
ment donné de prévoir ce que sera définitivement
le sol sur lequel il faudra fonder. Les terreins offrent
des fonds de différente densité ou consistance,
comme de roche, de tuf, de gravier, de sable , de
glaise, de vase, etc. C’est à toutes ces variétés
que le constructeur doit avoir égard.
Terrein ne signifie quelquefois rien autre cliose
qu’espace, ainsi qu’on l’a dit; c’est ce qu’on exprime
en disant terrein vague , terrein enclos. Les
Anciens ménageoient souvent dans le voisinage
de leurs temples, des terreiris consacrés, sur lesquels
il étoit défendu de bâtir. — On dit :
Terrein de niveau. —; C’est une étendue de terre
dressée et sans aucune pente.
Terrein par chutes. — Terrein dont la continuité
est interrompue, mais qui se raccorde avec
un autre terrein , par des perrons, ou par des
glacis,
TERRE-PLEIN, s. m. Nom général qu’on
donne à tout amas de terre rapportée entre des
murs, soit pour faire des terrasses, soit pour servir
de chemins ou de communications d’un lieu à un
autre, ou de boulevards dans les villes de guerre.
TE TE, s. f. En traitant des notions que comporte
, dans ses rapports avec la sculpture et avec
l’archi lecture, le mot qui fait le sujet de cet article
, nous ne répéterons rien de ce que nous avons
développé , et peut-être un peu1 trop, hors des limites
de la matière qui; est celle de ce Dictionnaire
, au mot B uste. Voyez ce mot.
Quoiquela tête de l’homme, dans l’imitation
séparée qu’en fait la sculpture, soit la partie, sans
doute, la plus importante du buste, cependant
s sous ce nom, comme son véritable sens l’indique
en français , ainsi que dans l’italien husfoyil faut
comprendre la tête humaine accompagnée d’une
portion plus ou moins étendue du corps, comme les
épaules, la poitrine, et quelquefois plus encore.
Ici nous considérerons uniquement les divers-
emplois que l’architecture, dans ses ornemens,
fait de la tête seule, non-seulement de L’homme,
mais des animaux.
Un des plus anciens emplois de la tête ainsi envisagée,
nous paroit être celui qu’en fit l’architecture
égyptienne dans un de ses chapiteaux, qui
a ses quatre faces ornées d’une tête qu’on croit
être celle d’Isis, avec des oreilles de vache et la
coeffure ordinaire des statues féminines. Ces
quatre têtes sont adossées enlr’elles, de façon que
chacune se borne àn’être que ce qu’on appelle le
masque ou .le visage, sculpté plutôt de bas-relief,
qu’en bosse. Ce chapiteau à têtes d’Isis est fréquemment
employé en Egypte, èt on le trouve
avec plus d’une variation.
Une tête seule et sans buste , fut très-souvent
appliquée par l’architecture grecque, comme or-
nementsymboüque, particulièrement aux clefs des
arcades. Nous voyons ainsi à l’amphithéâtre de
Capoue , chaque pierre formant la clef dé chaque
arcade des portiques extérieurs de ce monument
ornée d’une tête de divinité en relief très-exhaussé
Nous avons déjà fait remarquer à l’arc de triomphe
d’Auguste , dans la ville de Rimini, des
têtes d’un très-haut relief, sculptées sur des espèces
de patères ou de boucliers circulaires, et
qui sont, comme l’indiquent leurs attributs I
celles de Jupiter, de Vénus, de Neptune et de
Fallas.
L’espace qu’on appelle métope , ou l’intervalle J
qui sépare les triglyphes dans la frise dorique, !
fut souvent orné de ces parties circulaires qu’on. J
prend pour des patères ou pour des boucliers, et
sur lesquelles on sculpta volontiers des têtes de I
Méduse ou d’antres personnages mythologiques.
Il existe encore dans les recueils d’antiques, de I
ces parties de plafond, qui doivent avoir été I
comme des caissons circulaires en marbre,, dont
le milieu, en place de fleuron ou de rosace , est
occupé par une tête, d’une sculpture fort saillante.
;
Rien de plus commun dans tous les monumens
d’architecture ou de décoration , que l’emploi de
c e s têtes.qu’on désigne par les noms de masques]
ou de mascarons. ( Voyez ces mots.) Le culte
de Bacchus et les mystères dionysiaques ayant été
répandus chez tous les peuples antiques , l’art des
Grecs s’empara de la plupart des symboles, que les
fêtes et les cérémonies avoient propagés. Bientôt!
encore le théâtre multiplia, par l’emploi qu’on y
faisoil du masque , les représentations de toutes
les sortes d’expressions dont les rôles des acteurs
avoient besoin. La fabrication des masques devint
une sorte d’école de l’art d’exprimer par les traits
du visage., toutes les passions, toutes,les alfec-
'lions de l’ame; la sculpture ne pouvoit guère
manquer de puiser pour l’ornement, dans celte
source abondante de motifs et de sujets, qui d’abord
eurent une relation spéciale avec les monij->
mens, et qui finirent par n’être plus pour lés yeux ,
que des signes tout-à-fait arbitraires d’idées sans
déterminations. De là, sous le nom de masque r
de mascaron , ces représentations de. têtes capri-1
1 ) cieuses soit isolées5 soit rangées sur une ligne, et supportant des festons continus.
Les Modernes.ont hérité dans leurs pratiques oii
leurs routines décoratives;, de l’usage antique d’ox-
ner avec des têtes, les clefs des arcades de leurs portiques.
Aucune idée religieuse ou politique 11e s e-
tant mêlée chez eux ,à cet usage, on cbercherotl
souvent en vain dans ces têtes, un motifen rapport
avec l’édifice auquel on les applique. Lorsque ce
ne sont point des objets banaux et sans aucune
signification, ce qui est, arrivé trop souvent, ja
sculpture se donne p.our sujet arbitraire de reprc' ;
.senter sous dès traits divers , ou les saisons, ou Les,
figjures capricieuses des faunes, des. satyres, de?!
I déités agrestes de la Fable , pu tout simplement
J des têtes d’âges differens ei.de caractères variât
. ,, se plaît à rendre sensibles, comme dans
1« masques antiques, l’expression capricieuse on
M Ê Z i ï i de toutes les sortes de physionomie.
Ta religion chrétienne admet sans doute et ap-
-1* iue à l’ornement de ses temples, surtout en
M M Sm m les bustes des apôtres et des saints.
Mais comme ornement de pratique et d usage, on
. emploie guère d’autres têtes sans buste, que
celles des anges, ou de ce qu'on appelle des petits
rhérubins ailés. On les trouvera spuvent em-
nlovéès ainsi au-dessus des cintres de quelques
Ü H des sacristies, au-dessus des bénitiers, ou
Bans certaines décorations de gloires rayon-
naotes. " ~
Un grand nombre de têtes d’animaux furent
aussi, dans l’antiquité, la matière d’ornemens
H H à beaucoup de parties de l’architecture.
Oui ne sait ensuite combien fut général 1 emploi
B— fit dans tous les objets de luxe , tels que
meublesI vases, trépieds . candélabres, ustensiles
de tout genre, qui naturellement s approprient
tons les détails de la décoration architecturale.
Ainsi la pierre qui fait la clef de l’arcade du monument
triomphal de Rimini, est décorée dune
têteie taureau. Un semblable symbole se voit dans
la frise du tombeau qu’on appelle près de Rome
la tour de Métella , et à laquelle on a donné plus
vulgairement, à raison de cette sculpture, le nom
de Capo di boue. On ne saurait compter les diverses
sortes d’ouvrages et départies d’édifices, ou la
sculpture employa la tête de lion. Elle figure sur
presqué toutes les urnes à l’usage des bains et des
fontaines. Tantôt elle semble servir d attache aux
anneaux simulés- en marbre, à l’imitation des
anneaux mobiles qui dans la réalité s adaptoient
aux baignoires de métal : tantôt elle est avec plus
ou moins de réalité, l’onfiee véritable ou bout
destiné à l’écoulement des eaux. La tête du bélier
se trouve sculptée aux angles d’une infinité d autels,
de trépieds et de cippes de toute es-
pècè^ etc.
L’usage des sacrificesdanslepaganisme .devint
encore pour l'imitation dps otbjei* qui sont la matière
de cet article, une source ;tres-féconde d ornemens.
Nous ne'pouvons nous refuser à croire que
d’abord on conserva comme indication ou com-
mémoration de l’immolation des victimes , les
têtes des animaux sacrifiés, qu’on attacha probablement
, ou aux murs des temples, ou aux mon-
tuns des auteis. Ces têtes finirent par se decbarner,
et leurs squelettes , doués de la iaculte de se perpétuer,
fournirent à la sculpture de si nombreux
exemples de cet usage, que l’artiste ayant à caractériser
par un symbole intelligible à tous, le
lieu des sacrifices, l’autel ou on les avoit consommés
, fut induit très-naturellement à reproduire
l’image de ces têtes décharnées qu on appela
bucrania ( voyez Bucrane), et on les repré-
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festons et des guirlandes dontffés victimes avoient
été parées.
Si c
trouva
une origine et uuc m««“ y——-—
marqué déjà, que rien, chez les Modernes, ne
put autoriser l’architecture à employer indistinctement
cette espèce d’ornement , qui n étant pins
en rapport avec aucune de nos pratiques, a de
(plus l’inconvénient d’offrir la vue dun objet on
ne peut pas'moins agréable. On ne saurait donc
approuver l’emploi que l’architecteÆebrosses en
a fait dans quelques métopes de sa frise dorique,
a u p a l a i s d u L u x e m b o u r g . .
Si nous faisons ici mention de quelques pratiques
de ce genre, dans un ordre d’idées assez
analogues, quoique moins importantes, c est uniquement
pour faire voir , comment a du naître
dans l’antiquité, l’usage si multiplié des représentations
dont nous avons fait la courte énumératien.
. -
Ainsi on connoît certains usages modernes qui’
consistent également à attacher comme trophées,
des têtes d’animaux tués à la chasse, aux portes
des habitations du chasseur. De là on a vu dans
plusieurs châteaux l’architeoture faire des tetesr-
imitées de différens animaux ,-une sorte d enseigne
ou d’inscription figurée de la destination de certains
lieux. Des têtes de chien ont été placées sur
la façade du bâtiment qu’on appelle le Chenil, bur
'les portes d’nn parc on a figuré des têtes de cert
ou de sanglier ; des têtes de cheval ont décoré,
comme à'Chantilly, le bâtiment des écuries. On a
vu des têtes de boeufs et de moutons désigner une
boucherie. ,
On doniie le nom de tête à diflerens ouvrages de
construction. L’on dit :
T ê t e d e c a n a l . On appelle ainsi, dans un jardin
l’entrée d’un canal, et la partie la plus pro-
che’ du jardin, où les eaux viennent se rendra
après le jeu des fontaines. On donne aussi ce
nom à un bâtiment rustique, en manière de grotte,
avec fontaines et cascades an bout d une longue
pièce d’eau.
T e t e d e c h e v a l e m e n t . Pièce dè bois qui porte
sur deux étaies, pour soutenir quelque pan de mur,
ou quelqu’encoignure, pendant qu’on fait ÿne reprise
sous oeuvre;
T ê t e n E m u r . C ’ e s t c e q u i p a r a î t d e l ’ é p a i s s e u r
d ’u n m u r , d a n s u n e o u v e r t u r e , e t q u i e s t o r d in a i r
em e n t r e v ê t u d ’ u n e c h a î n e d e p i e r r e , o u d ’u n e
j a m b e é t r i è r e .
T ê t e d e v o u s s o i r . C ’ e s t la p a r t i e s o i t d e d e v a n t , ,
s o i t d e d e r r i è r e d ’ u n v o u s s o i r d arc.