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lag.e que recouvrent des feuilles de vigne, sous lequel
on voit, d’un côté, des convives à table sur
des lits , et de l’autre, des joueurs d’instruinens.
Dans plus d’une peinture d’arabesque antique, on
a tiguré de semblables treilles.
TREILLIS , s. m. Nom qu’on donne assez généralement
à une clôture formée de maillés en 1er ou
en bronze. Telle est, par exemple, celle qui
ferme l’ouverture qui est au-dessus de la porte du
Panthéon à Rome. Telles sont , dans les prisons,
les fermetures de la plupart des fenêtres.
On distingue le treillis de la grille , en ce que
ses barres sont u.aillées en losange comme celles
d’un blet, au lieu d’être carrées.
Les Grecs appelaient Jile t, ftxTjoov, ce que nous
nommons treillis. La chambre qui renfernioit le
corps d’Alexandre , sur le char sépulcral qui le
transporta de Babylone en Egypte, n’avoit pour
clôture, qu’un treillis en forme de blet d’or, de
l’épaisseur d’un doigt, que Diodore appelle
é'ixtjua».
T reillis de eil de eer. On donne ce nom à tin
châssis de verges de fer maillé, en petits losanges
de gros liL de fer , qu’on met au-devant des vitraux.
Tels sont les châssis ou treillis du bas d’un
édibce , pour empêcher que les vitres ne soient
cassées par des coups de pierre. Tels sont ceux
qu’on met aux fenêtres élevées d’un dôme, pour
résister à l’impétuosité des veuts qui pourroient
enfoncer les panneaux. On les place à quelque distance
de la vitré.
TRÉMEAU. Voyez T rumeau.
TRÉMION, s. m. Barre de fer qui sert à soutenir
la botte ou la trémie d’une cheminée.
TRÉPAN, s. m. Outil dont on se sert dans le
travail de la sculpture, pour faire des trous. On en
use surtout pour donner des noirs aux détails des
ornemeus.
TRÉPIED, 3. m., du mot grée on du
latin tripus , signibe à trois pieds. On dôDna d’abord
ce nom à une table circulaire reposant sur
trois supports, pour la distinguer du trapèze,
mot abrégé de tëtrapèze, à quatre pieds. Voyez
T able.
Rien ne fut plus commun dans les usages domestiques,
que ces tables à trois pieds.Ou en voit
sur beaucoup de bas-reliefs antiques, et là, ils accompagnent
des lits de festins, sur lesquels siègent
les convives ; leur plateau est chargé de vases de
fruits, etc.
Des emplois domestiques, la table (comme on
Pa vu à ce mot) passa aux usages religieux. On la
plaça devant les simulacres des dieux, et elle servit
à recevoir les offrandes de la piété. Les tables
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primitives de ce genre furent portatives. Les et'. I
rémonies religieuses admettant plus d’une espèce I
de sa cri lice et de pratique expiatoire , on ht dans
le goût et dans la forme d’üné table à trois pieds I
dés espèces de réchauds pour y brûler des pur. I
fums, ou des espèces de vases pour les lustrations I
et l’on donna généralement à tous ces objets [g I
nom de trépied.
Il n’entre point dans l’objet de ce Dictionnaire, |
de donner avec pins de détail l’histoire archéo- I
logique du trépied, dans ses rapports avec les I
croyances mythologiques, avec les pratiques de la I
divination chez les anciens peuples, avec lésai- i
tributs symboliques des diverses divinités.
Ici, nous n’avons à le considérer que sous deux I
aspects, ou en lui-même, sous le poiut de vue de I
l’ornement, oü dans l’emploi qu’en ht l’architec- I
ture , comme objet de décoration applicable aux I
édibees.
On ne sauroit dire de combien de manières, la
sculpture antique a varié les. détails et le goût des
trépieds, selon le genre de matière qu’on y employa.
Nous ne parlerons ici des trépieds èn or,
dont on trouve les plus fréquentes mentions chez
les écrivains, et dont aucun, comme on le pense
bien, ne nous est parvenu , que pour constater
l’importancë qu’on mit jadis à ces ouvrages. Mais
rien ne fut plus multiplié que les trépieds eu bronze.
11 est peu de collections d’antiques qui n’en renferme
quelqu’un. De tous ceux qu’on eonnoît , les plus
beaux , d’une sculpture la plus rare, et du goût le
plus ingénieux, sont sans contredit les deux que
possède le Muséum de Naples, et qui furent découverts
à Pompéia. Daus l’un , le brasier circulaire,
orné de festons, est supporté, ou censé
l’êne, par les ailes de trois sphinx, à corps de
femme , qui reposent chacun sur une sorte de
patte alongée, laquelle se termine en bas par un
pied de chèvre, et qui, dans sa hauteur, est décorée
de colliers, et autres petits accessoires, exécutés
d’un travail aussi précieux que spirituel. Le brasier
de l’autre trépied, qui sert de pendant au précédent,
est supporté par trois termes pria piques,
dont les corps se terminent en une patte alongée.
On voit que dans l’ordre religieux , les trépi<ids\
frirent très-réellement des autels. Aussi ne sau-
roit-on s’empêcher de reconnoîtré comme étant
des trépieds, les bases triangulaires sur lesquelles
la sculpture en marbre, élev.oit souvent les fûts des
candélabres. Tels sont les deux plus bëatix quôn|
admire au Muséum du Vatican, et dont la tige est
ornée, par étages, de superbes rinceaux , jusqu'à
la soucoupe, servant-de récipient aux matières
combustibles. Voyez ce qui a été dit sur ces
beaux ouvrages, au mol Candélabre.
Mais le trépied de marbre , sans comparaison le
plus remarquable pour sa composition, par b
beauté, comme aussi par la difficulté du travail,
est celui du même Muséum, et que Pirane.M a
gravé avec un art qui en reproduit paifàitë.iiieiit
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]e mérite. Il fut découvert en 1775, dans le ter-
vain qu’on croit avoir été occupé par la ville antique
d’Ostia. Sa conque ou sa cuvette est soutenue
par trois montans quadrangulaires, qui se
terminent dans le bas en patte de lion, Le haut de
la cuve est formé par un bourrelet découpé en
feuilles de laurier. Au-dessous règne une petite
frise où l’on a sculpté , dans un ordre alternatif,
deux dauphins avec une coquille, et deux gril-
fous ailés avec un pot à leu. Le culot de la cuvette
est en cannelure saillante. Chacun des montans
dont on a parlé , est orné , dans sa hauteur, d’une
tirette en fleurs et en feuilles, et le compartiment
supérieur est rempli par un bucrane. Entre les
trois montans, règne un tronc qui aboutit au milieu
de la cuvette et finit par le bas, en manière de
culot renversé. Rien de plus ingénieusement compliqué
, que l’ajustement de tous les objets qui
remplissent le vide des trois montans, et qui nous
apprennent que le trépied étoit consacré à Apollon.
Vers le bas, ces montans sont réunis par une i
traverse, qui va de l’un à l’autre. C’est, de celle !
| traverse , que parlent avec beaucoup de goût, des I
branches d’acanthe qui figurent une lyre , à la-
I quelle 011 voit suspendue d’un c ôté le carquois du
! dieu. Un serpent mêlé à cet te composition , et
dont la queue sort du tronc dont on a-parlé, lorsque
sa tête s’élève vers le sommet, complète i’ensem- j
I ble des symboles d’Apollon. On ne.sauroit trop 1
faire remarquer, après la belle exécution de tous,
[ces objets, la difficulté que dut occasionner un !
[pareil travail eu marbre, travail qu’on croirait |
avoir dû appai tenir plutôt aux ouvrages métal- j j liques;,: - ■
Les Anciens employèrent souvent le trépied \
comme ornement symbolique en bas-relief, dans J
la décoration des temples , et ils les placèrent en- |
core en toute réalité, et de métal , sur plusieurs !
parties des édifices. Ainsi lisons-nous dans Pansa- I
nias(/. 5 . ch. 10 ), qu’aux deux acrolères latéraux
du fronton du temple de .Jupiter à Olympie, on
• «voit placé deux trépieds dorés* Le mot grec
lebes, dont l’auteur se sert, signifie proprement
chaudière, bassin. Mais cela même étant ce qui
couslitue particulièrement, pour l’usage, ce qu’on
j appelle trépied, nous croyons que surtout, pour la
place qu’ils occupaient, d’un côté et de l’autre
u 11 tronion, ces bassins dévoient être élevés sur
quelque support.
Rien ne lut aussi multiplié chez les Grecs, que
1 usage des trépieds. Les citations qu’on pourroit
Lire à cet égard , sont innombrables. Un des em^
[ plois les plus ordinaires de cet objet à Athènes étoit
I üelre donné en prix à ceux qui avoient dirigé les
i1 concours choragiques. Aussi y avoit-il dans cette
ville une vue qui s’appeknt la rue des trépieds.
C étoit là que se trou voient érigés les monumens
| de ces petites victoires. Us consistaient en un édifice
surmonté du trépied donné en prix à la tribu
dans la composition et l'exécution des choeurs,
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avoit obtenu les suffrages. Le monument aujourd'hui
subsistant, qu’on appelle vulgairement la
lanterne de Démosthène, fut érigé par Lysistrate,
en l’houneur de sa victoire; et l’on voit encore au
sommet de 1 ornement dont il est couronné, les
trous qui avoienl servi à sceller le trépied de
bronze qui fut le prix du vainqueur.
Le goût de plus en plus répandu de l’antiquité,
depuis quelques années , a fait de nos jours transporter
dans un grand nombre de meubles usuels, la
forme des tir pieds. On l’applique non-seulement à
des tables appelées guéridons , mais encore à certains
ustensiles domestiques qui, pour l’usage que
tout le monde sait, se composent d’une cuvette
portée sur trois montans , et d un plateau intermediaire,
sur lequel on;pose les vases et autres objets
de toilet te. . . .
Il se fait de ces trépieds en bois précieux, quelquefois
revêtus d’ornemens de bronze dore. Il s en
fait aussi en bronze. Ce genre de meuble entre
volontiers dans les travaux de l’ébérnslerie.
TRÉSOR , s. m. Sous le rapport de l’architecture
, le mot trésor désigne un local, un bâtiment
destiné à la garde clés deniers publics , et à
mettre eu réserve un assez grand nombre d’objets
précieux, soit comme métaux, soit comme ouvrages
rares, et qu’on desire mettre en sure te.
Nous trouvons les pins anciennes mentions de
bâti ai eus construits en Grèce pour servir de trésors,
ou de dépôts, aux richesses des princes. Agamède
cl Trophonius avoient bâti pour Hyvieus, à Orcho-
mène, un trésor, dans la construction duquel
ils avoient pratiqué un secret dont eux seuls
avoient connoissance. (Voy- Paus. L 9. ch. 3 7.)
Hyvieus s’apercevant que son argent disparoissoit,
y dressa un piège où. Trophonius lut pris. Un autre
édifice du même genre, mais beaucoup plus célèbre,
fut dans la même ville d’Orchomène, le
trésoràe Mynias, que Pausanias vante comme une
des merveilles de la Grèce, ouvrage, dit-il (voy.
ibid.), aus.si magnifique qu’il y en ait dans tout le
reste du Monde. Ailleurs , le même écrivain (/. g.
ch. 5 6 ) s’étonne de ce que les Grecs avoient toujours
plus admiré les merveilles étrangères , que
celles de leur propre pays , puisque (ajoute-
t - i l ) leurs plus célèbres historiens ont décrit
les pyramides d’Egypte, avec la dernière exactitude,
et qu’ils n’ont rien dit du trésor royal de
Mynias, ni des mu s de Tirinlhe, qui n’étoient
pas moins admirables que ces pyramides. Ce trésor
étoit bâti tout en marbre. C’était une rotonde
dont la voûte se terminoit en pointe , et avoit à son
sommet une pierre formant la clef de toute la
construction. C’est par erreur que quelques voyageurs
ont donné le nom de trésor, à un édifice
circulaire ainsi construit en forme de tholus, qui
subsiste encoie aujourd’hui dans cette ville. Ce
monument, dont quelques dessinateurs nous or>t
transmis U forme et les mesures, est trop inférieur