
d’un local ingrat et d’un pl«m difficullueux, tout
en y reconnoissant encore un parti heureux, quant à
l'effet, et un goût assez sage d’architecture, on est
obligé de convenir qu’il règne dans les profils,
dans les ornemens et dans l’exécution, quelque
chose de lourd, et que le tout manque de cette
finesse de proportion-, et de cette pureté de style
qui constituent une architecture classique.
VEINE, s. f. C’est tantôt une beauté, tantôt un
défaut dans les bois, dans les marbres , dans les
pierres. On distingue ces sortes de variétés dans
chaque matière, soit par rapport a l’influence
qu’elles ont sur la qualité de chacune, soit par
rapport au prix que le goût ou le caprice y
mettent.
V e in e d e b o is . Ce qu’on appelle ainsi fait souvent
la beauté ou le charme des bais durs, que la
marqueterie emploie dans l'assemblage des morceaux,
dont elle compose un grand nombre de
meubles. Mais dans les bois de menuiserie la veine
est un défaut, parce qu’elle est une marque de
tendre ou d’aubier.
V e in e d e m a r b r e . Cette variété devient l'agrément
des marbres dont on fait des colonnes , des
revêtemens, etc. Cette beauté , par laquelle se
recommandent certains marbres, a été si recherchée
dans l’antiquité , que Pline nous apprend
qu’au temps de Néron, on en éloit venu à falsifier
les veinesy ou taches ( maculae ) comme il les
appelle , et à donner à de simples marbres unis
les couleurs des marbres rares de l’Afrique ou de
de la Numidie. Cependant les veines grises ou
noires qu’on recherche dans ce qu’on appelle le
marbre blanc veiné y deviennent le plus grand de
tous les désagrémens , dans le marbre blanc qu’on
emploie à faire des statues. Ces veines effectivement
forment des noirs, qui coupent et traversent
les formes du corps, et en dénaturent l’harmonie.
V e in e d e p i e r r e . Defaut de l a pierre q u i provient
d’une inégalité de consistance entre le dur
et le tendre.
VELLEIA ou V eleia, est une ancienne ville
dont on voit les restes à treize lieues de Parme ,
dans le Plaisantin , à six lieues de Plaisance , vers
le midi, en tirant du côté de Gênes , au pied de
deux montagnes très-hautes, nommées Maria et
Rovinasso, qui fout partie de l’Apennin , et dont
les éboulemens causèrent la ruine de Velleia.
On voit encore que ces montagnes sont fendues
, et l’on reconnoit aisément qu’il s’en est
détaché des masses de rochers qu’on retrouve
entassées sur les débris de la ville. En examinant
ses ruines, on remarque que toutes les colonnes
sont renversées du cô.é opposé aux montagnes.
Les murs qui restent en place sont inclinés dans
le même sens , c’est-à-dire du côté où ils ont
été poussés par la chute des terres et des rochers.
Il s’en est précipité aussi à la fois des deux côtés
opposés, en se réunissant sur Velleia.
Il y a près de celle ville une terre bitumineuse
qui s’enflamme aisément à l’approche du feu
lors même qu’elle est mouillée. Cela, joint à quelques
matières noires et brûlées, et à quelques
médailles fondues qu’on y a trouvées, livoit fait
croire à quelques personnes, que la destruction
de Velleia avoit pu être causée par un incendie.
Mais les traces du feu n’y sont pas assez considérables
pour faire admettre une pareille causé.
Il suffit, pour expliquer ces traces, de recouiir
aux feux qui pouvoient être allumés dans les
maisons au moment de l’éboulement de la montagne.
A en juger par le grand nombre d’ossemens
qu’on a trouvés dans les ruines , et par la quantité
de monnoies qu’on en retire , les habitans n’eurent
pas le temps de se sauver; ils furent surpris,
écrasés et engloutis avec tontes leurs richesses.
On ignore dans quel temps Velleia fut ensevelie
sous ces rochers. Il est à croire que la date de
l’événement se rapporte au quatrième siècle. On
n y. a pas trouvé de monumens postérieurs au
règne de Probns , qui mourut l’an 282. Mais l’on
y trouve beaucoup de monnoies des empereurs
qui ont succédé à Constantin, dans les années
obrj et suivantes. Ainsi il paroît que la catastrophe
de cette ville seroit arrivée plusieurs années
après la mort de Constantin.
On commença , en 1760, à y faire des fouilles
par ordre du duc de Parme. La difficulté éloit
extrême. Les bâtimens y sont couverts de rochers
à plus de vingt pieds de hauteur. Les statues et
tout ce qui est dessous., s’est trouvé tellement
mutilé et fracassé , que les produits des fouilles
n’ont pu indemniser des dépenses du travail. Les
obstacles augmentant à mesure qu’on approchoit
de la rëtontagne, on a presque renoncé à ceue
entreprisejlepais 1764*
Les différentes couches de terre et de rochers
qu’on trouve alternativement placées les unes au
dessus des autres, indiquent des éboulemens arrivés
successivement et à divers temps. Le grand
nombre de briques, de pierres et de marbres qu’on
trouve dans la rivière voisin©, sur un espace de
plus de trois lieues, fait juger que la première
chute n’avoit pas entièrement encombré la ville.
. La plus grande partie de Velleia étoit bâtie
sur le penchant de la colline. Les maisons étoient
séparées en forme d’îîes, et formoient un amphithéâtre,
dont les différons étages commnniquoient
par des degrés. Les appartemens inférieurs des
maisons étoient placés sur un faux plancher, soutenu
par des piliers de terre cuite. Ces maison*
paroissent avoir été simples. Il y en avoit 'dont
les pavemens étoient en marbre, d’autres if*
avoient en mosaïque. On y a trouvé des peirttures,
des bustes eu marbre, des bains revêtns de
marbre, avec des vases en bronze incrustés en
argent, des meubles ^et ustensiles domestiques
ornés d’an bon g o û t, des ouvrages de terre cuite
d’un travail fin et élégant, des panneaux en arabesque,
et beaucoup d’objets du genre de ceux
qu’on retrouve sous les cendres du Vésuve a ,
fompeia.
Il a été levé un plan de la partie découverte
de Velleia , qu’on voyoit dans la galerie du château
de Parme. Vers le milieu ôn remarque une
place qui étoit très-ornée. Une inscription en
lettres de bronze, qui étoit sur cette place,
apprend qu’elle fut pavée de grosses pierres aux
frais d’un Velleiate nommé Lucius Lucilius.Kxi
milieu s’élevoit un autel consacré à l’empereur
Auguste. La place étoit environnée de colonnes
de marbre cipolino , dont quelques-unes subsistent
encore. 11 y avoit aussi de très-beaux sièges
de marbre soutenus par des lions. Parmi les édifices
"considérables de Velleia y on voit qufil y
avoit, comme dans les grandes villes , un chal-
cidique , bâtiment faisant partie de la basilique.
Une inscription apprend qu’il avoit été construit
par Bebia, fille de Titus ; et on' lit sur un autre
que C. Sabinus avoit bâti la basilique contiguë
au chalcidique, lieu où se tenoient les juges et
où ils rendoient la justice.
On a trouvé à Velleia beaucoup d’idoles, plusieurs
statues, des inscriptions, des ustensiles de
tout genre. Comme on n’y a reconnu ni temples
ni théâtres., on a présumé qu’ils peuvent être
restés ensevelis dans la partie la plus bau-te de la
vilLe , qu’on n’a point pu déblayer. Mais on a découvert
les aqueducs qui distribuoient l’eau dans
la ville , un château d’eau qui servoit de point
de partage, des bains q.ui en étoient voisins , et
des chambres qui paroissent avoir été des étuves.
VENTAIL , s. m. C’est une pièce de bois mobile
, composée d’une ou de deux feuilles d’assemblage
, qui sert à fermer une porte ou une
croisée. On le nomme aussi battant.
VENTEAU, s. m. {Terme d’architecture hydraulique.')
C’est un assemblage de charpente,
qui sert à fermer la porte d’une écluse.
Cette charpente est composée i°. d’un châssis
formé d’uu poteau tourillon, arrondi du côté de
son chardonnet, d’un poteau busqué , ayant une
de ses faces taillée en chanfrein,. pour se joindre
à la pointe du buse avec l’autre venteauy et de
deux entre-toises principales , l’une en haut,
l’autre en bas;.2°. de plusieurs autres entre-toises
intermédiaires., servant à former la carcasse du
venteauy 3°. d’un nombre de fils et de bradons ,
qui servent à lier et appuyer les entre-toises;
4°. de montans formant le guichet pratiqué dans
chaque venteau, qu’on ferme d’une vanne ou
d’un ventail à coulisse ; 5°. du bordage dont toute
cette, carcasse est revêtue extérieurement.
VENTOUSE, s. f. Bout de tuyau debout qui
sort de terre, et qui est soudé aux coudes des
conduites d’eau pour donner passage aux vents
qui s’engendrent dans les tuyaux. Les ventouses
des grandes conduites , sont toujours aussi hautes
que la superficie du réservoir, à moins qu’on n’y
mette une soupape renversée.
On appelle aussi ventouse une espèce de soupirail
pratiqué: sous la tablette, ou aux deux
angles de faire d’une cheminée, pour chasser
la fumée.
V e n t o u s e b a r b a c a n e . Voyez B a r b a c a n e .
V e n t o u s e d ’a is a n c e . Bout de tuyau de plomb
ou de poterie, qui communique à une fosse d’aisance
, et qui sort au-dessus .du comble, pour
renouveler l’air dans un cabinet d’aisance , et
en diminuer par là la mauvaise odeur.
VENTRE , s. m. On appelle ainsi le bombement
d’un mur trop v ieux , foible ou chargé,
qui dès-lors boucle et est hors de son aplomb.
Quand un mur est dans cet état , on dit qu’ il
fait ventre et qu’il menace ruine.
VENTRIÈRES, s. f. pi. ( Terme d-architecture
hydraulique. ) Ge sont des pièces de bois qui portent
sur les pilots des fondemens d’une écluse r
et qui servent comme de coulisses aux pal-
planches.
VERBOQUET , s-. m. Contre-lien, ou cordeau,
qu’on attache à l’un des boüts d’une pièce de
bois, ou d’une colonne, et au gros cable qui la
porte , pour la tenir mieux en équilibre, et pour
empêcher qu’elle ne touche à quelque saillie ou
échafaud , et qu’elle ne tournoie quand on la
monte.
On dit aussi virebouquet} parce que la corde
fait tourner la pièce dans le sens que Bon veut.
VERD , adj. Est le nom d’une couleur que l’on
emploie volontiers dans les bâtimens , à peindre
surtout les volets et les jalousies des fenêtres,
ainsi que les treillages des berceaux et des espaliers.
dans les jardins.
VERD-ANTIQUE. Ainsi, appelle-t-on ûn marbre
devenu1 fort rare , et q u i, à ce qu’il paroît,
n’étoit pas. fort commun dans l’antiquité.
V ERG ER, s» m. ( Jardinage.') C’est la partie
d’un jardin qui 11’est plantée que d’arbres fruitiers.
VÉRIN, s. m. Machine en manière de presse ,