
triques, et nous renvoyons à l’ouvrage du Traité
de T Art de bâtir (par M. Rond elet), où Ion
trouvera les figures qui expliquent aux yeux ce
que le discours seul ne peut faire que d’une
manière- incomplète et toujours obscure.
D E l ’ É T A I S S E U R A D O N N E R A U X V O U T E S ,
E T D E LA D I S P O S I T I O N D E S R A N G S D E
V O U S S O IR S .
Il y a six choses essentielles à considérer dans
les voûtes, relativement à leur construction :
i° , leur surface intérieure 3 ^ a0, leur cintre 3 3°. leurs coupes 5 4°* l®ur épaisseur 5 5°. la forme
de leurs extrados 3 6°. la disposition des rangs
de voussoirs.
On a parlé des trois premiers objets, il reste
à parler des trois derniers.
De Vépaisseur des voûtes.
Les voûtes en pierre de taille, considérées
indépendamment du mortier, ou d’autres moyens
qu’on peut employer pour lier les voussoirs dont
elles 'sont formées, ont besoin pour se soutenir
d’une certaine épaisseur, qui doit être proportionnée
à leur diamètre, à la forme de leur
cintre, et aux efforts qu’elles peuvent avoir à
soutenir, Ainsi, une arche de pont doit avoir,
à diamètre égal, plus d’épaisseur qu’une voûte
destinée à soutenir le sol des différens étages
d’un édifice. Cette dernière doit être plus forte
qu’une voûte qui n’a rien à supporter, et telles
sont les voûtes des églises. Ainsi, parmi ces dernières,
celles qui sont à couvert sous des toi!«
de charpente n’ont pas besoin d’autant d’épaisseur
que celles qui doivent tenir lieu de toiture.
Si l’on consulte les constructions antiques et
modernes, on trouve que pour des arches de
ponts de dix à douze toises de largeur, la moindre
épaisseur est plus de la quinzième partie du diamètre
en pierre moyennement dure.
Dans quelques ponts modernes, dont le diamètre
est de vingt toises, l’épaisseur au milieu
de la cle f n’est que d’une toise,. Si d’autre part
on considère qu’une arche de ppnt de quatre
toises de diamètre ne sauroit avoir moins de deux
pieds d’épaisseur à la cle f, c’est-à-dire moins
de la douzième partie du diamètre, on petit,
en prenant ces deux termes, former une progression
qui indique les diversités d’épaisseur à
la clef de ces voûtes, de demi-toise en demi-toise
de diamètre. C’est ce qu’a fait M. Rondelet
(voyez Traité de T Art de bâtir, tom. I I , pag. i 54)
dans une table indiquant la moindre épaisseur
des voûtes circulaires ou elliptiques prise au
milieu de la c le f, et que nous rapportons ici.
T A B L E A U
T A B L E A U de la moindre épaisseur des voûtes circulaires ou e llip tiq u e s , prises
au milieu de la c le f
ARCHES
de pont.
VOUTES
moyennes.
VOUTES
légères.
ARCHES
de pont.
VOUTES
moyennes.
VD UTES
légères.
mètres. mètres. mètres. pieds. pie. pou. bg- pie. pou. lig. pie. pouc. li
! ° ,4 4 .1 , 0,22 0,11 : 5 i i 6 0 6 9 0 ' 3 4 /* 2 0,48 0,24 0,12 6 i 3 0 0 7 b 0 3 8 3 0,52 0,26 o ,i3 9 1 4 6 0 8 3 0 4 1 i/i
4 0.56 0,28 o ,i4 12 i 6 0 0 9 0 : 0 4 6 5 0,60 o,3o 0, x 5 i 5 i 6 0 9 9 P 4 10 1/2
6 0,64 0,32 0,16 l8 i 9 "-O 6 10 6 . 0 5 û.
7 0,68 o ,34 0,17 21 . i 10 6 0 11 3 0 5 ■ 7 1/2
8 ' 0,72 o ,36 0,18 24 2 0 0 i 0 0 0 6 0
9 0,76 o ,38 0,19 2 7 . 2 i 6 i 0 9 0 6 4 p
10 0,80 0,40 0,20 , DjO 2 3 0 i i b 0 6 9 11* o,84 0,42 0,21 33 2 4 6, .. i 2 3 p 7 i ,/2
12 0,88 0 ,4 4 1 . p ,22 36 1 2 6 .0 i m 0 0 7 6
i3 0,92 0,46 0,23 3,9 2 7 6-, i 3 9 0 7 10
*4 0,96- •0,48 0,24 4^ 2 9 0 i : ,4 b : 0 8 3
i 5 1,00 o,5o 0,2 5 45 2 10 6 i 5 3 0 8 7 1/2
16 1,04 0,62 0,26 48 3 0 0 i ! 6 0 0 9 0
ü 1,08 o,54'? i: 0,27 m ■ ■ 3 i 6 ■ i 6 9 0 9 4 ,/2
18 1,12 o,56 0,28 54 3 3 0 X 7 b 0 9 9
■ *9 1,16 o,58 0&9 «... 57 ; 3 4 6, i 8 3... 0 10 •/?
20 1,20 0,66 o,3o 60 3 6 0 i 9 6 0 xo 6
21 1,24 0,62 o,3i 63 3. 6 X 9 q 0 10 10 1/2
22 1,28 ,o,64 0,32 66 3 9 0 I 10 6 - 0 X I 3 - 23 1,32 ■ •0,66 o,33 69 3 10 6 I 3 xi , 3 Y ô 11 7 ./2
> 4 1,36 0,68 o,34 , - 71 4 0' 0 2 . 0 0 i Ö 0 25 i ,4o 0,70 o,35 75 M i 6 •2, 0 Q i 0 1/2
26 I f » 0,72 o,36 7 8 4 3 0 2 i .6 x 0 9
I B 1,4§ . 0>7Â 0,07 "81 . 4 4 6 : . ? 2 3 I I 1/2
28 1,52 0,76 o,38 84, , 4 6 0 2 3 o I 1 6
29 ;" ■ m 0,78 0,39 87 4 6 2 . 3 9 i ! i.; I 10 h
. 3o 1,60 0,80 0,40 - 9° ■ ”4 , 9 Ó 2 4 6 i 2 5
3i 1,64 ■ : 0,82 H 0,4 * 1 !)3 4 10 6 2 5 3 i 2 7 /2 32 1,68 0,84 • 0,42 96 .5 ■ 0 0 2 6 0 i 3 0 33 1,72 0,86 0,43 99 ■ 5 r 5 6 2 6 9 i 3 4 /2 ■' Y
1 34 1,76 0,88 0,44 ' 102' 3 • 0 ■ 2 7 6 x 35 3 9 i ,80 0,90 0,43 . io5 riS-ir 4 6 2 8 3 i 4 i /2
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39, 1,96 ojg 8 0,49 j 17 5 10 6 2 3 i 5 7 /* 4o 2,00 1,00 o,5o 120 6 0 0 ... 3 0 0 , i 6 0
On suppose dans cette table que les pierres
sont d’une dureté moyenne, et que les épaisseurs
vont en augmentant depuis la c le f, jusqu’à l’endroit
où la voûte se détache des piédroits, de
manière que son épaisseur est double en cet
endroit.
L ’expérience et les principes mathématiques ,
Diction. diArchit. Tome III,
prouvent qu’une voûte en plein cintre , d’égale
épaisseur dans toute son étendue, composée de
quatre voussoirs désunis , ne peut pas se soutenir,
quelle que soit la résistance des piédroits , si son
épaisseur est moindre de la dix^-seplième partie
i de son diamètre 3 cependant elle se soutient avec
I une moindre épaisseur , lorsque la voûte n’est
L H 1