rustiques.
Cette sorte d’architecture a été , depuis un certain.
nombre d’années., renouveléé en France,
sous le nom depisé3 par M. Cointereau, qui en a
propagé l’usage, et par la pratique et par les
écrits qu’il a multipliés sur les procédés, dont il
p i T
faut lire les descriptions. V o y e z3 à ce su je t ,
l’ouvrage intitulé : Ecole cC architecture rurale.
PITTORESQUE, adj. des deux genres. Ce
jnot, dans son acception littérale et la plus générale,
devroit signifier simplement ce qui regarde
la peinture, ce qui est du ressort de l ’art,
du peintre. Les Italiens, dont ce mot est emprunté
, ont deux expressions pour rendre les rapports
de la peinture avec les idées diverses qu’on
y attache, ils disent pittoresco et pitiorico. Le
premier de ces mots exprime , comme en français
, un certain effet propre de la peinture 5 le
second s’entend de ce qui appartient au malérie.l
ou à l’historique de l’art.
Pittoresque, en français , signifie, selon l’ù-
t sage, tout ce qui , soit dans la nature, soit dans
l’imitation, présente un aspect, des formes , des
effets ou une disposition capables de surprendre
et de plaire à l’esprit et aux yeux , par une com-
! biuàison accidentelle peu commune, et qui semble
offrir de la1 singularité. '
Il y auroit beaucoup à dire sur le pittoresque ,
dans les arts.d’imitation j et cette théorie contien-
droit dés observations dé goût fort utiles, pour
^ préserver les artistes d’une recherche .souvent
. périlleuse en ce genre , car lorsque l’art s’y mon-
tre trop , le bizarre vient à sa suite.
Le pittoresque entendu et défini, comme on
vient de le luire', appartient donc ou peut ap- .
par tenir à tout. 11 n’est point d’objet, grand ou
; petit , production de la nature ou de l ’a r t , qui
, iroffre ou 11e puisse offrir l'impression de ce qu’on !
I appelle pittoresque. On eh trouve dans la formation
d’une montagne, dans, le spectacle des
[cieux, comme dans l’ajustement d’une coiffure
du d’une draperie. ' •
11 y a donc aussi, ou il peut y avoirun pitto-
\ resque en architecture. Et d’abord on en trouvera
| dans le site occupé par un monument , dans la
manière dont il se présente aux yeux, avec les oppositions
d’objets accessoires qui ajoutent â son
[ effet. 11 y avoit un grand eiïet pittoresque dans la
! manière dont Vitruve nous dit que le roi Mausole
; avoit, .au fond du port d’Halicamasse, disposé
| son palais, la citadelle et les principaux monumens
de la ville , comme en amphithéâtre.
Il y a ou il peut y avoir du pittoresque dans la
| composition d’un monument : beaucoup d’édifices
•comprennent des masses partielles, qui toutefois
doivent se réduire à un tout ensemble. C’est dans
ce genre de monumens que l’architecte peut surtout
produire un effet que la peinture aimerôit
a s approprier, dans les tableaux qu’on désigne
par le nom de vues. Elle préférera le bâtiment
dont les lignes sont variées, dont les masses produiront
des ombres , à l’édificè , du reste supé-
j.ieuv Par \’ai' t , qui ne présenterait qu’une seule
^gue. Mais l’oeil aussi donnera la préférence ,
ans les paonumens qui en pomp orient l'emploi, à
p 1 T i33
ces partis heureux de composition, dont les élévations
naturelles, ou des variétés de plans font pyra-
mider les masses et l’architecture. Ainsi, un très-
grand nombre de palais à Gênes, d’un goût sage et
pur, donnent une j uste idée du pittoresque permis
à l’art de bâtir, dans ces escaliers à plusieurs rampes,
dans ces ouvertures de galeries en colonnes ,
qui ,se détachent sur le ciel. A ins i, le.nouvel
escalier qui conduit au grand salon du Louvre est
un modèle de pittoresque3 et plus d’un dessinateur
s’est plu à en.rendre l’effet.
Il peut y avoir aussi du pittoresque en architecture,
par l’emplpi des matériaux divers dont l’artiste
peut user, pour opérer des oppositions agréables,
entre les murs et les pilastres qui les décorent,
entre les trumeaux et les chambraûles des croisées.
Les plus habiles architectes ont employé
avec beaucoup de goût ces moy ens de diversifier
l’aspect des élévations, et des masses de leurs
édifices.
PITHEUS, architecte g re c , qui paroît avoir
réuni à une grande habileté en architecture, beaucoup
d’autres connoissances , et la pratique de
plus d’un art.
Selon Vitruve (lib. F i l . Proefat. ) , Pitheus
auroit, conjointement avec Satyrus, bâti le célébré
tombeau de Mausole à Halicarnasse. On ne
doit pas le révoquer en doute, parce qu’il ne parle
de ces artistes, que dans le passage où il fait mention
dés architectes, qui ont écrit sur leur art, ou
qui ont laissé des ouvrages de description des plus
célèbres moniimens. Nous voyons, en effet, parles
autres exemples qu’il cite, que ces descriptions
de monumens furent faites par ceux mêmes
qui les avoient bâtis. De ce nombre, sont Théodore
, Ctésiphon et Ictinus. Lors donc que Vi-
Iruve dit que Pitheus et Satyrus écrivirent sur le
mausolée3 il faut admettre qu’ils décrivirent leur
propre ouvrage. La suite du passage le prouve.
« Ils jouirent ( continue l ’écrivain ) d’un Irès-
» grand bonheurjleurs travaux, qu’accompagnera
» l’admiration de tous les siècles , eurent encore
» l’avantage de procurer d’importans ouvrages à
» leurs contemporains. (J e lis cooetaneis au lieu
» de cogitatis. ) Car chacun des quatre sculp-
» teurs, Leochares, Briaxis, Scopas et Praxiteles,
». eut l’entreprise d’une des quatre faces du mo-
» nu ment. » Quelques-uns y joignent-Timothée.
Pline, en parlant de la partie pyramidale ajoutée,
avec un quadrige, au sommet du monument,
nomme pour sculpteur de cet ouvrage Pylbis. Il
est probable qu’il faut lire Pytheus.
C’est encore le nom de Pytheus qu’il faut substituer
dans cette même préface du septième livre
de Vitruve, au nom de Fileus que porte ordinairement
le texte, et c’est Vitruve'lui-même ( lib.
I. cap. 1. ) qui autorise cette correction. En effet,
au livre V I I , il cite Fileus 3 comme celui qui au-
l'oit donné lft description du temple de Minerve à