
i SS P O R
A Strasbourg. — Un ballant de porte en
bronze, avec bas-reliefs, dans la cathédrale, exécuté
vers lé milieu du quatorzième siècle.
S i , à tontes les portes de bronze dont on vient
de faire l ’énumératiou, on ajoute celles qui se
trouvent à Sainte Sophie de Constantinople, et
sans doute quelques autres encore dont les notions
ne nous .sont point parvenues, on trouvera qu’il
existe encore en Europe une soixantaine de ces
grands ouvrages , tous produits du moyen âge ,
genre de mouument qui ne s’est plus reproduit-
dans les temps modernes.
Il y auroit à recueillir beaucoup de détails relatifs
à la manière dont les portes furent gondées
chez les Anciens, aux difi’é rens procédés employés
pour leur clôture, aux usages divers de les taire
ouvrir en dedans ou en dehors , à tous les services
intérieurs , domestiques ou publics qu’elles comportent.
Mais de ces détails , les uns sont plus particulièrement
du ressort du Dictionnaire d?Antiquités
, où on des trouvera; quelques autres font
la matière de plus d’un article de ce Dictionnaire
( w y e^ Gond, Serrure). Le reste va trouver
des notions suffisantesdans les articles sui-
vans.
On divisera aussi cette énumération par ordre,
alphabétique, selon les deux sortes d’acception
affectées au mot porte > comme ouvrage de construction
, ou comme ouvrage mobile.
Selon la première.acception, on appelle :
P orte a p a n ? , une porte dont la fermeture , au
lieu d’être en ligne droite ou en arcade ,.se forme
de trois parties, dont l’une est de niveau , et dont
les deux autres sont rampantes. Telle es t, à Rome,
la porta p ia , par Michel Ange. .
P orte attique ou atticurge, est celle dont le
seuil, selon Vitruve , est plus long que le linteau ,
ses piédroits étant inclinés. Voyez plus haut.
P orte avec ordre. Porte qui, étant ornée de
colonnes ou de pilastres, prend son nom de l’ordre
de ces colonnes ou de ces pilastres. Voyez
ce qui en a été dit plus haut.
P orte bâtarde. Porte qui n’est guère que la
moitié en dimension de ce que l’on appelle porte
cochère. On lui donne cinq à six pieds de large.
P orte biaise. Porte dont les^ tableaux ne sont
pas d’équerre avec le mur.
Porte bombée. Porte dont la fermeture est en
portion de cercle.
P orte bourgeoise. Ainsi appelle-t-on les petites
portes d’allée des maisons5 pour les distinguer
des portes bâtardes et des portes cochères. ;
Elles, n’ont ordinairement que quatre pieds de j
large.
P O R
P o r t e charretière. Simple porte qui n’cst
autre chose , qu’une ouverture dans un mur pour
le passage des charrois.
P o r t e c o c b è r e . C’est, dans les grandes m aisons
, une porte par laquelle les c a r ro s s e s p e u vent
passer. Sa largeur doit être d’au m o in s sept
à huit pieds , et elle doit avoir au m o in s eu
hauteur deux fois sa largeur.
P o r t e c r é n e l é e . Porte de ville ou d ’a n cieu n e
forteresse, qui a des créneaux comme les m urs
dont elle est la continuité-.
P o r t e - c r o is é e . On appelle ainsi une o u v e rtu re
qui est à la fois une fenêtre et une porte. C’est, si
l’on veut, une fenêtre sans appui, qui conduit à
une terrasse ou à un balcon.
P orte dans l’angle. Porte qui est à pan coupe
dans l’angle rentrant d’un bâtiment.
P o r t e d e c l ô t u r e . Moyenne porte dans un m ur
de clôture.
P o r t e d e c r o is é e . C’est \z porte à droite ou à
gauche de la croisée d’une .grande église.
P o r t e d e d é g a g e m e n t . Petite porte qui sert
pour sortir des a p p a r te m e n s , sans passer par les
principales pièces.
P o r t e d ’e n f il a d e . On nomme ainsi toutes les
portes qui se rencontrent d’alignement d a n s les
appartemens.
P o r t e d e f a u b o u r g o u f a u s s e p o r t e . Porte
qui est à l’entrée d’un faubourg.
P o r t e d e v il l e . C’est une porte publique , a
i l’entrée d’une grande rue, et qui prend son nom,
ou de la ville , soit la plus voisine , soil'la plus célèbre
, à laquelle conduit la voie sur laquelle elle
s’ouvre , ou bien de,quelque fa it, de quelque monument,
de quelque usage particulier. Voyez ci-
dessus ce qui a été dit sur cet article.
P o r t e e b r a s é e . Porte dont les tableaux sont
à pans coupés en dehors. Telles sont les portes de
la plupart .des églises gothiques.
P o r t e e n n ic h e . Porte dont le’ plan est circulaire
, et dont l’élévation a l’apparence d’une
niche.
P o r t e e n t o u r r o n d e . On appelle ainsi celle
qui est percée dans la partie convexe d’un m ur
circulaire, et l’on dit porte en tour creuse) de celle
qui est pratiquée dans la partie concave d’un mur
circulaire.
p O R p o a
P o r t e r a m p a n t e . C ’est c e lle d o n t l a p a r ti e c in -
! lr(te ou la p la te - b a n d e e s t r a m p a n t e , c o m m e d a n s
I m i m u r d é c h if f r é .
| Porte, rustique. Porte dont les jambages ou
J pare me us et la fermeture sont de pierres taillées
on bossages rustiques.
( Porte secrète. C’est une petite porte prati-
B quce dans une partie peu apparente d’un b/iti-
H . ment, pour pouvoir y entrer et en sortir sans être
■ vb.
. g , • I Porte surbaissée. Ainsi nomme-t-on la porte
B dont la fermeture, au lieu d’être en arc plein ci.n-
H t r e , est en arc surbaissé.ou elliptique. KI Porte sur le.coin. Porte qui, ayant une trompe
H au dessus,, est un pan coupé sous l’encoignure
B :d’ii© bâtiment.
I Porte mobile. On appelle mobile toute clôture
^ H d e lois ou de bronze qui remplit la baie d’une
||i porte ’) et qui s’ouvre à un ou deux ventaux.
“ jH'J
Porte a deux ventau x. Porte qui se compose
4e deux parties mobiles ou batlans attachés aux
deux piédroits de la baie.
Porte a jour. C’est une porte faite de grilles
de fer ou de barreaux de bois. On la nomme
aussi porte à claire voie. Le plus bel ouvragé
que l’on commisse en ce genre., se voit au Louvre
dans une porte-grille, faite en acier poli, d’un
[goût exquis d’ornement et d’une rare perfection;
de travail. Elle est au Muséum, au bout de la
.galerie d’Apollon. .
Porte a p la ca rd . P o r te qui est d’assemblage!
|de menuiserie-, avec cadres , chambranle, cor- ]
[niche, et quelquefois un fronton.
i Porte a r r a sé e : est un emporte de menuiserie,'
jjdont l’assemblage n’a point de saillie, et est tout
niniV'V
t Porte brisée-: se dit d’une porte dont la moitié
|se double sur l’autre. On donne aussi quelquefois
ice nom à une porte qui a deux ventaux.
i ^°Rte cochère. C’est un grand assemblage de
'menuiserie r qui sert à fermer la baie d’une
porte où peuvent passer les voitures. Il se com-
-pose de deux ventaux , dont deux montans et
itrois traverses forment le bâtis , et où.sc trouvent
renfermés des cadres et des panneaux , avec un
guichet dans l ’un des deux ventaux. Les ‘plus
: e“ e.s portes cochères ) à Paris , sont ornées de
corniches, de consoles , de bas-reliefs ,. d’armoi-
ues, de chiffres et d’autres objets de sculpture,
I avec ferrures en fer poli ou revêtu de bronze
doré. Quelquefois ces ornemens sont appliqués
sur le bois en placage. La forme générale de la
porte cochère est soumise à la forme de la baie. Si
celle-ci est à linteau, la forme de la porte cochère
sera quadrangulaire \ elle sera circulaire
par en haut si labaie est cintrée. Souvent encore,
dans ce dernier cas , on pratique dans le cinlre de
la baie un dormant d’assemblages , qui remet la
.porte en ligne horizontale par en haut, et reçoit
des ventaux de forme quadrangulaire.
P o r t e c o l l é e e t e m b o ît é e . C’est une porte
faite d’ais debout, collés et chevillés, avec em-
boîturetf qui Les traversent par le haut et par le
bas. •
P o r t e c o u p é e . Portez, deux ou à quatre ventaux
, attachés à un ou à deux piédroits de la
baie. Ces ventaux sont, ou coupés à hauteur d’apr
pui, comme aux boutiques , ou à hauteur de passage,
comme aux portes-croisées) dont quelquefois
la partie supérieure reste dormante.
P o r t e d ’a s s e m b l a g e . C’est tout verUail de
porte ) dont le bâtis renferme ' des cadres et des
panneaux à un ou à deux paremens.
P o r t e d e b r o n z e . On donne ce nom à des ventaux
de portes qui, au lieu d’être en bois, sont
fondus en bronze , soit solide, soit appliqué sur
un fond de bois. Ces sortes de portes sont tantôt
en surfaces unies, seulement avec moulures et or-
nemens de clous , tantôt enrichies d’en cadre me ns
en rinceaux , et de compartimens arabesques.,
tantôt distribuées en champs plus ou moins nombreux
, qui reçoivent des bas-reliefs , des figures
et des compositions de tout genre. Voyez ci-dessus
l’énumération qu’on a donnée , de toutes les
portés de bronze qui existent aujourd’hui en
Europe.
P o r t e d e f e r . Porte composée d’un châssis de
fe r , qui retient des'barreaux et des traverses, on
des panneaux --av ec des ènroulemens de fer plat
et de tôle ciselée. Il y a à Versailles une semblable
porte d’un très-beau travail. '
On appelle encore porte de Jèr, une porte dont
les châssis et les barreaux sont recouverts de plaques
de tôle, et qui sert aux lieux qui renferment
des choses précieuses , - et où l’on-craint le feu.
C’est ainsi que sont les portes des trésors et des
archives.
Porte double. Porte opposée à une autre, dans
une même baie , soit pour la sûreté ou Le secret
du lie u , soit pour mieux préserver la pièce du
froid ou de l’air extérieur.
P orte en décharge. Porte composée d’un
bâtis de grosses membrures, dont les unes sont