
3 8 3 R E S R E T
formes qu’elles décrivent, l'écrivain a -joint les
mesures , de npus mettre sur la voie de la* composition
d’un édifice , et de nous en faire retrouver
le plan jet l’é lé v a t io n .
Dans l’avchilecture, l’ensemble est un.cpmposé,
de parties identiquement semblables. Il n’y a s auvent,,
qu’une; ççlonne dans d’édifice, le.--pias;.-noni-
breux 'en,.cplopnes. Il n y a qu’un chapiteau dans!
uue colonnade ,.e,t aiiisi dç,s.ui.ie , .de,vtotjs fies ,fiéâ
t.ails d ornement. La description.çpun ouvrage d’ar>
pbitecture grecque , qya^fi.$ que>l$.gfiP^'
1.ordonnance et les mesures , îeppiut avep fieau^
coup de précision ? .dans,1’ima^inâtîpû fie çelûj-Tà'
surtout, qui a la connoissance' des oug^gçs anaîai-
. gués. On avopei’a, qu’iL^a ,a:<qi§si de ^es*.beau tés
qu aucune, narration, fi^sous^ie^ mêiqp.,, aucune
copie ne peut transmettre.' if seroit injuste d’exir-,
ger d’une restitution ce* qu’ompe fiemapfiçrqij. pas
a un dessin fait d’après i ’oiâginaj,«.. ..
Au reste >, quand de telles restitutions n’accrois
troient, pas , pour les artistes et les étudians-, le
nombre .des modèles originaux de l ’architecture,, 1
elles auroient ,to,ujours l’avantage d’étendie nos,,
connoissances dans cet art,; d’en'fortifier,le ggfiÿ:
par un plus grand nombre de. parallèles,. fie faC^
lit;er l’intelligence des textes, etfie fournir-àfi’his-'
tpire de l ’a r t , des (dates. iràporjtantesief des fai,ts
authentiques, q ui, sans ce genre de travail.,’, sa7 i
roient pour ainsi dire perdus ou méconnus. . !
Ce ne seroit donc pas une conquête, inutile, ni J
une acquisition de simple curiosité, que la
tuliondes monumens d’après les descriptions des
auteurs anciens, lors même que ces descriptions
ne penhettroient point d’embrasser^avec une^fidé-
Jile complète , la totalité ,de.s objets;ou, dçs parties
dont se composa jadis le mérite absolu, des.'ou^
vrages originaux.
De tout temps il s est trouvé des hommes jaloux
de réparer les perles des ouvrages que le temps
nous a enviés. Raphaël lui-même a puisé,, dans,
fieux descriptions de Lucien, les sujets de .fieux1
de ses plus ingénieux dessins qui- représentent
le mariage d’Alexandre et Roxane, et la belle a l légorie
qu’Apelles avojt imaginée;de la délation.
Vers fe milieu du dernier siècle, c’est-à-dire à,
une époque où l’on connoissoit encore peu les
ruines de la Grèce, le marquis Poleni a tenté assez
heureusement la restitution du, temple d’Ephèse.,
d’après les documens imparfaits qu’en a donnés.
Pline, et sur les renseignemens de divers passages
épars dans les auteurs.
i De monument de Mausole , d’après sa description
, a exercé la critique de plus d’un architecte,
et ce genre de critique acquiert plus desûreté, à
mesure que s’augmentent les connoissances que
les voyageurs multiplient sur les restes nombreux
fie l’antiquité: .
11 manqua sans doute à M. de Caylus la ressource
de ces connoissances positives , dans les
restitutions qu’il essaya de faire de deqx monui^
CnsTort curieux,.décrits par Diodore, Ie bucW
HW^ifæstion jiétfie.chav .’funéraire'i,«— *»•»* -j ' t±i. un T «m 11*1V ^.^U:—S Ii-o r/e -î*
fi;'A,'§^P^ce.,i de, Bajiyione à (Alexandrie fi
pc^aqnnejjè fies iexi I
P»as ass6z, familière*
to&iiSjfflil&BBiSSM’* ppur reps,sir qu eje tel? ou,
q.uè, le mêmç.hômme^puisse.être ,a la toi'
PjWi Lorsque: la double op^’
: fiçfiriifiuire &&& ■ h Ssuluî
14.'Bgj iccme mit^nd.emènt,,, la trafiuctiou'
jetle dessin sfe communiquent fies, lumjères.réci-
j . c i a i r e p c t ’.précise des formes
de. i olijel décri.lt, esL d’uiirnerveilieux secours n0ur
; désïguènt, et, asou
itfiW-» la .W 'fe f ie L f i e a g i t ;dfiretrouver 1
;uaiti?a :pjjfis ïs,cile.me.u t sous le crayon du, dessiua-
sera rendu propre le sens de la des-'
jci'i.p.tiiin.,-.
i L ç&t^pqnr avoir manqué de ce double moyen
jqçe M,. de Gaylp^ n’a voit, donné qu’une idée- toui-
’à-fait informe et insignifiante des deux monumens,
jque n;bqs .avons cités j et.c’est en'pi^céfiant ainsj
jq,CjC upus.jYenpns ,,(|e ïe, .dire.., que nogs^essayamet
jfi?-.fies reprofiuire dans; fies dessins tcut-’à-fait' '
.nouveaux , que d’.Qn.itr.onye. % tome 1V. des Mémon
fi'fl Ç^â&sç fi.’histéire ^çjt littéralre ancienne
îde.On^ljiiuJ;, t.
} « JSÎo,us ne.nous.sommes éiendus sur l’objet de cet,
; article , que pour faire Àoaiprendre qneile poui>
jrpit êlje. d’utilité ; des restitutions .des . monumens
Iantiques, d’après, les descriptions’,( ,et de qt^ellç-
^manière ü importe d’y .procéder, .pour .doançrî ce
[geore fie. travail l’iqtérêt dont il est suscepliijie.
REXABLEj S. m. Ouvrage d’architecture, fait
: de,,marbre , de pierre, on dé bo,is, qui, forme la 4^cd^a'^iP:P- d’u n, a ute 1. O n appelle ,contre-retable
jle fond du retuhïe y c’est—a-fiire, lp^lauibris dans
lequel on.enehassç, un. t^bleay. ous un bas-ri:eliet,
et co^ir.efiequçl sont,adossés fe tabernacle et ses
,gradins* ,
IlETI GU L ATUM, était une d£s deux maçon-»
neries, le plus souvent employées. chez les fio-
n^ains., '
« Ces maçonneries ( dit Vitruve) sqnt le S E
» culüftutn y dont tout’ le monde .use »aujourd’hui,,
» et l ’incertum9 qui est plus ancienne.,Le reticu-
». latum est plus agréable à vo ir , mais il est sur
».jet à se lézarder, parce que les pierres qui J
» le composent ne forment aucune liaison dans
•».. leurs lits ., »
Ce genre de maçonnerie forme; e.fieçtivement
l ’ouvrage le ;plus agréable qu’on puisse, faire en
petites pierres. Il éjloit fol't en usage daos les derniers
temps de la, république romaine. Une granclp
partie des ruines qui sont aux environs de Rome,
e s t C f in s t rm l e e n m a r» h rm o ^ a •../«■ _noni- les
rrnTOÎ »jui juui uua c u v n u i l a UC uw»
est construite en maçonnerie réticulée pour iv--
paremens extérieurs, et le Eailieii des massifs est
en blocage.
L’ouvrage
R È ’ t
L’ouvrage appelé reticulaiunt} est ovdinaire-
: ent formé de petites pierres ou tufs, dont la
face présente un carré d’enyiron trois pouces en
tout sens, disposé^ en losanges on échiquier. Ces
pierres ont une queue de cinq à six pouces de
longueur, qui va en ,diminuant de grosseur, et
qui .s’enfonce plus ou .moins dans l’épaisseur du
jjup*', afin de ber avec la maçonnçrie en blocage
dii milieu.
Cet ouvrage se trouve toujours encadré par
des monlans ou des rangs de maçonnerie formée,
de. pe.tits moellons équarris et de la même
pierrede sept a huit .pp.ii.ce.s; de long , sur trois
pouces, d’épaisseur, environ ,< et fié , quatre à, six
pouces fie. largeur., .afin de .former liaison- fia us
l’épaisseur du mpr. Souyènt, en. place de petits
moellons, ces encadrèmèns sont faits fie, briques.
On a vu par le texte dè iVitruye;, rapporté pjus
haut v qu’fi. approuvait moins cette, façon .de maçonnerie
, parep !que fies petites' pierres dont ses
paretrieé^ sont,forpiés ,i■ n’ont ni assiette r-.ni liaison,
et que des murailles-construites ainsi, sont
sûjettesfà sej,léza'rder.;{ ll.e s t vrai r que ces petits
matériaux ne-doiveutiba durée de leur assemblage,
qu’^ux enCafiremens-dont on a parlé-, qui les re--
tiennéùt e.n‘place ,i(.Çï6 »sans lesquels leur éboule-
mént; avriveroit; tô t ou»tard.. On doit dire aussi ,
et beaucoup de bàL;imens. en déposent^ qu’avec là
précaution de maintenir, ces paremens par des
montans latéraux , Comuie on le vpit encore »au-»
jour-d’h.ui -,; un très-rgrandi nombre, de ces ouvra-j
ees ont traversé les siècles, sans ; avoir éprouvé,
la moindre désunion.., ;
1 On peut citer comme exemple, et de ce genre
dé construction , et de sa durée , la masse encore
très-solide qui fait partie des murs de Rome,
entre la viila Pinciana et la porta del Popolo■.
Cette masse, sortie de son à-plomb par la
poussée des murs qu’elle sourient, a plus de quatre
vingts pieds de long, sur trente-six pieds de
hauteur^ son épaisseur moyenne est de vingt pieds.
Les vastes ruines de la vilta Adïiantik Tivoli
«ont en reticulritunï exécuté avec beaucoup d’art.
On y en voit des parties si bien conservées ^ I
qn’elles paroissent plutôt des. constructions modernes
interrompues, que des ruines d’édifices
qui ont plus de seize siècles d’antiquité.
'» Mais rouwa-ge le plus remarquable en ce
^enre, est le mur d’un édifice qu’Adrién aimit
fait construire dans sa villa y à l ’imitation-du Poé-
cile d’Atliè nés. Sa longueur.est de six ceni. treize r
piedssur yingt^cinq de haut, et deux p‘ieds trois
ponces d’épaisseur. Ce mur, qni: est isolé dans
toute sa longueur, est encore en très-bon état et
bien d à-plomb. On a percé, dans la masse dé
grandes portes charretières, pour y faire passer
ues Voitures de foin , sans que' ces perceméns
«tient, endommagé la cohstrüclionl Ces trouées
ûont point de linteau qui supporte la màçou-
Dici ion, d* Arçhit. Tome III»
R E T 289
nerîe, et celle-ci se soutient en l’air pat la force
du mortier.
Quel qu’ait été l’agrément de la maçonnerie
réticulaire y il paroît bien prouvé par les restes
qu’on en trouve à la villa Adriana} que dans les
palais et les'édifices d’importance, elle éloit revêtue
en marbre.: On trouve partout les trous des
crampons on agraffes qui retenoient les revêle-
mens.
RETOMBÉE, s. î. Se dit dans la courbe d’une
voûte ou d’une arcade, de cette partie qui forme
leur naissance , et qui , si l’on suppose que cette
voûte ou cette arcade soit détruite , />u non
achevée, pourroit subsister sans cintre;. On l ’appelle
ainsi,. parce qu?elle.semble, retomber sur ses
supports.
RETONDRE,.y. act. C’est, couper de la soûr-
mité, d’un mur, ou de la hauteur d’une souche
dp- cheminée ,.ce qui est dégradé pu ruiné , poue
Iq,refaire. ,
C’est aussi abattre, ou retrancher Tes, saillies
d’une, construction , les. ornemens.inutiles .ou de
mauvais goût de ià façade d’un batiment qu’on
ragrée, et qu’on veut reméltre à neuf.
• On se. sert, encore, du m,o t retondre y pour dire
repasser sur le travail d’une architecture avec
ce qu on appelle des fers à retphdre9 pdur la mieux
terminer, et en rendre les arelçs plus vives.
' RETOUR,, s. m. Se dit du profil que fait un
. entâblemeut, oü toute autre partie d’architecture,
; lorsqu’elle se, trouve ,en avant-corps, ou qu’elle
forme .un ressaut.
- On appelle donc retour tout corps qui,.clans le
: fa it , semble retourner. Aussi le.» dit-on de l’encoignure
d’un bâtiment.
On dit retour d?équerre, tout ce qui , en^se
ployant ou en retournant', forme un angle droit.
O11 d it, dans lè dessin, kë‘rëtoutti$r d’ éqiierrê ,
pour dire mener une-perpendiculaire sur une li -
\ gne effective ou supposée..
RE TRAITE, s. f. Signifie un lieu où l’on se
1 relire: Ainsi,' oii pratique , dans les distributions
: des bâlimeiis et des jardins , les cabinets de re-
: traite y soit po.ùi- y être seul’, soit pour y trouver
asylé “en cas'de mauvais temps.
R etraite se d i t , dans plus d’un a r t , de la ré-
dnctidn qu’éprouve un ouvrage ‘en se refroidis-
; sànt, comme un ouvrage de fonte, en se sé chan t,
comme un ouvrage de terre ou cfargile.
Mais on appelle encore retraite toute position
d’un corps d’ architecture qui s’élève en. arrière
du corps qui le porte. Ainsi un mur fera souvent
retraite sur son empattement. Le corps d’un pi<>
des t al est en retraite sur sa base , etc.
Q o