
comme tous J es autreâ arts, de recOnnoîtra des
principes fondés sur la nature de notre ame, et',
en ce genre, l’usage ne fait pas loi. C’est Une tyrannie
passagère, une violation d© l’ordre, qui
ne manque jamais de reprendre ses droits. 7,
Ainsi avons-nous fait voir , au mot R epos
( voyez ce mot ) , que les richesses, en architecture
, n ont de valeur que par l’opposition des
parties lisses ; que tout ce qui; est trop- continu
fatigue l’esprit et les sens; que tout plaisir sans
interruption deviendrait une'peine ; que, par
conséquent, les richesses des ornemens on t besoin
d’etre distribuées , sur les fonds qui les reçoivent,
selon un système , ou de progressioù, qui.suppose
le doux opposé an fort, ou de succession alterna-
iive , qui donne à l’oeil le repos nécessaire , et lui
épargne la peine de la confusion.
. RIDEAU, s. m. Est, dans l’intérieur d’un appartement,
une pièce d’étoffe, qui par le mpyen
d’anneaux glissant sur une tringle de métal p o li, i
se ferme ou s’ouvre devant les fenêtres, pour préserver
du soleil, pour modérer la lumière pendant
le jour, interdire du dehors la vue dans les intérieurs,
et garantir aussi des influences de l’air
extérieur.
, Les rideaux sont tout à la fois , dans les grands
appartemèns , des objets de nécessité ou de commodité
, et des objets de luxe et d’orneinent. Cela
dépend, ou de la nature des’étoffes dont ils sont
faits, ou de l ’ajustement que l’art du tapissiei*
leur donne.
R ideau chez les Anciens. Dans l’intérieur des
maisons et des palais, l’entrée des chambrés n’é -
toi t quelquefois fermée qu’au moyen. d’un- ridèau
ou tapis , appelé vélum cubiculare ou aulæum.
C ’est derrière un semblable rideau q u e , selon
Larapride, Elagabale se cacha, lorsque les soldats
entrèrent dans sa chambre pour l ’assassiner.
Selon Suétone, Claude se cackoit aussi par peur
derrière de semblables, rideaux 3 lorsqu’il fut découvert
par un soldat et ..proclamé empereur.
Quand le prince donnoit audience, on.lèvoit le
tapis ou rideau tendu devant sa porte. Les juges,
dans les causes criminelles, et qui demandoient
un exameni réfléchi, avoient coutume de laisser
tomber un voile ou rideau devant leur tribunal, i
pour se dérober aux regards des accusés et à ceux
du peuples,c?étoit une marque de'la difficulté
qu’ils, trouvoient dans la discussion de l’affaire. -
Cette coutume donna lieu à l’expression ad vêla
sisti.j pour dire, comparaître devant les juges.f
Au contraire, dans les. affaires dè. peu d’importance'^
on levoit le voile, et elles se jugeoient
levalo vélo, à rideau o u v e r t c ’est-à-dire, en
présence de tout.le inonde.
Dans les temples, on s us peu doit souvent un
rideau devant les.statues des divinités. Nous avons
déjà parlé des différentes manières dont il pou voit j
se lever ou se baisser (voyez le mot P AK aïetask. 1
Nous, remarquerons à ce sujet, que Stuart.' dans
ses Antiquités d?Athènes, tom. I I , pag. y g
avancé, contre toute autorité, que ce tapis pou.
vois etre destiné à couvrir là partie du milieu dit
naos, qui étoit percée à jour.
Les rideaux dont on vient de parler, différaient
de ceux qu’on appeloit velaria dans les théâtres
ét l'es amphithéâtres!
Chez les Romains, au ihéâlre, c’étoit l’usaee
dé fermer la scène, avant le commencement du
-spectacle , par un rideau appelé auloeurii et sipa-
rium. Lorsque le spectacle commençoit, on ne
levoit pas la toile ou le rideau, comme cela se
pratique aujourd’h u i, mais on le baissoit. Il de-
voit alors rester, pendant la représentation, ployé
sur la partie antérieure du proscenium y ou se bais,
ser devant Vhyposcenium , ou bien il descendoit
par une trappe sous le proscenium.. Lorsque le
spectacle étoit fin i, le rideau se relévoit lentement
pour refermër la scène.
Un passage remarquable d’Ovide, dans le troisième
livre de ses Métamorphosés, vers III et
suivans, nous donne de ceci une preuve évidente.
« Lorsque le rideau se lève ( dit-il f l les figure?
» montent en haut ; on en voit d’abord le visage,
» et successivement les autres parties de leur
» corps, iusqu à ce qu’elles paraissent entières x
» et que leurs pieds semblent placés sur le'plan-
» cher de la scène. » .
Sic ubi tolluntur festis aulaa theatris .
Surg,ere signasolerit»pxhnumque'jOStendere vultum
Cet tera paulaùm , ptàçi'doque educta tendre , ■
Tota patent ', imoque pedes-in margin.e ponunt.
Ce passage démontre que le rideau sé levoit insensiblement
, comme*en sortant de terre , puisque
les différentes parties inférieures du corps në’pa-
; roissoieht, qu’après que la tête s’étoit montrée.
» Donc le rideau descendoit sons le sol de la scène.'
| On voit encore par-là , qu’on ornoit communément
ce rideau de figures historiques, qui y éloient ou
peintes ou brodées.
Le rideau y dans nos théâtres,1 s’élève toujours
et va.se perdre da»ns les sommités de la scène -, invisibles
aux spëctaleurs. On lui donne le-pini soit-,
vent aujoùrd J nu le nom de-toile.V oyez T héâtre,
T oile de théâtre.
R ideau se d it, par métaphore ,' d’ unë berge'
élevée au-dessus du soi d’un chemin escarpé, sur
le penchant d’une montagne, et qui faitën Contre'1,
haut ce que l’épaulemenl fait en contre-bas.
R ideaux {terme: de jardinage). On donne ce
nom a des palissades de charmille', qu’on pratique
dans les. jardins pour arrêter la vue , ou pour cacher
quelqu’aspect peu agréable. On appelle em*
core rideaux 3 et dans un sens - Irès-rapproclié da
sens usuel dé ce Wl&H lfr ''plàïftafrbhs d’arbVesi» fort serrés l’un près ae l ’âiitrë ; ' dispôsîtion qui
'confient surtout aufc peupliers, lesquels semblent!
former réellement dés rideaux pour 'gàrànhT' des.’
ardeurs du soleil.
RIG-ÔLEV s. f. Ouverture longue é t étroite , '
fouillée’611 terré pour conduire l’ëau. Oh eiipratiqué
àïtfsi'^Uàhd on vehl'faire l’essai d’un panai,;
pour .juger'de son effetde pente. C’est c é ( qu’on
nomme caricu dJe dérivation.
On apÿèViè'/idoles3 dè pëtifës fondations peu i
profondes, et cërtains petits fossés qui. bordent
mi cours, uûé avenue, et ondes creuse dans lé
•dessein’de cürisëvyer Tes tiges dés,arbres.
On distingué,.'}«! rigolé aè .fa;‘trahchée. , par cela \
que la première n’êsi'jjas ordinaifeniênt creusée
[ca'iJfëhiënt; ■ ■ -■
Lç mot rigole'vient'cîii' làtin rigare, arroser,
j "Ainsi Tè procède alarrpsfêment: par iWigaiion , a !
lieaiâiï moyen’ de pétitësVi^bie^ pratiquées dé disT
iancë en distahè'ë dans les potagers i
Rigolé,de JARiim; Espèce de tranchée, fouillée
presque toujours carrément, de six pieds en lur-
1 gètit;;su!r deux et 'ae&ii'dlcpraTondeu-r., pour èta~
| Jill'Aihè" plà'lë-Dahae ae fleurs- ou dés.,arbrisseaux
[qui doivent faire l’ornement cfuii parterre.
I ' RïMIftï, •ville ;très-ârifîqûé d’Italie, appelée
I autrefois Arirninùnï 3 du nom du fleuve qui la tra-
I verse , en lqtin Arimjnus.
I ' Cette ville, a cohsëryé. j usqu’à ' n,os j.onrs de fort
beaux vcs[tes de son ancienne magnificence. Neuf
K arcades dè briqués incTîqhën^encore l ’emplacé-
! ment dé son "amphithéâtre , bâti par îe consul
I s# us Semprôni us .1
I Mais c’ésf à fempéreur Auguste qu’elle est re-
Ë BèVable dè dëux; de ' ses plus beaux ouvrages , et
I que lé temps a respectes^
I . Ij® pfemier^est un ara de triomphe , ^ous lequel
on passé1 en entrant dans la ville. Il est construit;
K de la pierre'blanche des Apennins, pierre tout-à-
» fait,semblable à cellé d Istrié, et,qui est une sorte
I 3e mài-br'é blanc. Là masse générale devoit être,
I ^'Iv fôsésur tout lorsque le monument' avojt |1 intégrité de1 son couronnement. Toutefois celte
I un peu trop se rapprocher du carrév
I hke n a qu une seulé ouverture, qui, consiste en
[ me *h4cade' fort large, dont le bandeau repose sur
I nn Commencement d’imposte. De chaque côté dë
I a;rc^^6 s’él’èvè.ùhe cblôune corinthienne , enga-
I géc clans, le piédroit et posant sur un stylobate
I profile. Lès deux colonnes supportent l’èntable-
mem , que surmonte un fronton plus, court que la
[‘î? 'nlRî16 totale’ qui aurait pu lui servir de base.
[ 11 altique' règne au-dessus , et il étoit formé laté-
p a ement de degrés: Sur l ’assise , ou sur le degré
.supérieur qui'subsiste, on lit encore-beaucoup de
j * ° ls de 1 antique inscription, •qui apprend que'
le monument fut élevé à Auguste, en reconnois-
sancé dé la festâuralion qu’il ayoit fait faire .des
voies, qui aboutissoienf.à Rimipi. La voie Flami-
hiennè étoit de ce nombre.
" De chàquç coté'dé.Rare, est sculptée, sur l’ar-
chilvave et perpendiculairement à la pierre qui fait
la cle f dp'l’arcâdé, üné'tête de taureau, et de chaque
cÔlé'aussi_dans engeun ,<Jes écoinçpns formés
par le'bandeau de l ’archiyqitè, par l’entablement
et la côlonn^, sont/sculptés,, sur des pavtiés circulairesqu’ôn
peut.prendre, ou pour des patères,
ou pour1 dés bpùcliefs, [les bustes en ha ut-relief
de' Jupiter'âvec la foudre, de Vénus avec la co-
îombè , de Neptùnë ay§c lé trident, de Pallas avec
la cuirasseet l’ëpée\ Quèlques-nns.prétendent que
c’est Mars.' IT nous semble cependant qu’une sorte
d’esprit de .symétrie aui;o.it voulu., qu’enj pendjant
de‘la letë barbue’ de Neplu»eî > on'vît unp tête, de
femme, comme est çelle de Ÿénuç en correspon-
dahçp.avec.Jupiter. La. tête qu’on voudrait, convertir
en tête de Mars ^ a l ’indication de la devanture
d’un casque-, qui convient égalemènt à
Pallâs, çt la physionomie juvénile,paraît devoir
mieux appartenir,à cette .déesse. Il a encore.été
observé,^ régai^de ces busles., que J vu lat situation
d e ,l’arc , lés têtes de,Neptune e.t de Vénus ,
diyiniiés1 marines, se trouvoient placées du côté
de la mer. ,
La'ipàsse- tpfalte'déTarchitecture de cet arc,, oa
du moins celle qui en subsiste encore aujourd’hui,
a eriviran quarante-trois pieds de hauteur, Sur
quarante pieds, de largeur , de qui lui donne,
comme on l ’a déjà observé , une proportion presque
carrée. Mais il faut ajouter à son élévation
ce que la desjrnption lui a fait perdre,, savoir,
quelques‘assises, de l’attique qui en faisait le couronnement;
et( encore , ainsi que des médailles en
font foi' j,. et comme le prouvent des témoignages
éçpts , /ët quelques restes de sculpture., il con-
vièndroit d’y replacer, au moins en idée, soit un
quadrige, soit des/statués colossales qui exhaus-
soient et faispiènt pyramider l’ensemble de la
composition.
Outre la tra.dition‘populaire qui règne à cet
-égatd, il existe dans le Muséum Bianchi, à R i-
niini y un pied colossal de .marbré, Blanc , qui fat
îroavé sur la sommité de l’arc. Nous lisons encore
dans l ’ouvrage de LouisNàvdi sur les antiquités de
Riminiy que l’on conservé dans le mur d’une cour
voisine.du palais. Giina_,, une tête de cheval en
bronze, , d’un bon travail antique, bien que fort
endommage , .et qu’on prétend que cette tête fut
trouvée tout près de l’arc.,
. Fabréui, dans son ouvrage. {.De Aquis et Aque-.
duçtis j , cherche à jiroRver que, Vitruve ( Pollipn)
fut l’archïteçlé de. ee monument, élevé,vers l’an
727 ^e Rome, sous le septième ppusulat d’Auguste,
et ait commenbement du huitième. Teraanza, a éié.
aussi de. cet avis! Ce qu’il y a departiçulieivçpn.lr«
c«tte opinion, c’est que précisément Tare de. Ri