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REPOS, s. m. Synonyme de palier , il s ’aîppellè’
ainsi, parce que c’est dans la suite de la montée
des degrés d’un escalier, l’endroit où l’on se repose.
Voyez Escamer.
Repos. Ce mot exprime , en peinture, soit
dans la composition des figures, soit dans la distribution
des couleurs, des clairs et des ombres,
et l’entente des effets, une certaine succession de
plein et dé v id e , de tons forts et légers, de parties
saillantes et plus ou moins dégradées, qui se font
valoir par des oppositions suffisantes, et y produisent
comme des intervalles où l’esprit et la vue
se reposent. Une composition tellement pleine
de figures , qu elles sembleroient toutes se press
e r , deviendroit difficile à comprendre, et seroit
une fatigue pour l’esprit. Autant èn arriveroit
pour le plaisir des yeux , d’une peinture , ou aucune
nuance, aucune dégradation de tons , aucune
variété d’effets ne se.feroit sentir. Ce qu’on
appelle , en ce genre , repos, consiste donc en
oppositions qui, passant du fort au foible , du
composé au simple , du lumineux au clair-obscur,
font mieux jouir, et plus facilement, du. mérite
de chaque partie. Ajoutons que chacun de ces
inerite's obtient aussi une plus grande valeur.
Il en est de même en architecture j dans la
composition de ses masses, dans la distribution
de ses parties, mais surtout dans la répartition et
le travail de ses ornemens.
Les ornemens ne constituent pas l'architecture ,
_ mais ils ajoutent à son effet ( voyez^ O r n e m e n t ) : ;
dès-lors ils sont accessoires. Le plus grand défaut
en ce genre , est de les identifier avec les formes
et les profils, au point de faire dispavoitre le
principal. C’est -ce qui ariâve lorsqu’un luxe
excessif de broderie et de sculpture vient à s’emparer
de toutes les places , de tous les champs et
des moindres moulures. Les Romains, aux derniers
siècles de l’art antique, tombèrent dans cet !
excès. Il nous est resté des parties de leurs enta-
Llemens , de leurs colonnes , de leurs bases, où I
tou t, jusqu’au plus petit listel, est découpé , fa;-;
çonùé , ciselé j de manière qu’aucun ornement ne
trouve à.se détach-er sur aucune partie lisse. Cependant
les lisses, en fait-d’orneménL, sont'les
principales oppositions qui peuvent faire briller
et valoir le travail de la sculpture; Les parties
lisses sont les repos ou les intervalles qui reposent
l’oeil.
L ’esprit de l’homme est ainsi fa it , que toute
continuité des mêmes objets, des mêmes sons
des memes aspects, enfin de la même position
le fatigue par la monotonie 5 et comme il est dans
sa nature d’avoir besoin de changement, la peine
même lui deviendroit un délassement bu plaisir
prolongé outre • mesure. Condamné' à tourner
sans cesse dans les ouvrages de l ’a r t, et d’aller
d’un extrême à l’autre, le milieu où se trouve,
le point qui devroit le fixer , ne l ’arrêtera
R Ê P
point. Il a le besoin de changer J de sensation
Voila ce qui nous explique les vicissitudes d» 1 opinion. Mais cela aussi nous fait comprendre
le besoin qu’a l ’artiste d’entremêler , dans ses oui
vrages, des qualités diverses , de varier les efî
fets par une succession de repos et de richesses"
Le goût est l’assaisonnement dû plaisir, en architecture
comme dans les autres'arts, et ce sera
toujours au style, à la distribution et à l’exécu-
tiondes ornemens de l ’archilecture grecque qui
le goût devra ses plus sûrs modèles. *
REPOSITORÏUM : étoit ùn endroit secret
dans les temples, où l’on gardoit les choses préOn
croit aussi que ce pouvait être, dans les
lar-aires ou chapelles domestiques, de 'petites
armoires où l’on plaçoit les vases votifs : on l’î
conjecturé de ce grand nombre de-vases peints
vulgairement appelés étrusques, et qui générale-
meut ont une de leurs deux farces , ou sans peinture,
ou d’une peinture fort négligée, parce
qu ils auroient é té , ert Tes 'supposant placés dans
uue armoire du; rèpositorium , vus d’un seul côté;
du côté le plus soigné. '
REPOSOIR ,’ s. m. Ainsi appelle-t-ori une
construction teMpôràïrë ,' qu’on' élève en cfiff&j
rens endroits, pour les processions d^Ta Fê'të-
Dièu , et on leur donne ce nom, pafcè 'qu’effecli-
veraent ils offrent des ëndroits de repos, dâns lé
trajet que parcourt le procession. Les repèsoui
• se. composent 'ordinairement îi’üriê architecture
feinte, plus ou moins richè,'Jselbn’ la dépensé
qu on y applique. Us renferment un autel, avec
des gradins chargés de vases, de fleurs, de chandeliers
et autres ouvrages dégoût ou de dévotion,
. le tout accompagné de tapisseries, de tableaux,
de guirlandes, de figurés, et de toiis lès objets qui
peuvent trouver place dans la décoration des
églises.
•Reposoir d e ‘Bain. C’é toit, chêz les Aneiènsj
uhe par lie du batiment des bains faite en manière
de portique, ou T’ôn se feposoit, soit 'avant de
sè baigner, sort apres s’être bàîgri£. Vitruve ap-
pelle celte partie du bain schola, du rnot , I
q u i signifie loisir^ repos.
REPOUS, s. m. Sorle .de mortier fait de petits
plairas, qui proviennent de la vieille maçonnerie,
qu on bat et qu’on mêle avec du tuileau ou de la
brique concassée. On s’én sert 'pour affermir les
aires, des chemins, et sécher le.sol des lieux humides.
RÊPRi|Éî)pR:E', v. act. On se sert de ce mot
pour dire réparer les fissures d’un mur lézardé.
Reprendre en soüs- çeu'VRE. On appelle ainsi,
ïl 1 -S
^anst!]Jart de bûlii* 3 une opération qui c'ohsisTe à
Iyeconstruire, dans un édifice, les parties infé-
rieûtes des murs, des piliers , des piédroits, dont
les matériaux sont ou écrasés , ou dégradés , et
menaient ruine y en conservant dans leur intégrit é
' toutes -les'parties supérieures du même édificé
, qui^ôflt en^bort'état. y
ûeUeopéFâtidn sé fait, en soutenant les parties
gu^érieaveS par des étais ét des dhëvalèmens ,iJét
: en prenant tôüt'ësTes p'réchutions qui garantissent
la masSc Üé tout effet , ‘éëartëment!^Tassement pu
[désunion. Cet édificey àiüsi mïs en l ’àir / porté
[sui; les étais, et contre-but lé , s;iMëfâlit ,.bn pro-
[cède à la démolition des parties de construction
inférieures »qii’it fa lit remplacer* 'des'Ms foride-
Tnens, s’il est besoin y pardès'ma-térlïtuxhdlivëâux
[etsol'ideL 1"';. y tw&ü&p î&ëu-ï
[ L’art est ensuite'ff di-s^ü’en^a ëTéve îâ^fori^vute-1
[tion-nouvelle au point où eîle^va^seW'a^rodner
[de l’andiehné^d’en opérer la réunion pat^lâ'plû^
[grande précision dans la taille'des rùatériaux qui
Idoiverit faire joint avec Tes ancièiis ,1 et l’on y
[réussit en intrôdüisàn t par fôice, dans fè'joint, d;ès'
leàles minces de la matière là moins cdmpvéSsrMëi
Mous ne sauvions entEef rici dansTë^détail de tous
fesmdyens dîâdresâeët1 ae;ëbmbinafsony que î ’àf-
chilefetè intelligentr-Wn?ploié; à ' dé fëllès ‘ôp;éi-à4
[lions', Moyens qui'Trarient-f el‘ôn da 'diveisifé. des
iôbstaclès qüHl fà'ut vàiiifiie; 1 • •jU ,t i-
; Paris a vu dernièrement eë'ftë-TiàBilëté-ÿiÎHëè''
au plus hatïtdëgré'par M1.' Gbdde ' àixhiTfe'dtë‘dè'#
lljâtimens püblics’ , -dàhfs ifTfeprisë, ^èn^Sbu^ordi^
[de tous' lès piliers :dë (S^rifiHiri^
Ides-Prés. Tous cëà-piliërsf par'séite d’fiùè'cdris^
traction médidéfë ,‘,lët l'd'd'Mj&th&’tfùf-
[avoit été emmagasiné ate'rifèiif'j dans^ë't'èiri'ps d'é
la clotûre de cette église’, inèrfàcèrën^ ùnt jour'/
bfesqué toùs -ensemble ,':dé'ts’écroule^ , Ta pierrë^'
[dissoute par ’ié sèl ,'-f?éëras‘aht:et së féndanï pài*-'
Itotff. 0^ j ùgèa laJ des tritelion de cè monümèrït
jiàfaiBiblë //et il n’étoîf question qiie de préVenii*
jfe-aecuteuyen là démolissant dé fond en comble.’
IL architecte dont ôn a parlé, proposa de réprendrê
soiéè-'oeuvte toutes' les' arcades qui ’reposoiënt
pur lés! piliers. Son- projet fut adopfo j i l fifétàÿer'
^"iles lés parties snpé'iiieurës-dë Pëgliseyetprobéda
P la reconstiueliou des’piliei’s selon leur aûtiëçûe
| °! ®e* L ’opéiation èüt ’urt p'I.ëiù .succès, et l’ëglisè,
pâW&enteBl replàééë 'sur dé nquVéàux suppÇVl^y
Idar^^ Ce^es. promettent là plus, lô'ng'ûe
j BEL RISE , s. f. Se ' dit ’de toùtë sorte deJ réf-: :
[ ectibn de mur, pilier , etë. ,'Soit dafis là hauteur;
t e- eur ^nifàdëÿ s’il s’agit-de par liés':dëgràdêés?, ,
01 soàs-oeuvre; Voyez)l ’article pr^cëdé'nÇ;
ùn RECEFEK./'verb. act. Tenue 1
L a£ ‘ 'ftÿdraüû'qtiè. )' C’est Cpuper^J kv.eU
I (,Sùee oii iâ 'sfedë / 31 ê’t.e' "dMri'piéu^oit id’ un •
'pilot' qui réfùse Je' moulon j parce qu’il a trouvé
la rôëhe. Un Te 'coupe .ainsi pour le me Lire de
nivéaü avec lé reste du pilotage.
^ • RESERVOÏR,. suh. m. Défini èn général, un
réservoir'èsî un récipient qui contient une quan-
.hte d’eau quelconque , où on la conserve, et d’où
On là distribue pour différens. usages’.,
>.Si le résqrvflir est pratiqué dans un corps de
bâtiment, il Consisté' ordinairement en un bassin
revêtu de plomBl * '
Le'^sewo^r es £ aussi. ^ en plein a ir , un grand
'^e_.fqrtq inacb^nerie , avèc un,double mur ,
êt, glaïsé ou pavé dans le
foÀd , où-l’on^jent l ’eau pour Jes; fontaines jaillis—
; sanies dès jarcfifisV-1, r I
Oü'mië parmi'. Jés pi us ’grands rês,ervoirs, celui
chateau~d èàu de "yers’aillfes,,. lequel est revêtu
| de lamés aè cuivre• etaçae ,„ et est; soutenu sur
trëmè1 piliers dé pierre. I l a 10 'tpises 4 pieds de
; jfflisff sur riôf disesf5 pqùcès de large,,' et. 7 pieds
profondeur. Il confient 472 muids d’eaii.
j Le réservoir du' châfea'n-d^eaû .qui est vis-â-vis
j le^Pàlàis-Rpyàl, se divise èri deux bassins , dont
| ^^Tus'grarid a Î2 ioisés de long sur 5 de large ,
j r i j>ie$s;3cpoucesrde profondeur. Voyez t i -
j TERNp , 'CfiATÈAÙ-p’EAU , PlSCISE.
î ^RESSAUT, s. m. ‘sV dit ,. en architecture , de
| ' ; de. Tout corps q u i, au. ffeu d’être
gne liprizontale ,.$e,pïp-
j ^-e .Açfffî'ligpo .èt, fait une, saillie.. .
I s entendre de la projection
$ùp . J-®*, éd ifice sd an s les masses génér*1*
I râles et particulières des'ordonnances , les enta-
blemens/les, çorpiches , les imposées, les ban-
l# a ü x * jés' tailloirs des chapiteaux , eiç;, .Ainsi >
■ H“ "ëntafilemerit’taisant.,‘ çomme.ron s,ait ,r saillie
s.^1'la ligne perpendiculaire de l’édifice , ne fait
;pas .flù.pî1 appêilé un rej&iut. Le ressaut aura
lîfu si lâ.ligné (de. çpt entablement se trouve in—
• lèrfompué dans sa direction horizontale , par des
jsaillies de cette’ ligné'sur elle-m ême , de telle
(sorte queyes ..saillies produisent, dans leur eon-
tlnuité,, des angles, rëntrans et sorlans.
.Ainsi,, des ayant-corps dans la longueur de.
la façade d un ;grand batiment.,, y produisent des.,
; ressauts,, commandés quçîquëfois par les besoins
même de l’é d i f i c e b u de; sa destination ', quel-.
: quefois par le seul moi if d’interrompre l’unifor-
: mité d’une ligné trop étendue,
i . fâïfqùis'jôîit dbüc7iqnélquefois un moyen
^ ^ M s;igJ:aves abus qui .ont eu lieu
e° blTigeni â faire voir qu’on s’est par
trop prévalu dé quelques exceptions , comme il
s’èii trouve à lôui'es îes règles.
a O r , il faut toujours remonter au principe
des règles, pour bien, connoî-tre la va-
■ çë;qu’e.llÿ pyè^çKÎyëtif,, et J.e, point.où doit
s arrêter l ’iiiâüïgeuce pour ce qu’elles permettent,