
TENTE, s. f. Dulutiu ténia, bandelette. Voyez
L ist el.
TENON, s. m. Bout d’une pièce de bois ou de
fer diminuée carrément, environ du tiers de son
épaisseur, pour entrer dans une mortaise. Ou appelle
épaulemcns les côtés du tenon qui sont coupés
obliquement, lorsque la pièce est inclinée, et
décolement la diminution de sa largeur, pour cacher
la gorge de sa mortaise.
Tenon en about. — C’est un tenon qui n’est pas
A équerre avec sa mortaise, mais coupé diagona-
lement, parce que la pièce est rampante pour servir
de décharge, ou inclinée pour contreventer et
arbalêtrer. Tels sont les tenons des contre-fiches ,
guettes, croix de Saint-André, etc.
Tenon à queue d’aronde. — Tenon qui est taillé
en queue d’aronde, c’est-à-dire qui est plus large j
à son about qu’à son décolement, pour être encas- I
tré dans une entaille.
T enons de sculpture. Ce sont, dans les ouvrages
sculptés, des bossages ou des parties de la
matière, étrangères à l’objet représenté , que l’on
conserve pour donner de la solidité à des détails
détachés de la masse. Tels sont ceux qu’on laisse
derrière les feuilles d’un chapiteau corinthien pour
leur donner plus de consistance.
TENTYRIS ou TENTYRÂ, aujourd’hui Den-
d e r a . Ville d’Egypte et jadis la métropole d’un
Nome appelé Nomus Teniyrites, du nom de cette
ville selon Strabon, Pline, Ptolémée et Etienne le
géographe. On y admire encore de fort beaux
restes d’antiquité dans plusieurs débris de ses
temples. Ces précieux monumens ont été dessinés
et décrits dans le grand ouvrage de l’Egypte,
avec un tel soin et une telle étendue , que nous y
renverrons le lecteur, nous contentant, pour rester
fidèles au .plan de ce Dictionnaire , d’une très-
courte énumération des principaux objets conservés
par le temps à notre admiration, et de quel- '
ques réflexions plus,abrégées encore, sur l’époque
à laquelle on peut attribuer leur exécution»
Le premier monument que l’on rencontre en
arrivant sur les ruines de Tentyris , du côté du
nord, est un petit édifice de forme rectangulaire,
d’environ cinquante pieds en longueur, sur un peu
moins en largeur. Il est composé de- quatorze colonnes,
dont six subsistent dans leur entier. Les.
autres n’existent que jusqu’à la hauteur des murs
d’enlre-colonneinent. Cette construction n’a point
été achevée ,.et elle paraît être une des dernières
qui aient été élevées dans l’intérieur de la ville.
Le fut des colonnes est lisse et sans aucune espèce
d’ornement. Les chapiteaux à campane, ne sont
en quelque sorte que dégrossis et préparés,. pour
recevoir les sculptures dont ils dévoient être ornés.
Deux portes, l’une au nord, l’autre au sud , don-
noient entrée dans cet édifice. Tout porte à croire
que ce n’ékit là qu’un de ces petits bâti mens destinés
à servir d’introduction à de plus grands.
A une distance d’à peu près trois cents pieds
espace tout parsemé de débris de granit qui naI
roissent avoir appartenu à des statues, on trouve
une fort belle porte remarquable par sa proportion
et les sculptures dont elle est ornée. La face nord,
a éprouvé de fortes dégradations , et est privée
de la plus grande partie de son couronnement-
mais la face sud est parfaitement conservée. Sa
construction est en grès d’un grain très-fin et
assez compacte pour se prêter aux plus petits détails.
On a remarqué que cette sculpture est d’un
fini de travail, qu’on ne découvre nulle part ailleurs,
que dans les autres édifices de Dendera. A
travers l’ouverture de cette porte, on aperçoit en
perspective le grand temple dont on parlera tout à
l’heure.
A quelque distance de cette porte, se fait remarquer
la sommité d’un édifice qui paroît presqu’en-
tièrement enfoui sous les décombres. On lui donne
le nom de Typhonium. Quoique sa partie antérieure
n’existe plus, cependant il subsiste encore
en avant une colonne, qui ne permet pas de douter
que sa façade ne fût composée de deux colonnes,
avec des antes surmontées d’un entablement.
L’édifice est entouré d’une galerie ornée dans
chacun des grands, côtés de neuf colonnes. La
face postérieure en a quatre, toutes réunies en-
tr’elles et avec les autres, par de petits murs
d’entre-colonnement. Les colonnes sont couronnées I
de chapiteaux ornés de tiges de lotus. Au-dessus
des chapiteaux sont des pierres cubiques qui, sur
chacune de leurs faces, offrent une figure de typhon
enveloppée de Heurs de lotus. La corniche
de l’entablement, a pour ornement, un scarabée
avec des ailes emblématiques, qui s’élèvent au-
dessus de quelques figures hiéroglyphiques. Toutes
les superficies de ^ce monument sont couverte«
d’hiéroglyphes sculptés et peints.
En sortant du Typhonium on trouve , à peu da
distance, des restes de construction qui appartiennent
à un autre monument. Ce qui en subsiste fait
présumer qu’il dut avoir une assez grande étendue,
et qu’il étoit formé de pilastres et de colonnes.
Peut-être fut-il élevé au temps des Romains. On y
remarque une portion de frise formée de grappe«
de raisin et de pampres de vigne.
Mais le grand temple de Dendera est un des;
plus beaux ouvrages d’architecture égyptienne
qui se sont conservés, des mieux exécutés dan«
toutes les parties et des plus entiers. Son portique
ou pronaos est ce qui fixe le plus l’attention. Use
compose de six colonnes placées de front sur une
même ligne, et de deux espèces d’antes angulaires.
Excepté l’enlre-colonnementdu milieu, le*
autres sont remplis , selon l’usage général de*
temples, par de petits murs d’appui qui s’élèvent
jusqu’à plus du tiers de la colonne. Celui du milieu
offre une plus grande largeur que les autre* t
„irai s’explique, puisqu’il n’y avoit que cet accès
de libre pour pénétrer dans 1 intérieur. Les chapiteaux
des colonnes sont formés de la réunion de
Latre masques d’isis, lesquels sont surmontés
Jun dé dont chaque face représente une espèce de
lel£a masse générale du temple se compose de
deux parties bien distinctes, qui sont enchâssées,.
• i’on peut dire, l’une dans l’autre, savoir, le
nortique ou pronaos, et le temple proprement
dit. La longueur du tout ensemble est d’environ
deux cent quarante pieds j la façade est large
d’environ cent trente. De pari et d’autre, le portique
est en saillie de dix à douze pieds sur les
face* latérales du temple. La hauteur totale du
portique est d’environ cinquante-cinq pieds •
bile du temple est à peine de quinze pieds. Les
murs sont parfaitement dressés suivant un talus qui
donne à toute la masse une grande apparence de
solidité- Le tout est couvert de sculptures hiéroglyphiques,
d’une exécution et d’un fini si précieux ,
qu’on peut avancer que l’art égyptien y a été porté
* sa plus grande perfection;
Nous, ne porterons pas plus loin les détails descriptifs
des différentes parties dont se composa
le temple de Dendera. C’est au dessin qu’il appartient
d’expliquer aux yeux, ce que les plus nombreuses
paroles feroient difficilement comprendye.
Derrière le grand temple et à une assez petite
distance, se voit un édifice dont le mur latéral de
l’ouest et une partie du mur de face sont en ruine,
ha forme est presque carrée; son intérieur est composé
de quatre pièces. Le tout est couvert de sculptures
hiéroglyphiques. La corniche et la frise ont
des ornemens aussi riches et aussi varies que ceux
du grand temple.
Une porte semblable à celle dont on a fait mention
plus haut, est p resqu entièrement enfoncée
sous les décombres provenant de la destruction
des maisons particulières qui, à differentes époques,
ont lait partie de la ville de Tentyris. Cette
on a fait un léger extrait, et où l’on voit que
l’exécution des temples de Tentyris se recommande
porte est remarquable par une inscription grecque
portant que sous l'empereur César, et Van ù 1 de
son règne....... les citoyens de la métropole et du
Nome ont consacré ce propylée à Isis, etc. Nous
devons faire encore observer qu à la façade du
grand temple ci-dessus décrit, existe également
une inscription grecque qui porte que sous le règne
de Tibère, César, fils d’ Auguste........ les
citoyens de la ville et du Nome ont consacré ce
pronaos à Vénus, très-grande déesse, etc.
Ces inscriptions et beaucoup d’autres semblables,
recueillies par M. Le t renne dans ses Recherche*
pour servir à Vhistoire de VEgypte , pendant
le domination des Grecs et des Romains, prouvent
que beaucoup des monumens encore subsistons,
dans leurs débris plus ou moins bien conservés,
ont dû être l’ouvrage de siècles tres-posle-
neurs à ceux des 'Pharaons. Si l’on rapproche ces
autorités, de celle même de la description dont
par une perfection, un soin et une conservation
de détails qu’on ne trouve pas ailleurs au
même degré, on sera très-porté à.croire que pendant
cinq ou six siècles d’une domination étrangère
, beaucoup d’édifices et de temples ont du
être ou rétablis, ou faits à neuf, tout en conservant
les erre mens de l'architecture égyptienne.
Le planisphère de Dendera a fourni encore une
preuve nouvelle que ces constructions ont dû.
être d’une époque très-postérieure. Le seul goût
de décoration symétrique et d’ajustement très-
agréable de ses accessoires, goût dont on ne sau-
roil citer, jusqu’à présent, aucun autre exemple en
Egypte , le genre de sa sculpture qui indique un
autre style, que celui des figures hiéroglyphiques
habituelles, tout donne à penser qu’il faut porter
dans l’histoire de l’art et des monumens de ce
pays, un esprit de critique qui ne pouvoit se développer
, qu’avec le secours des voyageurs qui ont
eu le loisir d’explorer, ce qu’avant eux on u’avoit
fait qu’entrevoir.
TERME, s. m. Ce mot est dérivé du latin terminus
, qui vient du grec r tppx, lesquels signifient
également, dans ces deux langues tjfin, but
borne, extrémité d’un lieu, et qui ont reçu depuis
plus d’une application détournée de leur signification
matéiieile.
Le moi terme est le nom qu’on donne en sculpture
et dans la décoration des édifices, a certaines
figures dont la forme a perpétué l’idée de l’objet
qui leur donna naissance.
Le ternie en effet fut d’abord une simple borne,
une pierre carrée , ou une souche, qui marquoit
l’extrémité des héritages, et les limites de chaque
propriété. De là naquit à Rome, et dès les premiers
temps de sa fondation, l’espèce de culte rendu
à ce signe protecteur. Il devint sacre, et bientôt
l'instinct de la reconnoissance en fit un dieu.
Sans doute ce sentiment étoit déjà parvenu à lui
donner une lorme humaine, comme à toutes les
autres créations de l’esprit , qui dans le paganisme
revêtirent des corps. Une tête fut placée
sur ces pierres gardiennes des champs ; et Nurnu,
pour inspirer de plus eu plus le respect des propriétés
, déifia cette sorte d’effigie, en lui élevant
un petit temple sur la roche Tarpeïenne. Le dieu
Terme continua donc, pour être fidèle a 1 idee primitive
de sa fonction , d’être représenté sons la
forme d’une borne, ou d’une pierre carrée, surmontée
d’une tête, et sans bras ni pieds, comme
pour exprimer qu’il ne pouvoit changer de place,;
car i’iinmobilité étoit son principal attribut ,
et l’art n’auroit pu se permettre d en altérer le
caractère.
Il est arrivé à ce symbole figuratif, comme
à beaucoup d’autres, de se perpétuer dans les
compositions des arts et de 1 architecture, après
îjit m m R