
hauteur, qoç les mesures douâtes de son soubassement
, permettaient de porter à quatre ou
cinq cents pieds ?
Nous avons été conduits à parler de ces deux
immenses tumulus, particulièrement à l'occasion
des objets que l'usage imposoit à leur sommet
pour- eu faire le couronnement. Ainsi, comme
nous le montre le tumulus d’Auguste, on pou-
voit placer des statues à leur cime. Celui d’A -
lyates nous présente, comme faisant le couronnement
de sa masse, cinq corps que le mot
grec ofoi ou oupoi semble nous désigner comme
des corps pyramidaux, de la nature des bornes
ou des termes, selon la signification propre du
mot. Aussi M. Larcher a-t-il d it, dans sa traduction
, cinq termes sont placés au haut du
monument. Cependant, le mot terme a , dans
notre manière d’entendre ce mot, plus d’une
signification qui ne conviendroit guère à la position
dçnt il s’agit. Je préférerons le mot borne,
pris dans le sens des meta y qui terminoient et
ornoient la spina des cirques. Ces meta, dont
le temps a conservé quelques modèles, se rap-
proçhoient davantage, parleur procérité, delà
forme des stèles ou des obélisques, témoin celle
qui orne les jardins de la ville-Albani à Rome,
et qui est circulaire, comme toutes celles qu’on
voit groupées au nombre de trois ou de cinq,
et élevées sur une base commune, dans les re présentations
des cirques antiques que les mo-
numens nous ont conservées*.
C’est d’après cette analogie, et cette ressemblance.,
soit de position, soit de nombre, et
'précisément parce que ces oroi du tumulus d’A -
lyates durent avoir une grande hauteur, que la
forme obéliscale m’a paru la plus propre à forr
mer les cinq corps, qui lui servirent d’amortissement.
TU R C IE , s. f. (terme d’architecture hydraulique
). On donne ce nom , dans la langue des
ponts-et-chaussées, à une espèce de digue ou de
levée qu’on pratique en forme de q uai, pour
empêcher les inondations d’une rivière t telles
sont celles qu’on a construites sur les bords de
fa Loire.
TUSCULUM, ville d’Italie, dans le Latium,
au nord d.e la ville d’Alhe , sur une colline , selon
Strabon 5 ce qui a fait qu’Horace lui a donné le
surnom, de supemum s
. . . . . . . Superni villa candens Tusculi.
On croit ordinairement que Frascati occupe
remplacement de l’ancien Tusculum. On a voulu
reconnoître aussi dans Grotta Ferrata le lieu où
auroit été situé le Tusculanum, ou la maison de.
campagne de Cicéron à Tusçulum. Quelques antiquités
découvertes à Grotta Ferrata, parmi lesquelles
s’étoient trouvés un trapèze et un fcer,
maphrodite , avec quelques bustes , où , disoit-on
se lisoit lé nom de la famille Tullia, accréditèrent
d’abord cette opinion. La table sembla
devoir être le trapézophore dont parle Cicéron.
On confondit l’idée d’hermaphrodite avec celle
des Herm-Alhènes qu’Atticus lui avoit envoyés
de Grèce pour l’ornement de sa bibliothèque.
Tout cela fut bientôt convaincu de faux,
La vérité est qne l’ancien Tusculum étoit situé
sur une hauteur qui domine l ’emplacement actuel
de Frascati, ce q u i, à la vérité , n’empêcheroit
pas que quelques-unes des anciennes maisons de
campagne desRomains, n’aient occupé quelques-
uns des emplacemens de Frasçati. Au reste , ce
dernier site, où se trouvent réunies aujourd’hui
les plus belles maisons des Romains modernes,
n’a presque, dans aucune ruine, an seul reste
d’antiquité digne d’être cité.
On croit que quelques débris , qui existent au
Quarto di Borgbetto, ont pu appartenir au Tusculanum
de Scaurus, beau-fils de Sylla.
On assigne, comme caractères du Tusculanum
de Gabinius, premièrement d’avoir été voisin
de celui de Cicéron ; secondement d’avoir été
bâti au haut d’une montagne élevée sur une
autre , ce qui convient justement à un certain
emplacement entre la Rufinella et le Tusculo,
emplacement qui a de nombreux terrerpleins.
C’est bien là que dut être placée une grande
construction.
Il est permis de mettre au nombre des situations
qui se laissent encore reconnoître, comme
ayant pu être celles d’une grande maison de
campagne , celle de la villa de Mécène aux Groi-
toni d’Amadei, d’après l’application naturelle
qu’on peut leur faire , de la grandeur et du point
de vue que la phrase d’Horace fait supposer.
Les ruines imposantes qui sont à la droite dç
Frascati, sous Mont Dragone, et à sa gauche
prés la villa Conti , reçoivent, sans aucune autorité
, les noms de maisons de campagne (fa
Pollion & de Varron.
Tout ce qu’on peut dire, c’est que Frascati
doit avoir succédé à l’emplacement occupé par
un grand nombre de riches maisons de campagne
dépendantes de Tusculum, et que des fouilles
habilement dirigées sur plus d’un endroit de la
ville moderne, feroient très-probablement découvrir
de nouvelles richesses d’antiquité, ou de
précieux renseignemens, aux antiquaires qui cherchent
à retrouver des traces de la magïiifi.cence
de l’antique Rome.
TUYAU , s. m. Nom général quon dbnne,
dans une infinité de travaux , d’ouvrages et
d’emplois divers, à tonte espèce de conduit, le
plus souvent en forme de tnbe, qui sort, soit a
l’écoulement , soit à l’évaporation , soit à la transmission
des liquides, e t , dans beaucoup, d’mstrumeris,
à la conduite et à la propagation des
sons* Én un mot, il y a tant d’emplois de l'objet
appelé tuyau 9 qu’on ne sauroit se flatter de les
énumérer tous. Au reste, nous en restreindrons
les notions, et en les abrégeant beaucoup, à ce
qui regarde l’architecture, et particulièrement
la construction.
Dans cet ordre de choses, ce qu’on appelle
tuyau est un conduit qu’on fait le plus souvent
rond, mais souvent aussi quadrangulaire , quand
il est engagé dans la construction, et qni sert à
la descente des eàux s’il est placé en hauteur, et
s’il est horizontal à leur transmission , par tous
les moyens qui dépendent de l’hydraulique. Il se
fait aussi des tuyaux pour l’évaporation de l’air et
de la fumée, pour la circulation ,dê la chaleur,
et, si l’on veut, de l’air froid, e t c . , etc
Les tuyaux se font en beaucoup de matières ,
selon la diversité de leurs emplois. On en voit
dans les thermes antiques, pour l’écoulement des
eaux pluviales, qui furent bâtis avec le monument,
et formés, tantôt de grandes briqués qua-
drangulaires, maçonnées avec les murs , tantôt
composés de tuyaux de terre arrondis.
On appelle aujourd’hui ces conduits tuyaux
de descente , et on les fa it , soit en plomb , soit
en ferblauc, soit en fonte, pour servir dans
toutes les maisons de Paris à la décharge des
eaux du toit. On a ainsi depuis peu d’années remplacé
par de semblables tuyaux lés gouttières,
qui, saillant hors des toits et de leurs égouts,
versoient en temps de pluie des tôrrens d’eau , et
occasionnaient beaucoup d’inconvéniens.
On pratique aussi quelquefois les tuyaux de ;
descente en terre cu ite , mais ils .sont sujets à
être cassés s’ils sont à découvert, et à se fendre
dans l’hiver par la congélation des eaux.
On fait des tuyaux en bois d’aune ou de chêne,
que l’on perce avec des tarières de différentes
grosseurs $ on les emboîte les uns avec les autres ,
et l’on en use particulièrement à Paris pour les
conduites d’eau souterraines.
Les tuyaux de cuivre servent surtout pour les
corps de pompe , à élever les eaux. On les courbe
aux endroits où il y a des robinets ou des regards.
Chaque genre de tuyaux consistant, selon ses
emplois, en une réunion plus ou moins nombreuse
de morceaux plus ou moins longs , l ’art
d’ôpérêr cette réunion dépend de la nature différente
de chacune des matières employées à leur
confection.
Les tuyaux de fer ont à chaque extrémité trois
pu quatre oreilles percées , par lesquelles on les
joint, an moyen d’autant de vis , avec leurs
Perdus, en mettant entre les deux tuyaux qu’on
veut réunir un morceau de cuir ou de feutre.
Les tuyaux de terre s’emboîtent par leurs extrémités
les uns aux autres; le bout le plus étroit
de l’un entrant dans celui de l’autre qui,est tenu
plus large. Oh garnit la jonction de mastic et de
poix, avec de la filasse et de l ’étoupe.
Les tuyaux de bois s'emboîtent égalëment les
uns aux autres, moyennant la précaution d’amenuiser
en pointe, le bout de celui qui doit entier
dans l ’orifice de l’autre.
Les tuyaux de plomb se réunissent à volonté
les uns au?c autres, au moyen de la soudure.
Les tuyaux de cuivre peuvent s’assembler par
soudure comme ceux de plomb, ou de la manière
décrite pour les tuyaux de fer.
C’est pour la conduite de la fumée que l’on
fait peut-être le plus d’emplois des tuyaux y surtout
à l’égard des poêles, auxquels on ajuste à
volonté des tuyaux qui s’emboîtent diversement,
selon qu’ils sont de terre recouverte en faïence,
de cuivre , ou de tôle.
Les tuyaux de cheminée sont, dans la construction
des maisons d’habitation et de location,
un objet de haute importance. Nous renvoyons ,
sur cet objet, le lecteur à l’article Cheminée.
On appelle tuyau de cheminée apparent celui
qui saille hors du mur 5 tuyau de cheminée dans
oeuvre y celui qui est pratiqué dans l’épaisseur
d’un mur; tuyau de cheminée adossé} celui qui
est doublé au-devant d’un autre tuyau; tuyau
de cheminée dévoyé y celui qui ne monte pas
aplomb , et que l’on fait passer à côté d’un autre.
TYMPAN. Voyez T im p a n .
T Y P E , s. m. Vient du mot grec rvTroç , mot
qui exprime, par une acception fort générale,
et dès-lors applicable à beaucoup de nuances ou
de variétés de la même idée, ce qu’on entend par
modèle 3 matrice, empreinte y moule , figure en
relief ou en bas-relief.
Il n’est pas douteux que les écrivains grc'cs
n’aient exprimé souvent par les mots im t-jttui ,
ce que nous entendons par bas-relief plus ou
moins saillans.
C’est dans ses composés que le mot rvxoç exprime
certaines diversités des travaux de là sculpture.
Ainsi, le mot entapes doit avoir exprimé
l’idée d’ un travail en c reux , appliqué ,' à des
figures , soit comme dans les ouvrages moulés
ou coulés, soit poussées en terre dans un
creux, soit formées par un moule, en bronze ou
en plâtre. Il a pu se réduire aussi à exprimer les
figures gravées en creux sur pierres fines ponr
cachets, etc. L e mot ectypos semble désigner
l’ouvrage comme produit par un moule en creux
d’où l’on extrait l’exemplaire qui s’y est imprimé.
Le mot prostypos signifie d’une manière sensible
l’ouvragé qui se détache en relief sur un fond
plan, et ce qu’on appelle relevé en bossé. Mais
beauedup de diversités ayant dû s’introduire dans
l’emploi de ces mots , par le fait de l’ignorance'
où le plus grand nombre des hommes dut être
jadis, comme il Test aujourd’h u i, des carac