
truites. Celte partie , ainsi que la scène , est remplie
de décombres, qui ne permettent pas de rechercher
les fondations.
Ou peut donc seulement se faire une idée générale
du plan de ce théâtre, et de l’élévation extérieure
de la scène. Elle éloit divisée par cinq
portes accompagnées de piédestaux, sur lesquels
étoient peut-être placées des colonnes ou des statues.
Sous celte élévation on reconnoît parfaitement
les .trous ménagés pour recevoir les solives
du plancher de la scène. Au-dessous -sont trois
conduits par lesquels on passoit sous la scène et
dans l’orchestre.
TÉMOIN, s. m. Se dit dans l’arpentage-*.dans
les fouilles de terre que l’on fait, soit pour abaisser
des terrains, soit pour leur nivellement, cTune
butte qu’on laisse d’espace en espace , afin de juger
de l’état du travail fait ou à faire. On couvre
voloutiers ces buttes de gazon.
On appelle fa u x témoins les buttes dont on
exhausse les sommets, pour rendre les cubes plus
gros qu’ils ne de v roi en i l’être, et à dessein de
tromper sur là quantité du travail.
T émoins de bouse, s. m. pi. Petits tuileaux
d’une certaine forme que les arpenteurs mettent
sous les bornes qu’ils plantent, où à certaine distance
, pour séparer les héritages dont iis font
mention dans leur procès-verbal ,• et qui servent,
en cas qu’on transporte les bornes par fraude et
usurpatiou , à reconnoître' leur première situation.
TEMPLE, s. m. Nom général qu’on donne à
iin édifice consacré au culte et à l’adoration de la
Divinité.
De tous les genres d’ouvrages qui appartiennent
à Part de bâtir, aucun n’a obtenu plus de solidité ,
de grandeur et de magnificence , et aucun n’a été
plus multiplié, que celui dont un sentiment universel
s’est plu de faire en tout temps, et en tout
pays, hommage à la Divinité. L’idée d’un Etre
suprême, créateur et conservateur de tous les
êtres, s’est toujours trouvée partout, la première
dans l’ordre des idées, qui ont fondé les sociétés.
Il fut donc naturel qu’en bâtissant des villes, les
hommes les missent sous la protection d’un pouvoir
supërièur, principe premier de l’harmonie
sociale, et de la dépendance sans laquelle aucun
ordre de choses ne peut subsister. De là l’érection
des édifices sacrés, lieux de réunion ou des
croyances et des cérémonies communes, devenant
le lien des esprits, produisent cet accord moral
qui d’hommes incohérens et isolés, forme un
corps politique, sous le nom de cité } de peuple ou
de nation.
Toute idée a besoin de signes qui la fixent, qui
la rendent sensible, et qui la perpétuent. L’idée
de Dieu, bien qu’inhérente à la nature de l’homme.
bien qu’elle soit instinctive , et le résultat partout
nécessaire du développement de sa raison. n’c-n
a pas moins besoin d’être sans cesse rappelée et
renouvelée à l’intelligence , tant l’étal d’ignorance
où mille causes retiennent le plus-grand nombre
tant l’action des passions et des appétits sensuels
qui égarent ou corrompent le sentiment du jUS(e
et de'l’injuste , tendent puissamment à faire (rioni-
plier le principe'matériel sur le principe moral.
Le législateur a donc mis au premier rang des institutions
sociales, celle qui place la Divinité entête
de toutes les lois, de toutes les pratiques, de toutes
les actions, et maintient sans cesse l’idée de Dieu
comme principe de toutes les autres.
Or, comme c’est par les sens qu’il est nécessaire
de parler au plus grand nombre des hommes
l’art de bâtir est :de tous les arts, celui qui s’est
trouvé le plus propre à ce genre d’enseignement
sensible et matériel. La supériorité de la
demeure divine sur les habitations des mortels,
semble leur rappeler, à tout instant , la distance
qui sépare les créatures du Créateur, et en faisant
dominer son temple si fort au-dessus de leurs
têtes, rend l’idée de son existence et de sa puissance
toujours présente à leurs yeux, comme à
leurs esprits.
Ce qu’on vient de dire n’a rien de systématique.
C’est la pure et simple exposition d’un fait, qui
existe chez toutes les nations de la terre, que
l’on remarque dès les premiers âges des premières
sociétés, dont;les nombreux vestiges n’ont pu encore
être anéantis par le laps des temps, et' dont
les ruines les plus antiques nous ont conservé les
plus éclata ns témoignages. •
Que trouve^-t-on, en effet, lorsqu’on parcourt
le Globe, dans tous les lieux où des restes de
constructions attestent l’existence de peuples, dout
les noms effacés de la mémoire des hommes , ne
vivent plus que dans quelques récits de l’histoire i
Que sont ces blocs énormes gisant à terre, depuis
une multitude de siècles , comme des pierres lu-
mulaires, témoins en quelque sorte éternels,
chargés d’apprendre au voyageur qu’il y eut là un
empire ? Ce sont les débris de ses temples. Tout
s’est anéanti , on ne découvre plus aucun vestige
reconnoissable d’h a Lu La lion s. Pourquoi partout en
remarque-t-on des demeures divines ? C’est parce
que l’art de bâtir avoit toujours mis en oeuvre
dans ces monumens 7 et les matériaux les moins
destructibles, et les moyens les plus propres a
assurer la solidité de leur emploi. Leur grandeur et
la vaste étendue de leurs dimensions, en offrant
peut-être plus de prise aux attaques du prumpe
destructeur, n’ont pas laissé de protéger les témoignages
de leur antique existence , et partout
la terre a conservé les fondations, dépositaires
de la grandeur et de la magnificence de leurs
plans , comme de leurs élévations.
C’est dans l’érection des temples _, et dans la
diversité de leurs formes, que le génie de chaque
peuple
[ eupl© semble avoir épuisé tout ce qu’on peut 1
r a0-iner de propre, en architecture, à élever le
l'gniimcnt et l’esprit des hommes, an niveau de
lia grande idée que l’ouvrage de l’art doit représent
é Ici, des édifices pyramidaux qui aspirent,
’ parleur procérité, à porter jusqu’aux ciel les yeux
et les pensées du spectateur. Là; des masses de rocher
taillées et travaillées comme pour être desem-
[blêmes de l’éternité. Ailleurs, des bancs de pierre
fet de montagne perforés, comme pour assurer
[aux temples une durée égale à celle de la nature.
[Dans d’autres pays, de nombreuses enceintes
(élevées, en amphithéâtre , autour de la colline
[surmontée par l’autel. Chez quelques peuples ,
ides terrains consacrés en plein air, et enclos d’épaisses
et solides murailles, qui ont survécu à plusieurs
générations d’états et de royaumes. Ainsi,
partout l’idée de Dieu se t rouve ‘écrite par l’art de
bâtir, en caractères jusqu’à présent ineffaçables
et qui nous prouvent que le temple fut, toujours
[ et partout, l’édifice le plus considérable:
Si des travaux antiques, ou de pays éloignés
[nous passons à ce qui s’est fait, dans,,.les temps
plus rapprochés du nôtre , et à ce qui existe dans
les contrées que nous habitons, fions verrons de
même les édifices sacrés, non-seulement occupant
1 la première place dans les entreprises de l’art de
bâtir, mais présentant au milieu de'toutes les villes
uoe grandeur, une élévation et un luxe de travail
i qui peuvent défier les travaux du même genre
i dans les siècles antérieurs. Nous voulons parler de
_.} vastes constructions du moyen âge, qui, sous
lia fausse dénomination', de gothiques , élèvent en-
Icore aujourd’hui leurs masses et leurs sommités
audacieuses, au-dessus des édifices de toutes les
[villes de l’Europe. Lorsque le goût de la belle ar
[ chilecture reparut avec celui des autres arts de la
! Grèce et de Rome , une noble émulation s’empara
de tous les peuples modernes, et ce fut à qui
I adapteroil avec plus de succès, les formes régulières
des ordonnances, des plans et des élévations
de$ temples de l’antiquité classique, aux convenances:
et aux besoins du christianisme. Des prodiges
de dépense , de grandeur et de richesse en
e genre , ont distingué tous les siècles et tous les
pays, depuis le. renouvellement du bon goût.
Toute l’architecture antique a été mise à coptvi-
bution, pour fournir à la composition des nouveaux
i temples y de quoi réunir , avec des ensembles jusqu’alors
inconnus, tous les genres de solidité
dans la construction, de grandeur dans les intérieurs,
de magnificence extérieure et de hardiesse
dans l’élévation des masses. De somptueux
péristyles ont annoncé leurs entrées, de riches ordonnances
ont décoré leurs enceintes, de vastes
: et brillantes coupoles élancées dans les airs, ont
| étendu leur aspect à des distances prodigieuses,
l Enfin, pour résumer ceci en deux mots, le chef-
lieu du christianisme a érigé sur les débris de
i l’antique Rome , le temple et la coupolejle Saint-
Diction. d’Arc hit. Tome III.
Pierre, monument qui n’eut point d’égal dans l antiquité,
et qui très-probablement n aura jamais de
rival dans la suite des âges.
Ce préambule a eu pour objet de faire entendre,
quelle immense matière seroit celle d’un ouvrage
qui comprendroit l’histoire générale Aes templesf
les notions diverses qui se rapporteroient dans
une telle étendue de temps et dé pays, a leurs
formes, à leur structure, à leurs emplois, à leurs
mesures, à leur goût, à leurs ornemens, etc. Or,
ce n’est pas sans raison que,nous avons esquisse en
raccourci le point de vue d’une semblable histoire.
On a déjà compris que nous nous sommes proposé
d’expliquer par-là, pourquoi l’article T emple,
dans ce Dictionnaire, ne sauroit approcher
de la proportion qu’exigeroit, même dans le plan
le plus succinct, l’universalité de ces connois-
sances. '
Nous avons encore une autre raison a rendre de
la mesure étroite, dans laquelle nous avons dû
circonscrire ici les notions du mot temple. Nous
n’aurions pu, en effet, que répéter les nombreux
détails qui ont été déjà donnés dans cette matière,
à chacun des articles, soit de ceux que nous avons
consacrés sous leurs titres, à chacune des architectures
plus ou moins anciennes on modernes,
que l’on connoît sous un nom particulier, soit de
ceux qui contiennent des descriptions de temples
existans encore dans les ruines de toutes les villes
antiques , dont les noms font partie^ de la nomenclature
générale de ce Dictionnaire, soit enfin de
ceux, où nous avons embrassé la biographie des
célèbres architectes, et dès-lors les notions descriptives
et critiqués de leurs .monumens.
L’architecture d’ailleurs, à laquelle ce Dictionnaire
doit surtout rapporter les recherches de tout
genre, qui en font l’objet principal, étant l’ar-
éhitecture devenue universelle, c’est-à-dire celle
des Grecs, la seule qui ait des principes fondés en
raison , et un système applicable aux besoins de
tous les pays , nous nous bornerons à faire con-
noître dans cet article, l’origine des temples grecs,
les variétés et les progrès de leur construction,
leurs différentes espèces, selon leur étendue, leuis
formes, leur composition, leurs emplois et leur
destination, tant en Grèce qu’en Italie, où le
même genre de. culte propagea les mêmes usages,
e t,à quelques différences près, le même système
de disposition et de décoration.
Notions historiques suri’ origine du temple grec 9
et sur les causes de sa formation primitive.
Si l’on s’en rapporte à un certain instinct primitif,
dont on retrouve des traces dans l’histoire des
plus anciens peuples connus, les hommes eurent
d’abord un culte aussi simple, que l’étoieut leur
intelligence et l’état de leur société. Très-naturellement
, duns les pays de montagnes, ce fat sur